Chapitre 14 : J'affronte le destin LE POINT DE VUE D'ALAYA Dès que la porte s’est refermée derrière lui, j’ai soufflé longuement. Mes jambes flageolaient encore, mais j’étais debout. Vivante. En colère.La première chose qui m’est venue à l’esprit, c’est maman. Je devais aller la voir. Lui parler. Entendre sa voix. Toucher sa main. M’assurer qu’elle allait bien.J’ai foncé sous la douche. L’eau chaude a ruisselé sur ma peau, chassant mes frissons. Je me suis frottée avec rage, comme pour effacer les mots de Santino de mon corps. Puis je suis sortie, j’ai essuyé la buée sur le miroir, et mon reflet m’a fixée. Les yeux d’Alaya n’étaient plus les mêmes. Ce n’étaient plus ceux d’une fille fragile et brisée. C’était les yeux d’une femme qui reprenait lentement le contrôle.J’ai ouvert l’énorme dressing. Une lumière s’est allumée automatiquement. Des robes de luxe, soigneusement alignées. Des talons qui coûtaient sûrement plus cher qu’un an de loyer pour ma mère à l’époque. Des sacs griff
Chapitre 13 : Le déjeuner des loupsJe m’étais réveillée avec un poids sur la poitrine. Pas un de ceux qu’on peut nommer. C’était comme si l’air lui-même, dans ce manoir, était saturé de menaces silencieuses.Le manoir était beau, oui. Grandiose. Mais rien n’était plus terrifiant qu’une prison dorée. Et aujourd’hui, j’allais devoir m’asseoir à la même table que mon geôlier.La salle à manger était immense. Le plafond décoré de fresques italiennes anciennes, des lustres en cristal suspendus comme des bijoux, et une longue table en bois sombre, assez grande pour accueillir vingt convives. Mais ce matin, nous n’étions que quatre.Moi. Santino. Son frère, Luca.Et une poignée de gardes, debout, fusils croisés sur la poitrine, le regard vide mais prêt à bondir.Je me suis assise en silence, dans une robe que je n'avais pas choisie, maquillée comme une poupée qu’on exhibe. Devant moi, une assiette parfaitement dressée. Mais je n’avais pas faim. J’avais mal à la gorge. Aux yeux. Au cœur.San
Chapitre 12 : La maison du silenceDu point de vue d’AlayaCe manoir est magnifique… et pourtant, jamais je ne me suis sentie aussi étrangère quelque part.Le silence qui y règne n’est pas celui du repos, ni même du respect. C’est un silence tendu, glacial, suspendu. Un silence de prison.Chaque couloir semble m’observer. Chaque pièce me juge. Tout ici est trop propre, trop parfait. Le marbre des escaliers est si poli que j’y vois mon reflet, mais il ne me ressemble pas.Les murs sont habillés de tableaux anciens, de dorures, de souvenirs qui ne m’appartiennent pas.Je suis une étrangère dans cette cage dorée.Depuis mon arrivée, je sens leurs regards. Invisibles, mais constants. Quelqu’un, quelque part, m’observe.Je l’ai compris très vite : rien ici n’est laissé au hasard.J’ai découvert les caméras dissimulées dans les angles des murs, les plafonds, parfois même derrière les plantes. Certaines ont ce petit clignotement rouge à peine visible… comme si elles me faisaient un clin d’œi
Chapitre 11 : La Menace LE POINT DE VUE D'alaya Quand on est arrivés à la maison, ses hommes m’ont fait descendre avec respect, mais fermeté. Santino ouvrait la marche, tel un roi froid, impassible, comme si je n’étais qu’une ombre derrière lui. Il ne m’a même pas adressé un regard.Je suis entrée, les pieds traînants, le cœur encore embourbé dans l’angoisse que j’avais ressentie en cellule. Même maintenant que j’étais libre, je ne me sentais pas délivrée. J’avais l’impression d’être passée d’une cage à une prison plus vaste, plus luxueuse, mais tout aussi étouffante.La maison était calme. Trop calme. Je reconnaissais chaque coin, chaque recoin, et pourtant j’avais l’impression d’être une étrangère dans un lieu qui me connaissait trop bien.— Alaya ? appela une voix douce.Je levai la tête. C’était Marisa. Elle s’approchait de moi avec cette bienveillance dans les yeux que je n’avais vue que chez très peu de gens ici.Elle me prit la main et me guida jusqu’au petit salon privé où
Chapitre 10 : Le jour où j’ai compris qu’on ne s’échappe pas de l’ombre d’un homme comme luiLE POINT DE VUE D'ALAYA Je suis restée silencieuse sur le siège arrière de la voiture, figée comme une statue, les doigts crispés sur le cuir froid. Santino était juste à côté de moi, mais il ne disait rien. Rien du tout. Il fixait la route devant lui, le regard impassible, les traits parfaitement figés comme sculptés dans le marbre. Ce silence… ce foutu silence me glaçait le sang plus que s’il m’avait hurlé dessus. Il était calme. Trop calme. Et je savais que ce calme-là, chez lui, annonçait toujours une tempête. Une vraie.Je l’ai observé discrètement du coin de l’œil, priant presque pour qu’il dise quelque chose, même une insulte. Mais non. Il restait muet, le visage dur, fermé. J’avais l’impression qu’il ne respirait même plus. C’est à ce moment-là que j’ai compris qu’il ne voulait pas discuter. Il allait attendre qu’on soit à la maison. Et là… là, il allait exploser. Il allait me faire p
Chapitre 9 : La prison doréeDu point de vue d'AlayaJe n'arrivais toujours pas à croire ce qui m'arrivait. J’étais là, assise à l’arrière d’un véhicule de police, les poignets encore engourdis par les menottes qu’ils venaient de me retirer. J’avais les yeux rivés sur la vitre, regardant les rues défiler à toute vitesse, comme si chaque seconde m’emportait plus loin de ma liberté. Mon cœur battait si fort que je l’entendais cogner dans mes oreilles. Je n’avais rien fait. Rien. Pourquoi est-ce que tout semblait toujours s’effondrer autour de moi au moment même où j’avais enfin un peu d’espoir ?Quand on est arrivés devant le poste de police, une bâtisse grise, austère, presque étouffante, j’ai ressenti un frisson me parcourir l’échine. L’endroit dégageait une froideur qui m’a glacée jusqu’à l’os. Deux policiers m’ont fait descendre. Je voulais parler, leur expliquer, mais l’un d’eux m’a fait signe de me taire d’un geste sec.Ils ont échangé quelques mots en italien. Des murmures. Des r