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Chapitre 2

Author: Élodie Lien
Son cœur s'est serré brusquement, et le visage de Léa est devenu encore plus pâle.

La maison avait la climatisation centrale et une température constante, mais elle s'est sentie comme dans une chambre froide.

Voyant qu'elle ne disait rien, Alex a détourné le regard de son visage après quelques secondes.

« La mère d'Isabelle est de plus en plus malade, son seul souhait est de voir sa fille avoir un soutien. Elle a besoin de compagnie. Ne fais pas d'histoires, sois une bonne Mme Laurent, je ne te mettrai pas à la porte. »

Il a justifié son infidélité d'un ton solennel.

Il ne la mettrait pas à la porte ?

Léa est restée figée un instant, puis elle a soudain souri et, malgré la douleur poignante, elle a dit :

« Elle a besoin de compagnie, et pourtant tu viens ici, ce n'est vraiment pas approprié. »

Après avoir parlé, elle est montée à l'étage et a fermé la porte sans la moindre hésitation.

Quelques minutes plus tard, le bruit d'un moteur s'est fait entendre en bas, l'homme était parti, pas besoin de deviner, il était allé voir Isabelle.

Elle a traîné son corps fatigué jusqu'à la salle de bain et s'est lavé le visage. L'eau glacée sur ses joues l'a rendue plus lucide.

Léa a allumé son ordinateur et a contacté un avocat qu'elle avait connu trois ans auparavant pour lui demander de rédiger un accord de divorce.

L'avocat lui a demandé : « Mlle Morel, avez-vous des demandes particulières ? Par exemple, la maison, la voiture, le partage des biens ? »

Léa a réfléchi un instant et a répondu calmement : « Je ne veux rien. »

Elle ne voulait même plus d'Alex, alors à quoi bon ces choses-là ?

De plus, elle avait lu en ligne que ne rien réclamer rendrait la procédure de divorce plus rapide, et elle n'aurait pas à user son corps de plus en plus faible dans des négociations avec lui.

L'avocat lui a rapidement envoyé l'accord complet.

Léa l'a imprimé, et bien que sa main tenant le stylo soit devenue livide de tension, elle n'a pas hésité et a signé son nom en tremblant.

Puis, elle a rassemblé à la hâte ses vêtements, traînant son corps douloureux.

En arrivant à la porte, elle a jeté un long regard à cette maison qu'elle avait entretenue pendant trois ans.

Elle est partie sans se retourner.

Le lendemain, Léa a pris un jour de congé et a fait appel à un service de livraison local pour envoyer l'accord de divorce imprimé la veille à la réception du Groupe Laurent.

Alex ne s'occupait jamais de ce genre de petites choses, alors elle a mis Paul comme destinataire.

Depuis son mariage avec Alex, elle avait intégré le Groupe Laurent.

Alex ne voulait pas rendre leur relation publique, ni la voir près de lui au bureau, alors il l'avait affectée au service des relations publiques, chargée de l'image publique de l'entreprise.

En quelques années, grâce à ses compétences remarquables, elle avait obtenu le poste de responsable du service des relations publiques.

En trois ans, elle n'avait jamais pris de congé ni manqué une journée de travail.

Elle faisait du bon travail, parce qu'elle avait l'habitude de viser la perfection dans tout ce qu'elle faisait, non parce qu'elle aimait ce métier, qui n'avait d'ailleurs rien à voir avec sa spécialité.

Puisqu'elle comptait divorcer, elle n'avait aucune intention de rester au Groupe Laurent.

Après avoir remis le contrat au livreur, Léa a regardé l'heure, il était presque dix heures.

Elle a resserré ses doigts, elle avait maintenant quelque chose de bien plus important à faire…

Devant la Prison de Ville-Est à Paris.

La main de Léa sur le volant était moite, elle n'avait pas vu son frère adoptif depuis trois ans, et elle ne pouvait s'empêcher d'être nerveuse.

Louis Dubois allait sortir de prison.

Elle avait réservé une salle privée dans un restaurant un mois à l'avance pour lui souhaiter la bienvenue.

Louis était l'enfant adopté par son père, ils avaient grandi ensemble. Dans la famille impitoyable des Dubois, seul Louis avait été bon avec elle, la protégeant pendant plus de dix ans, ne lui ayant jamais dit un mot dur, et lui ayant promis que tout le monde pourrait la trahir, sauf lui.

Elle s'est regardée dans le miroir : son petit visage était maladivement pâle, elle avait mis une couche supplémentaire de blush pour avoir l'air normal. Pour ne pas l'inquiéter, elle avait pris un antidouleur de plus et mis des lunettes de soleil et un chapeau.

La grande porte devant elle s'est ouverte lentement.

Elle a ouvert la portière et est sortie de la voiture sans réfléchir, ses membres ne semblant plus lui appartenir.

Un homme grand, vêtu de noir, est sorti à grands pas avec un vieux sac sur l'épaule. Ses cheveux étaient courts et nets. Son regard aux traits marqués s'est posé calmement, semblant se tourner vers elle.

Le cœur de Léa a presque cessé de battre sous ce regard.

Sa gorge s'est asséchée, ses yeux sont devenus rouges, et ses pas l'ont portée vers lui sans qu'elle le veuille, « Louis… »
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