Mag-log inChez Jordan, l’atmosphère était simple mais chaleureuse.
Pas de luxe, pas de grande cuisine moderne — juste une table en bois, deux tasses de thé fumant, et l’amour sincère de deux cœurs qui n’avaient jamais eu besoin de richesse pour exister.
Anne s’assit, les mains autour de la tasse chaude.
Jordan, assis en face d’elle, la regardait avec un mélange d’amour et d’inquiétude.
— Anne…
Sa voix avait changé.
— J’ai… deux nouvelles à te dire. Une bonne… et une mauvaise.
Anne posa la tasse, soudain nerveuse.
— Commence par la mauvaise…
Jordan soupira profondément.
— J’ai perdu mon travail.
Il joua avec ses doigts.
— Ça fait un mois… et j’ai essayé de te cacher ça. Je ne voulais pas t’inquiéter… Mais je ne pouvais plus continuer à mentir.
Anne sentit son cœur se serrer.
— Mon Dieu, Jordan… et tu ne m’as rien dit ? Pourquoi ?
— Parce que…
Il leva les yeux vers elle.
— Je ne voulais pas que tu penses que je ne pouvais plus t’offrir un avenir. Mais c’est une longue histoire… oublions ça pour le moment.
Anne prit sa main.
— Jordan… tu sais que je t’aime. Travail ou pas, tu restes mon homme. Tu n’es pas seul.
Il sourit faiblement.
— Merci, mon amour…
Puis il inspira.
— Bon… la bonne nouvelle.
Anne attendit, les yeux grands ouverts.
— Je veux t’épouser dans le mois suivant.
Il sourit timidement.
— Tu dis quoi ?
Anne resta figée.
Choquée… mais aussi profondément heureuse.
— Jordan… mais… tu viens de perdre ton travail…
— Peu importe.
Il passa la main dans ses cheveux.
— Ce qui compte, c’est toi et moi. Le reste… on le construira ensemble. L’amour est plus important que tout le reste.
Anne sourit, émue.
— Et… tu penses à quelle date ?
Jordan répondit sans hésiter :
— Le 9 août.
Anne cligna des yeux.
— Mais… c’est dans trois semaines !
— Je sais, dit-il en riant.
— Mais quand on aime, on ne doit pas attendre une éternité.
Anne rit aussi, touchée.
— Alors je vais annoncer ça à mes parents, dit-elle en se levant.
— Je dois partir.
Jordan se leva pour l’accompagner.
— Je t’accompagne jusqu’à la route.
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Le croisement — Une rencontre inattendue
Ils marchaient tranquillement, main dans la main, discutant déjà des préparatifs du mariage.
Puis, soudain, une voiture de luxe — noire, brillante, dernier modèle — les dépassa lentement… avant de klaxonner.
Anne sursauta légèrement.
La voiture s’arrêta près d’eux.
La vitre du conducteur se baissa.
Un homme élégant, environ trente-cinq ans, barbe parfaitement taillée, parfum discret mais sophistiqué, les regarda avec un doux sourire.
Tout de suite, ses yeux se posèrent sur Anne.
Et son regard changea.
Il n’essaya même pas de le cacher.
— Bonjour à vous deux, dit-il poliment.
— Je vous ai vus marcher… et je me suis dit que vous étiez sûrement frère et sœur, non ?
Jordan serra légèrement la main d’Anne.
— Euh… pas exactement.
Il se força à sourire.
— Moi c’est Jordan, et elle c’est Anne.
Il ne précisa pas « ma fiancée ».
Le regard de l’homme se posa encore plus longtemps sur Anne, admiratif.
— Enchanté. Moi, c’est Gabriel.
Sa voix était profonde, posée, celle d’un homme habitué à être écouté.
— Vous permettez que je prenne vos numéros ? dit-il avec un sourire charmeur.
Anne resta silencieuse, gênée.
Elle ne voulait pas vexer Jordan… mais elle ne voulait pas non plus paraître impolie.
