Il démarre au quart de tour, me laissant sur le pas de la porte.
J'hausse les épaules et sort mes clés pour les insérer à l'intérieur de la serrure, sauf que la porte s'ouvre toute seule. Je fronce les sourcils, inquiète. Je rentre avec prudence dans la maison. Un courant d'air glacial vient caresser mes bras. Il y a un silence monstre qui me procure des sensations désagréables !
Je retire mes talons dans le hall, et avance pieds nus afin de diminuer le bruit. Je regarde sur ma droite et mon cœur semble me lâcher : je retrouve Charlotte, étalée sur le sol au milieu des meubles en débris. Tous ces biens que nous avions si durement payés sont en ruines, mais ce n'est pas ça qui m'importe.
C'est ma copine, Charli' ! Que s'est-il passé ?! Je mets ma main sur ma bouche et me retient de pleurer. Elle est inconsciente ! Je remarque plusieurs bleus sur son corps et son arcade est en sang. J'attrape mon téléphone les mains tremblantes. Je compose le 911 pour la seconde fois de la semaine.
Soudainement, je sens mon cou se presser de manière anormale. Je ne parviens pas à respirer ! D'où ça sort ça ?! Je me sens mourir. Je tente de respirer, de trouver un point d'air, mais plus j'essaie, plus ma gorge me brûle et les larmes me montent. Quelqu'un m'étrangle. Je me débats du mieux que je peux.
Je suis encore sur le dos, à terre, je ne parviens pas à voir la personne qui veut ma mort. Par coup de chance, je remarque le parapluie posé depuis des années devant le hall d'entrée. Je le saisis avec beaucoup de mal, faisant tomber son réceptacle. De toutes mes forces, je frappe mon agresseur. Je suis épuisée, mais je ne veux pas mourir !
Je finis par me libérer de son emprise, je me retourne et découvre le même visage grassouillet et rouge, la même barbe mal taillée et le même rire salace.
— Encore toi, connard ! m'exclamé-je.
Je me précipite vers mon téléphone tombé quelques minutes plus tôt près de Charlotte. Une fois dans mes mains, je cours à l'extérieur, échappant de justesse à une énième de ses attaques. Je recompose le numéro à trois chiffres et appelle la police. Je m'inquiète pour Charlotte, mais je me rends compte que le gaillard me poursuit dans la rue. Je tente d'éviter les obstacles pour ne pas blesser mes pieds.
— VENEZ VITE ! IL Y A UN FOU QUI EST ENTRÉ PAR EFFRACTION CHEZ MOI ET A ASSOMÉ MON AMIE ! JE SUIS DANS LA RUE EN TRAIN DE COURIR PARCE QU'IL ME COURSE, MERDE ! m'écrié-je, en manquant de tomber.
La police promet de faire vite, mais cela ne me suffit pas : l'adrénaline s'est emparée de moi. Et voilà la deuxième fois que je fais le tour du pâté de maison, l'homme se fatigue mais pas moi. Je crie victoire lorsque j'entends plusieurs sirènes de police retentir. Je vire à gauche et me retrouve dans ma rue.
Je remercie le bon Dieu lorsque je vois la voiture blanche et bleue. J'utilise mes dernières forces pour les atteindre, et au final je me présente toute transpirante comme une serpillère imbibée d'eau. J'ai cru y laisser ma vie.
— C'est... c'est... tenté-je de dire, posant les mains sur mes genoux. C'est l'homme roux là.
— Quel homme mademoiselle ?
— Bah, l'homme-là qui...
Je me retourne mais je ne l'aperçois plus. C'est quoi ce bordel ?!
— Mais où est-ce qu'il s'est barré ce taré ?! Je vous promets il était là.
Même si ça me dérange, je pense à Charlotte qui souffre de ses blessures. Les policiers entrent chez moi, inspectent les lieux et l'ambulance arrive après emportant Charlotte à l'hôpital. Par réflexe, je veux suivre mon amie, mais les agents me retiennent pour avoir plus d'informations sur ce qui s'est passé. Je reconnais l'officier Walters. Il m'adresse un sourire furtif avant de me lancer une série de questions.
— Vers quelle heure êtes-vous revenue ?
— Euh... je pense vers quatorze heures.
— Vous étiez avec quelqu'un avant d'arriver chez vous, Mademoiselle Fringer ?
— Oui mais je ne vois pas en quoi ça peut nous amener à quelque chose.
— Je fais mon travail, mademoiselle.
Je lui dévoile le nom de Sullivan avec agacement.
— Bien... donnez-moi les caractéristiques physiques de votre agresseur.
— C'était le même homme qui a déclenché la pagaille à Jocelyne & Coffee, en fait. Il était d'ailleurs supposé être arrêté, avancé-je.
— Ah ? Richard ? Disons qu'il a eu une indemnité qui l'a laissé filer. C'est un homme assez influant donc la petite police de Los Angeles ne peut parfois pas s'interposer... vous comprenez ?
De vrais incompétents... Je baisse les yeux et me fait beaucoup de soucis pour Charlotte, la pauvre, elle n'a rien demandé.
— Pourquoi il s'en prend à nous ? Vous avez trouvé des informations supplémentaires ?
Le policier est sur le point de répondre, mais il se fait interrompre par son collègue qui vient lui apporter des informations. Au même moment, je remarque Sullivan devant la porte. Mon cœur se remplit de joie, j'ai tant besoin d'un soutient.
