« j’ai paniqué toute la nuit lorsque tu m’as dit que cette fille t’avait avancé des propos blessants et pire lorsque tu m’as dit ce matin qu’elle a essayé de te donner du somnifère. Je crois que je vais retirer mon investissement et laisser son père faire faillite. Il m’avait promis une femme douce en échange de cette grosse somme d’argent et maintenant ta vie est en danger.»
A juste faire comme ça, Felix trouvait que Carmen allait s’en tirer très facilement et pourtant elle devait payer pour le fait d’avoir mis pied dans son antre. On allait peut-être lui dire qu’elle avait été contrainte mais elle pouvait trouver un moyen de contrecarrer cela et pourtant elle n’avait rien fait.
« que fais-tu, Hugo ?» demanda-t-il en voyant son ami frapper sur son téléphone.
« ce que je viens de te dire. Je laisse tomber l’entreprise des Rodriguez pour la vie de mon amie alors, je vais aussi demander à l’avocat de préparer les papiers du divorce. Elle va les signer depuis le poste de police.»
C’était trop rapide et pourtant il voulait encore profiter pendant longtemps de sa petite poupée. Elle ne pouvait pas lui échapper des mains comme ça avec autant de facilité.
« je comprends que tu veuilles me protéger et je me sens même mal de t’avoir appelé hier pour ce qu’elle m’a dit mais j’avais mal et je n’avais personne d’autre que toi. Je préfère que tu ne retires pas ton investissement je t’en prie. ce n’est pas pour elle que je le fais rassure-toi mais je pense que tout le monde mérite une seconde chance et même Carmen Rodriguez.»
« une seconde chance de te tuer mon cher ami. Tu t’entends parler ? je ne veux pas prendre un tel risque parce que j’ai orchestré tout ça dans ton dos.»
« ne fais rien, c’est tout ce que je te demande. je pense qu’une nuit ou deux dans cette cellule lui remettra les idées en place et elle n’osera plus jamais.»
C’était ça son idée. La laisser en cellule même pour un ou deux jours pour qu’elle ait enfin le choix de partir toute seule. Il savait qu’elle allait nier la situation devant les policiers mais il ne craignait rien parce qu’après tout, qui pouvait la croire ? lui, homme handicapé et aveugle, il était inoffensif c’était certains.
« et les affaires Hugo ?»
« je comprends que ça t’inquiète beaucoup mais je ne voudrais pas t’en parler, Félix. Ça peut faire resurgir certains mauvais souvenirs et c’était bien évidemment ce que je veux éviter, un autre choc qui pourra te faire passer. Tu as encore dix ans dans cet état.»
En espérant qu’il meurt avant cette date et c’était aussi pour cela qu’il voulait libérer Carmen. Il ne pouvait rien lui offrir comme un vrai homme. Il ne pouvait même pas sortir travailler pour lui offrir un simple bijou de pacotille. Il ne la connaissait pas mais elle ne méritait pas cette situation et après deux jours dans les murs de la cellule, elle allait prendre la tangente et ça l’arrangeait bien.
« tu ne m’as toujours rien demandé en ce qui la concerne, Felix », lui rappela son ami.
« on se tue à vouloir connaitre quelqu’un lorsque c’est vraiment nécessaire mais tu penses que c’est nécessaire ? tu penses que sur dix femmes, le regard d’au moins d’une sera différent lorsqu’elle me regarderait ? non c’est impossible. Le mal est déjà fait et je vais vivre avec toute ma vie. Je vais en souffrir toute ma vie. Chaque fois que je replonge dans le passé, quand je me souviens de ma vie avant cet accident, je me dis que ma place n’est pas dans l’obscurité total mais plutôt là dehors en train de regarder les filles tomber à mes pieds. Après cet accident, je ne sais même pas à quoi je ressemble mais je sais que mon visage est balafré. Ma beauté, ce qui laissait toutes les femmes sans voix n’existe plus. Je ne suis plus qu’un homme sans valeur qui attend le jour de sa mort parce que le temps du miracle est passé. Ce miracle, je ne l’aurai jamais et je ne veux pas passer ma vie à attendre.»
