로그인CHAPITRE 7 — Le Pacte de l'Ombre
Point de vue de Céleste Devoirs d'alpha, mon pied. Je jura dans ma barbe en me dirigeant vers le palais, les cheveux attachés en une queue de cheval désordonnée assortie à ma tenue de soirée. Au moins, je n'allais pas le revoir avant 24 heures. Je ne supporte pas d'être à ses côtés ! Non, je ne le supporte pas du tout ! Son ego, sa fierté, ses yeux stupides et irrésistibles qui me fixaient toujours plus longtemps qu'ils ne le devraient ! Et ce bébé… Mes mains se posèrent inconsciemment sur mon ventre tandis que j'avalais la boule qui me tenait la gorge. Je pris une profonde inspiration, la culpabilité et la honte me parcourant les veines. Nous avons couché ensemble… il fallait que ce soit lui. Il fallait que ce soit Lucien… mais… je ne pense pas pouvoir le lui dire un jour ? Je ne pense pas pouvoir le dire à qui que ce soit. Et s'il niait ? Et si… il me niait ? Faisant un pas de plus, je m'appuyai contre les murs pour reprendre mon souffle et calmer mon cœur qui battait la chamade. Eh bien, ça n'arriverait jamais s'il n'était jamais au courant. J'allais m'assurer que ça ne se reproduise plus. L'humiliation. Le chagrin. J'allais survivre à ça. Et je ne voulais pas le faire seule. Levant les yeux au ciel, un soupir de soulagement s'échappa de mes lèvres. Perdue dans mes pensées, j'étais arrivée à la clinique sans croiser le moindre loup fou. En fait, je ne pensais pas en avoir vu depuis que j'étais entrée dans les couloirs, ce qui était… un peu étrange vu que c'était le soir. Tant mieux, parce que je n'étais pas prête à être harcelée ici non plus. En m'avançant, j'ai respiré profondément l'air frais qui flottait dans l'atmosphère. L'infirmerie sentait l'eucalyptus et la pluie – fraîche, propre, juste assez pour faire taire les voix dans ma tête pendant un moment. Être médecin était tout ce que je voulais dans la meute. Je suppose que je tenais ça de ma grand-mère, même si elle n'était qu'une guérisseuse à l'époque. Je ne pouvais m'empêcher d'admirer ses talents. Le don de guérir. Le don de sauver des vies. Et si certaines personnes ne naissaient pas vraiment avec ça, il existait des formations pour ça. Des formations pour les loups comme moi. On n'y va pas. murmurai-je en ouvrant les portes de la salle principale, scrutant la pièce occupée avec un sourire curieux. Ah, on dirait que certaines personnes étaient de service. Deux mâles. Deux louves. Et on aurait dit que deux d'entre elles s'apprêtaient à quitter leur service. « À ton tour. » annonça l'un des mâles avec un soupir de soulagement, me faisant signe de m'écarter. J'ai hoché la tête sans hésiter, ravie de pouvoir enfin m'occuper pour la nuit. Et probablement d'avoir commis une nouvelle erreur en confrontant Lucien à tout ce qui se passait. Le souvenir de son silence brutal face à mes questions plus tôt m'a fait serrer les poings de colère, si fort que je n'ai pas réalisé que j'allais me faire mal. « Déesse, Céleste, ne bouge pas ! » s'est exclamée une femme en courant vers moi, l'air inquiet. Hein ? J'ai levé les yeux, surprise, et j'ai immédiatement laissé tomber les tubes à essai cassés sur le plateau devant moi. « Oh mon Dieu ! Je suis… je suis vraiment désolée, je… » Ma voix s'est interrompue, mes yeux parcourant la pièce avec panique tandis que les autres loups me fixaient avec le même regard critique et dégoûté que j'avais essayé d'éviter toute la journée. « Déesse, je ne voulais pas… » « Hé, hé, respirez profondément. Inspirez. Expirez. Suivez-moi. » La femme dit d'un ton plus calme qu'auparavant en posant une main sur mes épaules. Je me mordis l'intérieur des joues et obéis, fermant brièvement les yeux tandis que l'oppression dans ma poitrine se