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5.

     J’ai attendu pendant environ une minute avant de sonner encore et là j’ai entendu « J’arrive » et c’était la voix d’Ariel.

Il a ouvert la porte et j’ai failli m’évanouir.

Il était tout mouillé et il avait une serviette sur lui.

— ARIEL : Ah tu es déjà là? Bonjour!

     J’étais allée chez lui un peu trop tôt. Il devait être environ 9h. Mais bon, c’est lui qui me l’avait demandé non? 

— Euh oui je suis là. Je peux attendre ici dehors, le temps que vous finissiez si vous voulez!

— Je vois que tu m’as gardé, vas-y entre!

     Je ne saurais trouver les mots exacts pour décrire ce que j’avais vu. 

Déjà il faut savoir que c’était une maison en étage. Le salon était très grand. Il y’avait les plus beaux canapés que je n’avais vus de toute ma vie. Il y’avait un tapis rouge sur les ecacaliers qui menait sur le niveau du dessus.

La télé avait la taille du mur de la maison où je vivais. C’était juste magnifique!

     Je suis entrée en marchant avec le bout de mes chaussures pour ne rien salir tellement tout brillait. À un moment donné, j’ai vu la moquette et j’ai eu le réflexe d’enlever les chaussures.

— ARIEL : Pas besoin d’enlever les chaussures, t’inquiète!

     J’avoue que j’ai souri dans mon cœur. Mes chaussettes étaient blanches certes mais pas assez blanches pour que je marche sur ce genre de moquette avec.

— D’accord. 

     Je me suis assise comme un condamné assis sur sa chaise d’électrocution tellement j’avais peur de faire un faux pas.

Ariel quant-à lui était là, debout en train de me regarder. Je me sentais gênée.

— ARIEL : Fais comme chez toi. Il y a la télécommande sur la table si tu veux visionner et il y a tout à la cuisine si tu veux manger. Je n’avais pas prévu que tu viendrais maintenant donc je n’ai rien préparé…

     Je lui ai dit merci et j’ai attendu qu’il parte pour vraiment faire comme chez moi.

La télécommande était d’abord comme un désert plein de grains de maïs. Il y avait trop de boutons. Je ne savais pas sur quel point appuyer.

J’ai laissé et j’ai commencé à me balader partout pour chercher la cuisine: j’avais vraiment faim car je n’avais pas mangé avant de me rendre chez lui.

C’est au bout de plusieurs minutes que j’ai trouvé la cuisine. Elle était immense. Tout était propre. Je me suis demandée si sa copine et lui préparaient souvent.

J’ai pris les œufs au frigo et tout le reste pour faire un bon petit déjeuner.

La partie qui m’a achevée c’était la plaque de cuisson. Je savais qu’il fallait appuyer sur quel bouton? C’était d’abord écrit en anglais, ma bête noire!

     J’ai commencé à crier « Mr Ariel » à haute voix mais personne n’a répondu.

« Bon, je vais faire comme si personne n’était là et je vais allumer la plaque. J’ai d’abord faim jusqu’à ». C’est la phrase que j’ai chuchotée dans mon cœur avant de me remettre trop travailler.

Je me suis placée devant la plaque et j’ai commencé à analyser tous les boutons. C’était toujours compliqué. Je me suis tournée pour partir et je me suis retrouvée sur Ariel. Ô son odeur! J’étais quand même petite par rapport à lui du coup ma tête était exactement en bas de sa poitrine. J’ai senti son cœur battre profondément et le mien aussi battait. J’ai senti une sensation incroyable, je me sentais tout simplement bien. Ça s’est passé tellement vite puis, je me suis reculée…

— Oups pardon, je suis désolée. Je n’ai pas su que vous étiez là.

— Si tu veux cuisiner, mets juste la poêle ou la marmite au feu. Ça va s’allumer, c’est automatique!

     La honte!🙆🏾‍♀️

— Et les boutons servent alors à quoi?

— Bah tu peux régler le nombre de minutes de la cuisson, tu peux décider la fréquence à laquelle tu aimerais que le feu chauffe. Il y a plusieurs fonctionnalités.

— Je peux régler le nombre de minutes donc si je comprends bien, je peux mettre par exemple un truc et je règle pour trente minutes et pars moi. Dès que trente minutes vont passer ça va s’éteindre? Waouh!

— ARIEL : Exactement! Euh on ne dit pas « truc ».

— D’accord grand!

— ARIEL : Et deuxièmement, tu saignes et la question que je me pose c’est est-ce que ça a touché le canapé aussi?

     Mon cœur a failli descendre dans mon ventre. Donc depuis que j’étais sortie de chez moi je saignais? Est-ce que les gens avaient vu quand j’ai voulu prendre la moto? Quand je suis allée acheter son cadeau? Quand j’ai pris le taxi? Est-ce que le gardien avait vu sans rien dire? Était-ce la raison du regard qu’il avait lancé sur moi?

Si j’avais eu la possibilité de creuser un trou pour y entrer, je l’aurais fait sans hésiter.

     Je n’ai rien dit. J’ai juste enlevé mon pull et j’ai attaché sur moi. Puis, je suis allée au salon pour voir si j’avais saigné sur son canapé et non, ce n’était pas le cas. J’ai soupiré et j’ai remercié Dieu dans mon cœur même comme je ne le connaissais pas. J’appelais son nom chaque fois que je vivais une situation difficile, ou bien une bonne situation comme l’année où j’avais réussi mon BEPC et j’ai crié « merci Seigneur ».

     Adriel était derrière moi. 

