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Author: RS WILD
last update Last Updated: 2025-05-09 04:48:07

Le dîner s’installa dans une ambiance pesante, les couverts en argent tintant contre la porcelaine fine dans un silence entrecoupé de conversations forcées. La salle à manger, avec ses hauts plafonds et ses tableaux contemporains, semblait étouffer sous le poids des non-dits. Deborah, assise face à une assiette qu’elle touchait à peine, sentait chaque regard, chaque soupir comme une accusation silencieuse.

Hélène, dans une tentative maladroite de détendre l’atmosphère, se tourna vers Jonathan avec un sourire forcé.

— Jonathan, dis-nous, comment vous imaginez votre vie à deux après le mariage ? Vous avez déjà des projets ? demanda-t-elle, sa voix teintée d’une curiosité presque théâtrale.

Jonathan, qui sirotait son vin, reposa son verre avec une lenteur étudiée, son regard glissant brièvement vers Deborah avant de répondre.

— Oh, vous savez, on prendra les choses comme elles viennent, répondit-il, diplomate. Une maison, peut-être des voyages, et bien sûr, construire une famille solide.
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  • UN CONTRAT DE MARIAGE EN HERITAGE   238

    Le silence retomba dans la pièce, lourd comme une enclume, seulement troublé par le bourdonnement lointain des voitures dans la rue et le tic-tac d’une vieille horloge murale. Un truc suspendu dans l’air, comme juste avant l’éclair. Deborah sentit son cœur cogner dans ses tempes, et elle se mit à rougir, les doigts tremblants jouant avec le bord de sa jupe.Ce mariage… c’était pas du coton. C’était du fil barbelé entre amour et guerre.Elle voulut parler, dire quelque chose pour calmer l’orage qui grondait entre eux. Mais sa gorge était nouée, et rien ne sortit. Elle avala difficilement sa salive, les yeux fixés sur Jonathan qui tournait le dos, les épaules tendues sous sa chemise.Il avait tellement confiance en lui, et pouvait être si hautain par moments ! Alors qu’à d’autres moments, il pouvait être adorable. Ou était-ce simplement un rôle lorsqu’il était gentil ? Elle se demanda, les sourcils froncés, en entendant un rire étouffé venir du couloir.Elle se mit à penser à son père,

  • UN CONTRAT DE MARIAGE EN HERITAGE   237

    Le hall résonnait à peine du claquement des talons de Deborah, un staccato déterminé qui masquait le chaos bouillonnant en elle. Lunettes noires vissées sur le nez, brushing encore parfait malgré une nuit trop courte, elle traversa les portes vitrées avec une assurance feinte, son tailleur bleu nuit épousant ses courbes comme une armure. À ses côtés, Luc avançait, costume sur-mesure légèrement froissé, sourire carnassier, sa désinvolture taillée au scalpel. Il parlait, une anecdote légère sur un bar de la veille, mais Deborah peinait à suivre, son regard fixé droit devant, ses doigts crispés sur la anse de son sac. L’odeur du café matinal et du polish du hall s’entremêlait à celle du cuir de la veste de Luc, un mélange qui l’ancrait dans ce moment tout en la déstabilisant.Ils franchirent le seuil de l’ascenseur, et là, les portes s’ouvrirent… sur Jonathan.Le monde se figea, une seconde suspendue dans un silence assourdissant. Le regard de Jonathan, noir, insondable, croisa celui de

  • UN CONTRAT DE MARIAGE EN HERITAGE   236

    — T’as mangé, au moins ? demanda-t-il, brisant le silence, sa voix rauque teintée d’une sollicitude discrète.Deborah haussa les épaules, ses doigts triturant un fil défait du canapé, son esprit ailleurs, englué dans la rage et le désir que Jonathan avait attisés.— Pas faim, marmonna-t-elle.Luc ricana, posant sa bière pour attraper son téléphone.— Ouais, ben, tu vas manger quand même. Pizza, ça passe toujours. Pepperoni, ou t’es du genre à bouffer des trucs healthy ?Un sourire furtif traversa les lèvres de Deborah, un éclat fragile dans le chaos de ses pensées.— Pepperoni, souffla-t-elle, s’enfonçant dans les coussins.Luc passa la commande, puis s’installa à l’autre bout du canapé, laissant un espace respectueux entre eux. Il lui tendit une bière fraîche, la condensation gouttant sur ses doigts. L’odeur maltée et la froideur du verre contre sa paume tirèrent Deborah de sa torpeur, un ancrage simple dans cette nuit qui menaçait de l’engloutir.— T’es pas obligée de parler, dit-il

