Sarah ferma d'un coup le roman qu'elle était en train de lire après y avoir introduit un marque-page. Elle avait un creux et il lui fallait impérativement manger; hors de question de laisser son bébé affamé. Seulement, elle n'était pas d'humeur à faire la cuisine alors pour la première fois depuis son arrivée à Manhattan, elle allait manger dans un restaurant. Elle s'empara de son MacBook et se mit à la recherche de son bonheur. La jeune femme finit par dénicher un petit coin tranquille réputé pour faire une excellente cuisine.
Sans tarder, elle alla prendre un bain et se vêtit d'une longue robe ovale qui lui allait comme un gant. Ensuite, elle rassembla ses cheveux en un chignon haut avant de se maquiller légèrement et d'attraper les clés de sa voiture.
Le trajet jusqu'au restaurant ne fut pas très long puisqu'il lui a juste fallu moins de quinze minutes pour le trouver. C'était un grand bâtiment aux murs peints de blanc cassé couronné par une imposante enseigne grise qui affichait fièrement "Let's eat". Une immense terrasse avait été emménagée à droite avec de magnifiques tables de formes semi-circulaires et des chaises que l'on devinait agréables à l'assise. À gauche se trouvait le parking où étaient déjà alignés un nombre considérable d'automobiles de tout genre et au milieu duquel la berline blanche trouva place.
Sarah descendit de la voiture et la verrouilla tout en essayant de s'adapter au lieu. Il y avait une magnifique allée de pierres blanches qui menait à l'entrée du restaurant composée d'une grande porte coulissante de verre. La jeune femme l'emprunta et finit par se trouver face à un homme habillé en costard cravate blanc et bleu nuit qui lui ouvrit respectueusement la porte d'entrée en lui souhaitant un bon appétit.
L'intérieur du bâtiment était tout aussi splendide. Le sol était fait de marbre gris parfaitement entretenu que tout ce qui était dans la salle s'y reflétait. Les tables étaient toujours semi-circulaires mais cette fois-ci, elles étaient entièrement faites de verre contrairement aux chaises qui les accompagnaient. La jeune femme remarqua que beaucoup avaient préféré manger dehors qu'à l'intérieur et visiblement, ça se justifiait. Une gigantesque télé écran plat avait été installée sur le mur opposé à la porte d'entrée et faisait office d'animation en diffusant de la musique et quelques fois des informations.
Informations...
Sarah venait subitement de constater qu'elle avait pratiquement oubliée la dernière fois où elle avait ouvert un journal d'actualités ou s'était juste permise de suivre les informations télévisés. Elle était tellement obnubilée par sa grossesse que tout ce qui n'avait pas trait à ce sujet la dégoûtait presque. Parfois, elle était forcée de reconnaître qu'elle en faisait un peu trop mais qu'importe ? Elle allait être maman dans quelques mois, son bébé se portait à merveille et le simple fait de le savoir lui suffisait amplement.
Prenant place à une table vide, elle ne tarda pas à s'emparer du dépliant déjà présent sur la table et qui présentait les différents services du restaurant. Il y avait tellement de choses qu'elle se trouva bloquée entre trois mets. Finalement, elle opta pour un plat chinois qui la tentait bien : "Poulet à la sauce de soja" et passa sa commande. En attendant, elle sortit son téléphone portable de son sac à main et remarqua qu'elle avait reçue un message de Gwenaëlle. C'était une collègue de travail avec qui la future maman avait pu tisser un certain lien d'amitié. Il faut dire que Sarah était une personne très renfermée sur elle et qui aimait beaucoup rester dans son coin. Ceci ne l'empêchait pas d'être sociable tout au moins sauf qu'elle évitait au maximum les relations inutiles. Elle savait qu'il lui était très facile de s'attacher aux gens alors il était préférable qu'elle ne s'attache pas à n'importe qui. Cependant, Gwenaëlle avait méritée sa confiance au fil du temps. C'était la seule avec qui elle se sentait à l'aise et elle pouvait se laisser aller. Depuis son départ de Paris, elle ne cessait de lui envoyer des messages pour s'enquérir de l'évolution de sa grossesse. Parfois, elles s'appelaient en vidéo et papotaient comme des folles. Gwen avait un petit ami qui travaillait dans la vitrerie. Leur relation était tellement mignonne qu'il arrivait même des moments où la rousse se surprenait à la jalouser. En même temps, c'était pas surprenant puisque la jeune femme aux cheveux châtains était une personne très géniale. Elle était ce genre de femme que tout les hommes voudraient avoir, il n'y avait pas à discuter là dessus.
