Chapitre 3
Les préparatifs du mariage commencèrent sans attendre, une machine bien huilée orchestrée par les hommes de Dominic. Sienna n’avait aucun mot à dire, et chaque décision semblait déjà prise avant même qu’elle ne soit consultée. Les essayages de robe, la sélection des menus, tout était minutieusement supervisé par des inconnus à l’air grave. Leur simple présence lui rappelait qu’elle était une pièce rapportée, et non une mariée célébrée.
Elle restait silencieuse la plupart du temps, les lèvres serrées pour ne pas laisser échapper sa colère ou son mépris. Pourtant, l’étau se resserrait chaque jour davantage. Les gardes de Dominic n’étaient jamais loin, veillant sur elle avec une vigilance qui relevait davantage de l’emprisonnement que de la protection. Même lorsqu’elle demandait un instant de solitude, il y avait toujours une silhouette à l’arrière-plan, une ombre qui lui rappelait qu’elle n’était pas libre.
— Vous êtes au centre d’une alliance cruciale, lui avait-on dit lorsqu’elle avait osé protester contre l’omniprésence des gardes. Comme si cela pouvait suffire à justifier cette emprise constante.
C’est au détour d’un couloir, alors qu’elle s’éloignait de l’agitation, qu’elle entendit pour la première fois les murmures.
— Ils disent qu’il a fait exécuter un homme de sa propre meute pour une simple erreur.
— Et sa malédiction ? Si c’est vrai, c’est un miracle qu’il ait encore le contrôle.
— Peu importe. Avec lui, c’est obéir ou mourir.
Les voix se turent rapidement lorsqu’elles remarquèrent sa présence, mais il était trop tard. Sienna sentit une tension sourde lui serrer la gorge. Une malédiction ? De quoi parlaient-ils ? Elle savait déjà que Dominic était redouté, mais ces mots donnaient une nouvelle dimension à son autorité.
Elle se força à ne pas poser de questions, à ne pas se trahir. Mais le doute s’insinua en elle, un poison lent qui alimentait sa méfiance.
Plus tard, elle croisa Alessio pour la première fois. Elle l’entendit avant de le voir, sa voix basse mais distincte donnant des ordres clairs à un groupe de gardes. Contrairement aux autres, il ne portait pas la même expression rigide. Il semblait… humain.
— Tu dois être Sienna, dit-il en se tournant vers elle.
Elle hésita, méfiante, mais hocha la tête.
— Je suis Alessio. Dominic m’a demandé de veiller à ce que tout se passe bien pour toi.
Elle plissa les yeux, peu convaincue.
— Pourquoi Dominic aurait-il besoin de quelqu’un pour “veiller” sur moi ? Il a déjà ses hommes.
Alessio eut un sourire en coin, un mélange d’amusement et de respect.
— Parce qu’il sait que tu n’as pas choisi d’être ici, répondit-il simplement.
Cela la surprit. Alessio n’était pas ce qu’elle attendait. Il avait une manière de parler qui ne cherchait pas à imposer, mais plutôt à apaiser.
— Et toi ? demanda-t-elle. Tu es comme eux ?
Il sembla réfléchir un instant avant de répondre.
— Je suis loyal à Dominic. Cela ne signifie pas que je suis aveugle.
C’était un aveu subtil, mais suffisant pour éveiller son intérêt. Peut-être qu’il n’était pas simplement un bras droit. Peut-être qu’il pouvait être un allié, ou du moins quelqu’un avec qui elle pourrait parler sans être surveillée comme une criminelle.
Alessio tendit une main, l’invitant à marcher avec lui.
— Je peux te montrer quelque chose, si tu veux comprendre un peu mieux où tu mets les pieds.
Elle hésita. Tout en elle criait qu’elle devait rester sur ses gardes. Mais sa curiosité prit le dessus.
— Montre-moi.
Ils descendirent un long escalier menant à une pièce sombre où des écrans illuminaient les murs. Alessio tapota un clavier, et les images changèrent, révélant des vidéos de Dominic en pleine action. Des réunions tendues, des accords scellés par des poignées de main, mais aussi des scènes de violence. Dominic au centre de tout, implacable, impitoyable.
— C’est ça, ton futur mari, dit Alessio d’un ton calme. Il est bien plus qu’un simple chef.
Sienna détourna les yeux, le souffle court. Elle comprenait enfin pourquoi tout le monde semblait marcher sur des œufs autour de lui. Mais quelque chose dans la voix d’Alessio la retint de céder à la peur.
— Pourquoi me montres-tu ça ? demanda-t-elle finalement.
— Parce que si tu veux survivre, tu dois savoir à qui tu as affaire, répondit-il. Dominic ne pardonne pas les erreurs. Mais il respecte ceux qui comprennent son monde.
Son monde. Ce n’était pas le sien, et pourtant elle y était désormais enfermée. Mais elle avait au moins une certitude : elle devait apprendre à jouer selon ses règles, ou elle serait broyée.
