Je serre le drap plus fort contre moi, incapable de répondre. Mon silence l’énerve davantage. — Regarde-moi, ordonne-t-il en saisissant mon menton, me forçant à relever la tête. Si c’était vraiment une erreur… pourquoi tu n’arrives même pas à soutenir mon regard ? — Parce que tu… tu me consumes, Hardin ! dis-je enfin, les larmes aux yeux. Je me perds chaque fois que je cède à toi, et je refuse de devenir ton ombre ! Il se penche si près que nos souffles se mélangent, son pouce caressant toujours ma mâchoire malgré sa colère. — Non, Maria, tu refuses d’admettre la vérité : tu me désires autant que tu me détestes. Tu peux appeler ça une erreur si ça te rassure… mais une erreur qu’on répète, ça devient quoi ? Je reste figée, prisonnière de ses mots et de son regard, incapable de répondre. Mon cœur tambourine, partagé entre rage et attraction. Je détourne brusquement le visage, échappant à son emprise. Mon poignet se libère dans un geste sec, presque désespéré. — Non, Hardin… pas
Il me soulève soudainement, ses bras puissants glissant sous mes jambes et dans mon dos. Surprise, je pousse un léger cri étouffé contre son épaule, mais je ne lutte pas. Le jet d’eau se coupe dans un claquement sec lorsqu’il tend la main pour fermer la douche, puis sans un mot, il me porte hors de la salle de bain. Je sens encore les gouttes ruisseler sur ma peau. son regard fixé droit devant lui, comme si plus rien n’existait autour de nous. La porte de la chambre s’ouvre d’un coup de son épaule, et il me dépose doucement sur le lit, comme si j’étais quelque chose de fragile… précieux. Son visage reste penché au-dessus du mien, ses mèches sombres encore humides retombant sur son front. Son souffle chaud se mélange au mien. — Maria… murmure-t-il, sa voix basse mais tremblante. Sa main caresse ma joue, effleure ma tempe, redescend jusqu’à mon cou avec une lenteur calculée. Ses yeux brillent d’une intensité que je n’avais encore jamais vue. Je ferme un instant les paupières, su
Dès que j’ouvre la porte du manoir, un poids m’écrase la poitrine. La maison, immuable, semble vide et froide comparée à la chaleur de ma famille. Je reste un instant immobile, les clés toujours dans la main, et laisse quelques larmes couler sur mes joues.Je m’assois sur le canapé, essuie mes larmes, et tente de respirer profondément. La tristesse m’envahit, mais derrière elle se cache une colère sourde, un mélange de frustration et de peur. Je me rends compte que, malgré l’amour que je peux lui porter, ce manoir est aussi une prison.Soudain, je sens le frôlement de ses pas dans le couloir. Mon cœur se serre… HardinHardin apparaît dans l’embrasure de la porte, le visage fermé, mais son regard trahit une inquiétude que je n’avais jamais vue. Ses yeux noirs parcourent mon visage, remarquent les larmes sur mes joues et la façon dont je tiens mes mains tremblantes.— Maria… souffle-t-il, la voix plus basse qu’à l’ordinaire.Je baisse les yeux, incapable de soutenir son regard. Mon corp
26Nous entrons dans la maison. Rien n’a changé, chaque meuble est exactement à sa place, comme figé dans le temps. Mon cœur se serre.— Ça m’a tellement manqué… dis-je en essuyant mes larmes du revers de la main.— La maison semblait vide sans toi, Maria, dit mon frère avec un sourire triste. Tara, tu peux aller avec Gabriel un petit moment dans la chambre ? Je dois parler à ma sœur.Sur ses mots, ma belle-sœur hoche doucement la tête et emmène mon neveu, qui se retourne plusieurs fois vers moi avant de disparaître dans le couloir.Je prends place sur le canapé, mes doigts tremblants jouant nerveusement avec l’ourlet de ma manche.— Tu t’es enfuie ? demande-t-il à voix basse, presque inquiet.— Non… soufflai-je, incapable de soutenir son regard.— Comment as-tu fait pour venir jusqu’ici ?— Par chance, je pense… répondis-je en fixant mes mains, comme si elles pouvaient me sauver.— Maria… je suis tellement désolé. Si j’avais su… jamais, jamais je ne t’aurais…— Tu n’as pas à t’en vou
On a dormi enlacés… comme si, pour une nuit, le monde et ses ténèbres n’avaient pas existé.Quand mes yeux s’ouvrent, la lumière pâle du matin traverse à peine les rideaux.Je bouge légèrement, et c’est là que je l’entends : des pas discrets, le bruit d’un plateau qu’on pose. Je me retourne, un peu surprise. Hardin est debout, vêtu simplement d’un pantalon sombre, les cheveux en désordre. Dans ses mains, un plateau de petit déjeuner : du café, des fruits, quelques viennoiseries.Il le dépose au bord du lit sans un mot, puis s’assoit à côté de moi. Son regard est différent, moins dur, presque incertain.— J’ai pensé que… tu avais besoin de douceur ce matin, dit-il d’une voix basse.Je reste figée un instant, déstabilisée par ce geste inattendu. Lui, Hardin Draven, l’homme qui contrôle tout, qui ne cède jamais, est assis là avec un plateau comme un adolescent maladroit.— Tu n’étais pas obligé, murmurai-je, les mains serrées sur le drap.Il m’interrompt, ses yeux ancrés aux miens :— Si
Je range l’arme dans son étui, mais mes mains tremblent encore. Le bruit des balles m’a apaisée sur le moment, pourtant, maintenant que le silence règne, je me sens vidée, brisée. Je quitte la salle d’entraînement et monte les escaliers lentement. Dans le couloir, une silhouette m’attend. Hardin. Il s’appuie contre le mur, les mains dans les poches, le regard sombre, mais… différent. Pas ce regard froid et dominateur. Non. C’est comme s’il cherchait les mots sans savoir par où commencer. — Maria… souffle-t-il. Je baisse aussitôt les yeux, incapable de soutenir son regard. Mon cœur bat à tout rompre, mais ma colère me protège. Il s’approche, tend une main comme pour me toucher, puis hésite, la laisse retomber. — Je… j’aurais jamais dû… Je lève les yeux vers lui, les larmes me montant à nouveau. — Mais tu l’as fait, Hardin. Tu l’as fait. Il serre la mâchoire, détourne le regard, comme si mes mots étaient un coup porté en plein cœur. Un silence lourd s’installe. Finalement, i