Jordan répondit avant elle :
— Pour moi, oui.
Puis, se tournant vers Anne :
— Mais pour Anne, non.
Gabriel arqua un sourcil, surpris, puis il sourit.
— Très bien.
Il sortit son téléphone.
— Donnez-moi votre numéro, Jordan.
Jordan le lui dicta.
Gabriel l’enregistra… mais son regard cherchait toujours Anne.
— J’espère qu’un jour… j’aurai aussi celui d’Anne, dit-il avec un sourire qui voulait dire bien plus que ce qu’il prononçait.
Anne détourna la tête, un peu mal à l’aise.
Gabriel leur fit un signe de la main et remonta sa vitre.
La voiture démarra lentement… mais pas sans qu’il regarde Anne dans le rétroviseur une dernière fois.
Anne frissonna.
Elle ne savait pas pourquoi… mais elle avait la sensation que cette rencontre n’était que le début de quelque chose.
La veille du mariage – Gabriel et JordanDepuis leur rencontre dans la rue, Gabriel et Jordan échangeaient parfois des messages.Toujours avec respect, toujours avec une politesse presque fraternelle.Message de Gabriel :Salut Jordan, tu vas bien ?Réponse de Jordan :Oui, très bien. Et toi ?Gabriel :Bien. J’espère que ta sœur va bien aussi.(Il parlait d’Anne, comme Jordan le lui avait laissé croire.)Jordan :Anne n’est pas ma sœur… c’est ma fiancée. On se marie demain.Silence.Gabriel ne répondit pas immédiatement.Il relut le message trois fois.Puis enfin :Gabriel :Félicitations. Sincèrement. Je viendrai au mariage si tu permets.Jordan :Bien sûr, tu es invité. Tu es quelqu’un de bien, Gabriel.Gabriel posa le téléphone sur sa table, se frotta le visage.— Ta fiancée… Anne…Il murmura seul dans son salon.— Alors je n’ai aucune chance ?Mais aussitôt, il se reprit, se redressa, releva le menton.— Non… un cœur peut changer. Un cœur peut se tromper. Peut-être qu’un jour… el
Deux semaines plus tard – Hôpital CentralLe couloir de l’hôpital avait une odeur de désinfectant, mais pour Grâce, il sentait la victoire.Sa mère dormait paisiblement, reliée à quelques machines, mais elle respirait mieux.Son visage avait repris des couleurs, ses doigts étaient plus chauds.Le docteur Kamanda entra, un dossier à la main.— Mademoiselle Grâce…Il sourit largement.— L’opération a été un succès. Votre maman réagit très bien. Le rein s’adapte parfaitement.Grâce porta ses mains à sa bouche, les larmes jaillissant sans prévenir.— Merci docteur… merci infiniment… vous avez sauvé sa vie…— Non, répondit le docteur avec douceur.Remerciez plutôt Angélique… c’est grâce à elle.Grâce baissa la tête.— Oui… je sais…---Funérailles d’Angélique – Deux semaines après l’opérationLa petite chapelle du quartier Nord était remplie de fleurs blanches.Une photo d’Angélique trônait devant l’autel : un sourire doux, un regard fatigué mais lumineux.Le prêtre récita quelques mots.—
Chez Grâce et Alex – Le contrat de l’ombreLe salon d’Alex était silencieux, trop silencieux.Grâce avait entre les mains les feuilles du contrat qu’il lui avait donné.Son cœur battait à toute vitesse, mais elle resta concentrée, ligne par ligne.Alex, assis en face d’elle, la regardait avec un calme presque dérangeant.— Tu as bien tout lu ? demanda-t-il doucement.Grâce prit une dernière inspiration et posa le document.— Oui… j’ai tout lu.— Et tu acceptes ? insista Alex, les yeux rivés sur elle.Elle hésita, mais finit par hocher la tête.— Je signe.Elle prit le stylo, ses doigts tremblants, et apposa sa signature à la dernière page.Alex sourit, un sourire lent, satisfait.— Parfait.Il se leva, ouvrit un tiroir, sortit une enveloppe épaisse et la tendit à Grâce.— Voici l’argent. L’intégralité.Grâce prit l’enveloppe avec émotion.— Merci… Alex… tu n’imagines pas ce que ça signifie pour moi.— Je sais, répondit-il froidement.— Et n’oublie pas : dans deux semaines.Grâce rougi
