Chapitre 5– Un pas de trop
**Isabella**
Je laisse l’air frais de la nuit m’envelopper alors que je marche d’un pas rapide, cherchant à dissiper l’agitation dans ma tête. J’ai quitté le dîner précipitamment, poussée par une rage qui bouillonne encore en moi.
Richardson a réussi à semer le doute en moi, à faire naître une envie que je ne comprends pas, mais aussi une méfiance profonde. Il a voulu jouer, et je l’ai laissé, pensant que j’étais plus forte. Mais plus je repense à cette soirée, plus je réalise qu’il a eu raison de m’atteindre.
Je m’arrête un instant, fermant les yeux pour calmer mon esprit. C’est ridicule. Ce n’est qu’un homme. Un milliardaire, certes, mais un homme. Et je refuse qu’il me fasse perdre ma concentration.
Je sors mon téléphone et compose le numéro d’un taxi. J’ai besoin de rentrer, de me retrouver dans un endroit où je suis en contrôle.
Une fois la course réservée, je me mets en marche à nouveau, me dirigeant vers la rue principale. Mais quelque chose dans l’air me semble étrange. Un mouvement furtif attire mon attention.
Je me tourne brusquement, mais ne vois rien de suspect. Peut-être ai-je seulement l’impression d’être suivie. Le dîner m’a laissée sur les nerfs. Je secoue la tête, repoussant cette sensation de malaise.
Je continue à marcher, accélérant légèrement le pas. Ce soir, je ne veux pas me laisser envahir par mes pensées.
Mais alors, une voix rauque brise le silence.
"Hé !"
Je me retourne, surprise, juste à temps pour voir un homme grand s’approcher de moi. Il a un regard étrange, mais il ne semble pas menaçant. Pourtant, instinctivement, je recule d’un pas.
"Vous avez l’heure ?" demande-t-il d’une voix désinvolte, en brandissant son téléphone.
Je le fixe un instant. Ce n’est pas vraiment une question normale à poser à quelqu’un qu’on croise dans la rue à cette heure-ci.
"Désolée, je ne sais pas," réponds-je en essayant de le contourner.
Mais il bloque mon passage d’un mouvement léger.
"Attendez, je… j’ai juste besoin de vous demander quelque chose."
Je fronce les sourcils, agacée. Il est clairement en train de me retenir sans raison. Je vais répondre quand soudain une autre ombre se rapproche.
Un bruit de pas précipités.
Je me retourne instinctivement, et la silhouette d’un autre homme émerge de la rue, mais celui-ci semble avoir une intention moins amicale. Mon cœur rate un battement. Je déteste cette impression d’être prise au piège, mais je refuse de paniquer.
Je me force à rester calme et me tourne vers l’homme qui m’a accostée.
"Vous devriez partir. Ce n’est pas un endroit pour faire des rencontres."
Je tente de m’éloigner, mais mon poignet est saisi fermement.
"Lâchez-moi, je vous ai dit, je n’ai rien à vous dire !"
Mais juste avant que la situation n’éclate, une voix familière et autoritaire interrompt tout.
"Lâchez-la."
Je reconnais immédiatement la voix de Richardson. Un frisson me parcourt, mais je n’ai ni le temps ni l’envie d’analyser ce que je ressens.
L’homme qui tenait mon poignet se tourne, l’air soudainement beaucoup moins confiant.
Richardson s’approche avec la grâce d’un prédateur.
"Vous avez bien entendu, lâchez-la."
Les deux hommes échangent un regard, mais aucun d’eux ne semble vouloir défier Richardson. Finalement, l’homme qui m’a retenue me relâche précipitamment et s’éloigne d’un pas incertain.
Je prends une grande inspiration, ma mâchoire serrée.
"Ce n’était rien, soupiré-je. Je n’avais pas besoin de votre aide."
Richardson me fixe un instant, son expression difficile à lire.
"Peut-être. Mais il n’est pas très sage de se promener seule à cette heure-ci."
Je m’apprête à répliquer, mais je vois le regard qu’il porte à la rue derrière lui. Quelque chose dans son attitude me fait comprendre qu’il ne m’a pas simplement sauvée de ces deux hommes. Il sait exactement ce qui se passe dans cette ville, et il n’est pas du genre à se laisser impressionner.
