Le souffle de l'ombreTOME 2Le sol vibrait sous les bottes et les roues blindées qui approchaient. Le duel prévu entre Noham et Aron devait commencer, mais le grondement lointain des moteurs changeait la donne. Le village, déjà en alerte, s'éparpillèrent pour se préparer à se défendre.Noham fixa Aron, son tatouage brillant toujours faiblement, pulsant comme un avertissement. Il savait que cette lumière n’était pas simplement un signal : c’était une force qui allait guider chacune de ses décisions, chacune de ses actions.Aron ricana, visiblement amusé par la tension qui montait.— Alors, petit cousin… on va voir qui mérite vraiment ce trône ?
Un silence pesant enveloppa la place du village. On n’entendait plus ni le chant des oiseaux, ni les murmures des enfants ; seule la menace d’Aron planait, lourde et suffocante. Les gardes royaux, jusque-là en retrait, se rapprochèrent d’un pas, se positionnant en arc protecteur devant Noham et Elira.Marc s’avança à son tour, ses yeux lançant des éclairs.— Tu n’as aucun droit ici, Aron. Tu as tourné le dos au village il y a longtemps. Tu as choisi ton camp.Le sourire d’Aron s’élargit, dévoilant une froide assurance.— Et j’ai bien fait. Pendant que vous restiez cachés dans cette clairière, à vous accrocher à vos traditions poussiéreu
Après quelques instants, ils se détachèrent l’un de l’autre, leurs corps encore tremblants. Noham essuya l’eau qui coulait le long de son visage et se tourna vers Elira, le sourire tendre mais chargé de sérieux.— Il va falloir qu’on se prépare… dit-il doucement.Elira acquiesça, le cœur encore battant.— Je sais… mais je voulais garder ce moment avec toi, juste un peu plus longtemps.Ils sortirent enfin de la douche, s’enveloppant dans des serviettes chaudes. Noham aida Elira à nouer la sienne et ils se regardèrent dans le miroir, leurs yeux se croisant avec intensité.— Promets-moi une chose, murmura Elira, sa voix légèrement tremblante.— Tout ce que tu veux, répondit Noham.— Reviens-moi. Peu importe ce qui se passe là-bas, je veux que tu reviennes.Noham sentit son cœur se serrer. Il l’attira contre lui, pressant son front contre le sien.— Je te le promets. Je ferai tout pour revenir… et pour que nous soyons ensemble pour toujours, toi et moi, pour notre famille.Elira sourit à
Le soleil s’élevait lentement, ses rayons filtrant à travers les rideaux, caressant la peau encore chaude de la nuit. Noham ouvrit les yeux, sentant la présence d’Elira contre lui, son souffle régulier et doux sur son épaule. Un silence complice régnait, seulement troublé par le chant lointain des oiseaux et le crépitement des braises dans l’âtre.La soirée précédente laissait derrière elle un mélange de souvenirs brûlants et d’une douce langueur. Chaque geste, chaque frôlement, semblait encore vibrer dans leurs corps, rappelant l’intensité de leur nuit. Pourtant, au fond d’eux, la conscience des responsabilités futures ne cessait de rappeler l’importance de chaque décision, de chaque moment partagé.Noham posa sa main sur celle d’Elira, pressant légèrement ses doigts contre les siens. Le contact simple, mais chargé de promesses, lui fit sourire. Il savait que la journée qui venait serait douce et tendre, mais qu’avec elle, il devait déjà porter le poids d’un destin qui ne leur appart
La chambre baignait dans une lumière tamisée. Quelques bougies déposées sur la table diffusaient une lueur chaude, et les pétales disposés sur les draps renforçaient cette impression d’un lieu préparé pour un moment unique.Noham referma doucement la porte derrière eux. Il sentit la main d’Elira frémir légèrement dans la sienne. Son cœur battait vite, mais pas par peur : par le poids de ce qu’ils s’apprêtaient à partager.Ils restèrent un instant debout, face à face. Noham se pencha un peu vers elle, hésitant, puis osa lui caresser la joue. Elle ferma les yeux à ce contact, comme pour se laisser porter.– Je ne veux pas que tu te sentes obliger à faire quoi que ce soit, murmura-t-il. On peut attendre si tu le désires.Elira inspira, ses lèvres tremblèrent, mais elle secoua la tête.– Non… je veux juste… que tu sois patient avec moi.Un sourire rassurant se dessina sur le visage de Noham. Il l’attira doucement contre lui, et leurs fronts se touchèrent. Ils restèrent ainsi quelques seco
Dans la salle du conseil, Noham était face aux anciens. Sa voix s’était faite ferme.— Laissez-nous un peu de temps… Elira et moi venons à peine d’accepter notre destin. Nous devons apprendre à respirer dans ce nouveau rôle avant de parler de mariage.Le plus âgé des anciens secoua lentement la tête.— Tu auras tout le temps de t’habituer après. Ce mariage n’est pas qu’un sceau. Il ancrera ta place, il donnera au village la stabilité qu’il attend depuis des décennies.Un autre ajouta d’un ton plus doux :— Rassurez-vous, vous ne serez pas forcés de consommer l’union. Vous attendrez d’être prêts. Mais le lien officiel doit être scellé avant votre départ pour les épreuves. C’est une nécessité.Noham baissa les yeux. Son poing se serra malgré lui.— Et quand Elira… sera enceinte ?— Alors, répondit l’ancien avec gravité, elle reviendra au village. C’est la loi. L’héritier doit grandir ici, protégé, jusqu’à ton retour.Cette phrase coupa Elira en deux. Assise en retrait, elle avait écouté