Share

Chapitre 2

Penulis: Zuzu
last update Terakhir Diperbarui: 2025-05-24 22:39:31

Mon téléphone venait de sonner et je pousse un soupir en voyant le nom de Marc, mon collègue apparaître. J'avais vraiment besoin de lui parler 

Marc est un homme calme, posé, avec cette douceur qui manque souvent aux urgences.

Je lui ai tout raconté, de la demande étrange jusqu’à ma peur d’accepter.

Il a écouté, sans rien dire, juste attentive à ma voix tremblante.

Puis il a soupiré.

— Lina, tu sais ce que je pense ? C’est un homme cassé.

J’ai froncé les sourcils.

— Cassé ? Comment ça ?

— Ezio Valtenari… Je le connais de loin. J’ai entendu des bribes de son histoire à l’hôpital. Un génie, un self-made man, qui s’est retrouvé paraplégique à cause d’un accident… Il a tout perdu. Sa mobilité, son envie de vivre et la plupart de ses amis. Et surtout, il a fait fuir toutes ses infirmières.

Je suis restée silencieuse. Cette image me hantait déjà : un homme seul, enfermé dans sa souffrance.

— Elles n’ont pas tenu ? J’ai demandé, la gorge serrée.

— Oui. Il est difficile, exigeant, peut-être même méchant parfois. Il refuse qu’on le touche. Il est arrogant parce qu’il a peur. Il repousse tout le monde.

Je sentais mon cœur se serrer.

— Et toi, tu penses que je pourrais réussir là où les autres ont échoué ?

Marc a ri doucement.

— Non, ce n’est pas une question de compétence. Tu es la seule assez humaine pour supporter un homme aussi brisé. Pas une infirmière parfaite, mais quelqu’un avec du cœur. Tu sais écouter, même quand il ne parle pas.

Je me suis mordue la lèvre.

— Mais je n’ai pas les moyens, Marc. Mes dettes s’accumulent. Ma mère est malade, je dois l’aider. C’est tentant, mais ça me fait peur.

Il a fait une pause.

— C’est pour ça que tu dois essayer. Cette mission, c’est plus qu’un job. C’est une chance. Financièrement, oui, c’est important. Mais c’est surtout une occasion de te prouver que tu es capable de faire la différence, là où personne d’autre n’a réussi.

Il a ajouté avec un sourire :

— Et puis, entre nous, si tu refuses, qui ira ? Les autres ont déjà abandonné.

J’ai senti une étrange énergie m’envahir. Un mélange de peur et d’espoir.

J'ai raccroché et je me suis endormie. Peut-être que Marc avait raison. Si la famille Valtenari m'a choix, c'est parce qu'elle me sente capable de guérir leur fils, je ne doit pas les laisser tomber.

Je suis retournée à l’hôpital en fin de matinée. Le Dr Marchand m’attendait.

— Tu as réfléchi ? m’a-t-il demandé sans préambule.

— J’ai lu le contrat.

— Et ?

J’ai pris une grande inspiration. J’aurais voulu avoir une certitude. Une direction claire. Mais tout ce que j’avais, c’était cette sensation étrange dans le ventre. Pas de peur. Pas d’excitation. Quelque chose d’intermédiaire. Comme… une alarme.

— J’accepte, ai-je dit. Pour un mois. Pas plus.

Il a hoché la tête. Rien de plus.

En sortant de son bureau, je me suis demandé ce que je venais de signer.

Pas un contrat.

Peut-être un piège.

Ou peut-être… le début de quelque chose que je ne pourrais plus arrêter.

J'étais prête pour mon travail. Comme le contrat stipulait que j'aurai un logement gratuit, j'ai d'abord pris quelques vêtements. Peut-être que je rentrerai ce soir même... On ne sait jamais.

J'ai pris un taxi et j'ai donné l'adresse au chauffeur.

Le portail s’est ouvert dans un murmure métallique, comme si la maison elle-même avait hésité à me laisser entrer.

La voiture a continué sa route lentement sur une allée de gravier blanc, bordée d’arbres taillés avec une précision presque militaire. Tout semblait trop parfait… trop immobile.

