Dante se redresse légèrement et me fixe avec cette intensité qui donne l’impression qu’il voit à travers moi.— Alors… qu’est-ce que tu veux qu’on fasse ce soir ?Je cligne des yeux, surprise. Ai-je bien entendu ? Je lâche un petit rire incrédule.— Pardon ? Tu viens bien de me demander ce que moi je veux faire ?Son regard se durcit à peine, une ombre d’agacement traverse ses traits, mais il ne mord pas à l’hameçon.— Je te pose juste la question, Lila. C’est tout.— Oui, mais… ça ne te ressemble pas. Toi, tu décides toujours, tu imposes. Là, j’ai presque l’impression de parler à un autre homme.Il lève les yeux au ciel et se lève lentement, ses mains dans les poches.— Est-ce que ça te plairait de… regarder un film ensemble ? À la maison.Je le fixe, la bouche entrouverte.— Tu plaisantes ?— Non.Il ne sourit pas. Pas même un rictus ironique. Mon cerveau essaie de comprendre la logique derrière cette proposition. Dante Withemore, l’homme qui respire le contrôle et la froideur, qui
Je reculai d’un pas, mon dos heurta la porte.— Tu… tu es sérieux, là ? Ma voix tremblait, mais pas de peur. De colère.Dante me fixait, impassible, comme s’il venait d’annoncer quelque chose d’aussi banal que l’heure du dîner.— Parfaitement.— Alors la réponse est non.Son regard s’assombrit.— Lila…— Non, répété-je, plus fort cette fois. Tu crois que tu peux m’ordonner n’importe quoi ? Que je vais juste obéir parce que tu le dis ?Il fit un pas vers moi. Je sentis la chaleur de son corps envahir l’espace, sa haute silhouette réduisant le mien à presque rien.— Tu as accepté mes conditions.Je haussai le menton, même si mes mains étaient moites.— Tes conditions sont misérables … je pensais qu’à défaut de m’aimer au moins tu me respecterais.— Et je te respecte, gronda-t-il. Mais quand je dis quelque chose…— Ce n’est pas du respect, Dante, c’est du contrôle. Et je commence à en avoir assez.Sa mâchoire se contracta, ses yeux lançant des éclairs.— Assez ? Tu as vu dans quel état j
Dante se fige un instant, ses yeux d’acier s’accrochant aux miens comme deux lames prêtes à trancher. Puis il avance d’un pas, sa voix basse et tranchante :— On rentre. MAINTENANT !Je sens mon souffle se bloquer. Jason, à côté de moi, se redresse maladroitement, les yeux vitreux.— Hé… elle reste avec moi… bafouille-t-il en m’attrapant faiblement par le poignet.Dante le fusille du regard, un rictus méprisant aux lèvres.— Dante… commence Elena en se glissant entre nous, ses doigts effleurant volontairement son bras. Laisse-la… Jason a besoin d’elle ce soir. Elle le connaît mieux que toi, non ?Son ton dégouline de fausse sollicitude, et ses yeux brillent de cette lueur satisfaite qui ne trompe personne.— Ferme-la, Elena, répliqua Dante. Tes “bons conseils” ne servent qu’à envenimer les choses.Elle recule, blessée, mais son sourire mesquin reste accroché à ses lèvres.— Dehors, Elena, tranche Dante sans même la regarder.Elle ouvre la bouche pour protester, mais il hausse la voix,
Je restai un instant immobile, incapable de prononcer un mot. Jason avait toujours eu ce don de me désarmer, mais ce soir, l’alcool rendait ses aveux bruts, sans filtre.— Viens, soufflai-je finalement, tirant doucement sur son bras.Il se laissa guider, titubant, et nous sortîmes dans la fraîcheur nocturne. Je hélai un taxi. Dès qu’il s’arrêta, je poussai Jason à l’intérieur. Je pris place à côté de lui.Je me demandai si c’était une bonne idée de le raccompagner à l’hôtel. Si on nous voyait entrer ensemble ? Il ne fallait pas grand-chose pour que les rumeurs se propagent… Dante entendrait parler de tout, tôt ou tard. Le ramener chez lui semblait plus sûr.— Donne ton adresse au chauffeur, dis-je doucement.Jason leva la tête vers l’homme au volant, les yeux troubles.— C’est… 14… heu… non… 48… non, attends…— L’adresse complète, Jason.Il fronça les sourcils, cherchant ses mots comme on cherche un interrupteur dans le noir.— Je crois que c’est… sur… un truc avec un arbre… rue des…
Trois jours passèrent dans une atmosphère étouffante. Dante ne parlait que lorsqu’il avait besoin d’une réponse précise. Je vivais à pas mesurés, pour éviter toute dispute inutile. Je ne parle même plus des visites intempestives d’Elena ou de la mère de Dante, qui autrefois m’avait tellement soutenue, à la maison.Ce mercredi après-midi-là, pendant que je classais les dossiers de la dernière mission de Dante, mon téléphone vibra :Mina, la manager du bar.Je n’avais pas entendu sa voix depuis des mois.— Lila ? C’est Mina. Tu as oublié quelque chose au bar.Je fronçai les sourcils.— Oublié ?— Oui… je suis tombée sur ta carte de crédit en faisant du rangement ce matin.Mon cœur manqua un battement.— Quelle carte ? Je n’ai jamais eu de carte de crédit.— Celle que tu as laissée dans l’enveloppe. Le pourboire que t’a laissé Jason Stuart. Tu sais… les cinq cent mille dollars.Cinq cent mille dollars. Mince. Je les ai complètement oubliés ? — Je… je vois, répondis-je en essayant de ga
— Très bien, dit-il. Voici les règles, Lila.Première : tu ne reverras plus jamais Jason Stuart. Pas en face, pas au téléphone, pas même par message. Pour toi, il n’existe plus.Deuxième : tu ne parleras plus de lui à quiconque. Son nom ne franchira plus tes lèvres.Troisième : tu ne remets pas en question mes décisions. Tu es à moi, et ce qui te concerne passe par moi.Je serrai les poings.— Si j’accepte, tu répares tout. Tout de suite.Son regard s’accrocha au mien. Puis il sortit son téléphone, composa un numéro et appuya sur haut-parleur.— Annulez toutes les opérations contre Stuart & Co, dit-il d’un ton sec. Rétablissez les lignes de crédit, informez les investisseurs que la société est sécurisée. Et je veux un communiqué dès cet après-midi pour calmer le marché. Compris ?Une voix à l’autre bout répondit, nerveuse :— Oui, monsieur.Il raccrocha sans un mot et rangea son téléphone.— C’est réglé.Je le fixai, incapable de bouger. Il venait de détruire une vie, puis de la répar