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Chapitre 3

Author: Marie Gallois
Le jour de l'anniversaire, la villa des Marc brillait de mille feux.

La fête que j'avais organisée pour Élise, depuis la décoration du lieu jusqu'aux mets et aux vins, respirait le raffinement et le luxe.

Les invités arrivaient peu à peu. Tous louaient ma grandeur d'âme : quelle générosité d'organiser un anniversaire si somptueux pour une orpheline hébergée dans la maison, et même de la reconnaître comme une sœur !

Avec douceur et élégance, j'ai moi-même insisté pour que Marc invite Élise à ouvrir le bal.

« Aujourd'hui, c'est Élise la véritable héroïne. C'est elle qui doit danser la première danse. »

Ensuite, c'était le moment des cadeaux. Devant tout le monde, Marc a offert à Élise une roseraie entière.

La plus grande du clan de la Lune, celle qui avait autrefois apporté d'immenses profits à sa famille.

Les convives ont jeté un autre regard sur Élise. Ils ont compris qu'à ses yeux, elle n'était pas seulement une orpheline recueillie, ni une simple sœur de cœur.

Je n'ai rien dit. Je me suis contentée d'un sourire discret en lui tendant la boîte préparée de mes mains.

« Joyeux anniversaire ! »

C'était un bracelet délicat, acquis à prix fort lors d'une vente aux enchères. Certes, comparé au cadeau de Marc, il n'avait rien d'éblouissant, mais c'était un choix sûr, sans faute.

Mais au moment où Élise, ravie, a ouvert l'écrin… une vipère a surgi brusquement, se jetant droit sur elle.

Un cri d'effroi a jailli de sa bouche. Marc, vif comme l'éclair, a projeté la bête au loin.

Élise, blême, les mains sur son ventre, m'a regardée avec faiblesse :

« Delphine… pourquoi veux-tu me faire du mal… »

Marc l'a aussitôt prise dans ses bras. Ses yeux, froids comme la glace, se sont braqués sur moi :

« Delphine ! Tu avais proposé d'organiser sa fête, je croyais que tu étais enfin devenue raisonnable. Mais en réalité, c'était pour tendre un piège à Élise. Tu me déçois profondément ! Si jamais il arrive quoi que ce soit à l'enfant qu'elle porte, je ne te le pardonnerai jamais ! »

Non… ce n'était pas vrai ! J'avais mis dans l'écrin un bracelet de rubis, pas ce serpent venimeux !

Tétanisée, je voulais me défendre. Soudain, une douleur fulgurante m'a traversé la main : le serpent repoussé était revenu en silence et m'avait planté ses crocs dans la paume. Le vertige m'a aussitôt envahie.

Sans un seul regard pour moi, Marc, le visage fermé, a serré Élise dans ses bras et a quitté la salle à grandes enjambées.

« Mon Dieu, Delphine, tu as été mordue ! Ce serpent est venimeux ! »

Enfin, les convives ont remarqué la vipère à ma main. Ils se sont précipités pour me transporter à l'hôpital.

Toute ma paume était devenue noire. Les infirmières présentes semblaient complètement désemparées.

« Monsieur Marc a réquisitionné tous les médecins pour Élise. Il n'y a plus personne pour vous soigner… »

Allongée, impuissante, j'ai senti mes larmes glisser silencieusement sur mes tempes et se perdre dans le drap blanc.

Il était tellement inquiet pour Élise qu'il ne s'était même pas rendu compte que j'avais été mordue.

Autrefois, au moindre égratignure, il paniquait et m'emmenait à l'hôpital pour un bilan complet.

Et maintenant ?

Ses pensées n'étaient plus qu'à Élise.

Pour sa frayeur, il avait mobilisé tous les médecins de l'hôpital, ne laissant personne pour moi.

Ma tête s'alourdissait de plus en plus jusqu'à ce que je sombre dans l'inconscience.

Quand j'ai rouvert les yeux, deux jours s'étaient déjà écoulés.

J'ai saisi mon téléphone : pas un seul message de Marc.

Autrefois, s'il ne me trouvait pas pendant deux heures, il n'arrêtait pas de m'appeler.

Mais là, j'étais restée inconsciente deux jours entiers, et il n'avait pas cherché à savoir.

J'ai pris une profonde inspiration, puis j'ai reposé doucement le téléphone.

Ce n'était plus grave. Plus rien ne m'atteignait désormais.

Demain, notre lien d'union serait rompu, et je quitterais à jamais le clan de la Lune.

Je ne reverrais plus jamais Marc.
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