Même s’il disait qu’il le comprenait, Hugo ne pouvait pas vraiment sentir sa douleur. Trois ans dans cet appart, il n’avait plus jamais mis les pieds hors de l’immeuble et même lorsqu’il lui proposait cela, il déclinait toujours sa proposition sous prétexte qu’il n’avait pas envie de se nourrir des faux espoirs.
« je sais que ça fait des années que tu n’as pas lâché l’affaire, Hugo mais je voudrais que tu me le promette tout de même, je voudrais que tu me promettes que tu trouveras la personne derrière mon accident et que tu lui feras payé.»
« tu sais que ça me tient tellement à cœur de retrouver la personne qui t’a fait tout ce mal et tu sais aussi que jusqu’à ce jour, la police n’a qu’une seule personne dans sa ligne de mire ; ton ex-fiancée. Je sais que tu l’aimais Felix mais tu dois aussi comprendre qu’elle était capable de te faire du mal.»
« non ! je peux croire à toutes les possibilités mais pas celle-là. C’était le jour de notre mariage, on allait enfin être unis par amour vu qu’on s’aimait beaucoup. Elle n’aurait jamais pu me faire une chose pareille parce qu’elle était folle amoureuse de moi. Elle est toujours dans mon cœur, Hugo et elle reste la femme de ma vie. Je ne peux rien y faire alors, laisse-moi te dire que vous cherchez sur la mauvaise piste.»
Hugo aurait pu lui relater toutes les vérités mais il savait qu’il n’allait pas le croire. Lorsque Felix avait demandé à sa petite amie de l’épouser, cette dernière n’avait pas arrêté de le tourner et dès lors qu’elle a su ce qu’il ne fallait pas de la vie de Félix, qui il était vraiment, elle a accepté sa demande à la hâte et avait fixé la date du mariage juste à une semaine. Selon la police, elle avait tout tracé. Tuer Felix le jour du mariage et devenir veuve même s’ils n’étaient pas encore mariés car, jusqu’à ce jour, ils n’ont jamais compris comment est-ce que les freins de la voiture qui l’amenaient à l’église avait été saboté poussant ainsi son chauffeur dans le coma et Felix handicapé à vie. Ils avaient cherché après cette dernière mais elle ne s’était jamais montrée au chevet de l’homme et avait disparu avec une importante somme d’argent qu’elle lui avait volé.
Ils avaient encore passé la nuit ensemble le même scénario s’était reproduit, elle et ses cauchemars, se retrouver dans les bras de Felix qui arrivait toujours à la calmer. Tout se passait pour le mieux et elle ne regrettait pas d’avoir accepté de l’aider. Elle n’avait encore rien fait de concret pour lui mais elle savait que ça n’allait pas tarder à arriver. Elle quitta le lit dans la bonne humeur et se rendit dans la cuisine pour préparer le petit déjeuner. Lorsqu’elle termina, elle alla pour l’appeler mais seulement lorsqu’elle fut sur le pas de la porte de la chambre, elle le vit en train d’enlever ses lunettes. C’était mal ce qu’elle faisait mais elle savait que jamais il n’aurait accepté de lui montrer si elle le lui avait demandé. Elle resta là pendant quelques minutes et lorsqu’il termina, elle rentra dans la cuisine sur la pointe des pieds. Elle attendit quelques secondes avant de retourner dans la chambre où il en avait terminé.« le petit déjeuner est prêt. »« merci, j’arr
Le silence régnait désormais dans le salon et Carmen ne savait pas où se mettre. Elle regardait encore tous les habits qui étaient sous ses yeux et se demandait quelle mouche avait piqué son mari pour qu’il fasse ça. De la gentillesse ? de la pitié ? sa prise de responsabilité ? il ne lui devait rien et n’était contraint de rien si ce n’était elle. elle regarda Hugo et ce dernier lui sourit comme si de rien n’était. elle savait qu’il se foutait d’elle lui aussi.« bon ; on ne va pas y passer la journée tout de même. Je crois que Carmen devrait faire ses essayages. »« ça n’a plus d’importance maintenant vu que tous ces vêtements m’appartiennent. Les essayages n’ont plus d’utilités. »« ce n’est pas pour dire qu’on va les ramener au magasin, c’est juste pour voir et apprécier », argumenta Hugo.Carmen fit les gros yeux ne croyant pas qu’il était vraiment en train de dire ça. Elle regarda son mari et vit que ce dernier avait serré les poings. Il allait exploser si Hugo ne revenait pas s
