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Le cœur du viking
Le cœur du viking
Author: Les écrits d'une Mariam

Chapitre 1

last update Last Updated: 2025-08-30 04:26:00

Chapitre 1

Ragnar

Le vent glacial fouettait mon visage tandis que le drakkar fendait les vagues sombres du fjord. Je suis "Ragnar Thorne"", chef de ""Frostgard"", et depuis mon siège sur ces falaises glacées, j’avais appris à dominer tout ce qui se trouvait devant moi. Mon village, fortifié et impitoyable, respectait et craignait mon nom : là où Ragnar Thorne passait, la peur s’installait avant même que la lame ne tombe. Les guerriers alignés sur le drakkar connaissaient mes ordres, ma brutalité et ma soif de contrôle.

À mes côtés, fidèle depuis l’enfance, Eirik observait le fjord. Nous ne parlions pas beaucoup, et pourtant sa présence me rassurait. Dans le silence des vagues et le cri des goélands, il était le seul à connaître mes pensées sans que je n’aie besoin de les formuler.

— La brume est fine, dit-il calmement, nous serons presque sur eux avant qu’ils ne sachent ce qui les frappe.

— Parfait, répondis-je. Mon regard se perdit sur l’horizon. Branvik, un village que j’avais repéré pour sa faiblesse et ses ressources, allait découvrir ce que signifiait rencontrer Ragnar Thorne. Les habitants se croyaient en sécurité, ignorants que leur destin allait basculer en quelques minutes.

Lorsque nous touchâmes la rive, le fracas du bois contre la terre était le signal. Mes hommes bondirent comme des bêtes affamées, haches et épées brandies. Le chaos s’installa instantanément. Branvik hurla, se débattit, tenta de fuir, mais nous étions trop rapides, trop nombreux, trop meurtriers. Les flammes se mirent à lécher les toits, le bois éclatait sous nos coups, et le sang des innocents se mêlait à la boue.

Je savourais cette violence. Chaque cri, chaque geste désespéré renforçait ma conviction : le monde appartient aux forts. Branvik était mort avant même d’avoir réellement vécu. J’arpentais les rues, frappant, ordonnant, semant la terreur comme on sème le blé. Mon nom seul suffisait à paralyser les plus braves, et mes hommes le savaient.

Puis, quelque chose attira mon attention au milieu du chaos. Une silhouette se tenait droite malgré tout, défiant la mort et le feu avec une audace qui n’avait pas sa place ici. Elle était seule, fragile à première vue, mais dans ses yeux brûlait une flamme que je n’avais jamais vue chez aucun autre captif, aucun autre survivant. Je m’arrêtai. Eirik se tenait à mes côtés, observant comme moi, mais il ne dit rien, respectant mon silence. Je ne savais pas encore que cette fille allait bouleverser mon monde.

Elle était jeune, peut-être dix-huit ans, mais son regard vert tranchait avec la désolation autour d’elle. Ses cheveux sombres encadraient son visage, trempés et en désordre, mais il n’y avait pas peur dans ses yeux, seulement de la défiance. Chaque geste qu’elle faisait était mesuré, chaque mouvement précis. Et malgré mon instinct de meurtrier, je fus frappé par sa beauté et sa force.

— Attrapez-la, ordonnai-je, presque à contrecœur.

Mes hommes se jetèrent sur elle, mais elle esquiva, esquive rapide et souple, pleine de rage et de vie. Ses cris de haine me frappaient de plein fouet : elle me haïssait déjà, et je devais l’admettre, cela me dérangeait autant que cela m’attirait.

Je m’approchai moi-même. Son regard me transperçait, comme si elle savait que je n’étais pas simplement un guerrier sanguinaire, mais un monstre façonné par la violence et la trahison de mon passé. Elle me regardait, droite et fière, défiant ma domination. Et c’était… déroutant.

Quand enfin je la saisis par le bras, elle résista de toutes ses forces. Je sentis la tension de ses muscles, la force de sa volonté, et un frisson inattendu me traversa. Je ne savais pas ce qui était plus perturbant : sa haine pour moi ou cette étrange fascination qu’elle éveillait.

Nous la ramenâmes au drakkar, ses mouvements, ses cris, sa fierté intacte malgré la terreur ambiante, occupaient tout mon esprit. Branvik n’était plus qu’un tas de ruines derrière nous, mais cette jeune femme était un défi vivant que je n’avais pas anticipé.

