Majunga. Un port bercé par le soleil, la poussière… et les secrets. Depuis l’âge de six ans, Noham vit avec une famille pauvre mais aimante qui l’a sauvé alors qu’il était laissé pour mort au bord d’une route. Il n’a aucun souvenir de sa vie d’avant, juste une cicatrice étrange sur l’omoplate et des cauchemars qui le hantent certaines nuits. Des rêves de forêts, de sang… et de hurlements sous la lune. À 12 ans, il fait tout ce qu’il peut pour aider sa mère adoptive, gravement malade, et son père exténué. Un jour, alors qu’il travaille sur le port, un homme l’aborde. Cet étranger ne peut détacher ses yeux de lui. Comme s’il avait retrouvé quelque chose qu’il croyait perdu. Cet homme lui propose de l’aider. D’abord méfiant, Noham finit par accepter, pour sauver sa famille. Ce qu’il ignore, c’est qu’il vient de rouvrir les portes d’un passé effacé… et que son sang appartient à un monde qui dépasse l’imagination. Une prophétie oubliée. Une lignée disparue. Une guerre entre meutes. Noham ne le sait pas encore, mais il est né Alpha.
View MoreTOME 1 LE SANG OUBLIE
PROLOGUE
Le vent soufflait fort ce soir-là sur le port de Majunga, balayant les ruelles sombres de ses rafales salées. Les bourrasques s’infiltraient entre les tôles, faisaient gémir les vieilles coques échouées, et soulevaient des volutes de sable mêlées d’embruns. Dans ce décor presque irréel, la ville semblait figée dans un silence épais. Pas un bruit, pas un cri, pas même celui d’un oiseau nocturne. Seule la mer, infatigable, venait s’écraser en soupirs contre les rochers.
La lune, pleine et ronde, régnait au-dessus du port comme un œil pâle scrutant le monde. Son éclat glacial baignait les façades décrépites, dessinait des ombres menaçantes au sol et semblait retenir le temps lui-même.
Et puis soudain, un cri.
Un cri faible. Brisé. Un son tremblant, presque étouffé, arraché à une gorge trop jeune.
Rina s’immobilisa aussitôt. Son sac de charbon bascula de son épaule et tomba au sol dans un bruit sourd. Son cœur se serra sans qu’il sache pourquoi. Il tendit l’oreille. Le cri s’éleva de nouveau, plus faible cette fois, comme un dernier appel avant le silence.
— Rina ? murmura Bakoly, sa femme, à quelques pas derrière lui. Emmitouflée dans un vieux châle, elle avançait lentement, les bras croisés contre le froid. Qu’est-ce que tu as?
Il ne répondit pas. Son regard s’était déjà tourné vers l’ancien entrepôt, là-bas, à moitié enseveli sous les algues et le sel. Il connaissait cet endroit : un coin que même les chiens évitaient, à cause de l’humidité et du vide.
Il s’approcha avec prudence. Chaque pas semblait résonner dans sa poitrine. Et c’est là, à la lisière de la lumière lunaire, qu’il le vit.
Un enfant.
Allongé sur les pierres mouillées, recroquevillé sur lui-même, tremblant. Nu jusqu’à la taille. Son corps était couvert de plaies — certaines profondes, d’autres à peine refermées —, et ses bras portaient les marques de griffures impossibles à identifier. Du sang séché recouvrait sa peau, formant des croûtes sombres sur ses côtes et ses jambes. Il avait l’air d’un animal abandonné. Brisé.
Mais ce qui frappa Rina, ce fut son regard. L’enfant entrouvrit à peine les yeux… et durant une seconde, leurs regards se croisèrent.
Ce n’étaient pas des yeux d’enfant.
Il y avait dans ces prunelles noires une chose que Rina n’aurait su nommer. Une peur brute, animale. Comme s’il avait vu des choses qu’aucun être vivant ne devrait voir. Comme s’il avait couru toute la nuit pour fuir un cauchemar dont il ne pouvait se réveiller.
