Alicia rayonnait de joie en arrivant pour sa première journée chez Levis Global. Elle serra les poings, se parlant à elle-même pour se donner du courage : « Vas-y Alicia, tu peux le faire. » Son cœur battait à toute vitesse, partagée entre excitation et une légère nervosité. C’était une nouvelle aventure, un nouveau départ.
Alors qu’elle s’efforçait de trouver son bureau dans cet immense bâtiment, son attention fut captée par des éclats de voix derrière une porte entrouverte. Les voix, froides et tranchantes, semblaient appartenir à deux personnes engagées dans une discussion tendue. Alicia ralentit instinctivement son pas, curieuse et légèrement inquiète.
— Que se passe-t-il entre eux ? , murmura-t-elle en fronçant les sourcils.
Avant qu’elle ne puisse s’attarder davantage, une porte claqua violemment, faisant sursauter Alicia. Andrew sortit brusquement, sa démarche rapide et son expression fermée. Mais dès qu’il croisa son regard, un sourire professionnel et chaleureux se dessina sur son visage, comme si rien ne s’était passé.
— Bonjour, Alicia. Ponctuelle, c’est un bon point. Alors, première journée, vous vous sentez prête pour ce nouveau poste ?
Un peu déstabilisée par ce changement soudain de ton, Alicia répondit avec un sourire hésitant :
— Bien évidemment, Monsieur.
Andrew hocha la tête, satisfait.
— Venez, suivez-moi. Je vais vous montrer les lieux.
Il la guida à travers les différents bureaux, parlant avec assurance et fierté des réalisations de l’entreprise.
— Eh bien, Alicia, ravie d’entamer ce chapitre avec vous chez Levis Global. Grosse pression peut-être ?
— Ça va aller, je suis confiante et déterminée. , répondit-elle avec enthousiasme, bien qu’elle sentît toujours une petite boule dans son ventre.
Andrew esquissa un sourire en coin.
— Hâte de vous voir à l’œuvre, Mlle… Alicia qui ?
— Mlle Alicia, tout simplement, Monsieur.
Alors qu’il s’apprêtait à continuer leur tour, un appel urgent l’interrompit. Il s’arrêta un instant pour répondre, puis se tourna vers elle avec un ton plus chaleureux.
— Complètement rétablie, j’espère ?
Alicia, surprise par cette attention, balbutia :
— Euh… Oui, Monsieur, oui… totalement.
Andrew sourit légèrement avant de s’éloigner pour répondre à son appel.
Malheureusement, dans ce tour rapide, Andrew avait omis de lui montrer son propre bureau. Alicia se retrouva seule avec un trousseau de clés qui portait une mention incomplète : Bureau 5… hall de la partie Est . Incapable de lire le reste, elle hésita un instant.
— Tu peux y arriver, Alicia. Pas question de retourner demander à Andrew ou à la réceptionniste débordée, se murmura-t-elle, déterminée.
Elle prit une grande inspiration et se dirigea vers le hall Est, décidée à trouver son bureau par elle-même.
Le plan qu’elle avait en tête était simple : repérer tous les bureaux marqués du chiffre 5 et demander avec subtilité à leurs occupants. Mais dès le premier bureau, elle se sentit nerveuse.
— Quitte à te sentir bête, Alicia, présente-toi brièvement. Allez, courage, se dit-elle en frappant doucement à la porte suivante.
Au fil des rencontres, elle échangea quelques mots avec les employés, prétendant se présenter à ses nouveaux collègues. Cela l’aidait à se sentir un peu moins perdue, mais elle restait profondément agacée par cette situation.
Arrivée au bureau 56, elle frappa timidement avant d’entrer. L’occupant du bureau, un homme imposant à l’aura froide, releva lentement la tête.
— Euh… Bonjour Monsieur. Je suis Alicia, nouvelle secrétaire. Enchantée, dit-elle avec un sourire forcé, comme si elle avait répété ces mots des dizaines de fois.
L’homme la dévisagea un moment avant de répondre d’une voix neutre :
— Bonjour, Alicia. Permettez-moi une question : avez-vous oublié qu’il est impoli d’entrer sans y avoir été invité ?
Alicia sentit ses joues chauffer sous l’embarras.
— Vous avez totalement raison, Monsieur. Je vous prie de m’excuser pour ce manque de délicatesse.
Alors qu’elle s’apprêtait à tourner les talons pour continuer sa quête, l’homme ajouta :
— J’espère que vous êtes bien installée. Bienvenue à Levis Global, Mlle Alicia.
— Oh, euh… Oui, Monsieur. Merci beaucoup, répondit-elle timidement avant de sortir.
Une fois dans le couloir, elle soupira de frustration.
