Depuis le moment où elle était arrivée au poste de police, Carmen était assise dans le bureau du lieutenant et d’après ce qu’elle avait entendu, ils attendaient encore Hugo Lutero pour prendre une décision la concernant. Elle trouvait que cette histoire était plus devenue qu’une affaire personnelle parce qu’elle ne comprenait pas pour quelle raison ils se devaient de l’attendre alors qu’il n’était même pas là au moment des faits qui ne s’étaient jamais passés. Il était donc le porte-parole de son meilleur et même comme ça, ça ne justifiait rien. Ils n’avaient qu’à considérer son handicap et se rendre chez lui.
« je peux appeler mon père ?» demanda-t-elle.
« nous ne pouvons pas vous laisser le faire sans l’accord de monsieur Lutero, mademoiselle, alors, nous vous prions de l’attendre.»
Elle croyait encore qu’elle détestait Hugo Luetro plus que son mari sans cœur qui avait conspiré contre elle. juste une première nuit de mariage, même pas vingt-quatre heure en tant que la femme de Felix Alvarez et voilà ce que ça donnait. Tentative de d’empoisonnement à l’endroit de son mari. Sa vie n’avait plus de sens et elle se rendait compte qu’elle aurait dû s’enfuir quand il le lui avait demandé et ça lui aurait évité ce genre de situation.
« bienvenue, monsieur Lutero !»
Elle tourna la tête et le vit, devant la porte, la fusillant du regard et heureusement que ses yeux n’étaient pas de mitraillettes parce que sinon, elle serait morte. Il lui en voulait à mort c’était certain, vu son regard.
« mademoiselle voudrait appeler ses parents, nous avons décidé d’attendre votre arrivée pour en décider.»
Elle le vit entrer et s’asseoir juste près d’elle. c’était comme si la mort était en train de l’engloutir tout doucement et il savait qu’il créait une frayeur chronique en elle.
« elle voudrait peut-être demander à son cher papa de courir à son secours mais ce qu’elle ignore, c’est que ce dernier est occupé à remonter la pente de son entreprise. Donnez-lui le téléphone.»
Carmen savait qu’il le faisait uniquement dans le but de la dissuader sinon, elle ne voyait pas pourquoi son père refuserait de lui parler ou même de la voir. Il lui avait certes imposé ce mariage mais il était encore son père et pouvait l’aider. Elle composa le numéro de ce dernier et lorsque le téléphone se mit à sonner, Hugo se leva de sa place resta derrière elle en agrippant le dossier de sa chaise. Il voulait lui faire peur mais elle ne pouvait pas flancher.
« bonjour, mon lieuteant, que puis-je faire pour vous ?»
Elle reconnaissait le papa qu’elle avait eu lorsque sa mère venait de mourir. L’homme remplit de fierté de part la réussite de son entreprise. Il avait repris sa forme sans se soucier d’elle et elle ne lui en voulait pas parce qu’elle continuait de croire qu’il attendait certainement d’être plus stable pour la délivrer.
« papa c’est moi, Carmen. Je suis au poste de police et je voudrais que tu me sortes de là.»
Ce fut le silence total et elle espérait que ce soit parce que son père ne supportait pas de la savoir là. elle espérait qu’il ait eu un cœur de père pour une fois mais ce qui arriva par la suite la laissa sans voix et sans espoir.
« tu t’es marié seulement hier et tu es déjà au poste de police ma chère fille ? alors comme ça, pour te sauver de ce mariage, tu as décidé de tuer ton mari n’est-ce pas ? fais tout ce que tu veux mais s’il faut que tu meurs, tu mourras dans ses mains parce que je ne peux pas laisser tomber mon entreprise pour tes caprices. C’est juste le mariage, Carmen, un seul mot et c’est compliqué pour toi ? lorsque Paula me disait que tu étais un assassin, je ne la croyais pas mais aujourd’hui, je comprends que c’est de ta faute si ta mère est morte. Tu m’as déjà arraché la femme que j’aimais plus que tout et je te prie de ne pas me prendre mon entreprise.»
Elle ne savait pas depuis quel moment elle était figée. Même les larmes avaient séché dans ses yeux. Elle avait aussi besoin de sa mère plus que tout et pourtant au lieu de la soutenir, il la tenait pour responsable de sa mort. La douleur était atroce. Elle coupa l’appel et posa le téléphone sur le bureau. Elle baissa la tête en attendant qu’on lui dise ce qu’elle méritait comme sanction.
« vous n’avez pas d’avocat mademoiselle et je ne vois d’ailleurs pas ce qu’un avocat viendrait faire. Il ne peut pas vous défendre alors que vous êtes coupable.»
« coupable ? c’est sa parole contre la mienne vous entendez ? c’est un aveugle alors comment a-t-il fait pour savoir que j’ai ajouté du somnifère à son thé s’il est toujours éveillé en ce moment ?je suis accusée à tort voyons.»