Le serveur qui avait pris sa commande tantôt revint avec un grand plateau qui contenait son plat. L'odeur du poulet rencontra ses narines et elle sentit qu'elle n'allait pas regretter ce repas. Après avoir commandée un jus de citron, elle entama son repas. Le brouhaha créé par les autres clients du restaurant et la télévision donnait une ambiance conviviale au lieu et elle aimait ça. En parlant de télévision, l'immense écran diffusait en effet le journal télévisé; un programme que la jeune femme détestait encore plus. De savoir si son pays allait bien ou pas ne lui importait pas si tant déjà qu'elle-même allait bien. Cela pourrait paraître égoïste mais la jeune s'en foutait pas mal.
«...don de 40 millions de dollars pour la construction d'une école et l'accès à l'électricité. Le prince saoudien s'exprime au micro de....»
Sarah reposa sa fourchette tout en écoutant les dires du journaliste quand une conversation non loin d'elle l'attira.
«- .... C'est pas vrai comme il beau. Tu peux pas savoir depuis combien de temps je rêve de le voir en face.
- À ce qu'il paraît, il était ici à Manhattan il y a quelques jours.
- Oui mais il est déjà reparti.
- C'est drôle quand je me demande combien de femmes seraient actuellement à ses pieds. Il est trop parfait pour être réel ce prince.
- En plus il est brun avec des yeux verts, tu t'en rends compte Katy ?....»
Brun avec des yeux verts...
Voilà la phrase qui fit tiquer la jeune maman.
"Non, tu ne penses quand même pas à l'homme du magasin pour bébé ? Il doit avoir plus de 1000 hommes sur terre possédant des cheveux noirs et des yeux verts ma pauvre !" ricana sa conscience.
Sarah leva les yeux au ciel mais dû admettre que sa conscience n'avait pas tord. Néanmoins, elle leva les yeux en direction de la télévision dans l'espoir d'apercevoir ce fameux prince beau à tomber mais malheureusement, sa section était déjà passée. La jeune femme haussa alors les épaules et se contenta de finir son repas....
Enzo foula le sol américain à la hâte et s'empressa de rejoindre sa voiture. Lui qui croyait ne plus y mettre pied avant un bon moment, le voici forcé de s'y pointer plus tôt que prévu. Il aurait voulu envoyer quelqu'un d'autre mais c'était impossible. L'affaire qui l'emmenait à Manhattan était de la plus haute importance et confidentialité.Lorsque Taylor était revenu avec les informations sur la femme sur laquelle sa substance avait été utilisée, il avait été très surpris de constater qu'elle ne vivait pas en France mais plutôt à Manhattan. Elle n'avait que 25 ans et pourtant, elle voulait déjà avoir un enfant alors qu'elle était célibataire. Il n'arrivait pas à comprendre les motifs qui pouvaient emmener une si jeune personne à se faire inséminer et il comptait bien écla
Enzo cru un moment que les yeux de la jeune femme allaient tomber de leurs orbites tellement ils étaient exorbités de stupeur.À deux reprises, elle avait ouvert la bouche comme pour dire quelque chose mais aucun son ne s'était dégagé de sa gorge.- Je ne suis pas du genre à parler de ce qui ne me concerne pas alors n'ayez crainte quant à ce secret.- Co... Comment est-ce... Enfin je... Comment vous... finit-elle par bégayer.- C'est une longue histoire et vous n'avez pas idée de ce dans quoi vous vous êtes engagée.La rousse passa une main sur son ventre en fermant les yeux comme pour calmer les battements effrénés de son cœur.- Nous devons parler Mademoiselle Hall et maintenant, continua le jeune homme en la fixant durement.- Je... Enf
Vous me voyez vraiment navré Sarah mais l'enfant qui grandit dans votre ventre est aussi le mien...La jeune femme n'en revenait pas. Non, ce n'était pas vrai, tout ça était un rêve ; un mauvais rêve. Elle avait acceptée qu'il y avait eue une erreur au niveau de son insémination mais elle ne pouvait accepter que le père de son fils était juste devant elle.Non, elle ne voulait pas ça ! Elle voulait d'une vie seule avec son enfant, était-ce trop demander ?Sarah porta une main fébrile sur son front où venait de naître un début de migraine et souffla bruyamment. Un soudain manque d'air venait de s'emparer de ses poumons et elle essaya de se lever pour sortir. Seulement, sa tentative échoua lorsqu'un vertige vint s'y mêler et c'est à demie consciente qu'elle se vit plonger vers le sol à vitesse fulgurante.