Je fronce les sourcils.
"Vous ne me connaissez pas, Richardson. Ne vous donnez pas le crédit d’avoir sauvé ma soirée."
Il semble amusé, mais n’ajoute rien.
"Très bien. Mais ça ne change pas le fait que vous allez rentrer chez vous, en toute sécurité."
Je le fixe, les dents serrées. Je suis loin de lui accorder la moindre reconnaissance.
"Et si je n’ai pas envie de votre protection ?"
"Vous n’êtes pas en position de choisir."
Il me regarde un moment, les yeux impassibles. Et puis, sans prévenir, il s’éloigne, me laissant dans la rue.
J’ai le sentiment qu’il voulait autre chose, qu’il attendait peut-être une réaction de ma part. Mais ce soir, je refuse de lui offrir la moindre victoire.
Je le regarde disparaître dans l’ombre, l’esprit encore embrouillé.
**Richardson**
Je suis loin de m'être attendu à ce que la situation dégénère ainsi. J'ai toujours su qu'Isabella serait un défi, mais la voir faire face à l'inconnu, toute cette tension en elle, m'a rappelé pourquoi elle m'intrigue tant. Son arrogance, sa capacité à défier ceux qui l'entourent, tout en étant vulnérable sous sa cuirasse… c’est fascinant.
Alors qu’elle disparaît dans la rue, son regard m’accompagne, glacé et résolu. Elle ne veut pas ma protection, je le sais. Elle croit que je suis l’un de ceux qui l'oppressent, mais elle se trom
pe. Elle verra, à un moment donné, que tout ça fait partie du même jeu. Et je compte bien y jouer.
Chapitre 50 – L’Attente du FeuIsabellaUne voie qui me permettrait d'échapper à ce monde de violence, de trahisons et de secrets. Mais je sais, au fond de moi, que cette autre voie n'existe pas. Pas pour moi. Pas dans ce monde.Dario se penche vers moi, son regard ne quittant pas le mien. Il approche lentement, ses lèvres effleurant mon oreille. Sa voix est un murmure, chargé de promesses et de menaces à la fois.— Tu penses peut-être pouvoir me défier, mais tu sais que tu ne le peux pas. Ce que nous avons, ce que nous sommes, c’est bien plus fort que tout ce que tu peux imaginer.Je sens sa chaleur contre ma peau, le poids de ses mots, et pourtant, je ne me laisse pas submerger. Une part de moi résiste encore, une part qui veut me battre, me libérer. Mais je sais que cette résistance est futile. Dans ce monde, il n’y a pas de place pour les rêveurs. Seulement pour ceux qui sont prêts à faire face à la réalité.— Je ne défie personne, dis-je enfin, ma voix calme, presque détachée. Je
Chapitre 49 – Le Poids de l'InévitableIsabellaDario reste silencieux pendant un moment, ses yeux plongés dans les miens. Puis il se penche légèrement en avant, sa main effleurant doucement mon visage, comme une caresse, mais une caresse qui ne fait que souligner le gouffre entre nous.— Alors tu choisis de lutter, Isabella. Mais sache que ce ne sera pas facile. Ni pour toi, ni pour moi. Ce combat, cette guerre, tout ce que tu dois faire, tout ce que tu vas endurer, n’est pas une simple épreuve. C’est une transformation. Et quand tout sera terminé, tu ne seras plus la même.Je me mords la lèvre, déglutissant difficilement. La transformation. Ce mot résonne comme un coup de tonnerre, comme une promesse de souffrance mais aussi de renouveau. Mais quel renouveau ? Et à quel prix ?Je veux lui poser mille questions, mais aucune ne franchit le seuil de ma bouche. Parce que je sais, au fond, que tout ce que je pourrais demander ne changerait rien. Je suis déjà trop impliquée. Je suis déjà
