Les journalistes, saisis par les mots de Théo, se retrouvaient désemparés, leurs regards fuyants et échangés en silence. Mais aucun ne semblait se soucier des dires de Théo.Même le plus obtus des observateurs aurait remarqué la stature de cet homme, sa position de pouvoir incontestable. Nul ne songerait à défier cette figure de proue, seul un esprit enragé, tel que Théo, aurait l’audace de le désigner comme un « amant ». Les paroles d’Estelle, déjà assez explosives pour faire la une, il faisait que l’on garde de la prudence et de la retenue pour ne pas froisser les susceptibilités.Les médias présents maîtrisaient l’art subtil de l’analyse, pesant chaque mot et geste.Chrétien, affublé du titre équivoque d’« amant », arborait un sourire serein, indemne de toute perturbation.« Vous avez raison de dire que je suis son amant, » a-t-il affirmé, imperturbable.À ces mots, Estelle et Laure ont jeté un regard d’incrédulité vers Chrétien.Estelle ne pouvait s’empêcher de trouver Chrétien s
Théo observait la voiture s’éloigner, son visage marqué par l’ombre de ses pensées qui s’évadaient. Il semblerait qu’Estelle, cette femme, ait véritablement atteint le rang d’un homme puissant ! En cet instant, il s’est remémoré la menace proférée par cet homme, et un sinistre pressentiment s’est emparé de son cœur.Isabelle, elle aussi, ressentait un mauvais pressentiment. Avec une pointe d’anxiété, elle a demandé à Théo : « Théo, après ce qui s’est passé tout à l’heure entre Estelle et cet homme, j’ai un mauvais pressentiment. Est-ce que tout ira bien ? »Le regard de Théo s’est posé sur le visage délicat d’Isabelle, et la colère qui animait son cœur s’est atténué légèrement. Il lui a adressé un sourire réconfortant et a répondu : « Ne t’en fais pas, je vais m’occuper de tout. »Isabelle a relâché alors un soupir de soulagement.À l’intérieur de la voiture sport, Laure était assise à l’arrière, abasourdie, fixant les équipements de la voiture sans ralentir pendant un long moment.Ass
Les joues d’Estelle s’empourpraient au fil des paroles de Laure, tandis qu’un sentiment de chaleur a éclos dans son cœur. Cette amie déployait une bienveillance authentique envers elle, une douceur qui enveloppait Estelle.Cependant…Estelle s’est crispée, désorientée, et a pensé : « Laure, il y a des limites à ton imagination débordante ! Ne vois-tu pas que le corps de Chrétien émane déjà une aura d’une froideur incomparable ? »Surtout lorsque Laure a prononcé « Les crapauds à trois pattes sont rares, les hommes à deux pattes pullulent dans les rues ? », l’aura de Chrétien s’est muée en une lame tranchante capable de la transpercer.La peur s’est emparé d’Estelle, cette dernière redoutait que son récent mari, dans un accès de colère, ne stoppe brusquement la voiture pour réprimander sa meilleure amie.« Oh, Laure ! Si tu veux me dire cela, choisis un moment où Chrétien n’est pas là ! » s’est intérieurement écrié Estelle, impuissante.Mais avant que ses paroles sincères ne trouvent pa
« Pourrais-tu prendre soin d’Estelle ? » Les paroles de Laure ont figé l’atmosphère dans la voiture qui, un instant détendue, s’est crispée à nouveau, faisant palpiter le cœur d’Estelle.« Que fait Laure ? Je n’ai pas envie de me retrouver dans une autre situation tragique si rapidement ! » a pensé Estelle avec une pointe de tristesse.Chrétien a répondu d’un ton calme : « Bien sûr, je vais m’occuper d’elle, cela va de soi. » Malgré sa tranquillité apparente, sa détermination transparaissait dans ses paroles.L’inquiétude de Laure s’est légèrement dissipée, mais pas complètement.« Qu’as-tu comme garantie ? Tu sais que c’est ce que Théo m’avait promis autrefois, mais regarde maintenant ce qu’il a fait ! » Le ton de Laure s’est enflammé à l’évocation de Théo, mais elle a retrouvé rapidement son calme, « Je suis désolée, je suis un peu agitée. Je t’en prie, réponds à ma question. »Chrétien ne s’est pas retourné et n’a même pas jeté un regard à Laure. Concentré sur sa conduite, il co
