- Devine qui est mon superviseur au travail !
- Maman!
- Comment pourrait-elle alors qu'elle travaille ici?
Il se gratte la nuque, c'est à croire que c'est un tic familial, il sourit nerveusement et reprend:
- Cela ne m'étonnerait pas car elle a la mauvaise habitude de vouloir tout commander.
On éclate de rire.
- Plus sérieusement! Il s'agit de ton vieil ami Roland Laventure.
Reprenant son sérieux, il essaie de réfléchir pour se rappeler de Roland mais cela ne lui prend pas beaucoup de temps vu qu'il part dans un fou rire.
- Ah, le seul de mes amis que tu n'as pas mis dans ton lit! Ou plutôt le seul qui avait pu résister à tes charmes.
- Ne dis pas des sottises, je n'ai jamais couché avec tes amis.
- Ce n'est pas ce que Sébastien disait.
Je ferme les yeux. Certains de mes souvenirs me reviennent en mémoire, ce que Sébastien avait dû faire pour m'aider à tenir malgré mon chagrin: ma copine de l'époque, Camilla devait célébrer son anniversaire, connaissant mon attirance pour Roland, elle avait tenu à inviter la bande de mon frère à sa soirée.
Je me rappelle encore des larmes que j'ai versées quand je les avais vus nus dans un lit. Sébastien m'avait tenu compagnie quand cette Camilla m'avait même envoyé des photos prouvant sa trahison. Comprenant ma douleur, l'ami de mon frère avait fait circuler la rumeur selon laquelle lui et moi étions en couple pour ne pas laisser gagner Camilla.
- Ce n'est pas parce que tu t'es tapée mes copains que tu es une salope, il n'y a pas de quoi pleurer, Nani!
Je n'ai pas remarqué que les émotions m'avaient envahi, j'essuie mes larmes.
- Je t'ai déjà demandé d'arrêter de m'appeler ainsi, je ne suis pas ta grand-mère. Pour info, ni Sébastien ni un autre n'a couché avec moi.
- Bientôt, tu m'annonceras que tu es vierge! Ironise-t-il.
Touchée, je baisse la tête par réflexe. Je me sens devenir tout rouge. Le rire de Fred résonne dans la pièce, j'ignorais que découvrir que sa petite sœur était encore vierge pouvait être drôle.
- Je me réjouis de voir que la journée s'est bien passée pour certains.
Fred se crispe et se lève automatiquement. Il a repris son visage d'homme d'affaires à la seconde, quant à moi, je lisse un peu ma robe avant de me lever.
- Contente de vous voir aussi joyeux!
- Bonsoir maman! La saluons-nous en chœur.
- Quelle était cette histoire hilarante pour que tu te permettes de cesser ton travail?
Fred plonge son regard dans le mien et m'adresse ce petit sourire en coin que j'aime tant en me faisant un clin d'œil. Ce petit geste dit tout. Il répond à notre mère de façon à ce que je comprenne implicitement ce qu'il compte dire.
- Nina me contait sa journée et la misère qu'elle a dû subir et je dois avouer que je suis fier d'elle, elle est différente des autres et c'est la première fois que je la vois telle qu'elle est réellement: ma petite fleur bien enveloppée dans son cocon privé.
Je le remercie du regard. C'est la première fois qu'il parle de moi aussi gentiment. Cependant la casseuse d'ambiance brise la magie.
- Tant d'années d'investissement en elle puis elle gâche son talent dans une minable organisation non-gouvernementale! Tu parles d'une fierté! Finit-elle en soupirant.
Elle s'en va sur ces mots après avoir rappelé à Fred qu'il doit terminer dans la soirée en dépit de sa supposée fierté à mon égard.
Si seulement, elle savait qu'il ne parlait pas de boulot mais plutôt de ma vie sexuelle, elle aurait fait une attaque!
Je me laisse couler sur la chaise mais Fred vient s'agenouiller à mes côtés et me prend les mains, essayant de me réconforter.
- Tu sais, ce n'est pas contre toi! C'est Patricia Jackson quand même, elle a toujours été ainsi. Fais-moi plutôt un beau sourire et rentre à la maison préparer de quoi mettre pour demain, peut-être que ton superviseur tombera sous tes charmes et deviendra gentil.
