Chapitre deux.

 

Lila

 

Je m'avançai vers lui, à pas lents et prudents.

 

Sa voix était grave et séduisante, je sentais tout mon corps se crisper rien qu'au son de sa voix.

 

Il s'est retourné soudainement et je me suis figée. Ses yeux bruns brillaient sous la lumière tamisée, son visage était soigneusement dessiné, comme un tableau qui aurait pris vie.

 

J'ai dégluti, sa silhouette entière m'évoquait des pensées interdites.

 

« Salut », m'a-t-il lancé, me donnant des frissons dans le dos. Mes yeux ont parcouru tout son corps, mes pensées désormais obscurcies par des désirs dangereux.

 

J'ai fait un pas en avant, en prenant une profonde inspiration.

 

« Il avait déjà été largué, alors pourquoi je ne pourrais pas m'amuser un peu ? » C'était la seule pensée qui occupait mon esprit.

 

Je me suis mise sur la pointe des pieds, mes lèvres se sont écrasées contre les siennes, avides et sans retenue. Mes mains se sont agrippées à ses épaules tandis que ses bras m'enlaçaient la taille, répondant avec le même enthousiasme que moi. Il m'a attirée vers lui, dévorant mes lèvres à chaque respiration jusqu'à ce que je m'arrête.

 

Je me suis dégagée de son étreinte, un sourire se dessinant au coin de mes lèvres.

 

Le frisson me donnait des picotements sur la peau. La pensée de la trahison d'Ethan était déjà effacée de mon esprit. C'était exactement ce dont j'avais besoin.

 

Je me suis détournée, sur le point de partir, quand il m'a retenue.

 

Il m'a attirée vers lui par la taille, et un petit cri s'est échappé de mes lèvres. Il bougeait lentement, la tête posée sur mes épaules. Ses lèvres se sont rapprochées de mon oreille et je pouvais sentir son souffle dans mon cou.

 

« Tu ne peux pas me provoquer et t'en aller. Ce n'est pas si facile. » Il a souri.

 

Il déposa de doux baisers dans mon cou, chacun suffisamment long pour me faire frissonner.

 

Je m'accrochais à lui, chaque partie de mon corps tendue sous ses caresses. Quand son regard se leva pour croiser le mien, les mots restèrent coincés dans ma gorge, mais mon corps exprima tout ce que je ne pouvais pas dire.

 

***

 

J'ai lentement ouvert les yeux sur la vue qui s'offrait à moi, et j'ai rapidement réalisé que je n'étais pas dans ma chambre. Je me suis précipitée hors du lit, les souvenirs de la nuit dernière me revenant en mémoire.

 

Je me suis tourné vers l'homme à côté de moi, rongé par la culpabilité.

 

Comment avais-je pu coucher avec un inconnu ?

 

Je me suis tapé la tête avant de me tourner à nouveau vers lui. Je voulais le réveiller, mais je me suis arrêté. C'était moi qui l'avais provoqué.

 

Je ne pouvais rien dire qui puisse jouer en ma faveur.

 

J'ai dégluti péniblement lorsque mon téléphone a vibré, le message m'a immédiatement ramené à la raison.

 

Je devais reprendre le travail aujourd'hui !

 

J'ai juré entre mes dents, enfilant rapidement les vêtements éparpillés dans la pièce et me précipitant chez moi.

 

« Lila ! » m'a appelée ma mère en me voyant entrer précipitamment par la porte.

 

« Pourquoi n'es-tu pas rentrée hier soir ? » demanda-t-elle en laissant tomber les plats qu'elle avait préparés sur la table. Je n'eus pas le temps de répondre, car je me précipitai dans ma chambre pour choisir une tenue.

 

Quelques minutes plus tard, on frappa à ma porte. « Lila, tu es prête ? Tu dois manger avant de partir. »

 

dit-elle, avec une pointe d'inquiétude dans la voix.

 

« Oui, j'ai fini. Donne-moi quelques minutes. » répondis-je en attrapant mon sac avant de me précipiter dehors. Son regard passa de mon dos à moi avant qu'elle ne parle.

 

« Tu as oublié aujourd'hui ? Pourquoi es-tu rentré si tard ? » demanda-t-elle, et je toussai bruyamment pour lui dire ce que j'avais réellement fait pendant ce temps.

 

Je l'ai conduite à la table, avançant prudemment tout en parlant. « J'avais quelque chose de très important à faire et j'ai perdu la notion du temps. » J'ai fait une pause dramatique, soupirant profondément avant de continuer. « Mais ne t'inquiète pas, j'y serai à l'heure. »

 

Je pris place, grignotant les délices qu'elle avait déposés sur la table, tandis qu'elle restait figée, digérant mes paroles.

 

Elle m'a lancé d'innombrables regards, essayant probablement de comprendre pourquoi j'étais resté dehors si tard, et je me suis contenté de lui sourire, mais elle a rapidement perdu patience.

 

Son visage s'est illuminé de fierté lorsqu'elle a compris. « Je viens de me souvenir », a-t-elle dit d'un ton plein de fierté. J'ai haussé un sourcil, sans presque lever la tête de mon assiette. « Tu es sortie avec Ethan. Alors, il t'a finalement demandé en mariage ? »

 

dit-elle, et les souvenirs me revinrent en mémoire.

 

Ses mots amers de trahison, la façon dont il m'a rejetée comme si je ne comptais pas pour lui. Cela m'a fait tellement mal que j'en avais le cœur brisé.

 

Je toussai, sentant la nourriture coincée dans ma gorge. Ma mère réagit immédiatement et m'aida.

 

« Qu'est-ce qui ne va pas ? Il ne t'a pas demandé en mariage ? » m'a-t-elle demandé, le regard innocent et curieux. Ma mère a toujours été la plus grande supportrice de notre relation.

 

Depuis le jour où je l'ai rencontré, à chaque anniversaire que nous avons célébré. Elle a toujours su et m'a toujours beaucoup soutenue, mais que ressentirait-elle si elle savait qu'il ne faisait que me tromper ?

 

Je la regardai intensément dans les yeux, craignant de briser le moindre espoir qui brillait dans son regard. Je ne pouvais pas lui faire part de la douleur que je ressentais.

 

J'ai souri, cachant mon cœur brisé. « J'ai eu un imprévu. »

 

Mes mains se posèrent sur mon sac et je me levai. « Si je ne pars pas maintenant, je vais être en retard. Je te rejoindrai plus tard », dis-je en lui faisant signe de la main, tandis qu'elle me criait de revenir pour manger quelque chose.

 

***

 

Je me suis assis dans le bureau, aux côtés de quatre autres stagiaires. Des gouttes de sueur ont commencé à perler sur mon front, car je commençais à craindre d'être vraiment en retard.

 

J'étais assis là depuis plus de deux heures et, même si j'avais rencontré d'autres personnes qui attendaient, je ne pouvais pas m'empêcher de penser qu'ils ne voulaient plus de nous.

 

Mon regard s'est posé à nouveau sur l'horloge, chaque seconde qui passait faisait battre mon cœur plus fort, mais soudain, la porte s'est ouverte et il est entré, toujours vêtu de sa blouse chirurgicale et d'un masque sur le visage. Il se tenait droit, imposant.

 

De toute évidence, ce n'était pas quelqu'un de facile à vivre, mais dès qu'il a pris la parole, j'ai réalisé que je le connaissais.