Home / Loup-garou / Le Pacte d'Écailles et de Lune / Chapitre 1 : La Brume de l'Ardenne

Share

Le Pacte d'Écailles et de Lune
Le Pacte d'Écailles et de Lune
Author: Primso Fam

Chapitre 1 : La Brume de l'Ardenne

Author: Primso Fam
last update Huling Na-update: 2025-03-27 23:35:42

La brume s'accrochait à la forêt de l'Ardenne comme un voile de deuil. Elle s'insinuait entre les arbres centenaires, drapant leurs branches noueuses d'une étoffe grise et humide. L'air était lourd, imprégné d'une odeur de terre mouillée et de résine de pin, un parfum à la fois familier et menaçant pour Lorcan.

Il se tenait au sommet d'une colline, le vent froid fouettant ses longs cheveux noirs et mordant sa peau. Ses yeux, d'un bleu profond presque irréel, scrutaient l'horizon. Ils étaient les yeux d'un prédateur, perçants et attentifs, capables de déceler le moindre mouvement dans l'obscurité. Mais ils trahissaient aussi une profonde tristesse, une mélancolie qui semblait le consumer de l'intérieur.

Lorcan était l'Alpha de la meute des Écailles de Lune, un groupe de loups-garous qui vivait en secret dans les profondeurs de la forêt depuis des siècles. Il portait ce titre avec une lourde responsabilité, conscient du fragile équilibre qu'il devait maintenir entre son peuple et le monde des humains.

Il renifla l'air, aspirant les effluves que la brise lui apportait. Un froncement imperceptible crispa ses traits. Il sentait la présence d'étrangers. Pas des promeneurs égarés, ni des braconniers imprudents. Non, il s'agissait d'une odeur différente, une odeur métallique et chargée de haine. L'odeur des Traqueurs.

Sa main se crispa sur le pommeau d'argent ciselé de sa canne, un héritage de ses ancêtres. La canne était plus qu'un simple accessoire. Elle était un canalisateur de magie, un symbole de son pouvoir et un rappel constant de ses devoirs.

"Ils sont proches", murmura une voix derrière lui.

Lorcan se tourna vers Anya, sa Bêta. Elle était plus jeune que lui, mais son expérience et sa loyauté étaient inestimables. Ses cheveux roux flamboyants contrastaient avec son visage pâle et ses yeux verts perçants. Elle était une guerrière redoutable, à la fois féroce et compatissante.

"Combien ?" demanda Lorcan.

"Une dizaine, peut-être plus. Ils se déplacent avec prudence, comme s'ils cherchaient quelque chose."

Lorcan serra les dents. La Confrérie des Traqueurs. Ces fanatiques étaient une menace constante pour sa meute. Ils les chassaient sans relâche, alimentés par une haine aveugle et une soif de vengeance ancestrale. Il avait réussi à les tenir à distance pendant des années, mais leur présence ici, si près de leur territoire, était un mauvais présage.

"Nous devons les arrêter avant qu'ils ne trouvent la clairière", dit Lorcan. "Si ils découvrent notre campement, ce sera un massacre."

Anya hocha la tête. "Je vais rassembler les guerriers. Dis-moi ce que tu veux que nous fassions."

"Je vais les attirer loin du territoire. Toi, tu restes ici et tu assures la sécurité des anciens et des jeunes. Si les choses tournent mal, vous devez vous enfuir."

Anya fronça les sourcils. "Tu ne peux pas les affronter seul. C'est trop dangereux."

"Je n'ai pas le choix", répondit Lorcan, le regard sombre. "Je suis l'Alpha. C'est mon devoir de protéger ma meute, même si cela signifie me sacrifier."

Il lui posa une main sur l'épaule. "Fais-moi confiance, Anya. Je reviendrai."

Il lui adressa un sourire bref, un sourire qui ne parvint pas à effacer la tristesse dans ses yeux. Puis, il se tourna et se laissa glisser le long de la pente, disparaissant dans le voile de brume.

Anya le regarda s'éloigner, le cœur lourd. Elle savait que Lorcan portait un fardeau trop lourd pour un seul homme. Elle savait qu'il était hanté par les fantômes de son passé, par les erreurs qu'il avait commises, par les vies qu'il n'avait pas pu sauver.

Elle serra les poings. Elle ne laisserait pas Lorcan se sacrifier. Elle ferait tout ce qui était en son pouvoir pour le protéger et pour assurer la survie de la meute.

Elle se retourna et courut vers le campement, son cœur battant la chamade. Elle devait préparer ses guerriers pour la bataille. Elle devait s'assurer que les anciens et les jeunes étaient en sécurité. Elle devait faire tout ce qu'elle pouvait pour empêcher la brume de l'Ardenne de se transformer en un linceul pour son Alpha.

