Chapitre 2

Alex n'a pas imaginé que les enfants auraient réagi avec autant de rejet envers Isabelle.

Isabelle a pleuré de tristesse, sur le point de tomber, « C'est de ma faute, c'est entièrement de ma faute… Ils ne m'ont jamais connue depuis leur enfance… »

Alex, ignorant la présence de Léa, a passé son bras autour des épaules d'Isabelle pour la réconforter, « Ce n'est pas de ta faute. Tu as été forcée de quitter les enfants. »

« Ne sois pas triste, monte d'abord te laver et te changer. »

À ce moment, elle a eu l'air très pitoyable.

Voyant Isabelle si affaiblie, Alex a dû la soutenir lui-même pour l'emmener dans la chambre d'invité.

Tous deux sont passés devant Léa comme si elle n'existait pas, sans accorder la moindre attention à ce qu'elle pouvait ressentir.

Mais Léa a fini par réprimer son malaise intérieur, se disant qu'Isabelle voulait juste voir ses enfants, et qu'Alex n'avait fait que remplir son devoir de père.

Elle a forcé un sourire, « Allez, chéris, il est temps de se laver et d'aller se coucher. »

« Oui, maman ! » ont répondu les enfants en suivant joyeusement Léa.

Dans la chambre d'invité.

Après une toilette rapide et un changement de vêtements, Isabelle a exprimé son inquiétude : « Alex, les enfants doivent presque être couchés ? »

Alex a répondu : « Oui, il se fait tard. »

Si ce n'avait pas été le soir de la réception, les enfants se seraient déjà couchés.

Isabelle a posé sa tasse d'eau chaude, les yeux encore rouges, « Puis-je leur donner le bain ? Cela nous permettrait de nous rapprocher. Ils me manquent tellement, j'ai manqué trop de leur vie, je me sens vraiment mal. »

Ses yeux ont été remplis d'un désir ardent de revoir ses enfants.

Comment Alex aurait-il pu réprimer l'amour d'une mère pour ses enfants ?

Surtout que leur séparation était imposée par le destin, et non par un conflit, il n'a pas pu supporter de voir Isabelle si triste, car ces deux enfants sont nés de ses efforts.

Alors, il a accepté : « OK. »

Dans la chambre des enfants.

« Zoé, Léo ? » a frappé Alex à la porte de la chambre.

C'était Léa qui a ouvert, les mains encore mouillées.

Voyant les deux personnes debout côte à côte, elle a pincé les lèvres, « Que se passe-t-il ? »

Alex a expliqué : « Isabelle veut donner le bain aux enfants et en profiter pour se rapprocher d'eux. »

Cette requête n'a rien eu d'excessif.

Léa a dû ouvrir la porte, « Entrez, Zoé est dans la salle de bain à droite. »

Garçon et fille devant être séparés, et les enfants ayant six ans, ils ont dû se baigner séparément.

Isabelle s'est précipitée vers la salle de bain de droite et, en entrant, a essayé avec précaution : « Zoé ? C'est maman ! »

En voyant soudain cette femme étrangère qui semblait vouloir prendre la place de sa mère, Zoé s'est empressée de s'enrouler dans sa serviette.

Elle a dit : « Je n'ai pas besoin de ton aide. »

Le rejet et les réprimandes de sa fille ont fait rougir à nouveau les yeux d'Isabelle.

Alex, dos à la porte de la salle de bain, a dit : « Zoé, sois un peu plus respectueuse envers ta mère. »

Isabelle a rapidement ajouté : « Ce n'est rien, Alex, les enfants ne me connaissent pas encore, leur méfiance est normale, ça va. »

Sa voix était pleine de résignation et de retenue, et Alex a eu encore plus de compassion pour elle.

En tant que mère biologique, elle n'a pas pu approcher ses enfants, c'était profondément injuste.

Alors, il a directement regardé Léa qui s'apprêtait à donner le petit canard de bain à Léo, « C'est comme ça que tu élèves les enfants ? »

Surprise d'être accusée sans raison, Léa s'est figée, « Qu'est-ce que je leur ai donc appris, exactement ? »

« Isabelle est leur mère, même face à un inconnu, ils devraient être plus respectueux. »

Alex a pensé que le rejet des enfants envers Isabelle était dû au fait que Léa ne les avait pas bien éduqués.

Léa était un peu peinée et a expliqué : « Les enfants ne la connaissent pas, que pouvais-je faire… »

« Bon », Alex a dit avec impatience, « Aide Isabelle à donner le bain à Zoé tout de suite. »

Après avoir parlé, Alex est allé directement dans la salle de bain de son fils Léo.

