7

Elle sursauta. Alpha Maximus était là, entre elle et la voiture. Il était apparu en un instant, d’une rapidité déconcertante. Était-il possible qu’en prenant forme humaine, il puisse se déplacer aussi vite ? Il la regardait de toute sa hauteur, un léger sourire étirant ses lèvres. Un sourire qui lui glaça le sang.

– Alors, Luna, ton père, l’alpha Marcus, t’a parlé de notre accord.

– Solèna, corrige a-t-elle d’une voix ferme, bien qu’un peu tremblante. Je suis Solèna, et oui, il m’a dit que tu avais menacé de tuer tout le monde...

– Où est ta valise ? l’interrompit il brusquement, sans la laisser terminer sa phrase.Je n’ai pas encore pris ma décision, répliqua-t-elle, se redressant pour lui tenir tête. Mais, en voyant son visage se durcir, un frisson d’appréhension parcourut son corps et elle perdit un peu de son assurance. Il fit un pas vers elle, menacant.

– Tu n’as pas a prendr de decision, nous l’avons prit pour toi, femelle béta, alors où est ta valise ? Je te ramène dans ma meute, répéta-t-il, son regard noir comme la nuit, chargé de menace.

– Je travaille aujourd’hui, dit-elle, sa voix tremblant légèrement. Elle n’était plus sûre de ce qu’elle ressentait, mais elle tenait bon. Pas question de se laisser faire sans se battre.

– Tu ne travailles plus. Tu travailleras pour moi, avec moi. Ton rôle ici est terminé, dit-il avec une froideur glaciale. Tu vas rejoindre ma meute. Tu ne serais pas une espionne pour ton ancienne meute.

— Je ne comptais pas faire de l’espionnage, protesta-t-elle, la voix tremblante mais teintée d’une pointe de défi.

L’Alpha l’interrompit brutalement, son timbre grave résonnant comme un grondement sourd.

— Obéis, femelle bêta !

Soléna releva le menton, ses yeux lançant des éclairs malgré la peur qui lui nouait les entrailles.

— Pourquoi moi ? Si je suis une bêta, comme tu le dis, je pensais que les Alphas restaient entre eux, à comploter dans leur cercle de puissance !

Un rictus sombre étira les lèvres de Maximus.

— Tu penses trop !

Sa voix claqua comme un fouet.

— Alors, où est ta valise ? Je ne le répéterai pas. Ou crois-moi, je te punirai pour t’apprendre à m’obéir… plus vite.

Elle déglutit, mais une étincelle de folie s’alluma dans son esprit.

— Et si je refuse de te suivre ? lança-t-elle, défiant l’orage qui couvait dans les yeux de l’Alpha.

Il esquissa un sourire, un sourire froid, carnassier, qui fit courir un frisson glacé le long de son échine.

— Tu n’as pas le choix.

Il avança d’un pas, sa silhouette massive projetant une ombre oppressante sur elle. L’air sembla s’alourdir, chargé d’une menace silencieuse qu’elle ressentait jusque dans ses os.

— Ton destin est scellé.

Le cœur de Soléna se serra, cognant douloureusement contre ses côtes. Résister à l’Alpha Maximus, cet Alpha impitoyable, était une bataille perdue d’avance… pour l’instant, du moins. Elle le savait, et il le savait encore mieux. Pourtant, au fond de son être, une guerre faisait rage : ses désirs, sa rébellion, contre ce destin qu’on lui imposait comme une chaîne.

Avec un soupir résigné, elle se détourna pour aller chercher sa valise. Il la suivit, sa présence écrasante dans son dos. Du coin de l’œil, elle pouvait sentir sa stature imposante, presque inhumaine. Elle ne l’avait jamais vu métamorphosé, mais son imagination s’emballait : quel genre de bête magnifique devait être son loup ? Un prédateur majestueux, sombre, à l’image de l’homme qui la dominait maintenant. Une créature née pour régner… et pour briser ceux qui osaient lui tenir tête.