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Chapitre 5 : Sous tension

ผู้เขียน: L'invincible
last update ปรับปรุงล่าสุด: 2025-05-06 20:07:15

Elina

Je suis en retard.

Pas pour un rendez-vous formel, pas pour un entretien, pas pour une réunion autour d’une table froide où l’on feint d’être important. Non. Je suis en retard pour ce qui est devenu mon quotidien : la scène, les lumières tamisées, les regards qui glissent sur moi comme des griffes douces, les billets coincés entre mes cuisses ou glissés dans ma jarretière.

Je suis en retard pour être ce que je déteste et ce que j’incarne à la perfection : une femme que l’on regarde, que l’on convoite, mais que personne ne touche vraiment.

Le Velvet est déjà vivant quand j’arrive. Les néons rouges vibrent dans la pénombre, les basses grondent comme un cœur qui cogne trop fort. J’entre par la porte arrière, maquillée à la va-vite, le cœur au bord des lèvres. Pas à cause du trac. À cause de lui.

Aiden.

Il ne vient pas tous les soirs. Mais quand il est là, je le sais avant même de le voir. C’est comme une tension dans l’air. Une chaleur étrange sur ma peau nue. Une présence qui réveille tout en moi, même ce que je croyais endormi à jamais.

Je pousse la porte des loges. L’ambiance est électrique. Les filles se préparent, enfilent des plumes, des corsets, des sourires feints. Il y a trop de rires, trop de regards échangés. Et des murmures, aujourd’hui plus insistants que jamais.

— Tu as vu comment il la regarde ?

— Si j’étais elle, je serais déjà dans sa voiture.

— C’est pas normal qu’il vienne juste pour Elina…

Je fais mine de ne rien entendre. Je passe devant le miroir, ajuste mes bas, retouche mon rouge à lèvres. Mes mains tremblent.

Parce que je sais.

Il est là ce soir. Et je vais devoir danser.

Pour lui. Pour eux. Pour tous ceux qui veulent une part de mon corps, sans jamais rien comprendre à ce qu’il contient.

Mais ce n’est pas lui le seul problème.

Depuis quelques jours, les clients me regardent autrement. Avec plus d’audace. Plus de désir brut. Comme si quelque chose avait changé dans mon corps, dans mon aura. Ils me convoitent. Tous. Avec une voracité nouvelle.

Peut-être parce qu’ils sentent qu’un autre homme me veut.

Peut-être parce que mon corps ne ment plus.

Et ce soir, c’est pire.

Je monte sur scène à minuit. La salle est pleine à craquer. Il fait chaud. Trop chaud. Mes talons claquent sur le bois comme un appel.

La lumière se tamise.

La musique commence — lente, charnelle, moite. Un rythme qui épouse mes hanches, qui guide mes gestes, qui m’ouvre en deux.

Je le cherche.

Et je le trouve.

Aiden est là. Dans un coin sombre, presque caché par l’ombre, mais je sens son regard brûler ma peau nue. Il ne bouge pas. Il ne sourit pas. Il me fixe. Il me dévore.

Il me possède du regard.

Et tout explose en moi.

Je danse. Pour lui. Uniquement pour lui. Même si cent autres paires d’yeux me suivent, même si des mains se crispent sur des verres, même si des bouches s’ouvrent en silence. Rien n’existe que lui. Que cette tension entre nous.

Chaque geste est une provocation.

Chaque courbe offerte est un aveu silencieux.

Je le tente. Je le défie.

Je veux qu’il craque. Je veux qu’il vienne. Qu’il me prenne, là, maintenant, peu importe qui regarde.

Quand je descends lentement mon bustier, je vois sa mâchoire se contracter.

Quand je laisse tomber mon dernier voile, je sens sa colère.

Oui, sa colère.

Parce qu’ils me regardent comme il voudrait être le seul à le faire.

Et ce regard-là… me brûle. Il n’est plus seulement fasciné. Il est au bord de l’explosion.

Et je l’alimente.

Volontairement.

Cruellement.

Je termine ma danse. Les applaudissements fusent, les cris aussi. Certains lèvent leur verre. D’autres hurlent mon nom.

Mais moi, je n’entends rien.

Je tremble.

Pas de froid. Pas de fatigue. Juste… d’excitation. De peur. D’attente.

Dans le couloir, il m’attend.

Aiden.

Silencieux. Les bras croisés. Appuyé contre le mur. Son regard m’attrape, m’écartèle.

— Aiden : Tu veux jouer à ça combien de temps encore ?

— Elina : À quoi ? je murmure, la voix rauque.

— Aiden : À exciter tous ces types alors que tu sais très bien que tu me rends fou.

Ses mots sont secs. Mâchés comme une gifle.

— Aiden : Tu veux que je te dise ce que j’ai eu envie de faire quand tu t’es penchée ?

— Elina : Non.

Mais c’est faux.

J’en meurs d’envie.

Je veux qu’il me le dise. Je veux l’entendre, sale, brut, réel.

Il s’approche. Trop près. Mon dos touche le mur glacé du couloir.

Ses mains ne me touchent pas, mais son souffle… son souffle est partout.

Il me traverse. Me déshabille. Me détruit.

— Aiden : Je ne suis pas comme eux, Elina. Je ne vais pas juste te regarder. Si tu continues, je vais te prendre. Pour de vrai. Et il n’y aura plus de retour en arrière.

Mon cœur s’emballe. Mon corps aussi. Tout me pousse vers lui, tout crie oui.

Et pourtant, je souris. Lentement. Dangereusement.

— Elina : Peut-être que je veux qu’il n’y ait plus de retour en arrière.

Un silence. Chargé. Intenable.

Il me fixe encore quelques secondes. Puis il part. Sans un mot. Sans un regard.

Et je reste là, haletante, le corps tendu comme une corde prête à se rompre.

Parce que ce soir, quelque chose a basculé.

Ce n’est plus un jeu.

Ce n’est plus un frisson.

C’est une guerre.

Et je sens qu’il est prêt à la mener pour moi.

Contre tous les autres.

Contre lui-même.

Et moi…

Moi, je n’ai plus envie de fuir.

Je veux

qu’il me perde.

Je veux qu’il me retrouve.

Je veux qu’il me brise et qu’il m’embrase.

J’ai envie de tomber.

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