Pendant ce temps, Lorcan courait à travers la forêt, ses sens exacerbés par sa nature lycanthrope. Il sentait les Traqueurs se rapprocher, leur détermination palpable. Il pouvait presque entendre leurs prières fanatiques, leurs vœux de vengeance.

Il accéléra le pas, guidé par l'instinct et par une connaissance intime du terrain. Il connaissait chaque arbre, chaque rocher, chaque sentier de cette forêt. Il l'avait parcourue d'innombrables fois, à la fois sous forme humaine et sous forme de loup.

Il atteignit une clairière isolée, un endroit qu'il utilisait souvent pour s'entraîner et pour méditer. Il s'arrêta au centre de la clairière, les bras croisés, attendant l'arrivée des Traqueurs.

Il inspira profondément, se préparant à la bataille. Il sentait la bête qui sommeillait en lui s'agiter, impatiente de se libérer. Il ferma les yeux, se concentrant sur sa respiration, essayant de calmer la tempête intérieure qui menaçait de le submerger.

Il savait que ce combat serait difficile. Les Traqueurs étaient bien entraînés et bien équipés. Mais il était Lorcan, l'Alpha des Écailles de Lune. Il était le protecteur de sa meute. Et il ne reculerait devant rien pour les défendre, même si cela signifiait affronter la mort elle-même.

Le craquement de branches brisées signala l'arrivée des Traqueurs. Lorcan ouvrit les yeux. Ils étaient là, massés à l'orée de la clairière, leurs visages dissimulés sous des cagoules sombres, leurs armes pointées vers lui.

Le combat allait commencer.

Patuloy na basahin ang aklat na ito nang libre
I-scan ang code upang i-download ang App

Pinakabagong kabanata

  • Le Pacte d'Écailles et de Lune   Chapitre 155 – Les Larmes du Gardien

    La forêt avait changé.Depuis le réveil du dragon, les arbres semblaient… plus vivants.Leurs branches frémissaient à l’approche d’un cœur pur, mais se refermaient comme des griffes à l’odeur du sang corrompu.Lorcan avançait en silence, suivi de Kael et Lyra.Ils escortaient Elara, dont la démarche vacillante trahissait les brûlures internes laissées par le pacte.Leurs pas les menaient vers un lieu interdit, effacé des cartes par les anciens.Le Sanctuaire de Verdanis.— Tu es certain qu’il acceptera de nous écouter ? murmura Lyra.— Non. Mais il pleure encore.Kael fronça les sourcils.— Qui ?Lorcan s’arrêta.— Le dernier Gardien d’ivoire.— Il a vu le pacte être brisé il y a des siècles. Il n’a jamais pardonné. Ni aux dragons… ni aux humains.La clairière apparut d’un coup, creusée dans la roche comme une plaie ouverte dans le flanc de la montagne.Une rivière cristalline en surgissait, mais à sa source… coulait une seule larme.Épaisse. Blanche.Comme du lait brûlant tombé du ci

  • Le Pacte d'Écailles et de Lune   Chapitre 154 – La Faille de Chair

    Le vent hurlait au sommet du bastion.Un vent sans odeur. Sans saison.Un vent qui ne venait d’aucune direction connue.Elara rouvrit les yeux, en sursaut.Elle était dans sa chambre. Mais quelque chose n’allait pas.Son souffle formait une buée d’argent dans l’air. Les murs vibraient à peine, comme si la pierre elle-même respirait.Et au centre de la pièce…Neros.Le garçon se tenait debout. Immobile. Pieds nus sur le sol froid.Il la regardait.— Tu n’aurais pas dû faire le pacte, dit-il d’une voix grave… trop grave.Presque… double.— Neros ? murmura-t-elle, en se redressant lentement.— Ce n’est pas toi qui me parles, n’est-ce pas ?Le garçon pencha la tête, et un sourire triste étira ses lèvres juvéniles.— Nous partageons désormais une brèche.— Ce que tu portes en toi… résonne en moi.— Et cette faille, Elara, elle est faite de chair.Elle voulut s’approcher. Mais un pas de plus, et la pièce se mit à fluctuer.Les pierres devinrent souples. Les ombres s’allongèrent comme des ma

