Aiden gara sa voiture dans l’allée sombre qui menait au manoir. Les phares s’éteignirent, plongeant la façade dans une tranquillité inquiétante. Ses pas résonnèrent dans le hall, encore imprégné de l’odeur du bois ciré et du parfum discret de fleurs fraîches.À peine eut-il franchi le seuil que la femme de ménage s’avança, les mains encore humides d’avoir lavé la vaisselle.___ Est-ce que Mademoiselle est rentrée ? demanda Aiden, d’une voix ferme, presque trop brusque.La domestique hocha la tête.___ Oui, Monsieur. Elle est arrivée plus tôt avec un taxi.Aiden s’immobilisa, interloqué. Un taxi ? Pourquoi n’avait-elle pas attendu qu’il la raccompagne, comme toujours ? Une pointe d’agacement mêlée d’inquiétude lui traversa la poitrine.___ Elle est dans sa chambre ?___ Oui, Monsieur.Il acquiesça lentement, gravissant les escaliers avec une lenteur calculée. Ses pensées tournaient à toute allure. Qu’est-ce qui lui avait pris de rentrer seule ? Pourquoi sans prévenir ? Son instinct lui
À peine leurs lèvres s’étaient-elles détachées que la poignée de la porte tourna. Deux hommes élégamment vêtus pénétrèrent dans le bureau. L’un d’eux toussa discrètement, comme pour s’excuser d’interrompre.Alaya recula aussitôt d’Aiden, les joues brûlantes, écarlates comme une tomate mûre. Elle ne savait plus où poser son regard. Ses doigts tremblaient légèrement alors qu’elle lissait nerveusement sa jupe.___ Eh bien, fit l’un des associés avec un sourire entendu, on dirait qu’on vous dérange…L’autre, plus âgé, fronça les sourcils avec amusement.___ Voilà qui est surprenant. J’ai toujours entendu dire que vous, Aiden Kane, ne mélangiez jamais affaires et vie personnelle.Un silence s’installa, pesant pour Alaya. Son cœur battait à tout rompre, comme si elle venait d’être surprise en flagrant délit. Mais Aiden, imperturbable, ne sembla pas gêné. Il posa son regard sur elle, un regard si doux qu’elle en eut le souffle coupé.___ C’est vrai, répondit-il d’une voix calme et posée. Mai
Alaya resta plantée quelques secondes au milieu de l’open space, figée comme une statue. Les mots de Lena résonnaient encore dans sa tête, durs, tranchants : « Tu commences à être intrusive… et ça, je n’aime pas. »Intrusive ? Elle ? Elle n’arrivait pas à comprendre. Pourquoi Lena, qui jusque-là avait toujours été douce et prévenante, s’était-elle soudain transformée en une personne froide, presque hostile ?Elle rassembla ses dossiers mécaniquement, mais son esprit vagabondait. Qu’est-ce que ça voulait dire ? Est-ce que j’ai fait quelque chose sans m’en rendre compte ? Pourquoi elle me parle comme ça ? Son cœur battait encore fort, secoué par cette incompréhension.Son téléphone vibra, la sortant de ses pensées. Le prénom de Mia s’afficha sur l’écran. Aussitôt, son visage s’adoucit et elle décrocha.___ Allô ?___ Alaya ! Enfin je t’ai ! Comment tu vas ? demanda la voix vive et inquiète de Mia.___ Ça va… enfin… un peu. Et toi ?___ Ne me mens pas. Cole m’a tout raconté, dit Mia d’un
La chambre était plongée dans une obscurité paisible, seulement troublée par le souffle régulier d’Alaya endormie. Aiden, étendu sur le dos, les bras croisés derrière la tête, fixait le plafond avec cette concentration tranquille qui précédait le sommeil. Il avait promis de ne pas la toucher, de rester à sa place, et jusqu’ici, il avait tenu parole.Mais la promesse d’un sommeil profond fut brusquement interrompue par un geste inattendu. Alaya, inconsciente de ses mouvements, se retourna et vint poser sa jambe délicate sur celle d’Aiden. Celui-ci ouvrit immédiatement les yeux, surpris par le contact chaud et doux contre sa peau. Son regard se tourna vers elle : elle dormait paisiblement, ses traits détendus, ses lèvres entrouvertes dans un souffle régulier.Un léger malaise s’installa. Aiden tenta d’ignorer la situation, mais plus il y pensait, plus il se sentait piégé dans une proximité qu’il n’avait pas choisie. Lentement, presque avec précaution, il écarta sa jambe de celle d’Alaya
Le trajet jusqu’à la demeure d’Aiden se déroula dans un silence presque solennel. Alaya, installée sur la banquette arrière, la tête appuyée contre la vitre, fixait la ville qui défilait sans vraiment la voir. Ses pensées s’entrechoquaient, revenant sans cesse aux événements récents. Le souvenir des hommes qui avaient envahi son appartement la faisait frissonner malgré la chaleur du véhicule. Sa respiration restait irrégulière, et elle sentait le poids de la peur encore bien présent sur ses épaules.Aiden, assis derrière le volant, ne détachait pas son regard de la route, mais ses mains crispées sur le volant trahissaient une tension palpable. Il connaissait trop bien les dangers qui rôdaient, et le simple fait de savoir qu’Alaya avait été menacée à quelques pas de sa protection le mettait hors de lui. Il n’avait pas besoin de se retourner pour savoir que son invitation à passer la nuit chez lui n’était pas négociable ; il s’agissait avant tout d’assurer sa sécurité.À peine la voitur
Le couloir semblait s’étirer à l’infini, chaque pas d’Alaya résonnait comme une condamnation. Son souffle était court, ses mains tremblaient contre le tissu de sa robe encore humide de sueur froide. Elle entendait le bruit métallique d’une porte qu’on refermait derrière elle et la voix grave de l'un de ses agresseurs qui l’avait forcée à avancer :___ Avance.Elle n’avait pas osé se retourner. Ses jambes pliaient sous elle, mais elle continuait, guidée par une peur sourde qui lui dévorait la poitrine. Tout son corps criait de fuir, mais il n’y avait nulle part où aller. L’air empestait la fumée de cigare, l’alcool et la sueur. Ses yeux cherchaient désespérément une issue, une fenêtre, une faille, mais il n’y avait que des murs sombres et des portes closes.Elle s’arrêta brusquement quand un homme surgit à l’angle du couloir. Grand, massif, le regard lourd de menace. Il s’approcha avec un sourire carnassier.___ Voilà donc la petite princesse qui osé me gifler au bar.Alaya sentit ses