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Les coulisses sentent le maquillage, la cire des bougies et le parfum des danseuses. L’air y est toujours lourd, vibrant d’attente et de confidences murmurées. On y rit, on y pleure parfois, on s’y démaquille en silence, comme si chaque trace de poudre enlevait un peu de notre vraie peau. Je passe entre les costumes suspendus et les caisses d’accessoires, frôlant les plumes, les paillettes, les rêves de celles qui dansent ici depuis trop longtemps. Ce soir, pourtant, quelque chose est différent. Je sens encore sur ma peau la présence invisible d’Adrian — ce regard qui m’a brûlée sans jamais me toucher. Ce regard qui m’a dépouillée de tout artifice, qui m’a mise à nu sans un mot. Clara m’attrape le bras, les yeux pétillants : — “Allez, confie-moi tout ! Qui est ce mystérieux spectateur ?” Je souris, détournant le regard. — “Tu ne comprendrais pas… c’est compliqué.” — “Je parie que c’est le genre de complication qui te fait perdre le sommeil !” Je ris doucement, mais au fond, elle a raison. Demain, je reviendrai. Pas seulement pour danser. Mais pour ce frisson que je cherche déjà, cette obsession silencieuse qui me tient éveillée chaque nuit. ADRIAN Je l’ai suivie des coulisses, observant ses interactions. Même avec Clara, elle reste concentrée sur moi, même inconsciemment. Chaque frisson qu’elle ne voit pas me brûle de l’intérieur. — “Tu devrais te calmer, Adrian.” murmure Vincent, en observant mon regard fixé sur elle. — “Impossible. Elle est… différente.” Il hausse les épaules, mais il sait déjà que je ne changerai pas. Je perçois chaque sourire qu’elle offre aux autres, chaque geste affectueux ou amical. Et pourtant, ce sont mes frissons silencieux qu’elle provoque qui me hantent. LÉANA Julien, le musicien, s’approche, timide : — “Je voulais te dire… tu danses comme personne. Et… enfin… je sais que tu as quelqu’un en tête, mais…” Je le regarde, touchée par sa sincérité, mais incapable de détourner mes pensées : — “Merci, Julien. Ça me touche.” Puis je sens un frisson courir dans ma nuque. Je sais qu’il est là, quelque part, invisible mais présent. Et je comprends que même entourée de monde, je ne suis jamais vraiment seule… pas avec lui. ADRIAN Je sens sa respiration, ses mouvements, même au milieu des autres. Chaque sourire qu’elle offre, chaque mot échangé, chaque geste amical… tout m’électrise. — “Elle t’appartient déjà, Adrian.” murmure Vincent avec un demi-sourire. — “Je ne peux pas la toucher… pas encore. Mais je sens tout, je vois tout.” Chaque frisson qu’elle émet est un murmure que seul moi comprends. Et je sais que chaque jour, chaque interaction, chaque spectateur autour d’elle, chaque confidence et rire partagé, rapproche ou éloigne ce lien invisible qui nous consume. LÉANA Quand je sors enfin, le froid de la nuit me frappe. La rue est calme, presque silencieuse. Le vent s’accroche à mes épaules nues, les pavés renvoient l’écho lointain d’un monde qui continue sans moi. Je respire profondément, cherchant à chasser son image… en vain. Car même ici, dans le noir, je sens encore son souffle invisible derrière moi. Cette présence qui me suit comme une ombre familière, dangereuse, envoûtante. Je ferme les yeux. Je l’entends presque murmurer mon prénom entre deux battements de cœur. — “Demain…” soufflé à peine. Demain, je le sais, nous franchirons un pas de plus. Et que, peu importe les autres, les regards ou les secrets des coulisses, notre lien restera invisible mais incandescent — prêt à exploser, à consumer tout ce qu’il touche, même moi.LÉANA Les coulisses du cabaret sentent la cire des bougies, le maquillage et le parfum entêtant des danseuses. Chaque note de musique résonne comme un écho de nos gestes interdits, et je passe entre les costumes et les accessoires, le cœur encore battant de notre proximité invisible. Le souffle des ventilateurs effleure ma nuque, et je frissonne, consciente de chaque frôlement de tissu et de velours autour de moi. Clara m’attrape le bras, ses doigts pressant légèrement le mien, comme pour me rappeler que je ne suis pas seule : — “Alors ? Encore des frissons ce soir ?” Je ris doucement, mais je sens que cette fois, ce n’est pas seulement le frisson du jeu. C’est quelque chose de plus profond… presque dangereux. Une chaleur sourde monte dans ma poitrine, et je surprends un battement de cœur que je n’avais jamais senti auparavant. Mon regard croise celui d’une danseuse qui répète un pas devant un miroir, et pour un instant, tout devient flou autour de moi. Julien, le musicien, s’appr