— Mais quel idiotie, Alicia. Non seulement tu ne sais pas qui il est, mais en plus tu as oublié de demander ton chemin !, s’exclama-t-elle intérieurement.
Finalement, elle arriva devant le bureau 58. Une plaque indiquait en lettres dorées : « Directrice adjointe – Mme Rachelle Levis.
Alicia sentit son cœur se serrer.»
— Oh non… Nous sommes voisines... murmura-t-elle en reculant légèrement.
Alors qu’elle tentait de jeter un coup d’œil discret dans le bureau de Mme Rachelle, une main douce mais ferme se posa sur son épaule.
— Mlle Alicia.
Alicia se retourna précipitamment, les yeux écarquillés.
— Que faites-vous là ? Vous cherchez quelque chose ?, demanda Mme Rachelle d’un ton calme mais légèrement réprobateur.
Alicia bégaya :
— Excusez-moi, Madame, je… je…
Rachelle remarqua alors le trousseau de clés qu’Alicia tenait en main.
— Ce sont vos clés de bureau ? Pourquoi n’êtes-vous pas dans le vôtre au lieu d’épier celui des autres ?
— Oui, Madame, mais… le trousseau était incomplet. Je ne voulais déranger personne, alors j’ai essayé de régler le problème moi-même. », avoua Alicia, la voix tremblante.
Rachelle la fixa un instant, impassible, puis dit :
— Ce qui vous a amenée à épier mon bureau ?
— Non, Madame, ce n’était pas le cas, je vous assure ! , s’empressa de répondre Alicia, le rouge aux joues.
Rachelle ne répondit pas immédiatement, mais ouvrit une porte voisine.
— Voici votre bureau. Coup du destin, nous sommes voisines. J’espère que vous saurez montrer plus de professionnalisme à l’avenir. », dit-elle d’un ton ferme avant de s’éclipser dans son propre bureau.
Alicia entra enfin dans son bureau, soulagée. Elle s’assit un instant, repensant à toute cette matinée.
— Quelle journée… , murmura-t-elle, les yeux fixant le plafond.
De retour à la maison, elle raconta tout à Stacy, son amie d'enfance.
— Conversations glaciales entre les dirigeants, rencontre intimidante, bureau introuvable et cet échange avec ma patronne… Sérieusement, Stacy, c’était ma journée.
Stacy éclata de rire.
— Ça s’annonce mouvementé, on dirait. Mais ne t’en fais pas. Ce n’est que le début, tu trouveras vite tes marques. Les disputes entre dirigeants, c’est normal. Montre ta détermination, Einstein, et tout ira bien.
— Vive New York et ses aventures, répondit Alicia avec un sourire forcé.
Malgré les encouragements de Stacy, Alicia savait qu’elle était loin de sa zone de confort. Le monde professionnel allait être un véritable champ de bataille, et elle devait se préparer à toute éventualité.
C’est avec une main sur le cœur et l’autre sur mon clavier que je vous remercie d’avoir lu jusqu’au bout cette œuvre. Les Liens du Destin, plus qu’un simple titre, est un reflet sincère de ces connexions invisibles qui se tissent entre vous et moi : une jeune fille ordinaire qui cherche simplement à mettre des mots sur ses pensées et à les partager avec le monde. Cette œuvre n’est pas une fin. Elle marque le commencement d’un long voyage que j’espère pouvoir continuer longtemps à vos côtés. Elle met en lumière des liens puissants : ceux du sang, bien sûr, mais aussi ceux que le temps, les épreuves, l’amour et la solidarité façonnent. Un espoir ardent pousse la protagoniste à rechercher un lien biologique interrompu… mais elle découvre en chemin des liens encore plus profonds, forgés par le cœur. L’amitié, l’amour, l’adoption, la bienveillance… Tout cela nous prouve qu’on peut aimer sans lien de sang, aider sans rien attendre, comprendre même le silence de ceux qui ne parlent pas.
