Home / Romance / Oeil pour oeil / A la guerre comme à la guerre

Share

A la guerre comme à la guerre

Author: Kainte
last update Huling Na-update: 2025-06-18 19:19:11

Quelques jours plus tard – dans un restaurant, une fin de journée douce et trouble, j’ai choisi la table du fond, près de la fenêtre.

Je l’aperçois arriver : chemise claire, lunettes de soleil, air détendu.

Il ne sait pas encore.

— Angélique ?

— Oui. Merci d’être venu, Éric.

Il s’assied. Il sourit.

Mais je vois dans ses yeux une fatigue. Une fissure.

Comme moi, il devine que quelque chose ne va pas.

Il ne fait aucun détour.

— Tu voulais me parler d’Édith, je suppose.

Je hoche la tête.

Je m’entends murmurer :

« Je pense qu’on a été dupés. Tous les deux ».

Il reste silencieux. Le temps se suspend.je lui raconte tout ce que je sais sur la liaison entre Richard et Edith, et bien plus :

— Tu te souviens de Serge, Edith te l’a presenté comme étant son cousin, Eh bien c’était son amant. Elle l’a quitté pour toi, plus tard.Mais ils étaient encore ensemble au début de votre relation. Elle est frivole…je n’appréciais pas ce côté d’elle, mais c’était mon amie. Je ne la jugeais pas.

— Je m’en doutais. Mais je n’osais pas creuser. Je me disais que c’était moi, que je me faisais des films.

Il rit, mais c’est un rire triste.

On se regarde. Longtemps.

Quelque chose passe entre nous. Une compréhension. Une douleur partagée.

Un besoin d’honnêteté dans tout ce mensonge.

Je baisse les yeux. Puis je dis, doucement :

—Je ne suis pas venue pour régler des comptes. Je suis venue pour ne plus être seule dans cette histoire.

Il acquiesce.

Il attrape sa tasse.

Nos doigts se frôlent.

Il ajoute, après un silence :

— Alors on fait quoi, maintenant ?

- Je ne sais pas.. à toi de voir..de mon côté je n’ai encore rien décidé…

- Moi je refuse d’être le cocu de service. Je vais mettre un point final à cette relation et c’est tout ,dit il d’un ton ferme.

Le dîner s’était terminé dans une légèreté troublante.

Un de ces instants suspendus où tout peut basculer, ou se dissiper dans les silences.

Je suis venu en taxi, Eric propose de me raccompagner.

Éric, souriant, jette un œil à sa montre :

— Tu m’en veux si je passe vite par le bureau ? J’ai laissé un dossier que je dois absolument envoyer ce soir.

Je réponds oui d’un simple hochement de tête.

Je ne veux pas rentrer. Pas encore.

Pas tout de suite.

Son bureau est chic, épuré, presque impersonnel.

Le néon froid du plafond donne à l’espace un éclat clinique. Les stores sont baissés.

Il s’installe derrière son bureau, me sourit, concentré sur ses papiers.

Je l’observe.

Ses gestes assurés.

Ses bras solides qui frôlent le clavier.

La tension de ses épaules.

Et là, soudainement, je sens quelque chose naître en moi.

Une audace nouvelle.

Une irrévérence douce et brûlante. A la guerre, comme à la guerre. Elle m’a pris mon homme, j’en ferai autant.

Je me lève lentement.

Fais quelques pas.

Sans un mot.

Je suis juste devant lui.

Et dans un geste silencieux, je glisse la main sous ma robe.

D’un mouvement fluide, presque cérémoniel, j’enlève ma petite culotte en dentelle ivoire.

Je la laisse tomber sur le fauteuil face à son bureau.Il a encore la tête baissée.

Puis je m’installe, jambes croisées, en m’assurant qu’il puisse entrevoir l’interdit.

Il lève les yeux, je decroise les jambes. Il est surpris.

Ses lèvres s’entrouvrent.

Je murmure :

— Regarde-moi, Éric. Pas comme l’amie d’Édith. Pas comme la femme d’un autre. Regarde-moi comme une femme. Une vraie.

Il ne répond pas.

Mais il se lève, lentement.

Contourne son bureau.

Je ne le quitte pas des yeux.

Quand il arrive à moi, il m’embrasse sans hésiter.

Sa bouche cherche la mienne avec faim.