dissipait. Lentement, ma respiration reprit son rythme normal et je pus remarquer l'apparence de la femme devant moi. Des yeux noisette perçants et fermes me fixèrent, une pointe de froid flottant en dessous. Ses cheveux étaient striés d'argent, soigneusement attachés en chignon pour accentuer sa personnalité stricte. Son manteau était impeccable et confortable, mais ses manches étaient retroussées jusqu'aux coudes. Un geste caractéristique qu'une seule personne dans ce service possédait. Dr Thalia Rowe. Le médecin-chef de la meute ! Une femme que personne n'osait croiser dans son domaine. Et qu'est-ce que je venais de faire ? Je venais de casser quelque chose de probablement important. « D-Dr Thalia, je… je suis d-désolée », murmurai-je en appuyant sur ma compresse et en nettoyant le désordre tandis qu'elle se remettait à désinfecter la plaie d'un homme avec des gestes calculés et sérieux. Étonnamment, Thalia ne me gronda pas ; elle hocha simplement la tête et continua. « Vous avez déjà fait ça », dit-elle sans lever les yeux. « J'aidais à l'infirmerie du Crescent avant… » J'hésitai, laissant la phrase inachevée en suspens. C'est vrai. J'étais l'une des employées de l'infirmerie avant que tout cela n'arrive. Avant Damon. Avant son rejet. Avant Lucien… « Avant que la vie n'arrive », termina-t-elle pour moi d'une voix étonnamment douce et compréhensive en prenant un autre outil sur le plateau. Je clignai des yeux, surprise par sa réponse, ne sachant pas si je devais m'en sentir offensée ou satisfaite. « Ouais, euh… quelque chose comme ça. » Thalia attacha le dernier bandage sur la poitrine de l'homme, puis se redressa pour s'adresser à moi. J'inspirai profondément, pensant qu'elle allait enfin me calmer, mais elle dit alors : « Tu as un bon instinct, Céleste. C'est rare. La plupart des guérisseurs oublient que les blessures ont un moyen de révéler leur guérison ; il suffit de l'écouter. » Je fronçai légèrement les sourcils, interloquée par les paraboles qui me lançaient au visage. « Écouter ? » Elle sourit faiblement, ses yeux froids me fixant sans me quitter. « La douleur est toujours la première à parler dans un corps avant la bouche, Céleste. C'est ce qui fait un guérisseur. La capacité de les entendre quand les autres ne le peuvent pas. » Je ne savais pas pourquoi, mais ces mots me touchèrent plus profondément que je ne l'aurais cru ; presque comme si elle voyait à travers moi, à travers tous les murs que j'avais construits en silence depuis mon retour dans cette meute. Lorsqu'elle se détourna pour préparer de nouveaux baumes, je murmurai : « On dirait quelqu'un qui a beaucoup perdu, Doc. » Elle se figea un instant, les mâchoires serrées comme si elle ne s'attendait pas à ce que je la déchiffre aussi facilement. Puis, sans se retourner, elle dit : « Eh bien, on ne passe pas des années à soigner des loups sans en perdre quelques-uns en chemin. » Un bref et épais silence s'installa entre nous lorsqu'elle prononça ces mots, mais ce n'était ni gênant ni tendu – non, au contraire, c'était… rassurant, rassurant… certain. Pourrais-je lui faire confiance, cependant ? Je n'avais jamais vraiment eu personne à qui parler. Pas même ma grand-mère. Puis, comme si elle sentait les pensées m'envahir, elle ajouta doucement : « Ce qui t'empêche de dormir la nuit, Céleste… ne laisse pas ça se transformer en poison lent. Tu ressembles terriblement à quelqu'un qui s'efforce d'aimer à nouveau, mais qui a trop peur de l'admettre. » Ma poitrine se serra et j'ouvris vivement la bouche pour protester contre ses paroles ridicules. « Je… » « Vous n'avez pas à vous expliquer », m'interrompit-elle d'un geste de la main en examinant le nouveau tube à essai qu'elle tenait. « Suivez mon conseil. Les