Le chemin dévalait en lacets serrés vers la mer, chaque pas glissant sur la poussière et les cailloux instables. Liora sentait ses poumons brûler, mais Kael ne relâchait pas sa main, l’entraînant avec une détermination presque féroce.
— Plus vite, Liora ! lança-t-il entre deux respirations haletantes.Le rugissement des vagues se rapprochait, mêlé au bruit des pas précipités derrière eux. Les voix des hommes résonnaient, portées par le vent nocturne.— Ils se séparent ! cria l’un d’eux. Coupez-les en bas !Liora tourna la tête juste assez pour apercevoir trois silhouettes se faufiler à travers les rochers plus haut, cherchant à leur barrer la route. Un frisson glacé lui remonta le long de l’échine.— Kael… ils vont nous coincer…Il jeta un coup d’œil rapide vers la gauche, là où une corniche étroite semblait longer la falaise.— Par là. C’est risqué, mais c’est notre seule chance.Sans hésiter, ils bifurquèrent, se rLa pluie s’abattait sur la ville comme un rideau épais, rendant chaque silhouette floue et chaque pas plus difficile. Liora avançait, trempée, mais déterminée. Les dernières paroles de Kael résonnaient encore dans son esprit, comme un écho obsédant qu’elle ne pouvait ignorer.— Tu sais que ce chemin ne te laissera pas indemne…Il avait raison. Depuis le début, chaque décision avait eu un prix, et celui-ci semblait plus lourd que jamais. Ses mains étaient crispées sur la lanière de son sac où se trouvait le dossier que tout le monde convoitait. Ce simple morceau de papier contenait assez d’informations pour faire tomber des familles entières, mais aussi pour sauver ceux qui avaient été broyés par le système.Un bruit derrière elle la fit se retourner. À travers la brume, une silhouette apparut. C’était Kael. Ses vêtements étaient trempés, ses cheveux plaqués contre son front, mais ses yeux brillaient de cette intensité qu’elle connaissait trop bien.
Le silence pesait lourdement dans la pièce, seulement troublé par le tic-tac régulier de l’horloge murale. Liora fixait Kael, ses yeux sombres brillants d’une détermination glaciale.— Tu as franchi une limite, Kael. Et tu le sais.Il soutint son regard sans ciller, même si ses poings serrés trahissaient la tension qui l’habitait.— Et toi, tu continues à croire que tout peut se résoudre en paroles. Mais parfois, Liora, il faut agir. Et vite.Elle inspira profondément, tentant de calmer la colère qui brûlait en elle.— Agir ? Tu appelles ça agir ? Tu as mis en danger tout ce qu’on a construit. Tu nous as mis sur la ligne de mire de gens que tu ne devrais même pas provoquer.Kael se rapprocha, son ombre se mêlant à la sienne.— Ce n’est pas moi qui ai commencé cette guerre. Mais si on ne frappe pas les premiers, ils nous écraseront.Liora croisa les bras, un frisson parcourant sa colonne vertébrale malgré sa fermeté appare
Kael resta figé, ses mains toujours posées sur les épaules de Liora. Les mots venaient de se graver dans son esprit comme un coup de lame invisible : elle s’attaque à toi.Il sentit une chaleur monter en lui, un mélange de colère et de détermination.— Alors, dis-moi où je peux la trouver, lâcha-t-il d’une voix dure.Liora secoua la tête.— Non. Tu crois vraiment que je vais te jeter dans la gueule du loup ? Elle n’est pas comme les ennemis que tu as affrontés jusqu’ici, Kael. Elle est… imprévisible. Et surtout, elle ne recule devant rien.— Je ne recule pas non plus, répliqua-t-il.Elle le fixa, les lèvres serrées. Son regard se perdit une seconde, comme si elle revivait un souvenir douloureux.— Quand nous étions petites, elle me protégeait… Elle aurait tout donné pour moi. Mais quelque chose s’est brisé. Ce n’est plus ma sœur. C’est une autre personne, guidée par la rancune et la haine.Kael se pencha légèrement, forçant so
Le chemin dévalait en lacets serrés vers la mer, chaque pas glissant sur la poussière et les cailloux instables. Liora sentait ses poumons brûler, mais Kael ne relâchait pas sa main, l’entraînant avec une détermination presque féroce.— Plus vite, Liora ! lança-t-il entre deux respirations haletantes.Le rugissement des vagues se rapprochait, mêlé au bruit des pas précipités derrière eux. Les voix des hommes résonnaient, portées par le vent nocturne.— Ils se séparent ! cria l’un d’eux. Coupez-les en bas !Liora tourna la tête juste assez pour apercevoir trois silhouettes se faufiler à travers les rochers plus haut, cherchant à leur barrer la route. Un frisson glacé lui remonta le long de l’échine.— Kael… ils vont nous coincer…Il jeta un coup d’œil rapide vers la gauche, là où une corniche étroite semblait longer la falaise.— Par là. C’est risqué, mais c’est notre seule chance.Sans hésiter, ils bifurquèrent, se r
Ardan avançait lentement, l’arme levée, son regard brûlant de haine. Le silence du tunnel, brisé seulement par le goutte-à-goutte de l’eau qui tombait du plafond, rendait la scène encore plus oppressante.— Tu as tout détruit, Kael… murmura-t-il d’une voix rauque. Et tu crois que tu vas sortir d’ici vivant ?Kael ne répondit pas. Il tenait sa propre arme, parfaitement immobile, ses yeux rivés sur son ennemi. Liora, derrière lui, pouvait sentir la tension électrique qui vibrait dans l’air.— Laisse-la partir, Ardan, dit Kael d’un ton glacial. Elle n’a rien à voir avec ça.Ardan eut un ricanement amer.— Rien à voir ? Elle est ton point faible. Sans elle, tu n’es rien.Il fit un pas de plus. Liora sentit son cœur battre à tout rompre. Elle connaissait ce regard chez Ardan : celui d’un homme qui n’avait plus rien à perdre.— Tu veux régler tes comptes ? Alors c’est moi que tu prends, lança Kael, sa voix grave résonnant dans le t
Le coup de feu claqua dans l’air, mais Kael eut le réflexe de se retourner, attrapant le bras de l’homme avant que la balle ne parte dans sa direction. Une lutte féroce s’engagea, leurs silhouettes s’entrechoquant dans la lumière vacillante des torches.Liora, toujours accroupie derrière son pilier, sentit son cœur s’emballer. Elle voyait Kael se battre comme un fauve acculé, chaque geste précis mais nourri d’une rage presque incontrôlable. Elle savait qu’il était prêt à tout… même à se sacrifier.— Kael ! hurla-t-elle. Attention !L’alerte arriva juste à temps. Kael esquiva un coup de crosse qui aurait pu lui briser la mâchoire, puis répondit par un crochet puissant qui envoya son adversaire au sol, inconscient. Mais ce bref instant de victoire fut brisé par la voix glaciale d’Ardan.— Pose ton arme… ou elle meurt.Kael se figea. À quelques mètres, Ardan tenait Liora, le canon de son revolver pressé contre sa tempe. Ses yeux brillaient d