La suite présidentielle de l’Hôtel Plaza,Une atmosphère dégoûtante flottait, empreinte de l’odeur suave d’une rencontre passionnée.Estelle Fritz observait les deux amants s’embrasser, un sourire moqueur s’est dessiné au coin de ses lèvres. Elle a serré les poings, regrettant d’être venue livrer le costume à Théo Prévôt pour le mariage du lendemain. Sans cela, elle aurait demeuré dans l’ignorance.Cinq années de jeunesse avaient été sacrifiées pour cet homme. Cependant, tel une bête ingrate, il l’avait impitoyablement trahie.« Estelle… Je l’aime de tout mon cœur… S’il te plaît, ne nous sépare pas. » Isabelle Fritz, la petite sœur d’Estelle, a pleuré à chaudes larmes, ses joues pâles étaient couverts de larmes, ses mains au cou de l’homme.Ce dernier a froncé légèrement les sourcils, entourait fermement la femme dans ses bras comme pour la protéger. Sa main large et fine tapotait doucement son dos en un soupir :« Je te l’ai répété maintes fois, la personne que j’aime, c’est toi. Pas
Son nez haut, ses lèvres fines, sourcils épais… tout cela encadrait son visage d’une perfection irréprochable. En cet instant, ses sourcils étaient arqués haut, arborant une arrogance méprisante envers toute vie, et ses yeux profonds projetaient une lumière froide et implacable, instillant un sentiment oppressant à quiconque les croisait.L’homme observait la jeune femme étonnée en face de lui, son regard devenant de plus en plus intense, traversé par une lueur imperceptible.À cet instant, son cœur battait à tout rompre. C’était la première fois en vingt-huit ans qu’il avait des sentiments différents face à une femme.Son imposant corps s’est penché vers l’avant, son visage délicat rapprochait celui d’Estelle. Les coins de sa bouche se sont élevés légèrement alors qu’il taquinait : « T’es une pro des accidents ? »« Quoi ! Tout le monde n’a pas des intentions aussi pourries que les tiennes ! » Estelle a repris ses esprits, laissant échapper un juron de colère.L’homme a retroussé les
L’homme avait l’air indifférent et ses lèvres fines se sont légèrement entrouverts : « Je vais conserver l’acte de mariage pour l’instant. » Sur ces mots, il l’a arraché des mains d’Estelle.Estelle observait sans émotion l’homme. Elle a dégluti difficilement et a demandé faiblement : « Tu t’appelles Chrétien Boyer ? »Son nom venait de lui sauter aux yeux en parcourant le document.D’un regard calme, l’homme lui a répondu par un simple « Hmm ».« Lucas, ramène d’abord Mme Boyer chez elle », a-t-il déclaré avec un grand sourire.Les joues d’Estelle ont légèrement rosi à l’évocation du titre « Mme Boyer ».Réprimant le trouble qui agitait son cœur, elle a fait un geste de la main et a demandé : « Pourrais-tu m’accompagner à un mariage demain ? »« Oui », a répondu Chrétien avant de monter dans la voiture.Estelle est restée figée un instant, surprise de sa réponse aussi rapide.Était-il devenu indulgent envers elle parce qu'ils étaient mariés ?« Monte », a lancé la voix grave et agréa
Les mots résonnaient dans son esprit tel un sombre refrain, hantaient ses pensées depuis son enfance. Sous prétexte de l’affection de sa sœur, ses parents exigeaient qu’elle abandonne sa précieuse poupée. Toujours cette même rengaine : la fragilité de sa sœur et de son devoir de grande sœur de faire des concessions.Ce n’était pas parce qu’Isabelle l’aimait que ses parents devraient lui retirer sa nouvelle robe. Ou ses photos dédicacées de ses idoles, pour le même résultat. Et à présent, elle a même dû céder l’homme qu’elle avait aimé pendant cinq longues années à Isabelle.Face à cette réalisation, Estelle n’éprouvait qu’une déception. Les larmes lui montaient aux yeux, mais elle s’efforçait de les retenir.Penchée légèrement en avant, elle a esquissé un sourire amer et a demandé d’une voix tranchante : « Maman, papa, depuis quand Isabelle et Théo sont-ils ensemble ? »« Quand tu es partie étudier à l’étranger… » a répondu Julie d’une voix étouffée, détournant le regard avec embarras.