Ma poitrine se soulĂšve irrĂ©guliĂšrement.Tout devient lourd.Trop lourd.Lâair mâĂ©crase.Je nâen peux plus.Et si jâen finissais lĂ ?Maintenant.Tout de suite.J'ai tellement mal.Je souffre.Je suis Ă l'agonie.LâidĂ©e me traverse comme un Ă©clair.Comme un dĂ©sir.Comme une foutue Ă©vidence.Un poison doux.Un murmure traĂźtre.Je ferme les yeux.Secoue la tĂȘte.â Non.â Non, stop, il nâaura pas ça.â Il ne gagnera pas comme ça.Je serre les dents, ma respiration sâaccĂ©lĂšre.Il faut que je fasse quelque chose.Mais je suis seule, et impuissante.Alors, je prends une dĂ©cision.Je vais consulter.Jâai un trĂšs gros problĂšme.Et jâai besoin dâaide avant quâil ne soit trop tard.Trois jours plus tard.Jâai rendez-vous.JâhĂ©site jusquâĂ la derniĂšre minute.Appeler.Annuler.Faire demi-tour.Mais finalemenr, je suis lĂ .Ă l'heure.Devant une porte discrĂšte, une plaque en mĂ©tal vissĂ©e sur le mur.Dr Elias Douglas â Psychologue Clinicien.Un indĂ©pendant.Pas de secrĂ©taire.Pas de salle dâattente
Je mâendors.Contre lui.Dans ses bras.Dans une derniĂšre Ă©treinte.Douce.RĂ©confortante.Affectueuse mĂȘme.Et mon cĆur sâapaise.Et mon esprit avec lui.Et puisâŠJâouvre les yeux.Quelques heures plus tard.Et le constat est brutal.La vĂ©ritĂ© amer.Il nâest plus lĂ .Le drap Ă cĂŽtĂ© de moi est froid.Je suis seule dans mon lit.La chambre, vide.â Non ?Je secoue la tĂȘte.Ce n'est pas possible.Il n'a pas pu me faire ça.Le choc me frappe en pleine poitrine.Mon cĆur bat extrĂȘmement fort.Encore.Et encore.Chaque battement est une torture.Mes mains se mettent Ă trembler.Je me lĂšve dâun bond.Titube.TrĂ©buche mĂȘme en courant vers le salon.Je me stoppe.Balaie lâendroit des yeux.â Xavi ?Je l'appelle.Je crie son nomRien.Il nâest pas lĂ .La porte est bien fermĂ©e.Pas de trace de lui.Aucune.Je suis seule.ComplĂštement seule.Je titube jusquâĂ la table.Mon cĆur se serre.Je comprime violemment ma poitrine.Je ressens comme une lame qui transperce lentement.Comme d'une trahison.
Trois semaines...Trois longues semaines dâobsession.Trois semaines dâattente.Dâangoisse.De paranoĂŻa.Trois semaines oĂč il sâest effacĂ©.Comme sâil nâavait jamais existĂ©.Et puisâŠAvant de me coucher.*Toc, toc !Quelquâun frappe Ă ma porte.Je sursaute.Mon cĆur sâarrĂȘte.Un coup.Deux coups.Trois coups.Il cogne avec une force qui me rend presque nausĂ©euse.Je ne bouge pas.Je fixe la poignĂ©e, paralysĂ©e.*Toc, toc, toc.Ăa frappe Ă nouveau.Plus fort.Jâavale ma salive, inspire profondĂ©ment.â Arf.Approche lentement.Puis jâouvre.Xavi.Droit, imposant, froid.Il me fixe droit dans les yeux.Sans un mot.Sans une expression.Et pourtant, il sait.Il sait ce quâil mâa fait.Il sait Ă quel point il mâa brisĂ©e.Ă quel point je me suis perdue sans lui.Et ça lâamuse.Je le sais.Un pas en avant.Un pas en arriĂšre.Il avance.Je recule.Il domine.Je cĂšde.La porte se referme derriĂšre lui.Mon souffle est court.Mon ventre se serre.Je voudrais lui hurler dessus.Lui cracher au visa
