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Trop tard pour aimer, trop tôt pour oublier
Trop tard pour aimer, trop tôt pour oublier
Author: Élodie Lien

Chapitre 1

Author: Élodie Lien
« Désolée, Mlle Morel, vous avez manqué le meilleur moment pour l'opération… »

Léa Morel est restée figée un long moment avec le diagnostic du cancer de l'utérus en main avant d'appeler Paul, le secrétaire d'Alex Laurent.

Elle a attendu longtemps avant qu'il ne décroche le téléphone, il a répondu d'un ton hautain : « Madame, qu'est-ce qu'il y a ? »

Léa a replié ses doigts raides, « Alex est là ? J'ai quelque chose à lui dire. »

Paul a dit : « M. Laurent n'est pas disponible pour le moment. »

« Peux-tu lui passer le téléphone ? »

Avant que Paul ne réponde, Léa a entendu une voix douce dans l'écouteur : « Alex, qu'est-ce que tu as préparé comme surprise ? Tu es si mystérieux ! »

« Lève les yeux. »

Léa a entendu cette voix grave si familière, mais si douce qu'elle n'aurait jamais été pour elle.

La seconde suivante, Paul a raccroché sans hésiter.

Au même moment.

Boum !

Une explosion a retenti de l'autre côté du port, et elle a levé les yeux, le visage pâle.

Des feux d'artifice ont éclaté dans le ciel bleu nuit, mêlant des couleurs éclatantes, d'une beauté digne d'une légende.

La foule devant l'hôpital a commencé à s'agiter.

« Vous avez entendu ? C'est M. Laurent qui a organisé ce feu d'artifice pour l'anniversaire de sa copine ! Il a dépensé plus de vingt millions d'euros pour une seule soirée ! »

« C'est Isabelle Vernier ! Elle a obtenu un doctorat de l'Université des Sciences Avancées de Valmont. Toutes les grandes entreprises la convoitent : elle est brillante, belle, issue d'une grande famille, et son petit ami est à la fois riche et séduisant ! »

« Pas étonnant que M. Laurent soit si fou d'elle, quelle fierté d'avoir une telle femme à ses côtés ! »

Léa a regardé longtemps ces feux d'artifice somptueux, puis elle a desserré lentement sa main crispée sur le rapport médical, et la feuille fine est tombée au sol.

Elle s'est retournée et elle est partie.

Au milieu de la nuit.

Alex est rentré à la maison et il a trouvé Léa assise dans le salon, sans lumière allumée.

Il a allumé la lumière et il a froncé les sourcils, « Tu ne dors pas encore ? »

Léa a levé les yeux vers lui. Il avait sa veste au bras, et ses yeux noirs la fixaient avec l'indifférence habituelle.

Elle avait cru qu'il était simplement froid de nature, mais aujourd'hui elle a compris que la glace dans son lit était le feu ardent dans le cœur d'une autre.

« Je n'ai pas pu dormir », a-t-elle murmuré, « je suis allée à l'hôpital aujourd'hui. »

Alex a jeté sa veste sur le canapé, il a dit sans se soucier : « Que t'a dit le médecin ? »

Léa s'était plaint d'un inconfort au bas-ventre ces derniers temps, et il avait promis de l'accompagner à l'hôpital, mais il avait sans cesse repoussé.

C'était soit un contrat de plusieurs centaines de millions d'euros, soit un projet avec des complications imprévues.

Hier, il avait effectivement promis d'y aller avec Léa, mais Isabelle lui avait caché que c'était sa fête d'anniversaire.

Il s'était précipité depuis l'entreprise, juste à temps pour lancer les feux d'artifice.

Il n'avait effectivement pas eu le temps de penser à Léa.

« Ce n'est rien, je vais m'en remettre bientôt », a-t-elle dit en baissant les yeux, « Pourquoi es-tu rentré ce soir ? »

Alex a hésité quelques secondes, puis il s'est approché.

Il l'a prise dans ses bras, son souffle chaud sur sa nuque, en vagues, et sa voix s'est faite rauque.

« Ces jours-ci, tu es en période d'ovulation. »

« Pour donner un héritier à la famille des Laurent, tu m'as fait promettre qu'on coucherait ensemble ces jours-là chaque mois. Tu ne t'en souviens plus ? »

Le parfum féminin sur lui était trop fort, comme une balle qui a détruit le peu d'amour-propre que Léa s'efforçait de préserver.

Comme Alex l'a dit. En trois ans de mariage, il était toujours resté distant, ne revenant vers elle que sous la pression de la vieille madame Laurent pour « donner un héritier à la famille des Laurent ».

Elle a vacillé un instant : avoir un enfant ? Cela ne semblait plus possible.

Léa avait un tempérament doux et obéissant, mais aujourd'hui, elle n'a plus voulu se taire.

« Alex, tu veux coucher avec moi… tu n'as pas peur que ta copine soit jalouse ? »

Ses yeux brillaient dans l'obscurité, comme une petite bête qui montrait enfin les crocs.

Alex l'a regardée, et il a vu son regard sérieux se glacer peu à peu.

Après un moment, il a souri, mais sans chaleur dans les yeux.

« Peur de quoi ? Nous sommes mariés en secret, c'est toi qui vis dans l'ombre. »

« Tu as choisi d'être la figurante, alors pourquoi faire autant de demandes ? »
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