— Il y a des chambres pour visiteurs là-haut avec une douche chacune. Choisis une chambre et nettoie toi. Je vais faire le petit déjeuner.

     Ariel m’épatait de plus en  plus en plus avec sa nature de caméléon. Il pouvait être gentil et autoritaire à la fois, toujours posé, objectif dans ses dires…

     N’est-ce je suis montée? J’ai utilisé la première chambre que j’ai trouvée pour éviter de fouiller sa maison. 

Même le deuxième niveau était tellement immense avec plusieurs espaces. J’étais vraiment dans la maison du gouverneur du pays.

     La chambre était d’abord classe! Le lit était bien dressée. La télé était accrochée sur le mur. Seulement la télé de la chambre pouvait payer le loyer de la maison où je vivais pendant des années.

Je suis entrée dans la salle de bain et pour la première fois, j’ai vu une baignoire.

     J’ai réussi à me doucher sans problème. Je n’ai pas galéré comme à la cuisine.

Quand j’ai fini, j’ai appelé Ariel car il n’y avait pas de serviette. Il est venu…

— ARIEL :  Il y a une salle pour tout ce qui est lingerie. Je suis navré, j’ai oublié de te prévenir. Je t’ai trouvé une serviette quand même!

— Ce n’est pas grave. Posez-la alors sur le lit s’il vous plaît.

     Je n’ai plus entendu sa voix. J’ai un peu guetté et je ne l’ai pas vu et la serviette était sur le lit. Je suis sortie et je me suis enroulée avec le plus vite possible.

Il y’avait un autre souci: Je j’avais ni graniture, ni de  vêtement de rechange.

Une fois de plus, je l’ai rappelé mais, il n’a pas répondu.

Je suis descendue et je l’ai trouvé en bas en traî de visionner. J’étais derrière lui quand j’ai dit ces mots:

— J’ai laissé les habits que j’ai enlevés  dans la salle de bain. Je n’ai pas de serviette hygiénique, ni un vêtement de rechange.

     Va dans la chambre qui est après le premier couloir et prends une de mes chemises tu mets. Je vais aller te chercher de quoi de protéger, là-haut, dans la salle de lingerie.

     Il a parlé sans même se tourner pour me regarder. Il a attendu que je parte pour aller chercher de quoi me protéger.

Je n’avais jamais vu une chambre aussi belle de toute ma vie. Elle était tellement propre et bien rangée. Il y avait une lumière bleue à l’intérieur: une couleur masculine quoi! L’armoire avait la taille de ma chambre + celle de mes parents.

Heureusement que les habits étaient bien classés donc, j’ai pu trouver une chemise facilement et j’ai porté.

C’était comme une robe sur moi.

Une fois de plus au moment de sortir, je me suis retrouvée en face de lui. Il avait un tampon en main. Je n’avais jamais mis les tampons. J’utilisais seulement les granitures.

— Je vais aller mettre ça aux toilettes. Je ne peux pas le faire ici dans la chambre.

— Ne t’inquiète pas, vas-y!

     Pour la première fois, il n’avait pas changé de sujet.

— Sortez alors pardon.

— ARIEL : Je comptais le faire mais avant, j’aimerais savoir si tu es vierge car ce que je t’ai donné pourrait te faire exagérément mal si tu l’es…

— Euh oui, je le suis mais même si j’ai une graniture, je ne vais pas pouvoir la mettre car j’ai lavé mon sous vêtement.

— Bon je sors! Fais l’effort de ne pas crier s’il te plaît.

     Quand il est sorti, j’ai lu l’heure. C’est la douleur que vous voulez voir? J’ai crié et quand j’ai entendu ses pas devant la porte,  je me suis levée et j’ai arrangé ma chemise ou plutôt sa chemise et je suis sortie.

Je l’ai croisé devant la porte et pour la première fois, je l’ai vu sourire.

— ARIEL : Ta démarche est drôle! Allez, le petit-déjeuner est prêt!

     Nous sommes allés à la cuisine et nous nous sommes assis autour d’une table. Oui, il y’avait une mini salle à manger. 

— Waouh, c’est tellement bon!

— ARIEL : Jusque-là tu ne m’as pas souhaité un joyeux anniversaire!

— Oups, je suis vraiment désolée. Joyeux anniversaire à toi euh, à vous. J’ai même mis votre cadeau où?

— Merci Kabéra. C’est sur la table au salon.

     Je voulais bien lui demander de m’expliquer pourquoi est-ce qu’il était si attentionné avec moi, moi qui avais dérangé sa sœur mais j’ai gardé le silence car je savais qu’il ne dirait rien alors, j’ai opté pour un autre sujet.

— Dis, où est votre sœur et est-ce que vous vivez avec votre copine?

     Subitement, son téléphone a sonné et le nom c’était un cœur.

— Allô chéri? Joyeux anniversaire mon amour.

— ARIEL : Merci bien. Ça se passe bien au boulot?

— Surprise! J’ai laissé le boulot pour être là avec toi. Je serai là dans cinq minutes.

     Je ne sais pas pourquoi mais j’ai senti une haine monter et j’ai senti qu’Ariel n’était pas bien…

— ARIEL : Ah d’accord. Je t’attends.

      Il est sorti de la cuisine et il est allé faire je ne sais quoi. Quand il est revenu, il m’a dit:

—  ARIEL : Va dans ma chambre s’il te plaît. J’arrive!

     Il m’a donné la clé de sa chambre.

— ARIEL:  Entre et verrouille la porte.

              À suivre...

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