Chez Jordan, l’atmosphère était simple mais chaleureuse.Pas de luxe, pas de grande cuisine moderne — juste une table en bois, deux tasses de thé fumant, et l’amour sincère de deux cœurs qui n’avaient jamais eu besoin de richesse pour exister.Anne s’assit, les mains autour de la tasse chaude.Jordan, assis en face d’elle, la regardait avec un mélange d’amour et d’inquiétude.— Anne…Sa voix avait changé.— J’ai… deux nouvelles à te dire. Une bonne… et une mauvaise.Anne posa la tasse, soudain nerveuse.— Commence par la mauvaise…Jordan soupira profondément.— J’ai perdu mon travail.Il joua avec ses doigts.— Ça fait un mois… et j’ai essayé de te cacher ça. Je ne voulais pas t’inquiéter… Mais je ne pouvais plus continuer à mentir.Anne sentit son cœur se serrer.— Mon Dieu, Jordan… et tu ne m’as rien dit ? Pourquoi ?— Parce que…Il leva les yeux vers elle.— Je ne voulais pas que tu penses que je ne pouvais plus t’offrir un avenir. Mais c’est une longue histoire… oublions ça pour l
La nuit était tombée depuis longtemps lorsque Grâce, incapable de dormir, se leva de sa chaise d’hôpital. Les lumières blanches du couloir lui faisaient mal aux yeux, mais elle n’avait pas le choix : elle devait parler au médecin tout de suite.Elle marcha jusqu’au bureau de garde et frappa doucement.— Entrez, répondit une voix fatiguée.Grâce poussa la porte. Le docteur, encore en blouse, révisait un dossier.— Docteur, excusez-moi… c’est urgent.Sa voix tremblait légèrement.— Mademoiselle Grâce ? Tout va bien ?— Écoutez… dit-elle en serrant ses doigts. Pour ma mère… le rein. Je vous demande de faire tout ce qu’il faut pour en trouver un. L’argent… sera disponible demain, à 11h.Le docteur fronça les sourcils.— Vous êtes sûre de pouvoir payer les deux millions ?Grâce hocha la tête avec assurance, même si son cœur battait trop vite.— Oui. Je vous en supplie, commencez les recherches. Et si possible… qu’elle soit opérée demain. Sa vie dépend de vous.Le docteur soupira, mais acce
Grâce passa près d’une heure à se préparer.Elle ouvrit son armoire, sortit une robe simple mais élégante, couleur bordeaux, qui mettait en valeur sa peau caramel. Ses mains tremblaient encore à cause des révélations de l’hôpital, mais elle se maquilla légèrement pour cacher ses yeux gonflés de larmes.Devant le miroir, elle inspira profondément.— C’est juste un dîner… calme-toi.Elle ne savait pas ce qu’Alex voulait lui dire, mais une partie d’elle espérait une aide… ou au moins une distraction après cette journée infernale.À 19 heures, elle arriva à l’adresse qu’il avait envoyée : un restaurant luxueux, feutré, éclairé par des chandelles, avec une musique douce flottant dans l’air.Alex l’attendait à l’entrée.Quand ses yeux se posèrent sur Grâce, son regard changea.— Waouh… Tu es magnifique, dit-il en souriant.Grâce sourit timidement.— Merci. Toi aussi tu es très élégant.Ils s’installèrent à une table dans un coin intime du restaurant. Ils échangèrent quelques banalités, parl