— Jaliah ! Tu vas bien ? demande-t-il en me saisissant par les bras.
— Oui... oui, c'est Charlotte, elle...
Il me prend dans ses bras, je pleure, anxieuse et triste. Je mouille son polo, mais plus je me vide, plus je me sens bien. Je veux rester dans son odeur délicieuse qui me calme. Je n'en demande pas plus. Je sais que Charlotte est entre de bonnes mains, tout ira bien.
Les policiers n'ont pas plus d'éléments, ils décident alors de reporter le reste des recherches. Ils veillent à clôturer, le salon de bandes jaunes et noires. Nous nous retrouvons seuls.
Je pars verrouiller la porte et reviens pour prendre la main de Sullivan.
— Ne pars pas, s'il te plaît, je me sens mal.
Je monte à l'étage et m'allonge sur mon lit, suivie de mon amant. Je repose ma tête sur son torse. J'entends son cœur battre contre mon oreille. J'affiche un petit sourire réconfortant.
Les larmes ayant suffi à m'anesthésier, je me laisse emportée dans les vagues rêveuses, balancée par l'odeur enivrante de Sullivan.
« Éprouver de l'empathie pour un traitre est un crime contre l'humanité » — Jaelly LaRose.Je me réveille grâce à une mélodie. J'ouvre les yeux et remarque Sullivan. Il vient m'embrasser la joue. Je souris, et je sens que mon moral s'est stabilisé. Cette nuit m'a apportée beaucoup de calme et de fraîcheur, même si je n'arrête pas de penser à Charlotte. Je me redresse et croise mon miroir du mur d'en face. J'affiche une grimace et fais la moue.— Orh... grogné-j
Nous arrivons enfin à l'hôpital. Je sors de la voiture et me rends à l'accueil dans la précipitation. Je n'entends pas Sullivan, je veux m'éloigner de lui pendant rien qu'un moment. L'administration me renseigne le numéro de chambre et je m'y rends la tête baissée.J'ouvre la porte après avoir frappé, et je la vois en train de regarder la télévision accrochée sur le mur. Je la perçois si affaiblie et absente. Les larmes coincées au fond de mon cœur sortent enfin, j'accours à elle et me blottit dans ses bras comme à notre habitude.— Charlotte ! J'ai eu tellement peur pour toi tu n'i
« Montre-moi l'état de ton cœur car tes mots traduisent ta haine » — Jaelly LaRose.Je remarque Sullivan sortir de la chambre d'hôpital suivit du docteur Miller. Je me mets à soupirer.— Désol&eacut
Il lève les yeux au ciel.— Ah... intéressant, vous osez jouer les héros pour elle ? ricane-t-il en me pointant du doigt. Votre père vous a bien appris à jouer la comédie.Je vois une colère sans précédent posséder Sullivan. Donc le mot "Père" est à bannir de mon vocabulaire face à lui... Ça le met en rogne.Il ne faut surtout pas de dégâts, donc je m'empresse de lui saisir le bras pour l'éloigner, mais il reste sur place, animé par la haine.
« J'aurai aimé ne jamais croiser le chemin d'un miroir afin de cotinuer à me voir comme une femme forte » — Jaelly LaRose. J'entends mon réveil sonner comme un malade. Je l'éteins et me roule dans la couette.— Humm... non je veux dormir, ronchonné-je en voyant qu'il n'est que cinq heures trente.Malheureusement, je sens la couverture se retirer de mon corps, dévoilant ma petite culotte rouge et mo
Mon âme se fend. L'eau salée vient me chatouiller les joues. C'est impensable. Mes pensées divaguent à la recherche de réponses, je ne sais même plus à quoi je songe. Je suis absente. Il revient m'embrasser et me pénètre juste après. J'écarquille mes yeux ; il est brutal et violent dans ses vas-et-viens, ce n'est plus la même chose. J'aimerais tant me défaire de lui et de tout ce qui m'entoure, mais je suis paralysée par la peur et l'angoisse me ronge le corps. Je m'en veux de ne pas me débattre... encore une fois, il a sûrement raison, je ne suis pas capable de survivre sans lui. Je n'ai aucun repère, mais j'ai promis à mon être que je sortirai de cette relation coûte-que-
« Même si mon cœur s'éteint, le silence te dira que je t'aime » — Jaelly LaRose.Je bois les dernières instructions de Curtis avant de verrouiller mon téléphone où j'ai tout noté. Je lève mes yeux et croise un océan bleu mais toujours avec ce ton sombre. Dès que je le vois, mon monde prend des couleurs vives et flamboyantes. Je sens mes joues brûler, j'ai l'impression de retourner au collège... je serre mon mobile contre ma poitrine. Son regard sur moi me consume.Cette sensation de le connaître me fascine, mon âme semble l'avoir déjà vu dans mes songes les plus profonds et les plus inavouables. Je suis émue de le voir dans la réal
Elle sort.— Navrée monsieur Miller, je ne voulais pas du tout dire ça... C'est totalement ridicule et-Il saisit mon épaule et m'adresse un sourire en coin.— Calmez-vous... Vous aviez conscience de tout ça, non ? — De quoi vous parlez ? — Moi, je n'ai pas honte de vous le dire, vous êtes toute aussi magnifique. Mais respectez la limite, je suis votre supérieur.Il me jette un dernier coup d'œil avant de sortir du bureau. Au claquement de la porte, c'est définitif, je crois m'écrouler. Je suis dans un rêve ?—&nbs