Je pars dans un éclat de rire. S'il y a bien une chose que monsieur Laventure ne connait pas, c'est bien la gentillesse! Une tenue ne va pas changer son mauvais caractère.
- Merci d'être la personne que tu es, Fred!
- Je t'en prie, Nani! Va-t’en maintenant, j'ai du travail. La patronne refuse que je parte.
Il me caresse la joue droite et y dépose ses lèvres: un des avantages à avoir un frère bienveillant en dépit des mauvais tours qu'il aime me jouer et je laisse l’entreprise familiale en souriant.
Alors que je me dirigeais vers le parking de la maison, une voiture attire mon attention de l'autre côté de la rue. Je pense être victime d'une hallucination en reconnaissant son conducteur. En colère, je laisse ma voiture et me dirige vers lui.
- Que venez-vous faire devant chez moi ?
Il sourit et sort de sa voiture et me tend mon portefeuille. Je le prends en le remerciant.
- Nul besoin! Je voulais éviter que vous débarquiez dans mon bureau demain.
Je reprenais ma route vers le parking lorsqu'il me crie:
- Demain, 6h30. Soyez à l'heure !
Je me retiens de lui lancer mon poing à la figure.
- Ne vous inquiétez pas! Je serai là pour ouvrir et faire le ménage dans votre bureau monsieur Laventure.
Il peste puis ouvre la portière de sa voiture et s'en va.
Quant à moi, je reprends mon chemin et vais déverrouiller la porte du garage avant de revenir dans ma voiture pour entrer.
Les paroles de Fred me reviennent en tête alors je prends la jupe noire m'arrivant sur les genoux, celle que je m'étais procurée pour mon dernier jour de stage et un chemisier rouge assez stylé pour l'accompagner. Quant à ma paire de Louboutin, elle va faire sensation.
Je sortais de la douche quand mon téléphone sonna. Sans prendre le temps de regarder l'écran, je réponds.
- Mademoiselle Jackson, avez-vous reçu mon mail?
Je me dirige vers mon ordinateur pour confirmer. Du travail à rédiger dans la soirée!
- Hors de question! N'y comptez même pas! C'est de l'abus de pouvoir, monsieur Laventure.
Sans attendre sa réponse, je raccroche. Consciente de mon acte, je ne peux m'étonner de ce que je venais de faire, je viens de creuser ma tombe.
- Je ne pense pas qu'une présentation soit nécessaire, imagine s'il te vole à moi.Je ris à sa remarque. Reprenant son sérieux, il déclare à son ami:- Franck, ne viens pas te faire des idées. Cette merveille est ma petite lumière. Cependant, je tiens à faire respecter les civilités, voici la belle Nina…Nina, je te présente Franck, mon cousin, ajoute-t-il en se tournant vers moi.Je souris et échange une poignée de main avec son cousin en formulant les "enchanté". David nous excuse auprès de son cousin et m'entraine avec lui vers la grande salle.Alors qu'on discute des décorations de la soirée et des goûts de Delacroix, il m'apprend que ce dernier est un de ses oncles et le père de Franck et que par ailleurs, il est le fils de la sœur du bon vieux Delacroix. La belle histoire!- Mais c'est le crapaud qui fait tâche à la beauté de la princesse!Instantanément, David émet un sourire alors que j'affiche une mine faussement joyeuse. Il me baise la main avant de prendre son neveu dans ses
- Nina, sors immédiatement si tu ne veux pas que je défonce la porte, crie-t-il d'impatience.- Un instant, j'arrive. Je dépose le lisseur sur le muret et ouvre la porte, il entre sans me regarder. Le voyant se tenir devant la cuvette, je reprends mon lisseur.- Tu comptes rester ici alors que je compte pisser?- Dieu merci, ce n'est pas la grosse commission!Il éclate de rire. J'entreprends de coiffer mes petites boucles entretemps.- Je dois me doucher maintenant.- Non, laisse-moi passer avant, lui dis-je.- Regarde-toi, tu en as pour toute la nuit avec ces trucs.- Je suis déjà en serviette alors laisse-moi faire, d'autant plus que j'ai terminé avec mes cheveux.Il lève les yeux au ciel et se lave les mains puis sort. Je souris intérieurement, prenant le lisseur, je le suis. Je le retrouve assis sur le lit avec son téléphone en mains.- J'ignorais que tu avais fait le grand boulevard.- C'était pour des trucs de fille, comment l'as-tu su?- Des photos de toi circulent partout, on
Il se penche légèrement pour ramasser la serviette au sol et vient se mettre sur moi pour essuyer mon visage. Il est d'une telle douceur que j'ai du mal à croire qu'il s'agit du même Roland. Il la lance encore au sol et se remet à m'embrasser alors que ses mains se joignaient à la danse pour me caresser.Il interrompt notre baiser pour me mordiller le lobe de l'oreille me laissant échapper une petite plainte, il continue sa torture en rejoignant le creux de mon cou pour le mordiller, encore une seconde plainte de ma part. Il se redresse et me fixe dans les yeux avant de sourire. Reprenant possession de mes lèvres, je le sens défaire à présent la serviette nouée autour de mon corps.- Il faut toujours que tu sois en serviette quand se présentent ces moments. Tu adores faire fantasmer la gente masculine, me dit-il d'une voix pleine de désir.Ne sachant pas trop de quoi il parle, je préfère ne pas porter attention à ses propos et commence à me préparer mentalement à ce qui allait suivre.