Ses mains glissent sur mes hanches, écartent doucement mes cuisses, enfonce son doigt. Je suis déjà prête.

Il ne demande rien. Il prend.

Et moi… je me laisse faire.

Pas soumise. Non.

Libre.

Il me fait l’amour là, dans ce bureau, vigoureusement sur ce fauteuil en cuir, entre les classeurs et les papiers.

C’est brutal. Nerveux. Instinctif.

Mais étrangement tendre, très bon, c’est l’extase.

Ses mains découvrent mon corps comme un territoire encore inexploré.

Sa bouche sur mon cou, sa langue sur ma peau…

Je gémis.

Lentement. Fort.

Et dans ce feu, je pense à Richard.

À ses gestes mécaniques, à sa douceur mesurée.

Et je sais.

Je sais que je n’avais jamais connu ça.

Jamais senti ça.

Jamais été prise, désirée, consumée ainsi.

Quand l’extase m’emporte, je crie un prénom — le sien.

Éric.

Pas pour le blesser, pas pour punir Richard.

Mais parce que, dans cette nuit-là, c’est lui qui me fait exister. Eric. »Eric » criai je encore plus fort.

Patuloy na basahin ang aklat na ito nang libre
I-scan ang code upang i-download ang App

Pinakabagong kabanata

  • Oeil pour oeil    Béatrice : Le fruit défendu

    Il baisse ma cicatrice de césarienne. Et enleva entièrement ma robe. Puis, il me retira ma lingerie l'une après l'autre. Le jazz en sourdine accompagnait ses gestes avec harmonie. Tout était parfait. Sauf moi et ma honte.Je crus sentir, un bref instant, le poids de ma bague d’épouse brûler mon doigt. Je brûlais de désir et de honte. Qu'est ce que j'étais entrain de faire ? Il me fixait comme si j’étais un chef-d'œuvre qu’il craignait de profaner. Ses gestes étaient doux, mais empreints d’une audace que je n’avais pas soupçonnée chez lui. Je sentais battre mon cœur contre ma poitrine, un mélange de honte et d’excitation que je n’avais pas connu depuis des années. Lorsqu’il effleura ma joue, un frisson me parcourut. Ce contact simple, presque timide, eut raison de toutes mes résistances. Je n’étais plus la patronne, ni l’épouse trahie. J’étais une femme. Une femme qu’on regardait, qu’on désirait. Il posa ses lèvres sur les miennes avec une lenteur désarmante, comme si le monde

  • Oeil pour oeil    Béatrice : Richard la revanche (2)

    Je ne trouvai rien à répondre. Il se leva, contourna le bureau, et se posta derrière moi. Ses doigts frôlèrent mon épaule pour repositionner l’écran. Un simple geste, professionnel en apparence. Mais sa main resta posée une seconde de trop. Je retins mon souffle. Mon corps réagit avant ma raison. — Richard… murmurai-je, sans me retourner. — Oui ? — Vous devriez rentrer. Il est tard. — Pas avant d’être sûr que vous allez bien. Je fermai les yeux. Ses doigts glissèrent lentement de mon épaule jusqu’à mon avant-bras, effleurant ma peau nue. Un courant électrique me traversa. Ce simple contact me rappela combien j’avais été privée d’attention, de douceur. Combien j’avais eu froid, trop longtemps. Je me levai brusquement. — C’est… c’est mieux qu’on en reste là, dis-je, la voix tremblante. Il fit un pas en arrière, gêné. — Excusez-moi, je n’aurais pas dû. Je pris une grande inspiration. — Non. Ce n’est pas… ce n’est pas vous. C’est moi. Nos regards

  • Oeil pour oeil    Béatrice : Richard, ma revanche

    Les semaines qui ont suivi, je m’étais jetée dans le travail comme on se jette à l’eau pour ne pas penser à sa peur de se noyer. Les journées s’enchaînaient sans que je les voie passer. C'était les grandes vacances, et mes deux plus grands enfants partirent en colonie, tandis que la plus jeune restait chez mes parents. Réunions, contrats, nouveaux partenaires, projections financières… Tout m’allait, tant que je ne devais pas penser à Henri. Il restait d'ailleurs avec sa maîtresse. Je ne voulais surtout pas le voir. Malgré mon intervention il s'evertuait à m'appeler, me laisser des messages. Il me faisait même livrer des fleurs et du chocolat parfois. Au bureau, j’étais redevenue la patronne : droite, exigeante, irréprochable. Le ton tranchant, les décisions rapides, les émotions verrouillées. Mais quand la nuit tombait, que les bruits de la ville s’éteignaient peu à peu, le silence revenait me mordre. Alors, tout me rattrapait : la honte, la colère, et surtout la peur du r

