―Merci beaucoup, Arminda. Je pris la tasse de thé que me tendait la domestique et j’en avalai une partie. Le breuvage tiède réchauffa ma gorge mais pas mon cœur pour autant.―Permettez-moi quand même d’insister sur le fait que vous devriez aller voir un médecin, fit-elle. Ce n’est pas bien que vous vous évanouissiez ainsi. ―Ne t’inquiètes pas, lui dis-je. Je vais bien. Elle eût une moue inconvaincue mais finit par capituler :―Si vous le dîtes. Je posai ma tasse au chevet du lit.―Il se fait tard, va te reposer, lui dis-je. J’ai besoin d’être seule.―Vous en êtes sûre ? s’enquit-elle. Je peux bien rester avec vous jusqu’au retour du patron. Ça ne me dérange pas. Je lui adressai un sourire faible et écartai les couvertures pour sortir du lit. ―Non, Arminda, ça ira, déclinai-je. Merci.―D’accord. Sans plus insister, elle récupéra son plateau.―Bonne nuit, Madame.―Bonne nuit. Elle sortit ensuite de la chambre et referma doucement la porte. Quant
―Bonjour, je suis Ethan Smith. Enchanté de vous rencontrer.―Bienvenu à vous, Ethan. Prenez place je vous en prie. Le jeune homme pris place dans le canapé en face du mien tandis qu’une employée nous servait du café. Grand, yeux bleus, cheveux châtains rassemblés en chignon, tout en muscles et tatouages, il n’était pas mal du tout. J’avoue que s’il décidait de dévier notre relation hors du plan professionnel, je n’hésiterai pas à le suivre. Après tout, je suis dans un faux mariage avec un homme aussi bipolaire que ma mère. Aujourd’hui, il joue la carte de la provocation, demain, il est froid. Aujourd’hui, j’ai tendance à croire qu’il ressent des trucs pour moi, demain, il me prouve le contraire. Je ne sais plus où donner de la tête avec lui. C’est vraiment compliqué comme histoire.―Comme vous le saviez déjà, je serai votre manageur personnel. Tout ce qui touche à l’image publique de Madame Pavarotti passera d’abord par moi. J’hochai la tête et pris ma tasse sur la table pour
Anxieuse, je descendis de la voiture et courus jusqu’à la porte d’entrée de la maison. Je l’ouvris et pénétrai dans un séjour vide, Asher sur les talons.―Maman ? appelai-je. Irina ? Pas de réponse. Je jetai mon sac dans un canapé et me dirigeai vers la cuisine. Personne. ―Maman ? Un bruit se fit entendre tout à coup à l’étage. Nous levâmes le regard de concert avant de nous observer avec suspicion. Mon cœur se mit à battre. Sans plus attendre, nous nous élançâmes dans les escaliers.―Maman ? Où est-ce que t’es ? Réponds-moi ! Nouveau bruit. Mais cette fois, suivit d’une plainte. ―Mon Dieu, maman ! m’alarmai-je. Je courus jusqu’à la porte de sa chambre. Cependant quand je voulus l’ouvrir, la main d’Asher se posa sur la mienne pour m’en empêcher.―Quoi ? Son visage était fermé et son air, plus que sérieux.―C’est pas la peine, me dit-il. Ta mère va bien. Très bien même. Je plissai les sourcils, confuse.―Pardon ? Il enfonça les mains dans les poches
―Bienvenus à vous. J’espère que le voyage a été agréable.―Ouais. Quels sont les nouvelles ? Carlos a rappelé ? Mon manteau serré autour de mon corps, j’essayai de mon mieux de suivre Asher et sa secrétaire intérimaire le long du chemin qui menait à notre voiture. Derrière, le moteur du jet ronflait encore. Il faisait si froid que c’en était presque écœurant. C’est comme si l’hiver continuait toujours de se manifester.―Oui mais Monsieur Flynn s’est déjà occupé de lui, répondit-elle. Néanmoins, j’ai besoin de votre signature pour valider la dernière commande de matière première. En courant presque, elle sortit un stylo de son sac et le tendit à mon mari afin qu’il signe ledit document. Cependant, il ne fit rien et rejoignit le SUV. Ce n’est que lorsque le garde du corps lui ouvrit la portière qu’il se tourna pour la regarder.―Je n’appose jamais ma signature sur un truc que je n’ai pas pris le temps de lire, mademoiselle Storm. La prochaine fois, je vous vire simplement.
Le jour comme la nuit, Les Seychelles étaient un véritable brin de paradis sur terre. Je soutenais à croire que c’était effectivement l’un des endroits les plus adaptés aux moments personnalisés et intimes. L’atmosphère donnait envie de se retrouver à deux pour des projets d’avenir. Enfin… pour les gens pourvues de toutes leurs facultés mentales. La nappe blanche brillait sous les lumières tamisées. Les autres tables respiraient la légèreté des vacances, les éclats de rire, le parfum des cocktails trop sucrés. Les verres tintaient, les couples se frôlaient la main au-dessus des assiettes. Moi, j’avais le regard d’Asher planté dans le mien, comme une lame invisible. Évidemment, nous étions très loin d’être sous l’influence du pouvoir romantique de l’île. Pourtant, il prit ma main posée sur la table, sourire plaqué sur le visage. Une comédie. ―À nous, cara moglie, dit-il assez fort pour que la table derrière nous l’entende. Je forçai un sourire, mes doigts crispés sous les
―Voilà, ce que je demandais ! De la couleur ! C’est parfait, Léna. Vêtue de mon nouveau bikini bleu azur, je refis mon apparition sur la scène, prête à reprendre la torture. Asher, assis à m’attendre, en short et chemise à l‘effigie de la nature seychelloise, m’accorda un bref regard. C’était carrément comme si je n’existais pas. Alors que j’entendais son cœur battre quand il me touchait. ―Bien, on reprend la dernière pose, dit le photographe en se replaçant derrière son objectif. Et avec plus d’intimité s’il vous plaît. Je me mis à genoux entre les cuisses de mon époux puis je rejetai la tête en arrière, mains dans les cheveux. Mon rythme cardiaque s’était tellement affolé que je j’en tremblais presque. ―Super ! Je veux voir cette poitrine, sortez-la ! Julio, lumière à gauche ! Léna, retouche ! L’assistante aux cheveux blonds qui s’était occupée de moi apparût en courant, mallette à outils en main. Elle passa quelques coups de pinceau sur mon visage puis m’aida à