Je me fais vite une tresse. Ma petite robe bleue d'azur, me va comme une princesse, j'enfile des sandales plates et me lance à visiter le peu de ce qu'il me reste à voir de Paris. Prenant des photos pour le bonheur de Julia, je me laisse charmer par toutes ces merveilles.- Mademoiselle Jackson?Une jeune fille s'approchait de moi en souriant.- Vous êtes bien la benjamine Jackson?J'acquiesce de la tête, ne sachant pas trop comment réagir.- Oh mon Dieu! Puis-je avoir une photo avec vous? Bon sang! Vous êtes bien plus jolie en vrai! La Kim Kardashian des Antilles, et votre frère est un vrai régal pour les yeux, dommage qu'il soit fiancé, lâche-t-elle d'un seul coup tout en tapant des mains.Je m'avance pour qu'elle nous prenne en photo puis elle s'est vite empressée de la mettre sur les réseaux sociaux en m'identifiant et ce n'est qu'après, elle me donne son nom puis elle me montre de diverses photos de ma famille prises à plusieurs occasions, entre autres, je pouvais distinguer mon
Ne ressentant pas trop l'envie de travailler, je me laisse aller à me souvenir de mon anniversaire. Deux jours se sont écoulés, il faut dire que depuis, je plane sur un petit nuage. Il est vrai que je n'arriverai à rien avec Roland mais cela m'a fait plaisir qu'il ait voulu se comporter différemment en vue de me faire plaisir pour mon anniversaire.Roland et moi sommes vraiment la preuve vivante que le fameux amour décrit dans les livres est faux, ils te font croire que l'héroïne souffre en silence puis découvre que son homme l'aime en retour mais pour moi, c'est tout à fait l’inverse parce qu'auparavant, il avait préféré se tourner vers les autres filles du lycée et maintenant, il y a une Nathalie qui fait mon grand malheur, ceci sans compter les humeurs de Fred. Décidément, Roland n'est pas celui avec qui je vais passer ma vie, serais-je toutefois capable d'en aimer un autre?Mon téléphone qui se met à sonner me tire de mes pensées, je le prends pour y découvrir des tonnes de notifi
- As-tu aimé?Je me tourne vers lui en souriant, pour toute réponse, je l'embrasse, il prolonge notre baiser pour m'annoncer un second round. Entourant son corps de mes jambes, je le bascule sur moi, il éclate de rire et me murmure à l'oreille:- Ça a été la plus belle nuit de ma vie, merci Nina!Il reprend possession de mes lèvres et je me laisse complètement aller dans ses bras mais il interrompt son baiser pour m'appeler.- Nina! Nina!Je suis dans ses bras, pourquoi crie-t-il?- Nina, il faut qu'on parle.Je me lève en sursaut. Il se tient près de mon lit et pose ses mains sur ses hanches.- Vous avez le sommeil lourd, levez-vous! On doit parler.Ce n'était qu'un rêve! Je deviens folle au point de le rêver en train de me faire l'amour.- Pourquoi me regardez-vous ainsi? Dépêchez-vous de prendre votre douche, je vous attends au restaurant en bas.Je le vois discuter avec un homme qui se tenait de dos. Il rencontre finalement mon regard et le soutient. Je me retiens de ne pas courir