Le voyage jusqu’à Frostgard fut silencieux. Elle restait silencieuse après ses cris initiaux, les yeux fixés sur l’horizon comme si elle cherchait une évasion invisible. Chaque regard qu’elle posait sur moi était un affront, et pourtant je ne pouvais détourner les yeux. Elle était prisonnière, mais d’une manière étrange, elle dominait déjà mon attention.

Frostgard apparut enfin, ses murs de pierre s’élevant comme des gardiens éternels. Les habitants savaient que leur chef revenait, mais ignoraient encore que ce jour serait marqué par la capture d’une jeune femme que personne n’oserait défier.

Dans la grande salle, je la déposai avec précaution mais fermeté. Ses mains furent liées, mais son regard restait farouche, défiant toute autorité. La haine qui brillait dans ses yeux me frappa de plein fouet. Elle ne me pardonnerait jamais ; son village, sa famille, ses rêves, tout avait été détruit par mes mains, et pourtant elle tenait encore debout. Cette résilience me troubla autant qu’elle m’irrita.

Eirik, fidèle comme toujours, restait dans l’ombre, observant mes gestes et mes réactions. Il ne dit rien, car il savait que ce que je ressentais ne pouvait pas être nommé. Haine, colère, frustration… mais aussi quelque chose de plus étrange, de plus dangereux. Une fascination que je n’avais jamais ressentie pour une captive.

Je m’assis face à elle, et elle ne détourna pas le regard. Ses yeux verts me défiaient, perçants et clairs, et je sentis une étrange chaleur parcourir mon corps. Je suis Ragnar Thorne, maître de Frostgard, chef redouté et sanguinaire, et pourtant je découvrais que cette captive, cette fille que je n’avais pas prévu de rencontrer, avait déjà gagné une place que je n’étais pas sûr de vouloir reconnaître.

Elle est ma captive. Elle est ma haine. Elle est ma fascination. Et dans son silence, dans sa résistance farouche, je compris quelque chose que je refusais d’admettre : jamais je n’avais rencontré quelqu’un comme elle, et jamais je ne la laisserais me briser… mais je ne pourrais pas l’ignorer non plus. Branvik était mort, mais Elin Storm resterait vivante, et elle serait la seule capable de troubler le cœur de Ragnar Thorne.

La grande salle de Frostgard était silencieuse à l’exception du craquement des torches. Les murs de pierre massive renvoyaient un écho sombre aux pas de mes guerriers, mais l’attention n’était centrée que sur elle : Elin Storm, ma captive, celle qui défiait chaque fibre de mon être. La haine brûlait dans ses yeux, mais ce n’était pas une haine ordinaire : c’était la haine de ceux dont le monde avait été détruit, une rage née du désespoir et de la perte. Son village, Branvik, n’était plus que cendres et sang, et tout ce qu’elle avait aimé avait été arraché par mes mains.

Je m’assis face à elle, les bras croisés, observant chaque mouvement. Elle ne me regarda pas immédiatement, son regard fixé sur le sol, comme si elle cherchait une faille dans ma vigilance. Mais je savais qu’elle calculait, qu’elle attendait le moment opportun pour frapper ou pour me défier. Elle était forte, bien plus que n’importe quelle captive que j’avais eue.

— Tu crois pouvoir m’affronter, Storm ? ma voix était basse, presque un murmure, mais pleine d’autorité.

Ses yeux se levèrent enfin vers moi, et son regard vert transperça mon armure de colère et de domination.

— Je n’ai pas besoin de vous affronter, Thorne. Je ne vous pardonnerai jamais. Sa voix était claire, tremblante seulement d’émotion contenue.

Je fronçai les sourcils. Rarement quelqu’un me parlait ainsi, encore moins une fille captive, et surtout, rarement quelqu’un parvenait à éveiller une irritation mêlée de fascination dans mon esprit.

— Tu es encore en vie parce que je le permets, dis-je, un ton sec dans la voix. Tu devrais trembler devant moi.

— Trembler ? Elle ricana, une expression méprisante qui aurait dû me mettre hors de moi. Au lieu de cela, je sentis une étrange tension m’envahir. Vous avez pris tout ce que j’avais, mon village, ma famille, et vous pensez que j’ai peur ?

Je me levai et fis les cent pas devant elle. Le feu des torches projetait des ombres mouvantes sur mes traits, rendant mon visage encore plus intimidant. Frostgard n’était pas seulement mon village : c’était ma forteresse, le symbole de ma puissance, et pourtant, cette jeune femme, captive et seule dans une salle immense, parvenait à capter toute mon attention.

