Share

Chapitre 7

Author: Renée Lemoine
Claire n'a même pas jeté un coup d'œil au contrat. Elle l'a pris et l'a tendu à Camille, « Dis à François que mon avocat prendra contact avec lui pour les démarches de divorce. » Sur ces mots, elle a tourné les talons pour partir.

Camille s'est levée précipitamment. « Mademoiselle Dupont, Mathieu est-il ici avec vous ? » Claire s'est arrêtée et a tourné légèrement la tête vers elle.

Camille, d'une voix douce et pleine de demande, a continué, « Cela fait plusieurs jours que je n'ai pas vu Mathieu. Puis-je monter pour le voir, s'il vous plaît ? »

Claire ne voulait vraiment pas que Camille mette les pieds dans son studio. Mais Mathieu était son fils, après tout. Une fois qu'elle serait divorcée de François, elle ne serait même plus considérée comme la mère adoptive. En y pensant, Claire allait répondre, mais une petite voix enfantine a interrompu la conversation.

« Maman ! » Claire s'est retournée et a vu Mathieu courir vers elle ! Il s'est précipité dans ses bras.

Par réflexe, Claire l'a attrapé, et, comme d'habitude, elle lui a ébouriffé les cheveux. « Pourquoi es-tu descendu tout seul ? »

« C'est sœur Elise qui m'a accompagné dans l'ascenseur. Elle est partie dès qu'elle m'a vu entrer dans le café. » Mathieu s'est accroché à Claire, frottant son petit visage contre elle. « Maman, tu es sortie si longtemps ! Tu m'as tellement manqué ! »

Claire n'a pas pu s'empêcher de sourire, légèrement exaspérée. Ce petit bonhomme savait toujours comment être câlin.

Leurs échanges ne passèrent pas inaperçus aux yeux de Camille. Elle a chancelé légèrement, et son joli visage a perdu aussitôt de sa couleur. « Mathieu... »

À l'entente de son nom, Mathieu a levé les yeux et a croisé le regard blessé de Camille.

Il s'est figé, un air de confusion sur son petit visage.

Claire aussi a été surprise. Elle a senti l'inconfort de Mathieu, qui semblait perturbé. Elle s'est apprêtée à le lâcher, mais des pas se sont fait entendre derrière elle.

« Camille. »

Claire a tourné la tête et a aperçu François qui arrivait.

Il portait un long manteau noir, son corps élancé et son visage impassible. Claire l'a regardé faire un pas vers Camille et lui ôter son manteau pour le poser délicatement sur sa tête. Il la protégeait ainsi, entièrement dissimulée sous le manteau noir.

Claire les a observés, une sensation de douleur sourde lui envahissant la poitrine.

François a baissé la tête et, tout bas, a murmuré à Camille, « Il y a des paparazzis qui nous prennent en photo. »

Le visage de Camille s'est crispé de panique. Elle a agrippé fermement le col de François, enfouissant son joli visage dans son torse.

François a pris Camille dans ses bras et est parti.

Lorsqu'il a passé près de Claire, il lui a lancé simplement, « Ramène Mathieu à la maison, je viendrai le chercher plus tard. » Il ne s'attendait pas à une réponse de sa part.

Claire, toujours tenant Mathieu dans ses bras, a observé à travers la vitre du café François, qui protégeait Camille en la guidant vers la voiture. À cet instant, François semblait être l'incarnation parfaite du gentleman.

Camille était tellement bien protégée que même une mèche de ses cheveux ne pouvait être vue sous le manteau noir. Et le véhicule, un Maybach, a démarré.

Claire a baissé les yeux et a fixé le contrat de divorce qu'elle tenait toujours dans les mains. Elle a mordu sa lèvre inférieure et a lutté contre les larmes montantes.

« Maman, ça va ? »

Claire est sortie de sa rêverie et a croisé le regard inquiet de Mathieu. Elle a pris une profonde inspiration et, d'un sourire forcé, a répondu, « Ça va, mon chéri. »

Mathieu, en la regardant attentivement, s'est assuré que maman Claire n'avait rien de grave et s'est détendu. Mais il n'avait pas oublié que sa maman Camille semblait triste tout à l'heure. Il s'est senti coupable d'avoir causé de la peine à sa maman Camille, et son cœur s'est serré.

