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Chapitre 3

Auteur: Marine About
J'ai mis une semaine à me remettre complètement de mon rhume. À peine rétablie, j'ai vu Gaylord apparaître dans ma chambre, le visage empourpré. Il regardait partout, évitant soigneusement mon regard. Après plusieurs minutes de silence, il a murmuré d'une voix presque inaudible : « Ce que tu m'as fait l'autre fois... Pourrions-nous... recommencer ? »

Je suis restée un instant stupéfaite, puis ai enfoui mon visage brûlant dans l'oreiller. Une chaleur intense me parcourait tout le corps.

Il s'est lancé dans une explication précipitée : « Ma dernière transformation a été un accident. Je ne sais pas pourquoi c'est arrivé, mais je te promets que ça ne se reproduira plus ! »

« Arrête, ne dis rien de plus ! » me suis-je exclamée en bondissant pour couvrir sa bouche, mes joues en feu.

Mais alors que je me précipitais vers lui, Gaylord m'a soulevée dans ses bras, les yeux brillants. Puis mes vêtements étaient réduits une fois de plus en lambeaux.

Mais ces vêtements coûtaient une fortune. Je les portais pour la première fois !

Je n'avais cependant pas le loisir de m'attarder sur ce détail. Gaylord commençait déjà à se frotter contre moi tel un chien, et j'ai senti distinctement son excitation grandir entre ses jambes.

« Laurine, je me sens si étrange... Tu peux m'aider ? » Sa voix n'était qu'une caresse plaintive.

Mon corps a semblé fondre et mon esprit est devenu brumeux. Le désir m'a guidée malgré moi. Ce n'était qu'au moment où son membre imposant m'a pénétrée que j'ai repris soudainement mes esprits et ai laissé échapper un petit cri.

Gaylord, comme s'il avait trouvé un exutoire, a tremblé d'excitation.

Je ne me souvenais pas clairement de la suite. J'étais comme une petite embarcation ballotée par une tempête en mer, soulevée et retournée par les vagues, jusqu'à ce qu'une vague géante me projette vers les cieux.

Durant le mois entier qui suivait, je n'ai pas pu quitter le lit. Ma vie quotidienne s'est déroulée entre les draps, et même pour le bain, Gaylord me portait lui-même dans la salle de bains, sans jamais rompre notre intimité. Et ces bains duraient souvent des heures.

Finalement, épuisée et agacée, je l'ai poussé dehors et lui ai interdit de remettre les pieds dans ma chambre. Malgré ses airs de chiot triste, je suis restée inflexible. Ainsi, j'ai pu enfin me reposer pendant un mois entier.

Un jour, Gaylord n'y a plus tenu. Sous sa forme dragon, il a fracassé à nouveau ma fenêtre et a fait irruption dans ma chambre. Son long corps a enlacé le mien, les écailles froides contre ma peau me faisant frissonner.

« En fait… on pourrait peut-être essayer sous nos formes animales… » a-t-il suggéré avec prudence. Et, chose honteuse, l'idée m'a séduite. Mais ce projet était finalement interrompu par une grossesse inattendue.

Bien que ravi, Gaylord affichait aussi une frustration teintée de regret. Il a claqué langue en murmurant : « On devra attendre après la naissance, alors. »

Quant à moi, j'ai caressé mon ventre avec une joie profonde, pleinement satisfaite.

C'était trois mois plus tard qu'Anaïs est revenue me voir.

« Pourquoi ne m'as-tu jamais parlé de cette tradition horrible chez les Lions ? Si je ne porte pas l'enfant de Brice dans le mois qui vient, je serai forcée de m'accoupler avec ses guerriers ! Aide-moi ! Dis-moi comment tu as fait, dans ton autre vie, pour avoir un héritier divin si rapidement ! » Son teint était blême, son arrogance d'antan remplacée par la panique et le ressentiment.

J'ai posé calmement une main sur mon ventre et ai répondu avec lenteur : « Comment aurais-je pu connaître les traditions des Lions ? As-tu consulté un guérisseur ? Sait-on d'où vient le problème ? Et que veux-tu dire par 'ton autre vie' ? »

Elle m'a scrutée longuement, puis a ricané avec dépit : « Peu importe ! Je serai la première à tomber enceinte, la première à mettre au monde un lionceau doré ! Et Brice deviendra le souverain de tous les Hommes-Bêtes ! »

À ma grande surprise, deux mois plus tard, une nouvelle s'est répandue effectivement depuis le clan des Lions : Anaïs était bel et bien enceinte !
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