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Chapitre 74 – Là où le matin tremble

Author: Déesse
last update Last Updated: 2025-06-25 04:20:54

Version allongée

Élias

Le jour filtre à peine à travers les rideaux tirés. Une lumière pâle, hésitante. Comme si même l’aurore craignait de troubler ce qui reste de nous.

Mais c’est assez pour me réveiller.

Mon bras est vide.

Le drap encore tiède là où elle était. Et ce vide… me déchire plus sûrement que toutes les balles que j’ai prises dans ma vie.

C’est un vide précis. Froid. Une absence qui a la forme de son corps.

Je me redresse. Lentement. Chaque muscle me rappelle la nuit. Chaque nerf encore tendu. Chaque souvenir gravé sous ma peau.

Et son absence, là, comme une alarme muette.

Puis je l’entends.

Un froissement de drap. Une respiration. Calme en surface, mais je la connais. Elle est debout dans le silence, comme on se tient au bord d’un précipice.

Elle est là. Assise sur le bord du lit. Nue. Le dos tourné. Les cheveux retombant sur une épaule. Fragile et indomptable à la fois.

Ses omoplates dessinent des angles nets. Une ligne de tension court le long de sa colonne, comme si el
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    GraciellaParis.Ville de masques. Ville de trahisons. Ville de premières fois, de dernières chances.Le théâtre est immense. Ancien. Chargé d’échos.Les dorures aux balcons ne parviennent pas à masquer l’odeur de poussière, d’attente, de peur.Je marche dans le dédale des coulisses.Tout a été vérifié. Trois fois. Chaque issue. Chaque trappe. Chaque projecteur.Mais je sais que ce ne sera pas suffisant. Pas contre lui.J’ai enfilé le tutu noir. Celui qu’on réserve aux nuits sans lumière.Mon regard est maquillé plus que d’ordinaire, mais il n’y a pas de coquetterie là-dedans.C’est une armure.Je sens sa présence comme on sent un orage avant la pluie : une tension sourde, suspendue dans l’air.Il est là. Pas encore visible. Mais là.Et moi, je suis prête à le faire sortir de l’ombre.SorenJ’ai pris position dans les cintres.Là-haut, entre les poulies et les câbles, je surveille. Jumelles. Oreillette. Arme.Graciella est en bas, seule, sous les projecteurs, mais elle n’est jamais se

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