Chapitre 4

« Mon chou, j'étais tellement énervée ! Je pensais que non seulement tu étais triste, mais en plus tu étais blessée. Cet homme est vraiment une bête, frapper une femme ! »

De retour chez elle, après avoir compris toute l'histoire, Raphaëlle a enfin séché ses larmes.

« Mais ce n'est pas mieux, tu es tombée sur un fou, et Daniel était encore avec sa maîtresse. Ce genre d'hommes mériterait d'être castré et noyé dans une cage à cochons ! »

« Adeline est sa petite amie. »

« Tu parles d'une petite amie ! Si elle est la petite amie de Daniel, alors toi, tu es quoi !? »

Le visage de Chloé, beau comme du jade, a laissé transparaître une certaine mélancolie sous la lumière.

« Oui, que suis-je... Je suppose que je suis comme un animal de compagnie dont il ne se soucie pas. »

Elle venait quand il l'appelait et partait quand il la chassait.

Quand il l'a jetée, il n'a même pas eu besoin de l'en informer officiellement.

« Laisse tomber cet homme, considère que tu as donné ton cœur sincère pendant ces dizaines d'années à un chien. Les hommes, il y en a partout, tu as peur de ne pas trouver quelqu'un d'autre ? »

Chloé a esquissé un sourire.

Elle n'avait pas le cœur à chercher quelqu'un d'autre maintenant.

Chloé est entrée dans la salle de bain, a enlevé ses vêtements à moitié trempés par la pluie, laissant le tissu humide s'accumuler à ses pieds. Elle a pris une douche, puis s'est assise sur le bord du lit en se séchant les cheveux.

Elle venait souvent passer la nuit chez Raphaëlle, une petite partie de ses vêtements et articles de toilette étaient ici, c'était pratique.

Le téléphone sur le lit a sonné.

Patricio a envoyé un message.

« Mademoiselle Janin, Monsieur Favreau a encore une réunion de collaboration cet après-midi, il a besoin que vous y assistiez, veuillez revenir rapidement. »

Chloé a pris son téléphone, a baissé la tête pour taper pendant un moment, puis a appuyé sur le bouton d'envoyer.

Après avoir envoyé le message, elle a éteint son téléphone et s'est allongée sur le lit.

Elle n'avait pas bien dormi la nuit dernière, et aujourd'hui Daniel lui avait brisé le cœur, elle se sentait épuisée physiquement et mentalement. Une fatigue profonde s'est installée dans ses membres.

À peine avait-elle mis la fine couverture que Raphaëlle est sortie de la salle de bain.

Tout en marchant vers elle, elle marmonnait en regardant son téléphone.

« Quel patron stupide, il n'arrête pas de me demander où je suis allée, je lui ai déjà dit que j'avais une urgence. Est-ce que l'entreprise ne peut pas tourner sans moi ou quoi !? »

« Raph, si tu es occupée, va travailler. »

« Je ne suis pas occupée, je dois rester avec toi. »

Raphaëlle s'est aussi glissée sous la couverture à côté d'elle : « Coco, je sais que tu as l'air calme en surface, mais tu dois être morte de chagrin à l'intérieur, ne fais pas de bêtises. »

« Mourir pour Daniel, il n'en vaut pas la peine. »

« Oui, c'est comme ça qu'il faut penser, mourir ne ferait que les réjouir, lui et sa petite amie maîtresse ! Tu dois vivre jusqu'au jour où Daniel sera enterré, on ira danser sur sa tombe ! » Elle a pointé son doigt vers le plafond pour souligner son propos.

Chloé a souri légèrement, s'est retournée et a fermement fermé les yeux.

Raphaëlle, pressant son oreiller, a soudain soupiré.

« En fait, pour être honnête, même si je n'aime pas cet homme, au fond de moi, j'ai toujours pensé que tu finirais par l'épouser, après tout, ça fait tellement d'années, et même s'il y avait plein de femmes autour de lui, on ne l'a jamais vu s'intéresser à quelqu'un. »

« Dans ton entreprise, tout le monde disait : les petites amies passent, l'assistante Janin reste. »

« Dix-neuf ans, ça fait dix-neuf ans que vous vous connaissez, comment ce chien peut-il te faire autant de mal... »

Raphaëlle devenait de plus en plus triste.

En se tournant, elle a vu Chloé qui lui tournait le dos. Ses longs cheveux étaient comme des algues éparpillées sur l'oreiller. Le mouvement régulier de ses épaules indiquait qu'elle était profondément endormie.

Elle a reniflé et a ravalé ce qu'elle allait dire.