  • Le Pacte d'Écailles et de Lune   Chapitre 153 – Le Pacte du Souffle

    Le ciel semblait plus bas que d’habitude.Comme si les nuages eux-mêmes retenaient leur souffle.Lorcan marchait en tête, les épaules tendues, le regard vissé à la ligne brumeuse des montagnes du Nord. À ses côtés, Elara serrait contre elle un ancien rouleau de peau tannée — le seul indice laissé par le Conseil sur l’existence d’un Gardien draconique, oublié de tous, sauf des mythes.— Tu es sûr de vouloir faire appel à lui ? murmura-t-elle en évitant une racine noueuse.— Non.— Mais c’est notre seul choix.Ils avaient laissé Neros aux soins de Mira, enfermés dans le cercle des Anciennes. Le jeune garçon dormait encore, un souffle lent, mais son esprit… son esprit était ailleurs.Et le Néant l’appelait.Pour refermer la brèche, il fallait une puissance que même les sorciers du Voile ne pouvaient contrôler.Un souffle d’origine.— Il dort au pied de la gorge de Fàrn. Entre les deux chutes. Là où l’eau ne gèle jamais.Kael l’avait murmuré à Lorcan, la veille, comme on partage une légen

  • Le Pacte d'Écailles et de Lune   Chapitre 152 – L’Enfant du Vide

    La lune s’était retirée derrière un voile d’ombres.Même les chouettes avaient cessé leur chant.Dans la tanière, tout semblait dormir.Tout… sauf lui.Il s’appelait Neros, à peine quinze hivers, le plus jeune du cercle d’initiation.Un louveteau à la fourrure trop sombre pour son âge, aux yeux couleur d’orage. Silencieux. Effacé. Toujours à l’écart, même quand les autres jouaient ou s’affrontaient pour gagner leur place dans la hiérarchie.Cette nuit-là, Neros se tenait debout, pieds nus sur la pierre froide, face à l’autel des anciens.Et il parlait.Mais personne ne lui répondait.— Vous êtes là, je le sais.— Dans mon ventre.— Dans mes os.— Vous n’avez plus besoin de vous cacher…Il leva la main.Ses doigts saignaient, entaillés par ses propres ongles. Le sang coulait lentement, goutte après goutte, traçant un cercle sur la dalle.Une langue ancienne s’échappa de sa bouche.Inconnue. Inhumaine.Ce fut Kael qui sentit l’anomalie.Réveillé en sursaut par un frisson glacé, il suivi

  • Le Pacte d'Écailles et de Lune   Chapitre 151 – L’Œil du Néant

    Le corbeau s’écrasa contre le perron de pierre dans un fracas d’ailes et de sang.Anya fut la première à se pencher. Ce n’était pas un oiseau ordinaire. Son plumage n’était pas noir mais d’un gris fumé, comme brûlé par l’intérieur. Ses yeux… ou ce qu’il en restait… n’étaient que deux orbites vides, d’où s’échappait une brume épaisse et noire.Attaché à sa patte, un parchemin. Lorcan l’ouvrit sans un mot.Il n’y avait qu’une seule phrase, tracée dans une encre vivante qui semblait onduler sous ses yeux :« Le Conseil du Voile a perdu un de ses piliers. Le Néant a ouvert un œil. »Lorcan sentit un frisson lui remonter l’échine.La dernière fois qu’un membre du Conseil avait été tué, c’était plus de deux siècles auparavant, lors de la Fracture des Âmes, un événement si violent que les forêts avaient saigné et les rivières avaient changé de lit.Kael se pencha à son tour, fronçant les sourcils.— Qui ?— Le message ne le dit pas, mais ce symbole… ici.Il désigna une marque griffée en bas

  • Le Pacte d'Écailles et de Lune   Chapitre 150 – Le Sang et le Serment

    Le vent s’était levé bien avant l’aube.Lorcan gravit les derniers mètres vers le cœur de la tanière, le pas lourd, les muscles tendus. Chaque racine sous ses pieds semblait vibrer d’une nouvelle gravité. Il portait sur lui une odeur subtile — pas celle du sang ou de la peur, mais celle d’un monde plus ancien, d’un serment que rien ne pourrait défaire.La meute s’était rassemblée dans le cercle central, comme si elle avait senti l’importance de son retour avant même qu’il ne franchisse le seuil.Anya s’avança la première, le souffle suspendu.— Tu es vivant.— Et… différent.Lorcan hocha lentement la tête. Son regard croisait les visages familiers : Kael, Mira, les jeunes encore marqués par les cicatrices des derniers affrontements.Puis il parla.— J’ai comparu devant le Conseil du Voile.— Ce n’était pas une légende. C’était réel. Et ancien.— Ils nous ont convoqués. J’ai répondu.— Et j’ai accepté leur charge.Un murmure parcourut la meute. Une onde sourde d’incompréhension et d’in

Higit pang Kabanata
Galugarin at basahin ang magagandang nobela
Libreng basahin ang magagandang nobela sa GoodNovel app. I-download ang mga librong gusto mo at basahin kahit saan at anumang oras.
Libreng basahin ang mga aklat sa app
I-scan ang code para mabasa sa App
DMCA.com Protection Status