Chapitre 10

À la vue de Thibault, les émotions dans les yeux d'Océane se sont refroidies progressivement.

Thibault, ardent de colère, a observé le regard indifférent d'Océane et sa propre colère s'est intensifié.

« Tant que tu viens avec moi aujourd'hui pour divorcer, et que tu t'éloignes de ma vie avec Maëlle, je peux publiquement m'excuser demain ! »

« Thibault ! » Corentin, étonné, n'avait jamais pensé que Thibault viendrait volontairement voir Océane, s'est levé pour expliquer.

« Je suis venu trouver Océane pour expliquer l'incident de l'empoisonnement. Hier, le jour de ton anniversaire, Lison voulait t'expliquer cette affaire, qui n'avait rien à voir avec Océane. Mais avant qu'elle n'ait eu l'occasion de le faire, vous avez tous les deux été hospitalisés. »

« Vous deux, vous fatiguez à faire semblant avec Océane » Thibault, rempli de colère, s'est adressé à Corentin :

« Vous avez peur que la police découvre que c'est Océane, alors vous utilisez cette excuse grossière pour retirer la plainte ? Est-ce que Lison m'a servi un verre cette nuit-là ? »

Océane s'est sentie très mal à l'aise. Thibault ne voulait tout simplement pas croire en elle.

Bien que Thibault doutât de son caractère, elle le savait.

Dans la mesure où Thibault la considérait comme la coupable, il était prêt à présenter publiquement des excuses à cette personne vile pour se dégager rapidement de toute implication, ce qui témoigne de son urgence.

Elle a desserré la main qui tenait fermement la couverture.

Ayant déjà laissé tomber Thibault, tant que l'objectif de ses excuses publiques était atteint, elle pourrait entrer à l'Université Lumière d'Étoile sans encombre.

Le mariage devait toujours se terminer.

Elle pouvait le faire comme il le voulait.

Corentin craignait que les paroles de Thibault n'incitent Océane à exiger que la police clarifie la situation, et s'est dépêché d'expliquer :

« C'est vraiment Lison qui a fait cela, elle a profité de ton inattention pour verser le poison. »

« Quand allons-nous divorcer ? Je peux venir avec toi maintenant. »

Sans attendre que Corentin ait fini de parler, la voix douce et calme d'Océane a retenti.

Sans chagrin, sans contrainte, et même sans la moindre réticence dans sa voix, chaque mot était calme.

Sans doute surpris par l'acceptation facile d'Océane, la chambre d'hôpital était silencieuse un instant.

Voyant que Thibault ne répondait pas, Océane a demandé à nouveau :

« À quelle heure allons-nous divorcer ? Je suis disponible à tout moment. »

L'attitude indifférente d'Océane a fait se propager rapidement une émotion inconnue au plus profond de Thibault, et sa voix est parue extrêmement agacée.

« Maintenant ! Tout de suite ! Immédiatement ! »

« D'accord, veuillez attendre quelques minutes pendant que je me change », a dit Océane en soulevant les couvertures pour sortir du lit : « Corentin, vous pouvez rentrer. Je vais retirer ma plainte. »

Corentin n'aurait jamais pensé que les choses se résoudraient aussi simplement à la fin, ce qui l'a pris même un peu au dépourvu. Les arguments qu'il avait préparés n'ont même pas été exprimés.

« Ne partez pas, je n'ai pas de voiture. Pouvez-vous nous emmener, elle et moi, pour aller chercher le certificat de divorce, et en même temps, servir de témoin ? » Thibault a retenu Corentin.

« Pour éviter qu'elle ne joue encore des tours. »

Océane n'a rien dit, elle a enfilé les vêtements que Valentin lui avait apportés hier et est sortie de la chambre d'hôpital.

« Thibault va se changer », a informé Corentin.

Océane s'est couvert le menton et le cou blessés avec une écharpe.

« Avant d'aller chercher le certificat de divorce, je dois retourner chez moi prendre ma pièce d'identité. Dites-le à Thibault, nous nous retrouverons devant le tribunal. »

Thibault est sorti de la chambre voisine, a regardé Océane d'un air froid et moqueur, et a dit :

« Tes ruses sont vraiment nombreuses ! »

Il a ajusté ses manches d'un air détendu.

« Corentin et moi allons chercher ta pièce d'identité ensemble. Pour éviter que tu ne changes encore d'avis sur le divorce. »

Elle a acquiescé en signe d'acceptation.

Thibault ne s'attendait pas à ce qu’Océane vive dans un tel endroit.

Les ruelles étroites et désordonnées étaient bordées de petits étals de vente, rendant impossible la circulation des voitures.