Claire a vérifié l'heure. Elle avait un rendez-vous pour un test médical avec son amie dans peu de temps. Elle a frotté la tête de Mathieu, « Mathieu, maman doit sortir un moment pour régler quelques affaires. Tu veux m'attendre dans le studio ? »

« Non ! » Mathieu, qui voulait tellement accompagner sa maman Camille, mais n'osait pas avouer à maman Claire ses pensées. Il a tourné ses yeux, cherchant une excuse, « Maman, tu n'es pas rentrée depuis quelques jours. Et papa t'a demandé de me ramener à la maison. Peut-être qu'il veut te parler de quelque chose d'important ? »

Claire ne savait pas si François avait quelque chose de vraiment important à lui dire. Mais après tout, c'était sûrement encore à propos du divorce. Elle n'avait pas l'intention de confier cette vérité à Mathieu. C'était un sujet d'adulte, et il ne fallait pas qu'un innocent enfant s'en mêle.

« Maman, viens avec moi à la maison ! » Mathieu a pris sa main et l'a suppliée en souriant. « Allez ! Je n'ai pas vu papa depuis longtemps, je veux voir papa ! »

Claire a soupiré, exaspérée, mais a fini par céder. « D'accord, allons à la maison. »

« Youpi ! » Mathieu s'est réjoui, tout heureux. « Maman, tu es trop gentille ! »

Claire a caressé sa tête, regardant son petit visage innocent et mignon. Elle n'a pas pu s'empêcher de soupirer intérieurement.

Ces cinq années de mariage semblaient ne se résumer qu'à l'affection et la dépendance que Mathieu lui portait. Mais à part cela, tout le reste était des mensonges, des illusions.

---

Trente minutes plus tard, Claire et Mathieu sont arrivés à la Résidence Montaigne. François n'était pas encore rentré, et Mathieu, impatient, n'a pas tardé à montrer des signes d'agitation. « Maman, tu veux bien appeler papa pour lui demander quand il rentre ? »

Claire pensait que François reviendrait rapidement, et elle comptait aller directement à l'hôpital dès qu'il arriverait. Mais après avoir essayé de l'appeler, elle n'a pas reçu de réponse. Trois appels sont passés sans succès. Claire, frustrée, mais a tout de même essayé de rassurer Mathieu. « Ton papa doit être occupé, c'est tout. »

Mathieu a froncé les sourcils, inquiet. Il a pensé alors, « Et si maman Camille avait pleuré et que papa était en train de la réconforter ? » Cela a rendu Mathieu encore plus nerveux, et il a commencé à se reprocher d'avoir pris maman Claire dans ses bras. « Si je ne l'avais pas fait, maman Camille ne serait pas triste ! » Plus il y pensait, plus il se mettait en colère. Même son regard envers Claire se faisait plus accusateur.

Claire, de son côté, était occupée à envoyer un message à son amie, ne remarquant pas les changements d'humeur de Mathieu.

« J'ai eu un contretemps, le test sera reporté à demain. »

« Je commence tôt demain, donc tu peux passer directement. »

« D'accord. »

« Je parie que tu n'as même pas encore fait le test, hein ! »

Claire a lancé un regard furtif à son sac à main, un peu coupable, et a répondu, « Je vais le faire maintenant. »

L'amie a répondu avec un emoji de marteau, puis Claire a envoyé un emoji « Je suis désolée ». Elle a attrapé son sac et s'est levée. « Mathieu, je vais aux toilettes un moment. »

Mathieu n'a pas répondu. Claire a pensé qu'il était en colère contre elle à cause de son père, mais elle n'y prêtait pas trop attention. Elle est montée vers l'étage supérieur.

Dès que la porte de la chambre principale s'est fermée, Mathieu a couru dans sa chambre d'enfant. Il a sorti la montre téléphonique que Camille lui avait offerte, cachée sous l'oreiller.