Chapitre 50Ils avaient survécu à l’impensable, traversé des épreuves que d’autres n’auraient jamais osé affronter. Et pourtant, en dépit de tout ce qu’ils avaient vécu, quelque chose d’encore plus fort s’était tissé entre eux, une union invincible. Dominic et Sienna n’étaient plus simplement des chefs ou des amants, mais des légendes vivantes, une histoire racontée dans les murmures des anciens et les chants des jeunes.Ce qu’ils avaient forgé n’était pas uniquement un empire de pouvoir, mais un empire d’équilibre, une structure solide née de l’intimité et de la confiance. Leurs alliés, ceux qui étaient restés loyaux, les regardaient avec respect, admirant ce qu’ils avaient réussi à accomplir ensemble. Il n’y avait plus de clans rivaux prêts à les anéantir, plus de menaces persistantes dans l’ombre. La guerre semblait appartenir à un passé lointain, une époque révolue où les règles avaient été écrites dans le sang. Maintenant, tout était différent.Les clans se retrouvaient, non pas
Chapitre 49La menace qui pesait sur eux n’était pas une surprise. Ils l’avaient toujours su, d’une manière ou d’une autre, qu’un dernier combat se profilerait, celui qui testerait tout ce qu’ils avaient accompli, tout ce qu’ils étaient devenus ensemble. Les ombres qui les avaient suivis tout au long de leur ascension n’étaient jamais vraiment parties. Elles attendaient dans l’obscurité, prêtes à frapper au moment le plus vulnérable.Le visage de Dominic se durcit lorsqu’il apprit la nouvelle. Il n’avait pas l’intention de laisser cette dernière menace détruire ce qu’ils avaient construit, ce qu’ils avaient sacrifié pour arriver jusque-là. Mais c’était Sienna qui, cette fois, prit les devants. Elle n’était plus la jeune femme fragilisée par le poids de son passé, ni l’innocente au cœur brisé qui n’avait d’autre choix que de suivre Dominic. Elle était sa partenaire, une égale, et elle n’avait pas l’intention de fuir face à cette dernière épreuve.« Je m’attendais à ça », dit-elle d’une
Chapitre 48La tension qui avait pesé sur le clan Valenti pendant des années se dissipait lentement. Les conflits, les trahisons, les combats pour le pouvoir faisaient désormais partie du passé. Ce soir-là, une célébration marquait la fin de ce chapitre sanglant. Le clan se retrouvait, enfin réuni, pour poser les bases d’un avenir que ni Dominic ni Sienna n’avaient osé imaginer quelques mois plus tôt.Le silence, lourd au début, se brisa lorsqu’une première voix s’éleva dans la foule, un toast levé pour saluer la nouvelle ère que Dominic et Sienna avaient instaurée. Les visages qui, autrefois, s’étaient tournés vers eux avec suspicion ou hostilité, arboraient désormais une lueur de respect.« Ce n’est pas simplement une victoire pour nous », dit Dominic, sa voix porteuse d’un pouvoir calme, mais indéniable. « C’est une victoire pour le clan, pour chacun de vous. On a survécu ensemble, et ensemble, on renaît. »Les applaudissements qui suivirent ne furent pas forcés, ni artificiels. Il
Chapitre 47Les échos du passé se dissipèrent, emportés par le vent de leurs décisions. Ce n’était plus une guerre sans fin, mais un nouveau départ. La mafia, leur monde, n’était plus un terrain de bataille. Il était devenu un empire forgé par des choix, des sacrifices et un amour inébranlable. Mais la question qui flottait au-dessus de tout, plus lourde que l’air autour d’eux, était : jusqu’où iront-ils pour renverser les règles de ce monde qui leur était imposé ?Sienna savait qu’aucune victoire n’était définitive. La stabilité ne se mesurait pas en conquêtes ou en domination, mais en la capacité à tourner le dos aux traditions, à tout ce qui les avait faits et à faire leur propre chemin. Et pour cela, il leur fallait plus que du pouvoir, plus que des armes ou des alliés. Il leur fallait une union solide, un lien entre eux plus profond que tout ce qu’ils avaient connu jusque-là. Ce n’était pas une simple question de survie, mais d’avenir.« Si on fait ça », dit Dominic, son regard p
Chapitre 46Le calme retrouvé de leur monde ne dura pas. Il arriva sans prévenir, un visage familier, mais déformé par le temps et la trahison, surgit du passé. Une silhouette qu’il n’avait jamais cru revoir. Un fantôme qu’il avait enterré, mais qui, comme tout ce qui était mal caché, était revenu le hanter.Sienna sentit une vague glaciale l’envahir lorsqu’elle aperçut le regard perçant de cet homme. L’homme qui, autrefois, avait été un allié. Un mentor. Mais qui, derrière son masque de bienveillance, avait toujours été une menace. Un danger dissimulé dans la douceur des paroles et l’apparence d’un père de substitution. Celui qui avait conseillé Dominic, celui qui l’avait poussé à prendre des décisions cruelles, qui l’avait façonné dans l’obscurité de l’âme humaine. Mais maintenant, ce même homme, ce même traître, se tenait devant elle, comme un serpent prêt à mordre.Le visage de Dominic s’était fermé dès qu’il l’avait vu. Les yeux durement fixés sur lui, comme un prédateur attendan
Chapitre 45Dominic se tenait dans le bureau, les yeux fixés sur la ville qui s’étendait sous ses pieds, mais son esprit était ailleurs. Une guerre interminable venait de s’achever, et pourtant, l’écho de la violence et du chaos persistait encore dans ses veines. La reconstruction de son empire n’était pas seulement une question de terrain ou de pouvoir ; il y avait aussi quelque chose de plus intime, de plus fragile à reconstruire : son avenir, et celui de Sienna.Elle était à ses côtés, silencieuse. Elle avait toujours été là, dans les moments les plus sombres comme dans ceux où la lumière semblait enfin percer. La guerre les avait unis, mais c’était la paix qui allait les tester. Pas un simple retour à la normale, mais un tout nouveau départ. Ils avaient survécu, certes, mais maintenant, il fallait apprendre à vivre. Vivre ensemble, loin des ombres du passé.« On va le faire, tu sais ? » dit Sienna, brisant le silence comme une promesse. Ses yeux, remplis de cette force qu’il avait