  • UN CONTRAT DE MARIAGE EN HERITAGE   235

    Jonathan appuya sur le bouton du rez-de-chaussée, croisant les bras, le silence s’installant comme une lame entre eux. Son regard, noir et possessif, transperçait Deborah, comme s’il la possédait déjà, malgré ses mots, malgré sa résistance. Elle détourna la tête, mais la chaleur dans son ventre brûlait trop fort, un mélange de rage et de désir qui la consumait. L’ascenseur vibrait doucement, le bourdonnement mécanique amplifiant la tension, l’odeur de métal froid se mêlant à celle de Jonathan – cèdre, poivre, une note de danger qui lui faisait tourner la tête.— Et si je ne t’envoie pas ce foutu message ? souffla-t-elle, la gorge serrée, son défi masquant à peine son trouble.Un tic nerveux traversa la tempe de Jonathan. Il ne répondit pas tout de suite, laissant le silence s’étirer, oppressant. Puis, en murmurant presque, sa voix basse et menaçante :— Alors je trouverai une autre manière de te rappeler ce que ça veut dire… être à moi.Ding. La porte s’ouvrit. Il sortit sans se reto

  • UN CONTRAT DE MARIAGE EN HERITAGE   234

    Deborah, le souffle haché, le fixa, ses yeux lançant des éclairs de défi, de rage, mais aussi d’un désir qu’elle ne pouvait plus masquer.— Quels mots ? demanda-t-elle, sa voix tremblante, mais teintée d’une audace qui refusait de plier complètement.— Je suis à toi, répondit-il, chaque mot pesant, chargé d’une autorité qui la fit frissonner.Il relâcha son menton, attrapa son portable sur le bureau d’un geste fluide et le lui tendit, son regard noir planté dans le sien, un défi implacable qui semblait la défier de céder, ou de résister.— Tu as jusqu’à minuit, Deborah. Après, c’est perdu. Et crois-moi… tu vas le regretter.Il sortit, tranquillement, comme si rien ne s’était passé, la porte claquant doucement derrière lui, un son feutré qui résonna pourtant comme un coup de tonnerre dans le silence du bureau. Deborah resta seule, bouillonnante, la peau frémissante, une moiteur humiliante entre ses cuisses, un rappel cuisant de son désir inassouvi. Son cœur cognait dans sa poitrine, pa

  • UN CONTRAT DE MARIAGE EN HERITAGE   233

    Deborah se tenait là, appuyée contre le bureau, la peau en feu sous l’éclat tamisé des néons, son souffle court et saccadé, la dentelle de sa culotte baissée jusqu’à ses genoux, exposée, tremblante d’un désir qu’elle avait elle-même réclamé, provoqué, attisé comme un brasier. Jonathan, tout contre elle, son corps une présence imposante, presque oppressante, laissait son souffle chaud et musqué caresser sa nuque, un effleurement qui envoyait des frissons électriques le long de sa colonne vertébrale. Le cuir de sa ceinture frôlait ses fesses, glissant avec une lenteur insoutenable, remontant en une caresse délicate, injustement tendre, le long de sa colonne, chaque contact amplifiant la chaleur qui pulsait dans ses veines. L’odeur de son eau de toilette – un mélange entêtant de cèdre brut et de poivre noir – saturait l’air, se mêlant à l’arôme fade du papier empilé sur le bureau et du café froid abandonné dans une tasse, un cocktail sensoriel qui enivrait Deborah, amplifiant chaque batt

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