Mag-log inLa soirée de la veille s’était terminée dans la joie, mais le réveil du lendemain avait une toute autre couleur.
Il est 8 heures du matin quand Anne descend de sa voiture et frappe à la porte de Grâce.
Elle est venue prendre des nouvelles de maman Christel, la mère de Grâce, dont l’état de santé l’inquiétait depuis quelques jours.
Grâce ouvre, les yeux fatigués, les cheveux attachés à la hâte.
— Entre… dit-elle d’une voix basse.
Anne avance dans le petit salon…
et s’arrête net.
Sur le canapé, maman Christel est allongée, très pâle, respirant difficilement. Son regard est flou, perdu, presque absent.
Anne porte la main à sa bouche, choquée.
— Grâce !
Elle se tourne vers elle, incrédule.
— Comment tu as pu attendre jusqu’à ce point ? Pourquoi tu ne l’as pas amenée à l’hôpital ?
Grâce baisse les yeux, honteuse, les doigts tremblants.
— Tu sais que je ne travaille pas… murmure-t-elle. Je n’ai rien… absolument rien. Hier je t’ai même demandé si je pouvais emprunter un peu d’argent pour l’hôpital… mais on était en pleine fête, et je… je n’ai pas voulu insister…
Anne ferme les yeux une seconde, submergée par la culpabilité.
Elle n’avait pas compris que la situation était si grave.
— Ne perdons pas de temps.
Elle attrape une couverture, enveloppe maman Christel, puis appelle un taxi immédiatement.
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À l’hôpital — L’attente
Le taxi roule vite, presque trop vite, mais chaque seconde compte.
Grâce serre la main de sa mère, les larmes aux yeux, tandis qu’Anne donne les directives au chauffeur.
Arrivées à l’hôpital, Anne prend les devants.
Elle remplit les formulaires, contacte l’infirmière, explique la situation, paie le premier soin. Grâce, incapable de tenir debout, s’assied sur une chaise en plastique et prie en silence.
Après plusieurs heures d’examens, un médecin les appelle dans une petite salle blanche.
Son visage sérieux dit déjà tout.
— Les résultats sont là…
Grâce se lève d’un bond, le souffle court.
— Docteur, dites-nous… maman va s’en sortir, n’est-ce pas ?
Le médecin soupire.
— Elle a un rein complètement endommagé. Le second fonctionne très faiblement. Il faudra envisager une greffe.
Et avant même d’en arriver là… elle a besoin d’un suivi psychologique intensif. Le coût total du traitement… tourne autour de deux millions.
Grâce s’écroule au sol, les mains sur le visage.
— Deux… millions ? répète-t-elle, la voix brisée.
— Comment je vais trouver ça ? Où ? Avec quoi ?
Anne se précipite pour la soutenir, mais Grâce tremble, paniquée.
— Je n’ai personne… personne ! crie-t-elle presque. Je vais perdre ma mère…
Anne la serre contre elle.
— On va trouver une solution. Je te laisse pas.
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À 18h — Un message inattendu
La journée s’étire, lourde, interminable.
Grâce ne parle plus. Elle fixe le sol, le visage ravagé.
À 18h, en plein silence, son téléphone vibre.
Elle le prend machinalement.
Un message.
Alex :
« Prépare-toi pour 19h.
À cette adresse.
— A »
Il joint une localisation.
Grâce sursaute, déstabilisée.
Elle relit le message trois fois.
Anne la regarde.
— Alex ? Qu’est-ce qu’il dit ?
Grâce lui montre l’écran sans un mot.
Anne esquisse un sourire doux.
— Peut-être qu’il veut t’aider. Peut-être que ce n’est pas un hasard qu’il soit revenu.
Grâce essuie ses larmes, respire profondément.
Pour la première fois de la journée, une petite lueur d’espoir traverse ses yeux.
— D’accord… je vais me préparer.
Mais au fond d’elle… elle sait que ce rendez-vous pourrait changer le destin de sa mère.