Bakoly poussa un petit cri de surprise, puis accourut à son tour. Elle s’agenouilla près du garçon, la main tremblante, ses lèvres entrouvertes.
— Rina… Il est vivant. Mon Dieu, il respire encore.
L’homme resta figé, les traits tendus vers le ciel. Il sentit un frisson glacial le traverser. Il leva les yeux.
Et là-bas, un instant à peine, il crut voir l’ombre d’un immense loup glisser entre les batiments.
Il secoua la tête. Une illusion sûrement à cause de la fatigue et du choc.
Ils prirent le garçon dans leurs bras. Ils ne savaient pas qui il était. Il ne parlait pas. Il n’avait pas de nom. Mais cette nuit-là, sans le vouloir, ils ramenèrent chez eux bien plus qu’un enfant.
Ils ramenèrent une histoire que le monde des ombres a décidé d’oubliée. Un sang ancien.
Et une promesse que même la lune n’osait pas murmurer.
La nuit tomba doucement sur le quartier. Noham, allongé sur son matelas, les bras croisés derrière la tête, fixait le plafond sombre. L’obscurité ne le dérangeait pas ; ce qui le perturbait, c’était cette sensation grandissante qu’il ne parvenait pas à expliquer. Depuis quelque temps, il se sentait différent. Pas malade, non. Juste… plus conscient. Des sons, des odeurs, même les émotions des gens semblaient parfois lui arriver comme des vagues, sans qu’il sache comment ni pourquoi.Il n’osa pas en parler à sa mère. Elle avait déjà assez à gérer avec sa santé fragile. Et puis, comment formuler ce qu’il ressentait sans passer pour un fou ?Son téléphone vibra dans le silence. Un message, cette fois.« Demain matin, 9 h. Même bâtiment. Tu ne seras pas seule cette fois. Observe, note tout, ne parle à personne…Et fait en sorte d’être le plus discret possible. »Il relut plusieurs fois les mots. Pas seul. Ce détail fit grimper son rythme cardiaque. Il ne savait pas encore à quoi s’attendre,
Les heures s’étiraient lentement, et Noham se retrouva seul face au silence de la maison. Le carnet posé sur le sol, à côté de son matelas, le téléphone à portée de main, il repensait aux instructions murmurées par l’homme au manteau sombre.« Je te contacterai quand les personnes à suivre seront là. »Cette phrase tournait en boucle dans son esprit, autant rassurante qu’angoissante. Car l’attente était une épreuve. Attendre sans savoir, sans repère, sans action concrète. C’était là toute la difficulté de ce nouveau travail.Il observa la lumière tamisée du vieux lampadaire à travers la fenêtre, cherchant dans ce halo une certitude qu’il ne trouvait pas. Sa vie ordinaire semblait suspendue à ce simple message, à ce futur indéfini.Il se demandait ce que ces personnes avaient de si important, si dangereux. Pourquoi lui, un garçon simple du port, avait-il été choisi ? Était-il à la hauteur de cette mission ?Son regard se posa sur le carnet, ce témoin silencieux de ses prochaines heure
Le jour suivant, Noham se réveilla bien avant l’aube, sans même attendre que le chant des coqs le tire du sommeil. Il resta un long moment allongé, les yeux ouverts dans la pénombre, écoutant le souffle calme de la ville endormis, les grincements du bois sous les rafales de vent matinal.Il savait qu’il devait aller au port. Pas pour aider son père. Pas pour livrer des cageots ou porter des planches. Mais pour lui. Pour l’homme au regard étrange.En sortant, il n’emporta rien, pas même son sac. Il dit simplement à sa mère qu’il devait régler quelque chose avant d’aller au chantier. Elle hocha la tête sans poser de questions. Dans leur quotidien, elle respectait les silences de Noham. Elle lui disait tout simplement de faire attention et qu’elle serait toujours là s’il avait besoin de parler.Le ciel était encore gris lorsqu’il arriva au quai. La mer s’étirait paresseusement, les filets gouttaient sur les planches trempées, et les bateaux tanguaient doucement à leur ancre. Il scruta le