Quand le moteur s’est éteint, le silence est devenu presque pesant. J’ai ouvert la portière, et un souffle d’air frais a frôlé mes bras, me donnant la chair de poule. 

Je descendis lentement, mon sac en bandoulière, les mains légèrement moites.

Devant moi, la villa trônait avec une élégance glaciale. Une bâtisse moderne, blanche, aux lignes nettes, sans une trace de vie. Les rideaux étaient tirés aux grandes fenêtres, dissimulant l’intérieur. La fontaine, au centre de la cour, était à l’arrêt. Pas une goutte ne coulait. Seul le bruissement très léger des arbres dans le vent prouvait que le temps n’était pas complètement figé ici.

Je suis restée un instant immobile, le cœur lourd, les yeux grands ouverts.

Ce lieu était magnifique. Mais il semblait respirer la solitude, comme un château endormi sous le poids d’une malédiction invisible.

À peine ai-je franchi les grilles que cette impression s’est confirmée : j’étais entrée dans un monde à part. Coupé du reste. Un domaine où quelque chose s’était arrêté depuis longtemps… peut-être depuis qu’il avait tout perdu.

« Je ne sais pas encore si je vais sauver un homme… ou me perdre dans sa douleur. »

Puis je fis un pas, et la maison m’engloutit.

À peine avais-je posé le pied sur le premier marchepied de marbre que la porte d’entrée s’ouvrit sans un bruit. Une femme apparut, droite comme une statue de pierre. Elle devait approcher les quatre-vingts ans, mais ses yeux noirs brillaient d’une lucidité tranchante.

— Mademoiselle Morel, je présume ? dit-elle d’une voix sèche mais parfaitement articulée.

Je hochai doucement la tête.

— Madame Riva, gouvernante du domaine Valtenari.

Elle ne me tendit pas la main. Aucun sourire, aucun mot de bienvenue. Juste cette stature rigide, presque militaire, et un regard inquisiteur qui semblait lire à travers moi.

Elle se tourna sans m’inviter à entrer, et je la suivis, franchissant le seuil d’une maison aussi glaciale que son extérieur.

L’intérieur était impeccable. Trop impeccable. Chaque meuble semblait avoir été ciré il y a une heure, chaque tableau parfaitement aligné. Aucun bruit. Même mes pas étaient étouffés par les tapis épais. Une odeur de cire, de silence et de routine flottait dans l’air.

— Ici, on respecte le silence, dit-elle sans se retourner. Monsieur n’aime pas les bavardages inutiles.

Elle s’arrêta devant une grande porte close, puis se tourna légèrement vers moi.

— Vous avez signé un contrat de confidentialité. Cela implique également une discrétion absolue dans les gestes, les paroles, les regards. Vous êtes ici pour soigner, non pour juger, encore moins pour poser des questions.

Je restai muette, un peu tendue. Je sentais qu’un mot de travers, un froncement de sourcil, et elle me renverrait sans même hausser la voix.

— Monsieur a des habitudes. Une routine stricte. Ne la perturbez sous aucun prétexte.

Elle me scruta une dernière fois, comme pour jauger ma résistance.

— Suivez-moi. On va vous installer.

Et je me suis demandé, en la regardant s’éloigner dans ce couloir interminable, si c’était elle… ou moi, la prisonnière ici.

Lanjutkan membaca buku ini secara gratis
Pindai kode untuk mengunduh Aplikasi

Bab terbaru

  • Soigner son âme    Chapitre 4

    Je restai droite face à lui, bien que tout en moi tremblait un peu. Pas de peur. Plutôt d’un mélange de fatigue, d’agacement, et d’une étrange forme de compassion mêlée à une colère froide. Il voulait me déstabiliser. Il avait l’habitude, sûrement. Mais aujourd’hui, il était tombé sur quelqu’un d’autre.— Bonjour, monsieur Valtenari. Je suis Lina Morel. Je suis infirmière clinicienne spécialisée. J’ai été mandatée par votre médecin référent pour…Il leva une main. Un simple geste. Suffisant pour me faire taire.— Inutile, articula-t-il, les dents serrées. Tu n’as pas besoin de réciter ton curriculum vitae.Il bascula légèrement son fauteuil vers moi, s’approchant d’un demi-mètre, ce qui fut suffisant pour sentir son regard m’étrangler. Il ne me regardait pas. Il me disséquait.— Tu crois pouvoir supporter mes douleurs ? Mes humeurs ? Mon silence ? Tu crois être différente des autres ? Mieux formée ? Plus patiente ? Tu penses que tu es extraordinaire ?Je pris une inspiration lente. Ce