LÉANA Le matin est frais et lumineux, les rues de Paris encore calmes. Je marche vers le cabaret, mes pensées emplies de frissons de la veille. Même au milieu des passants, je sens son regard invisible, ce lien silencieux qui me brûle de l’intérieur. — “Tu as l’air ailleurs.” dit Clara en m’apercevant près de la loge. — “Juste… concentrée sur ce soir.” Je souris, mais mon cœur s’accélère. Elle me lance un regard malicieux, comme si elle devinait quelque chose que je ne peux pas dire. Dans la salle, les préparatifs battent leur plein. Les musiciens, Julien en tête, s’échauffent et répètent les morceaux. Chaque note résonne dans ma poitrine, mais je sens encore sa présence comme un souffle invisible, me rapprochant, me défiant. ADRIAN Je suis arrivé plus tôt ce soir, me glissant discrètement parmi les ombres de la salle. Chaque vibration, chaque mouvement de son corps me parvient avec une précision troublante. Même entourée d’autres, elle est à moi, entière, même sans conta
LÉANALes coulisses sentent le maquillage, la cire des bougies et le parfum des danseuses.L’air y est toujours lourd, vibrant d’attente et de confidences murmurées.On y rit, on y pleure parfois, on s’y démaquille en silence, comme si chaque trace de poudre enlevait un peu de notre vraie peau.Je passe entre les costumes suspendus et les caisses d’accessoires, frôlant les plumes, les paillettes, les rêves de celles qui dansent ici depuis trop longtemps.Ce soir, pourtant, quelque chose est différent.Je sens encore sur ma peau la présence invisible d’Adrian — ce regard qui m’a brûlée sans jamais me toucher.Ce regard qui m’a dépouillée de tout artifice, qui m’a mise à nu sans un mot.Clara m’attrape le bras, les yeux pétillants :— “Allez, confie-moi tout ! Qui est ce mystérieux spectateur ?”Je souris, détournant le regard.— “Tu ne comprendrais pas… c’est compliqué.”— “Je parie que c’est le genre de complication qui te fait perdre le sommeil !”Je ris doucement, mais au fond, elle
LÉANA Les coulisses sont un vrai tourbillon ce soir : rires, maquillages, chuchotements, talons qui claquent. Je me faufile parmi les danseuses, évitant les regards curieux des clients qui ont accès à la salle VIP. Clara m’attrape le bras : — “Tu es toute rouge ! Qu’est-ce qu’il t’a fait cette fois ?” Je souris, gênée. — “Rien… juste… quelqu’un que tu ne connais pas.” Elle rit, malicieusement : — “Tu caches quelque chose, et ça se voit. Je parie que c’est lui.” Je frissonne, incapable de le nier. Même au milieu de cette agitation, je sens sa présence. Et je comprends que chaque geste, chaque regard, chaque souffle que je lui adresse est une promesse silencieuse… dangereuse et délicieuse. ADRIAN Je l’observe depuis l’ombre de la salle VIP. Chaque mouvement qu’elle fait est une vibration que je ressens au plus profond de moi. Même entourée de monde, elle est à moi. Et pourtant, je dois respecter les règles. Le contrat reste notre protection, notre torture et notre lien.
LÉANA La salle du cabaret vibre d’énergie. Les musiciens accordent leurs instruments, les danseuses s’échauffent, et les clients commencent à affluer. Je traverse la pièce, portant mon costume étincelant, et je sens tous les regards sur moi… mais le seul qui compte, c’est lui. — “Salut Léana ! Prête pour ce soir ?” s’exclame Amélie, une nouvelle danseuse. — “Toujours.” je réponds en souriant. Mais mes pensées sont ailleurs. Je sens déjà sa présence quelque part dans la salle, invisible, mais inoubliable. Le directeur du cabaret, Monsieur Delacroix, passe à côté de moi. — “Vous êtes éblouissante ce soir. Mais attention, les spectateurs sont plus… attentifs que d’habitude.” Je fronce les sourcils, intriguée. — “Plus attentifs ?” Il se contente de me lancer un sourire énigmatique et s’éloigne. ADRIAN Je suis assis dans l’ombre, légèrement en retrait, mais je ressens chaque vibration de la salle. Le jeu continue même au milieu des autres. Je perçois son parfum mêlé à celui de
.LÉANA Le cabaret est en effervescence. Les coulisses vibrent de préparatifs, de rires nerveux et de chuchotements. Je glisse entre les danseuses, mon costume scintillant accrochant la lumière des projecteurs. Ce soir, je sens une tension différente. Une énergie qui ne vient pas que de la scène. — “T’as l’air nerveuse, Léana.” murmure Clara, ma meilleure amie et danseuse principale. Je souris faiblement, mais elle lit tout en moi. — “C’est rien… juste… cette soirée.” Clara hausse un sourcil, sceptique, mais ne pose pas plus de questions. Elle connaît mon obsession pour ce mystérieux spectateur, Adrian, mais elle ne comprend pas la profondeur de ce lien silencieux. Je monte sur scène. La salle est pleine, les clients applaudissent déjà. Et lui est là. À la première rangée. Sa présence, même dans l’obscurité, me brûle la peau. ADRIAN Je l’ai vue entrer dans la salle, et je ressens une agitation nouvelle. Je ne me mêle pas aux autres clients. Je reste dans mon coin, observa