Enzo reposa son verre de Whisky sur la table et se laissa choir dans le fauteuil de son bureau. Un soupir las s'échappa d'entre ses lèvres puis il passa ses deux mains dans ses cheveux ébouriffés. Deux semaines. Celà faisait deux semaines qu'il s'était rendu chez Sarah. Deux semaines qu'il guettait un appel ou un quelconque signe de sa part. Il comprenait le fait qu'elle ait besoin de temps mais celà faisait déjà trop pour lui. Il fallait qu'elle se décide au plus vite sinon il risquerait de ne plus pouvoir tenir. Porter son enfant représentait beaucoup et elle semblait ne pas en avoir conscience. Bien sûr puisqu'elle n'en avait pas conscience. Il se devait de la protéger afin qu'elle accouche en toute sécurité et dans la plus grande discrétion. Cet enfant était un pion très important d'une histoire et bien avant sa conception, il était déjà convoité par des esprits malsains. Enzo se savait lui-même constamment en danger mais il avait l'habitude et en plus il savait se défendre. Ce
- Merci beaucoup.Je fermai la porte derrière le livreur de popcorn et je m’en allai vers le séjour. Ce soir, j’avais décidée de me faire une soirée Netflix; une façon de fêter mes six mois de grossesse. J’avais donc choisie le fameux film anglais qui se faisait appeler Twilight. La rumeur sur le succès de cette série de cinq saisons avait fait le tour et il me tardait de découvrir ce qui s'y trouvait. Ces derniers temps avaient été pleins de réflexions pour moi. Le visage du père de mon bébé n'avait cessé de me hanter mais je ne pouvais pas encore me décider à lui téléphoner. J’avais encore besoin de temps.Dis plutôt que tu essaies de fuir la réalité ! Me chuchota une petite voix dans ma tête.Non, je ne voulais pas fuir la réalité ou enfin...c’était ce dont j’essayais de me persuader. Je voulais seulement passer plus de temps seule avec mon bébé sans avoir à affronter un supposé père qui viendra tout le temps partager le bonheur maternel avec moi. M’asseyant confortablement dans
J’ouvris lentement les yeux sur un plafond blanc parcouru de lustres que je ne reconnaissais pas. Je clignai des yeux pour m’habituer à la forte luminosité et je posai une main sur ma tête d’où se dégageait un mal lancinant. Je me redressai dans le grand lit aux draps blancs dans lequel j’étais allongée et entrepris de me situer. J’étais dans une grande chambre dans des tons blancs et marrons foncés qui arborait un style luxueux. - Mais qu’est-ce que je fous ici?La chambre était très riche en texture et les murs étaient habillés de papier peint ainsi que de tapisseries et de divers tableaux. Le sol quant à lui était couvert d’un tapis de velours beige. Un fauteuil cosy était posé dans un coin de la chambre à côté d’une grande baie vitrée qui laissait filtrer la lumière du jour. Devant moi et donc le lit, une coiffeuse au mobilier en bois massif s’y trouvait avec un miroir de forme circulaire. Je contemplais presque hébétée la pièce en me demandant dans quel paradis j’étais tombée. P
J’émergeai de mon sommeil, la tête lourde comme si j’avais révisée tout une encyclopédie la veille. J’attrapai en bâillant mon téléphone portable sur la table de nuit pour consulter l’heure qu’il faisait.10h08min.C’était quoi cette manie là que j’avais adoptée ces deux derniers jours? Je me réveillais plus tard qu’à l’accoutumée. Ma tête pesait des tonnes et ma colonne vertébrale me faisait atrocement mal. On aurait dit que c’était maintenant que mon corps réagissait face à la brutalité dont il avait été victime il y a deux jours. Je me souvenais encore comment j’avais été projetée et mon dos avait violemment heurté la table. J’avais crue que j’allais rester toute courbée après cela.Je m’extirpai néanmoins à contre cœur du lit et je me rendis sous la salle de bains. Après une longue douche pour détendre mes muscles, je sortis de la salle de bain, emmitouflée dans une grande serviette. Et là, je me figerai en me rappelant d’un détail: je n’avais aucun vêtement ici en dehors de ceux
Je sortis de la clinique suivie de près par Enzo. La petite visite chez le gynécologue a été concluante. Ma grossesse se porte à merveille. Le gynécologue affirme que le bébé se développe même très vite. Apparemment, il avait déjà l’apparence d’un bébé de sept mois alors qu’il venait à peine d’entamer son sixième mois. Il se pourrait donc que j’accouche plus vite que prévu; grossesse précoce. Je grimaçai en me rappelant de cela. Enzo dû voir mon inquiétude puisqu’il m’offrit un sourire qui se voulait rassurant. Mais je voyais bien que lui aussi était intrigué. En même temps, je ne voyais aucune autre raison à l’avancée étrange de ma grossesse si ce n’était lui. Après tout, il m’avait bien fait comprendre qu’il était un être mirifique. Peut-être que dans leur dimension, les grossesses ne faisaient pas neuf mois et c’était donc ce qui m’arrivait parce que j’étais sûre à 98% que cet enfant aurait hérité de la nature d’Enzo. Sinon, il n’y aurait pas si tant de polémique autour de lui comm