Chapitre 11 – Jeux de regards et secrets partagés

LÉANA

Les coulisses sont un vrai tourbillon ce soir : rires, maquillages, chuchotements, talons qui claquent.

Je me faufile parmi les danseuses, évitant les regards curieux des clients qui ont accès à la salle VIP.

Clara m’attrape le bras :

— “Tu es toute rouge ! Qu’est-ce qu’il t’a fait cette fois ?”

Je souris, gênée.

— “Rien… juste… quelqu’un que tu ne connais pas.”

Elle rit, malicieusement :

— “Tu caches quelque chose, et ça se voit. Je parie que c’est lui.”

Je frissonne, incapable de le nier.

Même au milieu de cette agitation, je sens sa présence.

Et je comprends que chaque geste, chaque regard, chaque souffle que je lui adresse est une promesse silencieuse… dangereuse et délicieuse.

ADRIAN

Je l’observe depuis l’ombre de la salle VIP.

Chaque mouvement qu’elle fait est une vibration que je ressens au plus profond de moi.

Même entourée de monde, elle est à moi.

Et pourtant, je dois respecter les règles. Le contrat reste notre protection, notre torture et notre lien.

Vincent, assis à côté de moi, murmure :

— “Tu ne devrais pas être si obsédé. Ça devient risqué.”

Je secoue la tête.

— “C’est toujours risqué quand on touche le feu… mais je ne peux pas détourner les yeux.”

Je perçois son regard, même dans la foule.

Je sens ses émotions comme des notes de musique, et chaque frisson qu’elle émet devient une symphonie silencieuse que je lis avec ivresse.

LÉANA

Après le spectacle, je descends dans le hall déserté, le cœur encore battant.

Un musicien, Julien, me suit des yeux depuis la scène.

— “Tu danses comme si tu avais le monde entier sur tes épaules… mais j’ai l’impression que quelqu’un d’autre t’habite ce soir.”

Je souris, incertaine de ce que je peux répondre.

— “Peut-être… mais ce n’est pas important.”

Et pourtant, chaque geste qu’il observe, chaque sourire qu’il croise, n’a aucune importance comparé à lui, Adrian.

Je le sens derrière moi, invisible, immobile, mais si présent que je pourrais tomber dans ses bras rien qu’en me retournant.

ADRIAN

Elle s’éloigne, traversant le hall, chaque pas calculé mais imprévisible.

Je ressens chaque vibration qu’elle laisse derrière elle.

Je pourrais intervenir, l’arrêter, mais ce n’est pas le moment.

Vincent soupire :

— “Tu vas la laisser partir comme ça ?”

— “Oui… pour l’instant.”

Je sais que la patience rend le désir plus puissant, plus brûlant.

Chaque frôlement invisible, chaque regard échangé à distance, est un fil qui nous relie.

Et je sais que bientôt, ce fil deviendra un lien indestructible… ou explosif.

LÉANA

Je m’arrête enfin dans une ruelle tranquille, loin des regards.

Le froid me rappelle que je suis seule, mais je sens encore sa présence, comme un souffle sur ma nuque.

Le métronome dans ma poche résonne, rappel discret de notre connexion.

— “Demain…” murmuré, à moi-même.

Demain, je reviendrai.

Demain, je veux frôler encore un peu plus cette frontière interdite.

Et je sais que, peu importe les autres autour de nous, peu importe la foule ou les regards curieux… notre lien reste invisible mais indestructible.