« et vos paroles blessantes de la nuit dernière, Carmen ? vous savez ce que ça fait lorsqu’on utilise un mal de votre vie pour vous blesser comme votre père vient si bien de le faire en vous traitant de meurtrière, pour la mort de votre propre mère ; vous avez mal n’est-ce pas. c’est comme ça que Felix a eu mal hier lorsque vous l’avez traité de tous les noms blessants. Vous avez démontré que vous n’étiez pas d’accord pour ce mariage et pourtant vous n’avez pas caché le fait que vous vouliez le consommer et par frustration, vous l’avez pris pour coupable de son état. N’avez-vous donc pas de cœur ?»
Encore une accusation infondée. Felix n’avait donc eu aucune honte à inventer toutes ces histoires contre elle. si son but était qu’elle parte, pourquoi ne demandait-il pas clairement à son ami d’annuler leur mariage vu qu’il était le principal acteur de l’histoire toute entière. Elle ne se souvenait pas avoir tenté de tuer quelqu’un et pourtant elle était accusée pour ça.
Ils avaient encore passé la nuit ensemble le même scénario s’était reproduit, elle et ses cauchemars, se retrouver dans les bras de Felix qui arrivait toujours à la calmer. Tout se passait pour le mieux et elle ne regrettait pas d’avoir accepté de l’aider. Elle n’avait encore rien fait de concret pour lui mais elle savait que ça n’allait pas tarder à arriver. Elle quitta le lit dans la bonne humeur et se rendit dans la cuisine pour préparer le petit déjeuner. Lorsqu’elle termina, elle alla pour l’appeler mais seulement lorsqu’elle fut sur le pas de la porte de la chambre, elle le vit en train d’enlever ses lunettes. C’était mal ce qu’elle faisait mais elle savait que jamais il n’aurait accepté de lui montrer si elle le lui avait demandé. Elle resta là pendant quelques minutes et lorsqu’il termina, elle rentra dans la cuisine sur la pointe des pieds. Elle attendit quelques secondes avant de retourner dans la chambre où il en avait terminé.« le petit déjeuner est prêt. »« merci, j’arr
Le silence régnait désormais dans le salon et Carmen ne savait pas où se mettre. Elle regardait encore tous les habits qui étaient sous ses yeux et se demandait quelle mouche avait piqué son mari pour qu’il fasse ça. De la gentillesse ? de la pitié ? sa prise de responsabilité ? il ne lui devait rien et n’était contraint de rien si ce n’était elle. elle regarda Hugo et ce dernier lui sourit comme si de rien n’était. elle savait qu’il se foutait d’elle lui aussi.« bon ; on ne va pas y passer la journée tout de même. Je crois que Carmen devrait faire ses essayages. »« ça n’a plus d’importance maintenant vu que tous ces vêtements m’appartiennent. Les essayages n’ont plus d’utilités. »« ce n’est pas pour dire qu’on va les ramener au magasin, c’est juste pour voir et apprécier », argumenta Hugo.Carmen fit les gros yeux ne croyant pas qu’il était vraiment en train de dire ça. Elle regarda son mari et vit que ce dernier avait serré les poings. Il allait exploser si Hugo ne revenait pas s
Le lendemain matin, lorsque Carmen ouvrit les yeux, elle se rendit compte qu’elle était encore en vie et en plus dans le lit de son mari. Elle portait encore sa chemise de la veille et espérait qu’il ne s’était pas rendu compte. Elle posa la main sur la place s qu’il occupait la veille et constata qu’elle était déjà très froide, signe qu’il s’était levé depuis un moment déjà. elle espérait qu’il était en vie pour qu’ils puissent passer le cap comme il le lui avait promis. Apprendre à se connaitre pour mieux avancer. Lorsqu’elle se redressa, elle se souvint de ce qui s’était passé la veille et s’empourpra. Il l’avait pris dans ses bras et elle s’était sentie si bien et en sécurité. C’était comme si ce n’était pas réel et pourtant ça l’était. elle constatait qu’elle l’avait jugé à la hâte et qu’il était une bonne personne. Elle se leva rapidement et alla ouvrir la fenêtre. il semblait faire beau temps, un meilleur moment pour sortir et il voulait faire une petite balade avec lui mais il
A ce moment, Felix maudissait son accident, il maudissait cette route qui lui avait pris sa vue parce que si c’était seulement ses jambes, il n’allait avoir aucun problème avec cela mais là, tout de suite avec cette femme dans son lit, il voulait voir à quoi elle ressemblait. Il avait perdu l’appétit à table parce que son ami n’avait pas arrêté d’apprécier sa femme et pourtant lui-même ne pouvait pas la voir. C’était comme si on le soumettait à l’épreuve la plus rude de la vie. Il aurait pu lui demander de le laisser la regarder à sa façon et même si elle n’aurait pas dit non, il ne voulait pas procéder de cette façon. Elle était là, couchée dans son lit et pourtant, il ne pouvait pas l’admirer. Il avait tellement mal qu’il ressentit le goût de se donner la mort mais Carmen ne méritait pas d’être veuve même si elle ne méritait pas un homme comme lui qui était incapable de lui donner ce qu’elle méritait.Sachant qu’elle était endormie, il avait là une occasion de s’approcher un peu plu