Chapitre 48 – Le Poids du ChoixIsabellaJe sens un frisson glacé me traverser. Une partie de moi veut crier, tout rejeter, tout faire exploser. Mais je sais, au fond de moi, qu’il a raison. Je suis prise dans cette toile, dans ce destin. Et je n’ai pas d’autre choix que de l’accepter. Ou de tout perdre.DarioJe la regarde, la jeune femme qui semble se débattre contre les chaînes invisibles qui la relient à moi. Elle pense encore qu’elle a le choix, qu’elle peut fuir. Mais la vérité est que tout ce qu’elle fera, chaque pas qu’elle prendra, la rapprochera de l’inévitable. Je sais ce qui l’attend, et elle le sait, même si elle refuse de l’accepter.Elle croit que je la manipule, qu’elle peut briser les chaînes, mais il est trop tard. Elle est déjà à mes côtés, son destin scellé, et à mesure que les pièces se mettent en place, elle ne pourra plus échapper à la vérité.Le vent souffle fort à travers la fenêtre entrouverte, les rideaux dansent, comme des spectres agités par une force invi
Chapitre 47– Le Poids du DestinIsabellaLe silence entre nous est lourd de significations non dites. Il me fixe de ses yeux sombres, impénétrables, et un frisson glacé me traverse. Pourquoi est-ce toujours moi, au centre de son jeu ? Pourquoi cette prophétie parle-t-elle de nous, de cette connexion que je n’ai jamais demandée ?— Pourquoi… ? murmure-je, ma voix brisée par l’intensité de mes émotions. Pourquoi me faire ça, Dario ? Pourquoi me montrer tout cela maintenant, alors que je suis déjà… déjà perdue dans ce tourbillon de douleur et de confusion ?Il s’approche de moi, ses pas lents mais déterminés. Il est si proche que je peux sentir la chaleur de son corps, l’intensité de sa présence. Il est l’incarnation même du pouvoir, de l’emprise, et je me sens piégée dans son regard.— Parce que tu n’avais d’autre choix que de voir, Isabella. Tu n’aurais pas pu le comprendre autrement. Pas avant que tu aies vu de tes propres yeux.Je le fixe, la gorge serrée. Une partie de moi veut hurl
Chapitre 46 : la prophétie Isabelle Je l’ouvre, la première page révélant des mots inscrits en une langue que je ne comprends pas, mais une certaine force émane de ces lettres. C’est alors que je remarque un détail crucial. À côté des mots, il y a une illustration, une silhouette que je reconnais immédiatement. C’est Dario. Mais il n’est pas seul. À ses côtés, une femme, une silhouette en ombre, comme une ombre furtive dans la lumière. Elle ressemble à… moi.Un frisson glacé me traverse. Mon cœur bat à toute vitesse. Est-ce une coïncidence ? Un simple dessin ? Ou est-ce que cela signifie quelque chose de bien plus grand ? Est-ce que ce livre parle de moi ? De Dario et de moi, de notre relation maudite ? Et ce destin qui semble nous lier malgré nous ?Je tourne les pages avec une urgence nouvelle, chaque mot devenant plus difficile à déchiffrer à mesure que je m’enfonce dans ce texte mystérieux. Il parle de pouvoirs anciens, de créatures mythologiques, mais aussi d’une prophétie. Une
Chapitre 45 – La Prophétie du SilenceIsabellaJe fais un pas en avant, mes yeux scrutant ses traits impassibles. Chaque geste qu’il fait semble calculé, chaque parole choisie avec soin. Je n’aime pas ça.— Tu veux me piéger ici, n'est-ce pas ? murmure-je, ma voix tremblante de défi. Mais tu te trompes. Je ne suis pas la même qu’avant. Je ne vais pas te laisser contrôler ma vie, ni décider de mon destin.Il sourit légèrement, mais son sourire est plus énigmatique que jamais. Il semble presque amusé par ma résistance.— Oh, Isabella, tu te trompes. Ce n’est pas moi qui contrôle ton destin. Je ne suis qu’un acteur dans une histoire bien plus grande que nous deux. Tu vois, tout cela fait partie d'un plan… un plan que ni toi ni moi ne pouvons ignorer.Je le fixe, désorientée. Son ton est calme, mais il y a une lueur d'avertissement dans sa voix, une profondeur que je ne peux ignorer. Je fais un pas en arrière, une nausée soudaine montant dans ma gorge. C’est comme si le sol sous mes pieds