Le lendemain matin, je me rĂ©veille difficilement.Mon rĂ©veil hurle dans mes oreilles.RĂ©sonne dans ma tĂȘte.Et me frappe de plein fouet.â ArfâŠJe soupire.La soirĂ©e a Ă©tĂ© intense.La nuit trop courte.Et ma matinĂ©e bien trop chargĂ©e.Je sors du lit, mais mes jambes flanchent.Je titube et me rattrape comme je peux.Jâai mal.Partout.MĂȘme Ă lâĂąme.Je traĂźne des pieds jusquâĂ la salle de bain, ouvre le robinet, et me passe de lâeau glacĂ©e sur le visage.Lâimpact est brutal.Je ferme les yeux, souffle plusieurs fois.Je vais avoir besoin de courage.Beaucoup de courage.Pour affronter ma journĂ©e.Pour rester concentrĂ©e face Ă mes patients.Je dois me reprendre.Ne pas laisser ma vie personnelle empiĂ©ter sur ma vie professionnelle.Encore.Mais je ne me mens pas Ă moi-mĂȘme.Je sais que ça va ĂȘtre compliquĂ©.Je le sais.Je le sens.EtâŠJe ne me trompe pas.La semaine sâĂ©coule sous mes yeux.Ă une lenteur inimaginable.Jây assiste en spectatrice.Je suis lĂ .Mais sans vraiment lâĂȘtre.Jâa
Je me faufile dans mon lit.Attrape mon traversin et le serre contre moi.Je soupire.â Xavi.Un homme.Un prĂ©nom.Quatre petites lettres.Mais une complexitĂ© Ă mâen rendre malade.Il est mauvais.il me pousse dans mes retranchements.Il me fait douter de tout.Et encoreâŠEt toujoursâŠToutes mes questions ne tournent plus quâautour de lui.Pourquoi ?MalgrĂ© tout çaâŠJe me sens attirĂ©e par ce tourbillon de violence et de dĂ©sir ?Je sais que Xavi nâest pas comme les autres hommes que jâai connus.Non, luiâŠIl est brut.CrĂ».Sans faux-semblants.Il fait ce quâil veut.Quand il veut.Il prend ce quâil veut.Sans se soucier des consĂ©quences.Ses gestes sont fermes.Ses paroles comme des ordres.Et pourtantâŠJe les ai acceptĂ©es.Est-ce quâil savait que jâĂ©tais prĂȘte Ă me soumettre?Pourquoi ai-je acceptĂ© tout ça ?Quand je repense Ă ce quâil a fait, Ă ses gestes durs et sauvages, je ne sais pas si je devrais ĂȘtre dĂ©goĂ»tĂ©e ou fascinĂ©e.Pourquoi ai-je laissĂ© un homme comme lui me traiter ains
Le retour Ă la maison a Ă©tĂ© long.Ăpuisant.Brutal.En entrant chez moi et en verrouillant la porte derriĂšre moi, une sensation bizarre mâenvahit immĂ©diatement.Je me sens sale.Un peu comme si je venais dâĂȘtre violĂ©e.Mais avec mon propre consentement.Et je ne peux pas mâempĂȘcher de foncer sous la douche.Peut-ĂȘtre que je veux tenter dâeffacer toutes les marques quâil a laissĂ©es sur moi.Les traces physiques.Les traces psychologiques.Mais la douche nâapaise pas mes pensĂ©es.Au contraire.Elle les accentue.Lâeau chaude qui coule sur ma peau nâefface rien.Elle ne fait quâintensifier la brĂ»lure.Chaque goutte qui tombe sur mon corps me rappelle chaque geste.Chaque souffle.Chaque frĂŽlement de ses mains sur moi.Les traces de ses doigts.De ses morsures.Des claques qui rĂ©sonnent encore dans mes oreilles.Pourquoi ai-je acceptĂ© tout ça ?Pourquoi ai-je laissĂ© mon corps se soumettre Ă lui sans aucune rĂ©sistance ?Il a eu ce pouvoir sur moi.Et je lâai laissĂ© faire.Xavi.Il savait c