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Chapitre 91 – Là où la mémoire saigne 

Penulis: Déesse
last update Terakhir Diperbarui: 2025-06-25 04:32:05

Amara

Le vent a changé.

Je l’ai senti avant même de l’entendre.

Là-haut, sur le plateau battu par les rafales, entre les pierres fêlées et les corbeaux figés, quelque chose a basculé. Une vibration, infime mais absolue. Comme si le cœur du monde avait raté un battement. Comme si l’ancien, le profond, venait de se retourner dans sa tombe.

Non. Pas une tombe.

Une blessure.

Je suis descendue de cheval sans réfléchir. J’ai laissé la bête au bord du chemin, les naseaux pleins de peur. Elle reculait. Elle savait. Les animaux savent toujours.

Je cours.

Le sol est dur, nerveux. Il vibre par endroits, comme une peau tendue sous la cicatrice. Le vent m’aveugle, me mord. Je tombe, roule, me relève. Les genoux écorchés, le souffle court.

Et puis je la vois.

La faille.

Ouverte.

Comme une bouche.

Et Selène. Et Thalia. Disparues dans la gueule du monde.

Je n’hésite pas.

Je m’approche. L’air est dense, chargé d’électricité ancienne, presque sacrée. Le seuil respire. Il bat. Il m’entend. Il me juge.

J
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    AmaraLe vent a changé.Je l’ai senti avant même de l’entendre.Là-haut, sur le plateau battu par les rafales, entre les pierres fêlées et les corbeaux figés, quelque chose a basculé. Une vibration, infime mais absolue. Comme si le cœur du monde avait raté un battement. Comme si l’ancien, le profond, venait de se retourner dans sa tombe.Non. Pas une tombe.Une blessure.Je suis descendue de cheval sans réfléchir. J’ai laissé la bête au bord du chemin, les naseaux pleins de peur. Elle reculait. Elle savait. Les animaux savent toujours.Je cours.Le sol est dur, nerveux. Il vibre par endroits, comme une peau tendue sous la cicatrice. Le vent m’aveugle, me mord. Je tombe, roule, me relève. Les genoux écorchés, le souffle court.Et puis je la vois.La faille.Ouverte.Comme une bouche.Et Selène. Et Thalia. Disparues dans la gueule du monde.Je n’hésite pas.Je m’approche. L’air est dense, chargé d’électricité ancienne, presque sacrée. Le seuil respire. Il bat. Il m’entend. Il me juge.J

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    SelèneNous marchons depuis des heures.Le paysage change.Moins d’arbres. Plus de pierre. Le sol devient rugueux, inégal, craquelé comme une peau trop vieille. Le vent gagne en force, pas en clarté. Il ne souffle pas : il racle. Il semble vouloir nous ôter la peau du visage, comme s’il cherchait ce qu’il y a dessous.Il n’y a plus d’odeur, plus de son, plus de saison. Juste ce lieu figé entre deux mondes. Ce seuil.Les falaises apparaissent enfin, dans une lumière blafarde. Hautes, dentelées, dressées contre le ciel comme les ruines d’une forteresse oubliée. Mais ce n’est pas une ruine. C’est un avertissement.À leur pied, l’obscurité est plus qu’une ombre.C’est un seuil.Je m’arrête.Mon souffle est court, mais ce n’est pas l’effort. C’est l’écho. Le corps se souvient avant la pensée. Il se fige, il tremble. Il sait.Eryx s’approche, scrute les lignes de la roche. Son visage se ferme. Pas par peur. Par souvenir. Il a déjà vu ça. Dans un rêve, peut-être. Ou dans une histoire trop vi

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