Dans le répertoire, le premier contact était celui de Camille. Mathieu a appuyé sur le bouton pour appeler. Le téléphone a sonné plusieurs fois avant d'être décroché.

« Mathieu ? »

La voix rauque de François s'est fait entendre au bout du fil, et il semblait légèrement essoufflé.

Mathieu, surpris, a demandé, « Papa ? Pourquoi c'est toi qui as décroché ? Et maman ? »

« Maman est fatiguée et vient de s'endormir. Pourquoi ? »

« Est-ce que maman a pleuré ? » a demandé Mathieu, inquiet.

François n'a pas nié, « Mais tout va bien maintenant. »

« Je veux rester avec maman, je suis rentré à la maison. Est-ce que tu peux venir me chercher ? »

François, compréhensif, a répondu, « D'accord, je viens te chercher maintenant. »

Mathieu a raccroché, tout excité, et a dissimulé rapidement la montre dans sa veste avant de courir dans les escaliers. Il s'est assis sur le canapé et a allumé la télévision, tout content d'attendre que son père vienne le chercher.

Mais dans la salle de bain de la chambre principale, Claire tenait un test de grossesse dans sa main, les doigts blancs de nervosité...
Continue to read this book for free
Scan code to download App

Latest chapter

  • Maître François, Claire dit qu'elle ne reviendra pas   Chapitre 170

    La portière s'est ouverte et François a porté Claire dans la voiture. Ses mouvements étaient tendus. Ses bras étaient fermement enroulés autour d'elle, comme si elle était à la fois fragile et un point d'ancrage.Michel a fermé la porte et est monté à l'avant. Il s'est glissé dans le siège conducteur avec un soupir discret, tapotant légèrement le volant du bout des doigts.Élodie s'est précipitée devant la voiture avec les bras écartés : « On ne peut pas aller à l'hôpital ! » Sa posture était menaçante. Son désespoir était évident dans la ligne tendue de ses épaules, mélangé avec la sauvagerie dans ses yeux.Michel a froncé les sourcils et baissé la vitre : « Elle s'est évanouie, il faut bien la faire examiner. » Sa voix était basse. Il essayait de paraître raisonnable, mais sa voix trahissait son inquiétude.« Je m'occupe d'elle ! Ce n'était qu'un malaise dû à l'émotion, pas besoin d'aller à l'hôpital ! » Ses mots se bousculaient dans sa bouche, chargés de protection et de peur.

  • Maître François, Claire dit qu'elle ne reviendra pas   Chapitre 169

    « Ne crois pas que Claire pardonnera tout juste pour ça ! »Élodie a essuyé ses larmes avec le mouchoir et a lancé un regard furieux à François. « Même la technologie la plus avancée ne pourra jamais compenser la perte de sa mère pour Claire. Ce dîner, aussi réaliste soit-il, reste une illusion ! » Ses mains tremblaient légèrement tandis qu'elle froissait le tissu dans sa paume. Son regard était si perçant qu'il aurait pu transpercer du verre.Michel a soupiré en pinçant les lèvres. Il trouvait qu'Élodie avait raison, mais c'était tout ce que François pouvait faire maintenant. Il se dandinait, mal à l'aise, évitant le regard de tout le monde, comme s'il cherchait une échappatoire qui n'existait pas.Les morts ne reviendraient pas à la vie.Michel a regardé François. Son regard était fugace, presque prudent, comme s'il craignait ce qu'il pourrait voir dans l'expression de l'autre homme.Ce dernier gardait le silence depuis son arrivée, avec ses yeux sombres fixés sur Claire d

  • Maître François, Claire dit qu'elle ne reviendra pas   Chapitre 168

    La salle était spacieuse avec un grand écran vert au centre.L'employée s'est approchée de Claire avec un casque de réalité virtuelle et lui a dit : « Mademoiselle Dupont, veuillez fermer les yeux pendant que je vous mets le casque. »Claire a fermé les yeux.L'employée lui a mis le casque et l'a doucement guidée vers l'avant. Le poids du casque s'est posé sur ses tempes. Son rembourrage était doux mais inhabituel contre sa peau.Arrivée à l'endroit prévu, l'employée l'a lâchée en disant : « Mademoiselle Dupont, vous pouvez ouvrir les yeux maintenant. » Sa voix était calme, presque apaisante, comme si elle guidait un enfant à travers un rêve.À ces mots, Claire a lentement ouvert les yeux...Elle a découvert l'allée bordée d'arbres de ses souvenirs, où résonnaient par intermittence les pétards et les feux d'artifice, avec des décors lumineux accrochés aux vieux arbres. L'air ici semblait différent, plus chaud, chargé de l'odeur familière de la terre humide et des bois lointains