Alicia se leva aussitôt, les yeux grands ouverts, surprise et déconcertée.— Je te croyais avec Jacques… Tu m’as dit que tu allais rencontrer ta mère…, murmura-t-elle, troublée.Andrew s’avança encore vers elle, puis posa doucement sa main sur sa bouche, pour l’interrompre.— C’est à mon tour de parler. Depuis le premier jour où je t’ai renversée avec ma voiture, je savais, au fond de moi, que nous partagerions un lien fort. L’amour qui s’est installé entre nous et qui n’a cessé de grandir me conforte dans ma décision. On aurait pu être des… frères et sœurs, Alicia Levis. Mais je veux autre chose pour nous deux.— Mais Andrew, qu’est-ce qui te prend ? demanda-t-elle, la voix tremblante, son cœur battant la chamade.Andrew se mit alors à genoux devant elle, ouvrit doucement le petit coffret qu’il cachait dans son dos et le lui tendit.— Alicia Levis, accepterais-tu de te lier à moi pour l’éternité ? Et qu’ensemble, on puisse s’élever face à toutes les adversités ? Toi, étant ma femme,
Mère et fille se réveillèrent l'une près de l'autre.— Mon petit ange, murmura Rachelle d’une voix douce.Alicia ouvrit les yeux doucement et vit sa mère éveillée, qui lui caressait tendrement les cheveux.— Maman. Tu vas mieux ? demanda Alicia, inquiète.Rachelle lui sourit et hocha légèrement la tête. Un regard rempli de douceur passa entre elles.Quelques heures plus tard, Violette et Peter vinrent lui rendre visite et lui apportèrent à manger. Alicia, le cœur serré, sortit un moment de la chambre. Elle s’éloigna silencieusement, perdue dans ses pensées, une tempête d’émotions dans la tête.« Va-t-elle pouvoir leur dire toute la vérité ? Et pourquoi n’a-t-elle pas voulu venir me voir des années auparavant ? Est-ce que j’étais réellement désirée ? »Après avoir terminé son repas et pris ses médicaments, Rachelle demanda à Peter d’aller chercher Alicia. Lorsque cette dernière entra dans la chambre, sa mère lui tendit la main et l’invita à s’approcher. Sa voix était douce mais grave d
Alicia était à l’extérieur lorsqu’Andrew la rejoignit. Sans qu’elle ne le remarque, il enleva sa veste et la posa délicatement sur ses épaules. Surprise, Alicia se retourna instinctivement vers lui. Leurs regards se croisèrent une nouvelle fois, remplis de non-dits.— Andrew, qu’est-ce qui te prend ? Je n’en avais pas besoin, dit-elle en retirant sa veste.Andrew esquissa un léger sourire et fit un pas vers elle.— Tu as les bras croisés et tu fais une petite danse sur place avec les dents serrées, lui murmura-t-il à l’oreille, amusé.Alicia pivota d’un coup. Ils se retrouvèrent nez à nez, à quelques centimètres l’un de l’autre.« Ce parfum... il est tellement beau. »« Alicia, je t’aime énormément. »Sans prononcer un mot, leurs regards parlaient pour eux, exprimant tout ce que leurs lèvres n’osaient pas dire.— Pousse-toi ! s’exclama Alicia en le repoussant d’un geste sec.— Reprends ta veste et laisse-moi tranquille ! ajouta-t-elle, agacée.Andrew s’approcha encore, ignorant la dis
Stacy accourut vers elle, le visage marqué par la peur.— Madame Rachelle ! Tenez bon ! s’exclama-t-elle en l’installant à l’arrière du véhicule.Le sang coulait lentement de la tête de Rachelle. À moitié consciente, elle clignait faiblement des yeux, cherchant de toutes ses forces à rester éveillée. Elle réussit à entrouvrir les yeux et murmura d’une voix presque inaudible :— Ma fille… ma Ali… cia. Dites-lui que… que sa maman l’aime. Je t’aime Alicia.Stacy, bouleversée, tenta désespérément de la garder éveillée.— Madame Rachelle… oui, je le dirai à Alicia. Tenez bon, s’il vous plaît, lança-t-elle avec détresse.Mais soudain, Rachelle perdit connaissance.— Madame Rachelle ! Madame Rachelle ! Allez-y vite, elle a perdu connaissance ! cria Stacy à l’adresse du chauffeur.À la gare, Alicia se dirigea vers la cabine à tickets. Peu de temps après, elle rejoignit Sœur Marie, dont le visage trahissait une profonde tristesse.— Ma sœur ! l’interpella Alicia en s’approchant.— J’ai nos tic
Jacques rentra chez lui, complètement abattu. Il frappa à la porte, mais aucune réponse. Il sortit de sa poche son trousseau de clés et ouvrit la porte.Soupirant profondément, il s’assit lourdement sur le canapé et baissa la tête, le regard triste.— Andrew, je suis profondément désolé... Je suis impuissant face à ta douleur.Quelques minutes plus tard, n'entendant aucun bruit, il se leva, intrigué. C’est alors qu’il aperçut un petit bout de papier posé sur la table. Il s’approcha, se pencha et le ramassa avec précaution. Lorsqu’il l’ouvrit, il lut :(Cher Jacques,Je te remercie pour ta bienveillance et ta générosité. Tu m’as ouvert les yeux sur mes actes et j’ai fini par comprendre que j’ai une valeur, peu importe d’où je viens et ce que je fais.Je repars chez moi, auprès des miens, et je compte démarrer une nouvelle vie.À toi, je te souhaite de commencer une nouvelle vie avec ton fils. Andrew mérite de connaître toute la vérité.Je te souhaite de trouver la paix que tu mérites.