Le lendemain matin, lorsque Carmen ouvrit les yeux, elle se rendit compte qu’elle était encore en vie et en plus dans le lit de son mari. Elle portait encore sa chemise de la veille et espérait qu’il ne s’était pas rendu compte. Elle posa la main sur la place s qu’il occupait la veille et constata qu’elle était déjà très froide, signe qu’il s’était levé depuis un moment déjà. elle espérait qu’il était en vie pour qu’ils puissent passer le cap comme il le lui avait promis. Apprendre à se connaitre pour mieux avancer. Lorsqu’elle se redressa, elle se souvint de ce qui s’était passé la veille et s’empourpra. Il l’avait pris dans ses bras et elle s’était sentie si bien et en sécurité. C’était comme si ce n’était pas réel et pourtant ça l’était. elle constatait qu’elle l’avait jugé à la hâte et qu’il était une bonne personne. Elle se leva rapidement et alla ouvrir la fenêtre. il semblait faire beau temps, un meilleur moment pour sortir et il voulait faire une petite balade avec lui mais il
A ce moment, Felix maudissait son accident, il maudissait cette route qui lui avait pris sa vue parce que si c’était seulement ses jambes, il n’allait avoir aucun problème avec cela mais là, tout de suite avec cette femme dans son lit, il voulait voir à quoi elle ressemblait. Il avait perdu l’appétit à table parce que son ami n’avait pas arrêté d’apprécier sa femme et pourtant lui-même ne pouvait pas la voir. C’était comme si on le soumettait à l’épreuve la plus rude de la vie. Il aurait pu lui demander de le laisser la regarder à sa façon et même si elle n’aurait pas dit non, il ne voulait pas procéder de cette façon. Elle était là, couchée dans son lit et pourtant, il ne pouvait pas l’admirer. Il avait tellement mal qu’il ressentit le goût de se donner la mort mais Carmen ne méritait pas d’être veuve même si elle ne méritait pas un homme comme lui qui était incapable de lui donner ce qu’elle méritait.Sachant qu’elle était endormie, il avait là une occasion de s’approcher un peu plu
Après qu’Hugo soit parti, Carmen rangea les choses et se lava les mains. Elle faisait tout retarder le moment fatidique et pourtant, il fallait qu’elle prenne sa part de responsabilité dans cette affaire. Elle avait certes accepté mais l’envie de refuser la prenait depuis même si elle ne pouvait pas faire retour en arrière. Elle n’avait jamais été proche d’un homme parce que sinon, elle allait subir les foudres de sa famille et voilà que subitement, elle allait passer la nuit dans le lit d’un homme. Le plus important pour elle était le fait qu’elle ne craignait rien. Il n’allait rien se passer, elle allait juste dormir et rien d’autre. Enfin, elle se décida d’y aller. Elle se dirigea vers sa chambre et lorsqu’elle arriva devant la porte, cette dernière était entrouverte. Elle frappa lorsqu’un son rauque lui parvint ; « tu peux entrer. » elle entra lentement et constata que tout était plongé dans le noir. elle ne savait même pas par où avancer et ne le voyait même pas. « je… il fait