La veille du mariage – Gabriel et JordanDepuis leur rencontre dans la rue, Gabriel et Jordan échangeaient parfois des messages.Toujours avec respect, toujours avec une politesse presque fraternelle.Message de Gabriel :Salut Jordan, tu vas bien ?Réponse de Jordan :Oui, très bien. Et toi ?Gabriel :Bien. J’espère que ta sœur va bien aussi.(Il parlait d’Anne, comme Jordan le lui avait laissé croire.)Jordan :Anne n’est pas ma sœur… c’est ma fiancée. On se marie demain.Silence.Gabriel ne répondit pas immédiatement.Il relut le message trois fois.Puis enfin :Gabriel :Félicitations. Sincèrement. Je viendrai au mariage si tu permets.Jordan :Bien sûr, tu es invité. Tu es quelqu’un de bien, Gabriel.Gabriel posa le téléphone sur sa table, se frotta le visage.— Ta fiancée… Anne…Il murmura seul dans son salon.— Alors je n’ai aucune chance ?Mais aussitôt, il se reprit, se redressa, releva le menton.— Non… un cœur peut changer. Un cœur peut se tromper. Peut-être qu’un jour… el
Deux semaines plus tard – Hôpital CentralLe couloir de l’hôpital avait une odeur de désinfectant, mais pour Grâce, il sentait la victoire.Sa mère dormait paisiblement, reliée à quelques machines, mais elle respirait mieux.Son visage avait repris des couleurs, ses doigts étaient plus chauds.Le docteur Kamanda entra, un dossier à la main.— Mademoiselle Grâce…Il sourit largement.— L’opération a été un succès. Votre maman réagit très bien. Le rein s’adapte parfaitement.Grâce porta ses mains à sa bouche, les larmes jaillissant sans prévenir.— Merci docteur… merci infiniment… vous avez sauvé sa vie…— Non, répondit le docteur avec douceur.Remerciez plutôt Angélique… c’est grâce à elle.Grâce baissa la tête.— Oui… je sais…---Funérailles d’Angélique – Deux semaines après l’opérationLa petite chapelle du quartier Nord était remplie de fleurs blanches.Une photo d’Angélique trônait devant l’autel : un sourire doux, un regard fatigué mais lumineux.Le prêtre récita quelques mots.—
Chez Grâce et Alex – Le contrat de l’ombreLe salon d’Alex était silencieux, trop silencieux.Grâce avait entre les mains les feuilles du contrat qu’il lui avait donné.Son cœur battait à toute vitesse, mais elle resta concentrée, ligne par ligne.Alex, assis en face d’elle, la regardait avec un calme presque dérangeant.— Tu as bien tout lu ? demanda-t-il doucement.Grâce prit une dernière inspiration et posa le document.— Oui… j’ai tout lu.— Et tu acceptes ? insista Alex, les yeux rivés sur elle.Elle hésita, mais finit par hocher la tête.— Je signe.Elle prit le stylo, ses doigts tremblants, et apposa sa signature à la dernière page.Alex sourit, un sourire lent, satisfait.— Parfait.Il se leva, ouvrit un tiroir, sortit une enveloppe épaisse et la tendit à Grâce.— Voici l’argent. L’intégralité.Grâce prit l’enveloppe avec émotion.— Merci… Alex… tu n’imagines pas ce que ça signifie pour moi.— Je sais, répondit-il froidement.— Et n’oublie pas : dans deux semaines.Grâce rougi
Chez Jordan, l’atmosphère était simple mais chaleureuse.Pas de luxe, pas de grande cuisine moderne — juste une table en bois, deux tasses de thé fumant, et l’amour sincère de deux cœurs qui n’avaient jamais eu besoin de richesse pour exister.Anne s’assit, les mains autour de la tasse chaude.Jordan, assis en face d’elle, la regardait avec un mélange d’amour et d’inquiétude.— Anne…Sa voix avait changé.— J’ai… deux nouvelles à te dire. Une bonne… et une mauvaise.Anne posa la tasse, soudain nerveuse.— Commence par la mauvaise…Jordan soupira profondément.— J’ai perdu mon travail.Il joua avec ses doigts.— Ça fait un mois… et j’ai essayé de te cacher ça. Je ne voulais pas t’inquiéter… Mais je ne pouvais plus continuer à mentir.Anne sentit son cœur se serrer.— Mon Dieu, Jordan… et tu ne m’as rien dit ? Pourquoi ?— Parce que…Il leva les yeux vers elle.— Je ne voulais pas que tu penses que je ne pouvais plus t’offrir un avenir. Mais c’est une longue histoire… oublions ça pour l
La nuit était tombée depuis longtemps lorsque Grâce, incapable de dormir, se leva de sa chaise d’hôpital. Les lumières blanches du couloir lui faisaient mal aux yeux, mais elle n’avait pas le choix : elle devait parler au médecin tout de suite.Elle marcha jusqu’au bureau de garde et frappa doucement.— Entrez, répondit une voix fatiguée.Grâce poussa la porte. Le docteur, encore en blouse, révisait un dossier.— Docteur, excusez-moi… c’est urgent.Sa voix tremblait légèrement.— Mademoiselle Grâce ? Tout va bien ?— Écoutez… dit-elle en serrant ses doigts. Pour ma mère… le rein. Je vous demande de faire tout ce qu’il faut pour en trouver un. L’argent… sera disponible demain, à 11h.Le docteur fronça les sourcils.— Vous êtes sûre de pouvoir payer les deux millions ?Grâce hocha la tête avec assurance, même si son cœur battait trop vite.— Oui. Je vous en supplie, commencez les recherches. Et si possible… qu’elle soit opérée demain. Sa vie dépend de vous.Le docteur soupira, mais acce
Grâce passa près d’une heure à se préparer.Elle ouvrit son armoire, sortit une robe simple mais élégante, couleur bordeaux, qui mettait en valeur sa peau caramel. Ses mains tremblaient encore à cause des révélations de l’hôpital, mais elle se maquilla légèrement pour cacher ses yeux gonflés de larmes.Devant le miroir, elle inspira profondément.— C’est juste un dîner… calme-toi.Elle ne savait pas ce qu’Alex voulait lui dire, mais une partie d’elle espérait une aide… ou au moins une distraction après cette journée infernale.À 19 heures, elle arriva à l’adresse qu’il avait envoyée : un restaurant luxueux, feutré, éclairé par des chandelles, avec une musique douce flottant dans l’air.Alex l’attendait à l’entrée.Quand ses yeux se posèrent sur Grâce, son regard changea.— Waouh… Tu es magnifique, dit-il en souriant.Grâce sourit timidement.— Merci. Toi aussi tu es très élégant.Ils s’installèrent à une table dans un coin intime du restaurant. Ils échangèrent quelques banalités, parl