Alphas vont et viennent. Mais la paix d'une femme ? » Elle l'effleura et le plaça sous un microscope. « C'est quelque chose que vous protégez comme de l'or. » Je me surpris à sourire. Un vrai sourire cette fois. Je ne m'attendais pas à ce qu'elle soit si… je ne sais pas, terre-à-terre. « Merci, Docteur. » « Appelez-moi Thalia », dit-elle en s'essuyant les mains avec une serviette. « Et prenez un peu d'eau avant de vous évanouir par terre. Je ne peux pas laisser l'interne préférée de l'Alpha remplacer mes infirmières dans cet état. » J'écarquillai les yeux. « Sa… préférée ? » Les lèvres de Thalia se contractèrent, comme si elle venait de réaliser son erreur. « Les nouvelles vont vite, ma chère, surtout de ce côté-ci de la meute. » J'ai senti le sang me monter au visage et, soudain, j'ai eu envie de disparaître dans le vide. « Il n'est pas… Ce n'est pas comme ça. C'est juste que… » Elle haussa un sourcil et, l'espace d'un instant, son sérieux laissa place à l'amusement. « Dis ce que tu veux, mais la façon dont cet homme te regarde pourrait faire fondre même le cœur le plus froid ici. Il te protège sans même avoir besoin de t'approcher. C'est… rare avec un Alpha. Dangereux, mais rare. » Je restai là, trop abasourdie pour bouger ou répondre, tandis que nos regards se croisaient à nouveau, un sourire sincère éclairant ses lèvres tandis qu'elle me tendait une bouteille d'eau et un outil pour que je prenne le relais. « Montre-moi que tu as encore ce qu'il faut pour être Docteur, Celeste. »Chapitre 21 - Nous nous retrouvons, mais avec des secretsPoint de vue de CélesteJe restai là, figée, les lèvres entrouvertes, sans qu'aucun son ne sorte.Incapable de respirer.Incapable d'accepter la réalité de ce que je voyais – non, de qui se tenait juste devant moi.Ses cheveux noirs étaient plus longs maintenant, ses yeux plus sombres et plus enfoncés que dans mon souvenir. Une odeur de fer et de cendres lui collait à la peau comme à une eau de Cologne, me faisant me demander s'il venait de s'évader du cachot.Ou peut-être avait-il mis le feu à quelque chose.Non.Ce n'est pas possible.Il ne peut pas être réel.Mon esprit me joue encore des tours. Il n'était qu'un autre fruit de mon imagination, placé là pour me punir de péchés que j'avais oubliés. Mais ma respiration se coupa de surprise lorsque son regard descendit vers mes lèvres, où des gouttes d'eau coulaient encore sur mon menton, me rappelant que je venais de sortir de la salle de bain.Que je n'étais vêtue que d'une s
Chapitre 20 - Un visiteur du passéPoint de vue de CélesteJe n'avais pas réalisé qu'il faisait déjà jour.Enfin, pas avant que le soleil ne m'inonde le visage, me faisant plisser les yeux à cause de la soudaine brûlure.Mince, déjà le matin ? Par la déesse, quelle heure est-il ?J'ai jeté un coup d'œil par la fenêtre et j'ai remarqué que le ciel était d'un bleu éclatant, avec peu de nuages. La lumière filtrait à travers les rideaux comme si c'était une journée comme les autres.Mais ce n'était pas le cas.Car pour autant que je sache, c'était comme tous les jours précédents.Et la nuit dernière n'était pas différente de ce matin. Je n'arrêtais pas de repasser en boucle tout ce qui s'était passé cette nuit-là : le changement dans le regard de Lucien, la façon dont il répétait mon nom comme si j'étais la seule à pouvoir soulager sa douleur…Et la façon dont ses mains – ces mains qui me tenaient si fort, comme si j'étais tout pour lui – tentaient de m'ôter la vie, comme si je ne valais