Après avoir fini de faire la cuisine, Carmen sentait le besoin de prendre une douche et même si elle pouvait profiter du fait que son mari et son meilleur ami étaient en train de parler, elle pouvait profiter de sa salle de bain mais elle ne savait pas quoi mettre par la suite. Elle avait été envoyée en mariage comme si elle ne vivait pas chez quelqu’un. Elle pouvait même rester nue pour la simple et bonne raison que Felix ne pouvait pas la voir mais ce n’était le cas pour son meilleur ami qui avait sa vue intact qui ne manquerait pas de se rincer l’œil.Prendre le temps de réfléchir de la sorte ne l’avançait en rien alors, elle se décida et courut dans sa salle de bain. Lorsqu’elle s’enferma, elle se rendit compte qu’elle était aussi simple que l’était son appart, c’était d’ailleurs parfait pour pas qu’elle se mette à se demander comment faire ou qu’elle cause des dommages que pouvait remarquer son mari.L’eau était froide mais pour le seul fait que son corps en avait besoin, elle se
Félix était retourné dans sa chambre et était désormais face à un miroir. Il avait enlevé ses lunettes de soleil et priait de son for intérieur pour que l’obscurité dans lequel il était plongé depuis toutes ces années puisse se transformer en lumière. Il voulait voir à quoi il ressemblait, il voulait savoir s’il lui faisait peur ou non avec toutes ses imperfections sur le visage. Ça lui tenait tant à cœur de savoir cela parce que Diable, elle allait dormir avec lui. depuis qu’il avait plongé dans l’obscurité, ses mains étaient devenues ce avec quoi il voyait mais ce qu’il n’avait jamais pu voir jusque-là était sa face. C’était la sienne et il avait peur d’être répugnée. A ce moment, il avait besoin de la voir réellement, pas avec l’âme mais avec un miroir.Il ne savait toujours pas ce qu’il lui avait pris de lui faire une telle proposition mais il ne voulait pas qu’elle pense qu’il avait peur. Il ne pouvait certes plus faire certaines choses mais il restait un homme capable d s’impose
Depuis le moment où elle était arrivée à l’appart, ils ne s’étaient pas du tout parlé et ce silence pesant la gênait. Elle ne demandait pas qu’il la considère comme sa femme mais juste comme une colocataire ou même une personne quelconque qui lui tenait compagnie. Ça aussi, elle pouvait le supporter mais une indifférence totale, elle ne pouvait pas l’aider comme le lui avait demandé Hugo. Felix était buté et souffrait d’une autosuffisance à haut niveau. Il n’avait même pas pris la peine de lui demander si elle allait bien ou non après une nuit dans une cellule. Elle tourna sur elle-même pendant plusieurs secondes mais rien ne lui venait en tête sur ce qu’elle pouvait faire. « je peux faire la cuisine ? »Elle attendait qu’il puisse au moins parler mais le silence persistait. A cette allure, elle allait devenir folle parce qu’au final, elle ne savait pas ce qu’il voulait. Il croyait peut-être que cette situation lui plaisait mais ce n’était pas le cas et il fallait qu’il comprenne. E
« je crois qu’il cache un lourd secret. » cette phrase n’avait pas cessé de torturer l’esprit de Carmen et elle se demandai ce que son mari handicapé pouvait bien cacher bien qu’il était intriguant. Elle n’avait jamais entendu parler de lui et c’était tout à fait normal vu qu’il n’était pas une super star. Il était si négatif qu’elle ne pouvait même pas imaginer qu’il pourrait cacher quelque chose de positif. Elle voulait croire que cette femme avait raison pour découvrir ce qu’il pouvait bien être en train de lui cacher, il fallait qu’elle sorte de cette cellule et qu’elle aille chez lui. Le fait de vouloir sa liberté à tout prix n’était plus d’actualité même s’il la lui donnait en laissant tout de même son ami investir dans l’entreprise de son père.Si ce n’était qu’une absence humaine qui faisait entrave à sa guérison, elle pensait que son ami aurait pu l’amener vivre chez lui pour qu’il ne se sente pas seul. Un mariage avec une femme n’était pas obligatoire vu qu’elle ne pensait p