Après qu’Hugo soit parti, Carmen rangea les choses et se lava les mains. Elle faisait tout retarder le moment fatidique et pourtant, il fallait qu’elle prenne sa part de responsabilité dans cette affaire. Elle avait certes accepté mais l’envie de refuser la prenait depuis même si elle ne pouvait pas faire retour en arrière. Elle n’avait jamais été proche d’un homme parce que sinon, elle allait subir les foudres de sa famille et voilà que subitement, elle allait passer la nuit dans le lit d’un homme. Le plus important pour elle était le fait qu’elle ne craignait rien. Il n’allait rien se passer, elle allait juste dormir et rien d’autre. Enfin, elle se décida d’y aller. Elle se dirigea vers sa chambre et lorsqu’elle arriva devant la porte, cette dernière était entrouverte. Elle frappa lorsqu’un son rauque lui parvint ; « tu peux entrer. » elle entra lentement et constata que tout était plongé dans le noir. elle ne savait même pas par où avancer et ne le voyait même pas. « je… il fait
Après avoir fini de faire la cuisine, Carmen sentait le besoin de prendre une douche et même si elle pouvait profiter du fait que son mari et son meilleur ami étaient en train de parler, elle pouvait profiter de sa salle de bain mais elle ne savait pas quoi mettre par la suite. Elle avait été envoyée en mariage comme si elle ne vivait pas chez quelqu’un. Elle pouvait même rester nue pour la simple et bonne raison que Felix ne pouvait pas la voir mais ce n’était le cas pour son meilleur ami qui avait sa vue intact qui ne manquerait pas de se rincer l’œil.Prendre le temps de réfléchir de la sorte ne l’avançait en rien alors, elle se décida et courut dans sa salle de bain. Lorsqu’elle s’enferma, elle se rendit compte qu’elle était aussi simple que l’était son appart, c’était d’ailleurs parfait pour pas qu’elle se mette à se demander comment faire ou qu’elle cause des dommages que pouvait remarquer son mari.L’eau était froide mais pour le seul fait que son corps en avait besoin, elle se
Félix était retourné dans sa chambre et était désormais face à un miroir. Il avait enlevé ses lunettes de soleil et priait de son for intérieur pour que l’obscurité dans lequel il était plongé depuis toutes ces années puisse se transformer en lumière. Il voulait voir à quoi il ressemblait, il voulait savoir s’il lui faisait peur ou non avec toutes ses imperfections sur le visage. Ça lui tenait tant à cœur de savoir cela parce que Diable, elle allait dormir avec lui. depuis qu’il avait plongé dans l’obscurité, ses mains étaient devenues ce avec quoi il voyait mais ce qu’il n’avait jamais pu voir jusque-là était sa face. C’était la sienne et il avait peur d’être répugnée. A ce moment, il avait besoin de la voir réellement, pas avec l’âme mais avec un miroir.Il ne savait toujours pas ce qu’il lui avait pris de lui faire une telle proposition mais il ne voulait pas qu’elle pense qu’il avait peur. Il ne pouvait certes plus faire certaines choses mais il restait un homme capable d s’impose
Depuis le moment où elle était arrivée à l’appart, ils ne s’étaient pas du tout parlé et ce silence pesant la gênait. Elle ne demandait pas qu’il la considère comme sa femme mais juste comme une colocataire ou même une personne quelconque qui lui tenait compagnie. Ça aussi, elle pouvait le supporter mais une indifférence totale, elle ne pouvait pas l’aider comme le lui avait demandé Hugo. Felix était buté et souffrait d’une autosuffisance à haut niveau. Il n’avait même pas pris la peine de lui demander si elle allait bien ou non après une nuit dans une cellule. Elle tourna sur elle-même pendant plusieurs secondes mais rien ne lui venait en tête sur ce qu’elle pouvait faire. « je peux faire la cuisine ? »Elle attendait qu’il puisse au moins parler mais le silence persistait. A cette allure, elle allait devenir folle parce qu’au final, elle ne savait pas ce qu’il voulait. Il croyait peut-être que cette situation lui plaisait mais ce n’était pas le cas et il fallait qu’il comprenne. E
« je crois qu’il cache un lourd secret. » cette phrase n’avait pas cessé de torturer l’esprit de Carmen et elle se demandai ce que son mari handicapé pouvait bien cacher bien qu’il était intriguant. Elle n’avait jamais entendu parler de lui et c’était tout à fait normal vu qu’il n’était pas une super star. Il était si négatif qu’elle ne pouvait même pas imaginer qu’il pourrait cacher quelque chose de positif. Elle voulait croire que cette femme avait raison pour découvrir ce qu’il pouvait bien être en train de lui cacher, il fallait qu’elle sorte de cette cellule et qu’elle aille chez lui. Le fait de vouloir sa liberté à tout prix n’était plus d’actualité même s’il la lui donnait en laissant tout de même son ami investir dans l’entreprise de son père.Si ce n’était qu’une absence humaine qui faisait entrave à sa guérison, elle pensait que son ami aurait pu l’amener vivre chez lui pour qu’il ne se sente pas seul. Un mariage avec une femme n’était pas obligatoire vu qu’elle ne pensait p