Chloé était allongée sur le côté avec les yeux ouverts. Ses doigts sous la couverture étaient serrés, jusqu'à en former des croissants dans la paume de sa main.

À l'endroit où se trouvait son cœur, la douleur sourde devenait de plus en plus forte.

Oui.

Daniel.

Comment pouvais-tu être si cruel ?

Au Groupe des Favreau. La pluie fouettait les fenêtres panoramiques du bureau.

Jusqu'à l'après-midi, Chloé n'était toujours pas revenue.

Daniel a baissé les yeux vers sa montre-bracelet de luxe. Son regard montrait déjà de l'impatience.

« Où est-elle ? »

Patricio a hésité : « Mademoiselle Janin vient de me répondre... »

« Donne-lui une demi-heure pour revenir. »

« Mademoiselle Janin a envoyé une lettre de démission... Elle arrête de travailler ici. »

Patricio a tendu son téléphone, montrant la lettre de démission devant Daniel.

L'homme a jeté un coup d'œil au contenu sur l'écran et son expression est devenue sombre.

Elle essayait de manifester son mécontentement de cette façon ?

Elle commençait à avoir du caractère.

Mais il ne tomberait pas dans ce piège.

Daniel s'est levé : « On y va. »

« Monsieur Favreau, où allons-nous ? »

« Où d'autre que la réunion ? »

Patricio s'est empressé de dire : « Mais Mademoiselle Janin n'est pas là... »

Daniel s'est arrêté. Son expression portait une certaine dureté.

« Sans Chloé, on ne peut plus négocier cette collaboration ? »

« Ce n'est pas ce que je voulais dire... Alors Monsieur Favreau, je viens avec vous. »

Patricio n'a pu que prendre les documents, se préparant à suivre. Les papiers lui semblaient anormalement lourds dans les mains.

Ce partenaire commercial avait été principalement contacté par Chloé du début à la fin, il ne serait certainement pas aussi fiable qu'elle.

Mais Chloé avait tout préparé minutieusement, en suivant les documents de liaison qu'elle avait laissés, il devrait pouvoir gérer ça.

Soudain, une voix douce s'est fait entendre.

« Monsieur Favreau. »

Adeline est venue : « Puisque Chloé n'est pas ici, je peux venir avec vous cette fois, ça me permettra d'apprendre. »

Daniel a adouci sa voix : « D'accord. »

Patricio a été surpris, il voulait dire quelque chose, mais en voyant l'expression de Daniel, il a ravalé ses paroles.

......

La pluie devenait de plus en plus forte.

À la tombée de la nuit, la moitié de la ville était submergée par la pluie.

Quand Daniel est sorti de la salle de réunion, son expression était encore plus sombre que le ciel nuageux.

Patricio continuait de s'excuser derrière lui.

« Je suis désolé, Monsieur Favreau, c'est ma faute, je vais recontacter Davy et lui demander de nous donner une autre chance ! »

Daniel a desserré sa cravate : une colère oppressait sa poitrine.

« Même une chose aussi simple, vous ne pouvez pas la faire correctement, vous êtes tous des incapables !? »

Patricio a baissé la tête sans oser dire un mot.

Une réunion internationale qui n'aurait dû durer qu'une heure s'était étirée sur trois heures.

Comme il avait pris le relais à la dernière minute, il était un peu maladroit dans ses interactions avec l'autre partie, et les partenaires commençaient à s'impatienter.

Pendant la présentation du produit, Adeline l'avait poussé de côté et s'était avancée pour montrer les nouvelles fonctionnalités du produit développé par l'entreprise.

Mais il y avait beaucoup de termes techniques en anglais, et elle les avait mal prononcés.

Cela avait provoqué un grand embarras.

Les partenaires avaient commencé à douter des capacités de leur entreprise. La collaboration était donc suspendue.

Dès que la vidéoconférence s'était terminée, l'expression de Daniel est devenue terrifiante.

Patricio a dit doucement : « Monsieur Favreau, ce projet a toujours été géré par Mademoiselle Janin, aujourd'hui, c'était trop précipité, je n'étais vraiment pas préparé... »

« Sans Chloé, tu deviens inutile !? »

Patricio n'a rien dit, jetant seulement un coup d'œil à Adeline qui se tenait plus loin.

En fait, si Adeline ne s'était pas mêlée de l'affaire aujourd'hui, ça ne se serait pas aussi mal passé.

Au moins, ils auraient pu signer le contrat normalement.

« Monsieur Favreau, c'est entièrement ma faute... »

Adeline a dit en tremblant : « Je voulais juste aider, je suis désolée... »