  • Maître François, Claire dit qu'elle ne reviendra pas   Chapitre 167

    Le soleil matinal projetait une brume dorée et chaleureuse sur les rues inconnues, où l'air humide collait déjà à la peau comme un linge mouillé.Ce voyage au Ghana était totalement improvisé. Ni Claire ni Élodie n'avaient eu le temps de préparer des vêtements adaptés au climat local. Heureusement, leurs bagages contenaient déjà des tenues légères de printemps qu'elles portaient à Nuagis.Les deux femmes ont choisi chacune une robe légère parmi leurs affaires. Les doigts de Claire tremblaient légèrement tandis qu'elle triait ses bagages, le poids des événements récents pesant encore sur ses gestes.Claire, qui sortait de maladie, paraissait encore plus mince qu'avant. Son teint était pâle sous la douce lumière, et des ombres marquaient légèrement la peau délicate sous ses yeux.Sa robe beige à petit col en V ne cachait pas ses clavicules saillantes. Bien qu'elle soit ravissante, sa silhouette était préoccupante, comme elle était une femme enceinte.Élodie l'a observée atte

  • Maître François, Claire dit qu'elle ne reviendra pas   Chapitre 166

    « Élodie... » Elle fixait le lustre en cristal au plafond avec les yeux vides. Son regard était perdu dans les facettes scintillantes, comme s'il cherchait des réponses dans leur lumière réfractée. Sa voix était devenue si rauque qu'elle en était presque inaudible. « J'ai rêvé de mon grand-père et de ma mère... »Le cœur d'Élodie s'est serré, alors qu'elle essuyait la sueur et les larmes sur le visage de son amie avec une serviette.« Quand on est malade, on rêve souvent des personnes qui nous sont les plus chères. » Elle a poursuivi : « Tu as eu de la fièvre pendant la journée. Je t'ai fait des compresses d'alcool pour la faire baisser. François a apporté des médicaments d'une pharmacie locale. J'ai dû les accepter pour ne pas éveiller ses soupçons. Dr Benoît voulait aussi venir t'examiner, mais j'ai refusé. »Claire a cligné des yeux, semblant à peine entendre les paroles de son amie. Elle continuait à raconter son rêve : « Dans mon rêve, je m'étais perdue dans un très long tu

  • Maître François, Claire dit qu'elle ne reviendra pas   Chapitre 165

    Une fois arrivée à l'hôtel, Élodie a ouvert la porte avec la carte magnétique. Claire, avec le visage crispé, s'est précipitée dans la salle de bain en se couvrant la bouche. Ses mouvements étaient instables, motivés par une urgence absolue.Des bruits de vomissements ont retenti depuis la salle de bain. C'était un bruit brut et douloureux qui semblait ébranler l'élégance tranquille de la pièce.« Claire ! » Élodie s'est empressée de la suivre. Avec le cœur serré par l'inquiétude, elle avançait d'un pas rapide et léger sur le sol.François et Michel sont restés devant la porte, écoutant les sons pénibles qui provenaient de l'intérieur, avec leurs visages empreints d'inquiétude. François se tenait raide avec les bras croisés, tandis que Michel se dandinait nerveusement, évitant tout contact visuel.Après un long moment, les vomissements ont enfin cessé.Élodie est sortie de la salle de bain en soutenant Claire, qui était pâle comme un linge. Elle s'appuyait lourdement contre son

More Chapters
Explore and read good novels for free
Free access to a vast number of good novels on GoodNovel app. Download the books you like and read anywhere & anytime.
Read books for free on the app
SCAN CODE TO READ ON APP
DMCA.com Protection Status