Le lendemain matin, le port grouillait déjà de vie lorsque Noham arriva. Le soleil n’avait pas encore percé la brume, mais les voix criaient, les moteurs grondaient, et l’odeur du poisson frais mêlée à celle du gasoil saturait l’air.Comme chaque fois qu’il travaillait au port, il aida son père à décharger les paniers. Le vieil homme râlait en silence, mais ses gestes étaient précis, presque mécanique. Il avait ce genre de rudesse bienveillante que Noham avait appris à connaître depuis longtemps.— Dépêche-toi un peu, fiston. Le patron du chantier nous attend pour qu’on lui apporte les planches à neuf heures. On doit finir ici avant ça.Noham hocha la tête. Il avait l’habitude, depuis qu’il avait onze ans, à travailler avec lui dès qu’il n’avait pas école. Et même parfois quand il en avait. Il était obligé, ils devaient gagner toujours un peu plus chaque jour.Mais ce matin-là, quelque chose clochait. Il le sentit immédiatement.Noham marchait d’un pas rapide, le sac usé de son père s
Majunga, fin d’après-midi. Le vent venu du canal soulevait la poussière rouge des ruelles de sable. Les cris d’enfants résonnaient dans le quartier, mêlés au tintement des casseroles et à l’odeur persistante du charbon brûlé.Noham traversait la rue en courant, un seau d’eau à moitié rempli dans une main, une miche de pain sous l’autre bras. Il transpirait à grosses gouttes, le front barré d’une expression tendue. Il n’avait pas eu le temps de s’asseoir depuis le lever du soleil.Il avait maintenant quinze ans. Grand pour son âge, le regard sombre, le teint doré par le soleil, il portait des vêtements trop petits pour lui ou du moins, trop petit pour sa carrure. Des cheveux noirs en bataille, un corps déjà marqué par l’effort quotidien. Il n’était plus le petit garçon fragile de jadis, mais un adolescent taiseux, aux gestes précis, silencieusement fort.En arrivant devant la maison en tôle, il poussa la porte grinçante.— Maman, j’ai trouvé du pain.La voix faible de sa mère adoptive
TOME 1 LE SANG OUBLIEPROLOGUELe vent soufflait fort ce soir-là sur le port de Majunga, balayant les ruelles sombres de ses rafales salées. Les bourrasques s’infiltraient entre les tôles, faisaient gémir les vieilles coques échouées, et soulevaient des volutes de sable mêlées d’embruns. Dans ce décor presque irréel, la ville semblait figée dans un silence épais. Pas un bruit, pas un cri, pas même celui d’un oiseau nocturne. Seule la mer, infatigable, venait s’écraser en soupirs contre les rochers.La lune, pleine et ronde, régnait au-dessus du port comme un œil pâle scrutant le monde. Son éclat glacial baignait les façades décrépites, dessinait des ombres menaçantes au sol et semblait retenir le temps lui-même.Et puis soudain, un cri.Un cri faible. Brisé. Un son tremblant, presque étouffé, arraché à une gorge trop jeune.Rina s’immobilisa aussitôt. Son sac de charbon bascula de son épaule et tomba au sol dans un bruit sourd. Son cœur se serra sans qu’il sache pourquoi. Il tendit l
Bienvenue dans Goodnovel monde de fiction. Si vous aimez ce roman, ou si vous êtes un idéaliste espérant explorer un monde parfait, et que vous souhaitez également devenir un auteur de roman original en ligne pour augmenter vos revenus, vous pouvez rejoindre notre famille pour lire ou créer différents types de livres, tels que le roman d'amour, la lecture épique, le roman de loup-garou, le roman fantastique, le roman historique et ainsi de suite. Si vous êtes un lecteur, vous pouvez choisir des romans de haute qualité ici. Si vous êtes un auteur, vous pouvez obtenir plus d'inspiration des autres pour créer des œuvres plus brillantes. De plus, vos œuvres sur notre plateforme attireront plus d'attention et gagneront plus d'adimiration des lecteurs.
Comments