MasukPoint de vue de JudyL’expression d’Irène me brisait le cœur. On voyait qu’elle luttait de toutes ses forces pour ne pas pleurer. J’avais envie de la serrer dans mes bras, mais je ne voulais pas faire d’esclandre alors qu’elle s’efforçait de rester naturelle. Elle ne cessait de fixer la fenêtre, comme si elle s’attendait à voir Clovis débarquer d’un instant à l’autre. Mais je savais bien qu’il ne viendrait pas. J’avais entendu l’un des Gammas dire qu’il y avait une retraite ce soir, à laquelle la plupart assistaient. J’en avais déduit que Clovis y était aussi, même si certains restaient pour assurer la sécurité.« Elle pourrait avoir son odeur pour n’importe quelle raison », ai-je dit pour la rassurer. « Peut-être qu’ils sont amis. Ils ont pu se croiser, et elle garde encore un peu de son parfum après un simple contact. »Elle a secoué la tête. Ses yeux fuyaient les miens.« L’odeur est plus forte que ça », a-t-elle murmuré. « Beaucoup plus forte. »« Un membre de sa famille, peut
« Et j’imagine que voici le reste de votre charmante famille ? » a demandé Jérémie, jetant un coup d’œil par-dessus nos épaules pour observer les autres.Gavin s’est écarté.« Voici ma fille, Irène, et mon fils Matthew », a-t-il présenté. « Et voici mon Beta, Taylor, avec sa compagne Eliza. Elle est aussi notre médecin de meute. »« Oh oui, je connais Eliza. Elle a aidé cette meute plus de fois que je ne saurais compter », a dit Jérémie en hochant la tête vers Eliza, qui paraissait un peu gênée par le compliment.« C’est bon de te revoir », a répondu Eliza en lui adressant un signe de tête. « Je ne faisais que mon travail. »« Et tu le fais superbement », a répliqué Jérémie.« Ça, c’est sûr », a approuvé Gavin. « Et voici nos amis Nan et Chester. Ils sont compagnons. Je suppose qu’ils font pratiquement partie de la famille. »« Une sœur de cœur », ai-je ajouté en souriant à Nan, qui m’a renvoyé un sourire.« Et puis voici l’un de mes Gammas, Émeric », a dit Gavin en désignant É
Point de vue de JudyL’avion a heurté la piste dans un bruit sourd qui m’a tirée de ma demi-somnolence. Une lumière pâle inondait par les hublots, annonçant un nouveau jour au Québec. Nous avions volé toute la journée pour atteindre notre destination. J’étais épuisée, complètement décalée.Gavin a déposé un baiser sur ma tempe avant de se lever. Il m’a tendu la main pour m’aider à me relever. Je l’ai prise sans hésitation et l’ai laissé m’entraîner hors de l’avion avec les autres.Dès que nous sommes descendus de l’appareil, l’air s’est révélé plus frais, plus vif. Il portait un léger parfum de pluie et de pin. Les montagnes qui bordaient l’horizon semblaient avoir été sculptées dans la brume et les souvenirs.Un SUV noir et élégant nous attendait sur le tarmac. Un homme de grande taille se tenait à côté, vêtu d’un manteau gris sur mesure. Ses cheveux bruns étaient soigneusement plaqués en arrière. Toute sa posture dégageait cette confiance particulière des seconds de commandement.
J’ai soupiré et me suis redressée complètement dans le lit. Je l’ai regardé traverser la pièce pour attraper une chemise dans le placard. Impossible de détourner les yeux de ses muscles tandis qu’il a enfilé le vêtement par-dessus sa tête. L’envie de tendre la main pour le toucher me brûlait. Mon cœur battait la chamade. J’avais besoin d’être près de mon compagnon. Ma louve le réclamait aussi.« Arrête de me regarder comme ça, bébé », a-t-il dit en me fixant d’un regard sombre chargé de désir. « Sinon, nous ne sortirons jamais de cette chambre. Habille-toi. Il faut vraiment qu’on y aille. »J’ai levé les yeux au ciel en sortant du lit.« C’est ton jet privé », lui ai-je rappelé en attrapant mes vêtements avant de me diriger vers la salle de bains. « Il décolle quand tu lui dis de décoller. »« Même mon jet privé a un planning à respecter », m’a-t-il crié alors que je fermais la porte.Après avoir pris une douche et m’être habillée pour la journée, j’ai terminé de rassembler mes de
Point de vue de JudyL’air était brumeux alors que j’étais assise au bord de la rivière, là où se croisaient les frontières entre le Croissant d’Argent et Lune Rouge. Mes orteils ont disparu dans l’eau, et les poissons les grignotaient doucement. Le soleil était chaud, mais pas assez pour me brûler.J’ai laissé échapper un souffle. La chaleur m’enveloppait, emportant le stress avec elle. Mon ventre était imposant, et je sentais mon bébé bouger à l’intérieur.J’ai posé ma main sur la courbe de mon ventre. Ses petits pieds poussaient contre moi, et un sourire s’est épanoui sur mon visage malgré moi. Je me suis allongée sur le dos, les yeux fermés. Ce moment de solitude me faisait du bien.Mais soudain, j’ai senti le soleil s’effacer, remplacé par des nuages sombres au-dessus de ma tête. J’ai ouvert les yeux, fronçant les sourcils vers ce ciel assombri. Une sensation étrange m’a envahie, me forçant à me redresser. La tranquillité avait disparu. L’anxiété m’envahissait complètement.J
Pendant quelques instants, nous avons mangé en silence, chacun plongé dans ses propres pensées. Taylor a été le premier à briser cette tranquillité. Il s’est reculé dans sa chaise, un sourire légèrement de travers aux lèvres. Son charme naturel envahissait la pièce comme un rayon de soleil filtrant à travers les rideaux.« Bon », a-t-il dit en levant son verre. « Je suppose que je devrais commencer à m’entraîner à marcher sans trébucher dans un costume. Ça fait un moment que je ne suis pas allé à un événement formel. Et je ne m’en sors jamais très bien avec ce genre de choses. »Les lèvres d’Eliza se sont courbées en un sourire pendant qu’elle lissait sa serviette sur ses genoux.« Tu devrais peut-être m’emmener sortir plus souvent », l’a-t-elle taquiné avant de me jeter un regard. « La dernière fois qu’il m’a emmenée dans un endroit chic, il a réussi à renverser son vin sur toute la table. Il a ruiné ma robe. »J’ai mordu ma lèvre pour étouffer un rire.« C’était une seule fois,





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