Léa l'a regardé un instant, puis s'est dirigée lentement vers la salle de bain de Zoé.

Isabelle a pris le gel douche et a dit : « Zoé, je vais t'appliquer un peu de gel douche. »

Zoé a voulu la repousser, mais ayant entendu son père gronder sa mère, elle a dû se retenir.

Léa est restée debout à côté et a regardé sa fille se retenir pour elle, le cœur serré.

Mais elle n'a pas pu empêcher cette interaction entre mère et fille.

Après le bain, Isabelle a vite essayé de se faire pardonner auprès de Zoé. Elle a pris un petit pot en verre et a dit doucement : « Zoé, tu veux que je te mette cette crème pour le corps parfumée à la fraise ? »

Zoé, sans expression, a répondu : « Merci, ce n'est pas nécessaire, je veux que ma maman m'aide. »

Léa s'est approchée, « Je m'en occupe. »

Isabelle, voyant la résistance de sa fille, a dit avec peine : « D'accord. »

Mais lorsque Léa a voulu prendre le flacon, Isabelle a tremblé soudainement avant que Léa ne le touche.

Le flacon en verre est tombé par terre et s'est fendu en deux !

Zoé a sursauté, et en reculant, elle a marché sur les éclats de verre, faisant saigner instantanément son petit pied blanc.

Zoé a crié en pleurant : « Maman ! Je saigne ! »

Léa a eu un moment de panique dans le regard, a réagi très vite et a pris sa fille dans ses bras pour sortir en hâte.

Isabelle a couru après elle, « Qu'est-ce qui se passe ? »

Alex a entendu le bruit et est arrivé, puis il a vu le petit pied de sa fille qui saignait abondamment.

Léa a pris immédiatement la trousse de premiers soins pour traiter la blessure de sa fille.

Ses gestes étaient très expérimentés.

« Que s'est-il passé ? » a demandé Alex.

Isabelle était extrêmement inquiète, « Mme Thomas, même si vous êtes mécontente de ma présence, vous ne pouvez pas vous venger de moi en mettant la santé de mes enfants en danger ! Ce pot en verre aurait pu se briser, c'est tellement dangereux ! Si vous ne l'aviez pas arraché tout à l'heure… »

La main de Léa était figée un instant, le coton-tige a failli toucher la blessure de sa fille.

Elle n'a pas eu le temps de réfléchir à cela, il fallait s'occuper de la blessure de l'enfant.

Heureusement, les éclats de verre n'ont pas pénétré la peau, ils n'ont fait qu'une petite coupure.

En entendant cela, Alex était un peu mécontent envers Léa, « Si tu as des griefs, tu peux me le dire, mais pourquoi t'en prendre à l'enfant ? »

Léa a levé la tête, incapable de se retenir, « Je n'ai pas voulu prendre le flacon, et je ne me suis pas fâchée. »

Isabelle s'est sentie terriblement coupable, « Arrête, Alex, c'est de ma faute. Je n'aurais pas dû vouloir me rapprocher des enfants et leur donner le bain. Sans moi, ma fille ne se serait pas blessée, tout est de ma faute. »

Alex a répondu : « Ce n'est pas ta faute. Tu es sa vraie mère, et dans ce monde, n'importe qui pourrait lui faire du mal, sauf toi. »

Le coton-tige que tenait Léa s'est soudain cassé, elle a serré les dents, les yeux rougis.

Alors Alex a pensé que c'était sa façon de bouder qui avait causé la blessure de l'enfant ?

Une vague d'injustice l'a submergée d'un coup.

« Maman, ne sois pas triste », Zoé l'a soudain enlacée, « Je n'ai pas mal du tout. »

Le cœur de Léa s'est réchauffé, et elle a répondu en retenant ses larmes : « OK, ça va. »

Alex a regardé Zoé, « Ta vraie mère est ici en train de pleurer, tu ne la consoles pas ? »

Isabelle a tiré sur la manche d'Alex et a secoué légèrement la tête, « Ne blâme pas les enfants, ils sont encore petits et ils ne comprennent rien. »

Alors, Alex a pensé que le comportement des enfants venait du fait que Léa ne les avait pas assez éduqués.

La colère d'Alex a monté davantage et il a dit à Léa : « À partir de demain, ne t'occupe plus des enfants. Confie-les à Isabelle. »

Quoi ?

Léa a terminé de panser la blessure de sa fille et s'est relevée.

Sans qu'elle ait le temps de parler, Zoé a dit directement : « Papa, maman n'a pas du tout voulu prendre le flacon, c'est elle qui a lâché le flacon avant que maman ne puisse le saisir ! Elle l'a fait exprès ! »