  • Oeil pour oeil    Béatrice: La tentative de contre attaque

    Le lendemain matin, quand j’ouvris les yeux, Henri dormait encore. Il ronflait bruyamment, allongé sur le ventre, la bouche entrouverte, il avait l’air paisible, presque innocent. J’eus un instant de vertige — l’image de l’homme que j’avais tant aimé, superposée à celle du menteur qui m’avait brisée. Je m'en voulais de l'avoir laissé me prendre encore une fois la nuit dernière. Je le regardai longuement, sans tendresse, sans haine non plus. Juste un constat froid : cet homme ne m’appartenait plus. Je sortis du lit avec précaution, ramassai mes vêtements épars, m’habillai lentement, en silence. Chaque geste semblait une reprise de contrôle. En enfilant ma chemise, je me dis que je n’étais pas qu’une femme trompée. J’étais Béatrice O., cheffe d’entreprise, mère, une femme respectée. Et j’allais reprendre ma place — la mienne, pas celle qu’il voulait me laisser. Je laissai un mot bref sur la table de chevet : > “Je rentre à la capitale. Ne m’appelle pas. J'ai besoin de réfléchir. En

  • Oeil pour oeil    Béatrice O : mon corps a capitulé

    Il était à peine cinq heures du matin quand j’entendis la porte s'ouvrir. J’avais à peine fermé l’œil. Henri entra, je feins d'être endormie. Il posa sa veste, se déchaussa silencieusement et s’approcha du lit. Je me raidis sous les draps. Mais il savait que j'étais eveillée — Béa… chuchota-t-il, sa main caressant mon épaule nue. Je ne bougeai pas. - Béa je sais que tu ne dors pas. Poursuivitil en descendant plus bas, beaucoup plus. Excuse moi. Je me retournai brusquement, glaciale. — Ne me touche pas. Il sourit faiblement, comme s’il ne m’entendait pas. Puis il se pencha, déposant un baiser dans mon cou. Mon corps, malgré moi, frissonna. J’avais envie de le repousser, de hurler, mais une part de moi se souvenait encore de l’homme que j’avais aimé, celui qui savait réveiller en moi la tigresse endormie. Ses mains descendirent lentement, pressantes, habiles. Il murmurait : — Béa… tu es ma femme. Personne ne pourra jamais prendre ta place. Personne. Laisse-moi te le pro

  • Oeil pour oeil    Béatrice O : La confrontation

    Quelques heures plus tard, dans la soirée Henri, mon époux adultère me rejoint dans notre chambre d'hôtel. Un silence lourd envahit la pièce tandis que je fais mine de l'ignorer un livre à la main. Il s'approche de moi, me prend la main, pose mon livre sur le lit, et s'agenouille en face de moi. - Béa, ma chérie pardonne moi, dit il l'air contrit. Je ne dis rien.Je garde la tête baissée. Des larmes de rage ruissellent sur mes joues. Il les nettoie, me prend dans ses bras, se confond en supplications, martelant qu'il m'aime toujours. Je le repousse. - Menteur! Tu ne m'aimes plus, sinon tu ne m'aurais pas fait ça. Que ne t'ai je pas donner? N'ai je pas rempli mon rôle d'épouse à tes côtés ?ok, je ne suis plus assez fraîche et belle comme au début de notre relation.C'edt normal très cher. J'ai connu plusieurs maternités, et encore aujourd'hui je me fais draguer. D'ailleurs toi non plus tu n'es plus celui que tu étais jadis. Non mais tu t'es regarder ? Je t'ai connu avec des a

Higit pang Kabanata
Galugarin at basahin ang magagandang nobela
Libreng basahin ang magagandang nobela sa GoodNovel app. I-download ang mga librong gusto mo at basahin kahit saan at anumang oras.
Libreng basahin ang mga aklat sa app
I-scan ang code para mabasa sa App
DMCA.com Protection Status