Eirik se tenait en retrait, silencieux, mais attentif. Il savait que je ne laissais personne troubler mon esprit, et pourtant, il connaissait cette lutte interne que je menais avec moi-même. La haine et la fascination se mêlaient en un mélange brûlant.

— Tu me provoques, Storm, dis-je, et je n’ai jamais été provoqué comme ça.

Elle me regarda droit dans les yeux, et dans son silence, je sentis son mépris, sa colère contenue, sa douleur, mais aussi quelque chose d’étrange : une force tranquille qui refusait de se plier. Elle ne s’avouait pas vaincue, même face à moi.

Je m’approchai, réduisant la distance entre nous, et elle ne recula pas. Chaque fibre de mon être voulait la soumettre, la dominer, mais paradoxalement, je sentais un frisson différent parcourir mon échine. Branvik était mort, ses habitants massacrés, et pourtant, face à moi, Elin Storm restait debout, fière, indomptable.

— Tu n’as aucun droit sur moi, murmura-t-elle, et malgré la peur dans sa voix, il y avait une certitude que je ne pouvais ignorer.

Je secouai la tête, incapable de détourner le regard. J’avais déjà affronté des guerriers, des hommes endurcis, mais jamais une femme n’avait provoqué un tel mélange de haine et de fascination en moi. Elle est ma captive, et pourtant, elle me trouble. Elle est censée être impuissante, et pourtant, elle domine chaque pensée que j’ai depuis le moment où je l’ai vue.

— Tu es… insupportable, dis-je, laissant échapper un souffle que je n’aurais jamais cru possible.

Eirik, comme toujours, se contenta de rester en retrait. Il savait que ce que je ressentais était interdit, dangereux, et pourtant irrépressible.

— Et vous êtes… — répondit-elle, sa voix tremblante seulement de colère, un monstre.

Je ne pus m’empêcher de sourire, un sourire sec et cruel. Elle avait raison. Je suis Ragnar Thorne, fils de Stormheim, maître de Frostgard, et un monstre pour tous ceux qui se trouvent sur mon chemin. Mais face à elle, ce rôle semblait insuffisant, et cette vérité m’irritait.

Pendant des heures, nous restâmes là, face à face, dans un duel silencieux où aucun mot n’était vraiment nécessaire. Chaque mouvement, chaque regard, chaque souffle était une bataille. Elle était ma captive, et je refusais de céder, mais dans son silence et sa résistance, une partie de moi se révélait, une part que je croyais morte ou enfouie sous des années de violence et de sang.

Lorsque la nuit tomba, je ne la laissai pas dormir dans le confort. Elle resta sur le sol froid, ses chaînes m’enchaînant tout autant que ses yeux. Elle se recroquevilla dans un coin, les yeux fixés sur moi à chaque mouvement. Même dans le silence, elle me défiait, et cette défiance me consumait autant qu’elle m’irritait.

Je m’assis près du feu, observant ses traits. Elle était fatiguée, blessée par ce que j’avais fait à son village, et pourtant, elle refusait de plier. Son courage, sa fierté, et cette haine mêlée à une force tranquille me troublaient. Elle est ma captive, je le sais, mais son esprit est libre. Et c’est ce que je déteste autant que je ne peux m’empêcher de contempler.

Je repensai aux visages de Branvik, aux cris de ses habitants, et je fus frappé par une vérité que je n’avais pas anticipée : je pensais que tout ce qui comptait était la peur, le contrôle, la domination. Mais face à elle, je compris que la peur seule n’était pas suffisante. Cette fille, cette seule personne, défiait tout ce que j’avais construit, et elle le faisait avec une telle intensité que je sentis quelque chose d’étrange… un mélange de haine, d’irritation et d’un trouble que je refusais de nommer.

Eirik, fidèle comme toujours, me laissa à mes pensées. Il savait que je ne pouvais parler de ce mélange de sentiments, qu’il resterait un secret entre nous, un jeu silencieux que je menais avec cette captive. Et pourtant, même dans ce silence, je savais qu’Elin Storm allait rester gravée dans mon esprit, que rien ni personne ne pourrait effacer l’impression qu’elle avait laissée en moi dès ce premier jour.

Je suis Ragnar Thorne, maître de Frostgard, fils de Stormheim, guerrier cruel et impitoyable. Et pourtant, face à cette captive, je découvre une vérité que je n’avais jamais anticipée : la haine peut se mêler à l’admiration, et la captivité ne signifie pas toujours la soumission. Branvik est mort, mais **Elin Storm** est vivante, et elle restera à jamais la seule capable de troubler le cœur de Ragnar Thorne.

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