Chapitre 19 - Secrets enfouisPoint de vue de Céleste« Lucien, arrête… je t’en prie ! »Mais il n’écoutait plus.Ses yeux étaient à nouveau fous, ses pupilles remplacées par cette même teinte noire terrifiante. Sa poitrine se soulevait sous l’effet d’une expiration douloureuse, comme s’il luttait pour contenir quelque chose d’invisible.Mais je le sentais le déchirer à travers le lien qui nous unissait.Et puis…Comme par miracle, la porte s’ouvrit brusquement juste à temps.« Alpha ! » Silas fit irruption, les yeux écarquillés d’alarme, la mâchoire décrochée, son regard oscillant entre nous deux. « Que se passe-t-il… »Lucien se retourna brusquement, d’un mouvement presque prédateur. L’éclat dans ses yeux s’assombrit encore tandis qu’un grognement sourd s’échappait de sa gorge.Terrifiée, je les regardai rester immobiles.Merde, que se passait-il ? Pourquoi ne parlaient-ils pas ? Les yeux de Silas brillèrent faiblement, signe qu'il était en communication télépathique avec Lucien. J
Chapitre 18 - Un sang plus épais que l'eauPoint de vue de Céleste« Céleste ? »La voix douce du Dr Thalia me frappa de panique. J'avais encore les yeux écarquillés par le choc. Elle se tenait dans l'embrasure de la porte, l'air inquiet, les cheveux en bataille comme si elle s'était jetée sur moi dès son réveil.« Qu'est-ce qui ne va pas ? C'est moi ! Respire, je ne suis pas là pour te faire du mal ! » roucoula-t-elle, les mains écartées comme pour me prouver qu'elle était réelle.Toujours dans le doute, je restai plantée au sol, les mains légèrement pressées contre ma gorge, essayant de parler, mais ma voix se brisa sous la tension de ne pas avoir parlé depuis un moment. « Je… je peux parler. Je… je ne… je ne sais pas quoi… pourquoi je… je… »Ses sourcils se froncèrent tandis qu'elle se précipitait vers moi, s'asseyant à côté de moi et hochant lentement la tête, m'encourageant à être libre avec elle. « Je… je… vois des choses. » bégayai-je en me mordant les lèvres de honte. « Sha…
Deux jours plus tard : Lucien refusait de partir en mission, laissant Silas aux commandes, tandis qu'il veillait sur Céleste.]Chapitre 17 - Lettres sanglantes de l'enferPoint de vue de CélesteJe n'arrivais plus à dormir.C'était la troisième fois jusqu'à présent.Mais… comment aurais-je pu ?J'ai survécu à une sorcellerie absurde, les images de l'étranglement de cette bête menaçant de revenir à la vie chaque fois que j'osais fermer les yeux.L'odeur suffocante de sauge et de sel me brûlait la gorge tandis que des silhouettes floues me traversaient l'esprit.J'avais toujours un mal de tête en essayant de me souvenir comment c'était arrivé. Quand c'était arrivé.Ce qui s'était passé.Mais je ne me souvenais que de la bête.Du combat.De sa voix.De la peur dans sa voix. J'inspirai longuement et silencieusement, fixant la silhouette endormie de Lucien. Ses bras étaient enroulés autour de mes hanches, comme s'il avait peur de me lâcher.Une légère vague de chaleur me parcourut aussitô
CHAPITRE 16 — Ombres ou MonstresPoint de vue de LucienAu moment où le lien affectif transperça ma poitrine, je sus que quelque chose n'allait pas.Quelque chose n'allait vraiment pas.Je tombai à terre, fouillant l'herbe, tandis qu'une vague d'émotions me submergeait. Des émotions qui ne m'appartenaient pas.Céleste.Mon souffle s'arrêta tandis que les pires suppositions me traversaient l'esprit. Était-elle… était-elle en train de mourir ? Pourquoi ressentais-je du chagrin ?Pourquoi souffrait-elle ? Et pourquoi le ressentais-je ?Avant même de m'en rendre compte, je me déplaçais déjà à mi-chemin du retour ; mes os craquaient sous le coup du commandement, ma fourrure se transformait en peau et mes griffes se réduisaient à des doigts tandis que je traversais le parc à toute vitesse, attrapant le pantalon que j'avais gardé accroché aux arbres alentour. « J'ai besoin de dix gardes à l'infirmerie, tout de suite. » J'ai créé un lien mental avec la meute, en veillant à ne pas le révéler