  • Soigner son âme    Chapitre 3

    Madame Riva m’a conduite à travers un long couloir aux murs blancs et nus, jusqu’à un vaste hall central, baigné d’une lumière froide filtrant à travers une verrière. Au centre, une sculpture moderne, métallique et tordue, trônait comme une énigme.— Il vous attend, dit-elle simplement, avant de s’éclipser sans un mot de plus.Je n’eus pas le temps de respirer qu’un homme apparut.Grand, silhouette droite, costume noir parfaitement ajusté, cheveux plaqués en arrière. Son regard, couleur acier, ne m'accorda ni sourire ni curiosité. Il me détailla comme on évalue une recrue.— Lina Morel ? Je suis Dario, l’assistant personnel de M. Valtenari.Sa voix était nette, précise, chaque mot pesé. Il dégageait une autorité calme mais implacable.— Je vais être clair. Il y a des règles ici. Et elles ne sont pas négociables.Il me tendit une feuille imprimée, avec des consignes listées en caractères gras. Puis continua :— Premièrement, vous ne devez jamais entrer dans les pièces marquées d’un sym

  • Soigner son âme    Chapitre 2

    Mon téléphone venait de sonner et je pousse un soupir en voyant le nom de Marc, mon collègue apparaître. J'avais vraiment besoin de lui parler Marc est un homme calme, posé, avec cette douceur qui manque souvent aux urgences.Je lui ai tout raconté, de la demande étrange jusqu’à ma peur d’accepter.Il a écouté, sans rien dire, juste attentive à ma voix tremblante.Puis il a soupiré.— Lina, tu sais ce que je pense ? C’est un homme cassé.J’ai froncé les sourcils.— Cassé ? Comment ça ?— Ezio Valtenari… Je le connais de loin. J’ai entendu des bribes de son histoire à l’hôpital. Un génie, un self-made man, qui s’est retrouvé paraplégique à cause d’un accident… Il a tout perdu. Sa mobilité, son envie de vivre et la plupart de ses amis. Et surtout, il a fait fuir toutes ses infirmières.Je suis restée silencieuse. Cette image me hantait déjà : un homme seul, enfermé dans sa souffrance.— Elles n’ont pas tenu ? J’ai demandé, la gorge serrée.— Oui. Il est difficile, exigeant, peut-être m

  • Soigner son âme    Chapitre 1

    Je m’appelle Lina. Vingt-huit ans, infirmière. Ni célèbre, ni exceptionnelle. Juste humaine. Et fatiguée.Ce matin-là, comme tant d’autres, je m’étais réveillée avec l’impression d’avoir dormi les yeux ouverts. Mon vieux réveil cliquetait sur la table de chevet, et la lumière grise filtrait à travers les rideaux jaunis. L’odeur du café froid stagnait dans la petite cuisine ouverte de mon appartement, à peine plus grand qu’un placard à balais. Je n’avais pas eu le temps de laver la vaisselle depuis trois jours. La plante sur le rebord de la fenêtre était morte. Moi, pas encore.Je vis dans un studio au quatrième étage sans ascenseur, dans une rue où les sirènes hurlent plus souvent que les oiseaux ne chantent. Et chaque matin, je passe la main sur la même photo, accrochée près de l’entrée : mon frère, Sacha, sourire trop grand pour un visage trop jeune. Il n’a pas eu la chance de vieillir. Cancer foudroyant. J’étais encore étudiante en soins infirmiers quand je l’ai vu partir. Depuis,

Bab Lainnya
Jelajahi dan baca novel bagus secara gratis
Akses gratis ke berbagai novel bagus di aplikasi GoodNovel. Unduh buku yang kamu suka dan baca di mana saja & kapan saja.
Baca buku gratis di Aplikasi
Pindai kode untuk membaca di Aplikasi
DMCA.com Protection Status