LOGINDante n’avait pas attendu que sa mère raccroche.À peine la communication terminée, il se jeta sur son ordinateur et tapa frénétiquement sur le clavier :« Lyvia Hale auteure Les cendres de l’amour ».Rien.Aucune photo, aucune biographie, pas même une trace sur les réseaux sociaux.— C’est pas possible… murmura-t-il entre ses dents serrées.Il recommença la recherche, vérifia les maisons d’édition, le dépôt légal, les forums de lecture.Toujours rien.Plus il creusait, plus une certitude glaçante s’enracinait en lui.— Luke…Dante attrapa son téléphone, les doigts tremblants.— Luke, viens tout de suite à mon bureau. Maintenant. Pas dans dix minutes. Tout de suite.Le ton ne laissait aucune place à la discussion.Trente minutes plus tard, la porte s’ouvrit à la volée. Luke entra, essoufflé.— Qu’est-ce qui se passe, Dante ? T’as une tête de mec qui vient de voir un fantôme.Dante fit quelques pas dans la pièce avant de se retourner brusquement vers lui, les yeux brûlants.— Où en es-
Je restai figé, le livre à la main, le cœur battant à tout rompre.Chaque ligne me revenait comme une gifle.La douleur.Les dialogues.Même la manière dont le personnage principal appelait l’heroine du roman.C’était nous.C’était moi.Impossible.Impossible qu’un écrivain ait pu deviner ça.À moins que…Je saisis mon téléphone, tremblant de rage et de panique, et composai le numéro de ma mère.Elle répondit aussitôt, joyeuse et légère.— Mon chéri ! Je venais justement de parler de toi à Patricia, tu devineras jamais—— Maman, où es-tu ?Elle marqua un temps d’arrêt, surprise par mon ton.— Eh bien… au restaurant la Plantation avec Patricia, pourquoi ?— J’ai besoin que tu me dises ce qui se passe après le premier chapitre de ton foutu livre.Un petit silence, puis un éclat de rire.— Attends… quoi ? Depuis quand tu t’intéresses aux bouquins ? Toi qui m’as dit il y a dix minutes de le jeter à la poubelle ?Je passai ma main sur mon visage, tentant de garder mon calme.— Maman, je t
L’appartement que la maison d’édition avait réservé pour nous donnait sur la Seine. Une vue splendide, des murs immaculés, un mobilier design… le rêve de beaucoup. Mais pas le nôtre.Léna et Mila restaient plantées au milieu du vaste salon, le nez froncé.— C’est trop blanc ici, murmura Mila. On dirait un hôpital.— Et ça sent pas la mer, ajouta Léna, déçue.Je souris doucement.— Je sais, mes chéries. Ce n’est que pour un moment. Promis, on rentrera vite à la maison.Elles hochèrent la tête, sans grande conviction.Je leur caressai les cheveux, me promettant intérieurement de ne pas les laisser s’enraciner dans ce monde clinquant.La sonnerie retentit.Je sursautai.Un homme en costume noir, sourire figé, se tenait sur le seuil.— Bonjour madame Hale, je suis le chauffeur. Madame Green m’a demandé de conduire les jeunes demoiselles à l’école.— L’école ? Déjà ?Il hocha poliment la tête.Je n’eus pas le temps d’argumenter que Léna poussa un cri de joie :— Maman, regarde !En bas, su
Je n’avais pas rouvert l’ordinateur depuis la veille.Mais ce matin, alors que j’ouvrais ma boîte mail, une notification apparut dans le coin de l’écran : “Dante Withemore fait encore parler de lui.”Mon cœur manqua un battement.Je cliquai, malgré moi.Cette fois, la photo n’était pas celle du club.On y voyait Dante sortir d’un hôtel parisien. Il portait un manteau long, les cheveux courts, et un air si… beau.Je restai figée quelques secondes, avant de refermer brusquement l’onglet.Pourquoi je faisais ça ? Pourquoi je m’infligeais encore ça ?Je fermai l’ordinateur, inspirai profondément et chassai la douleur comme on repousse un mauvais rêve.Les filles avaient besoin de moi.Plus tard dans la matinée, Mila et Léna étaient assises à table, dessinant des ballons et des gâteaux pour leur fête d’anniversaire.Leur rire emplissait la pièce — un son pur, léger, presque magique.Je les regardais, et malgré tout, un sourire m’échappa.— Maman ? demanda Léna sans lever la tête.— Oui, ma
Je fixai longtemps la lettre ouverte sur la table, sans parvenir à en détacher mes yeux.Dante aurait-il rompu sa promesse ? M’aurait-il retrouvé ? J’aimerai tellement qu’il rompe la promesse et me rejoigne.Depuis six ans, j’avais tout fait pour l’oublier.Six ans à reconstruire ma vie, à me convaincre qu’il n’existait plus.Mais cette lettre, c’était comme rouvrir une plaie mal refermée.Je soupirai et me frottai le visage. J’avais besoin de penser à autre chose.Je devais commander les décorations pour l’anniversaire des filles — ballerina cappuccina, confettis et guirlandes colorées. Rien de mieux pour m’occuper l’esprit.Mais à peine avais-je ouvert mon navigateur qu’une pulsion me saisit.Je restai un long moment à fixer la barre de recherche.Puis, presque malgré moi, je tapai : Dante Withemore.Mon cœur battait à tout rompre.Je savais que je ne devais pas.Et pourtant, mes doigts avaient déjà appuyé sur Entrée.Les résultats s’affichèrent, et aussitôt, je regrettai.La premiè
La musique battait comme un cœur sous acide.Le club privé de la 7e Avenue, réservé aux membres du cercle Nouveau Monde, baignait dans une lumière rouge et or. Les serveuses se déplaçaient comme des apparitions — robes fendues, regards calculés, sourires vénéneux.Luke, déjà accoudé au bar, leva son verre dès que Dante entra.— Enfin ! J’ai failli parier que t’allais nous poser un lapin.Vincent, assis dans le coin lounge, éclata de rire.— J’lui ai dit que t’étais en train d’écrire ton testament ou de menacer un stagiaire.Dante esquissa un sourire sans joie et s’installa avec eux. Costume noir, chemise ouverte, poignet tendu sur le verre qu’un serveur remplit aussitôt.Autour d’eux, la musique vibrait, charnelle.— Alors, Luke, tu voulais me “rappeler que je suis vivant”, c’est ça ?— Exactement. Et pour ça, rien de mieux qu’une soirée entre hommes civilisés et jolies distractions.Luke fit signe à un serveur. Trois femmes s’approchèrent aussitôt — rires doux, parfum de vanille et d







