La semaine suivant leur retour des Alpes fut un mélange épuisant de routine et d'attente fiévreuse. Alma Roustin jonglait avec les exigences de son travail de gestionnaire de clientèle junior, les silences pesants de Madame Smith et les messages insistants de Leonard. Il ne la laissait pas respirer, pas oublier. Ses appels arrivaient à des heures inattendues, ses messages étaient empreints d'une possessivité grandissante, et la passion dévorante qu'il avait allumée en elle ne cessait de brûler, rendant chaque instant de sa vie ordinaire insipide.
Un mardi après-midi, alors qu'elle était plongée dans ses dossiers, l'interphone de son bureau sonna. C'était l'assistante de Madame Smith. "Mademoiselle Roustin, Madame Smith souhaiterait vous voir dans son bureau. Immédiatement." Le ton sec de l'assistante fit monter un frisson glacé le long de l'échine d'Alma. C'était rare d'être convoquée si abruptement par sa supérieure, et le timing, juste après son weLa semaine suivant leur retour des Alpes fut un mélange épuisant de routine et d'attente fiévreuse. Alma Roustin jonglait avec les exigences de son travail de gestionnaire de clientèle junior, les silences pesants de Madame Smith et les messages insistants de Leonard. Il ne la laissait pas respirer, pas oublier. Ses appels arrivaient à des heures inattendues, ses messages étaient empreints d'une possessivité grandissante, et la passion dévorante qu'il avait allumée en elle ne cessait de brûler, rendant chaque instant de sa vie ordinaire insipide.Un mardi après-midi, alors qu'elle était plongée dans ses dossiers, l'interphone de son bureau sonna. C'était l'assistante de Madame Smith."Mademoiselle Roustin, Madame Smith souhaiterait vous voir dans son bureau. Immédiatement."Le ton sec de l'assistante fit monter un frisson glacé le long de l'échin
La semaine suivant leur retour des Alpes fut un mélange épuisant de routine et d'attente fiévreuse. Alma Roustin jonglait avec les exigences de son travail de gestionnaire de clientèle junior, les silences pesants de Madame Smith et les messages insistants de Leonard. Il ne la laissait pas respirer, pas oublier. Ses appels arrivaient à des heures inattendues, ses messages étaient empreints d'une possessivité grandissante, et la passion dévorante qu'il avait allumée en elle ne cessait de brûler, rendant chaque instant de sa vie ordinaire insipide. Un mardi après-midi, alors qu'elle était plongée dans ses dossiers, l'interphone de son bureau sonna. C'était l'assistante de Madame Smith. "Mademoiselle Roustin, Madame Smith souhaiterait vous voir dans son bureau. Immédiatement." Le ton sec de l'assistante fit monter un frisson glacé le long de l'échine d'Alma. C'était rare d'être convoquée si abruptement par sa supérieure, et le timing, juste après son we
Le retour à Genève fut un lent et douloureux atterrissage. L'air des Alpes, si pur et vivifiant, fut remplacé par la grisaille urbaine, les bruits assourdissants de la circulation, et surtout, le silence oppressant de la voiture de Leonard. Le chalet, le feu crépitant, la neige immaculée, tout cela semblait déjà n'être qu'un rêve, un mirage que le soleil de l'après-midi dévorait sans pitié. Alma sentait le poids de la réalité se poser sur ses épaules, lourd comme un fardeau qu'elle avait oublié porter. Leonard conduisait, le visage impassible, mais Alma sentait la tension sous sa façade calme. La bulle qu'ils avaient partagée s'était dissoute à chaque kilomètre les éloignant du sanctuaire blanc. Le corps d'Alma, encore imprégné de la chaleur de ses étreintes, se tendait à l'idée du retour à ses obligations, à ses mensonges, à l'ombre constante de Madame Smith et d'Isabella. Quand la voiture s'arrêta devant son immeuble, Leonard coupa le moteur, mais
Le temps, après cette soirée à l'exposition, s'étira et se contracta étrangement pour Alma. Chaque jour était une danse délicate entre le visible et l'invisible, entre sa vie rangée à Genève et l'ombre grandissante de Leonard. Les échanges animés ne se limitaient plus à leurs rares rencontres ; ils vivaient dans l'attente, dans les messages furtifs, dans les appels nocturnes où leurs voix, chuchotées, se mêlaient à la ferveur des confidences et des désirs inavoués.Leonard était devenu plus insistant, plus audacieux. Il ne se contentait plus de simples invitations. Ses cadeaux arrivaient au bureau, discrets mais luxueux : un livre rare qu'elle cherchait, un foulard en soie d'une grande maison, des chocolats fins. Des attentions qui, loin de la ravir, la mettaient mal à l'aise, la rendant plus visible, plus suspecte aux yeux de ses collègues. Madame Smith, dont les antennes étaient toujours en alerte, la regardait avec une curiosité accrue, un sourire trop appuyé qui masquait à
Le lendemain du dîner avec Leonard, Alma se sentait comme une funambule marchant sur un fil, suspendue entre le vertige de la passion et l'abîme de la réalité. Ses paroles, "Je veux ce que tu m'as donné à Milan... c'est de l'amour," résonnaient dans son esprit, obsédantes. Un aveu si puissant, si inattendu, qu'il avait fait vaciller ses dernières défenses. Mais l'ombre d'Isabella, l'omniprésence du secret, restaient des chaînes invisibles, rendant cet "amour" impossible, douloureux.Le bureau, autrefois son refuge, son ancrage, devint un lieu d'une insignifiance écrasante. Les bavardages de Madame Smith sur les stocks ou les potins mondains lui semblaient futiles, dérisoires face au tourbillon émotionnel qui la submergeait. Elle travaillait mécaniquement, son esprit ailleurs, revivant chaque contact, chaque mot de Leonard. La sensation de sa peau, le son grave de sa voix, l'intensité de son regard brûlaient encore en elle. Les échanges animés de la veille avaient rouvert la pla
Le retour à Genève fut un lent glissement du rêve à la dure réalité. Chaque kilomètre avalé par l'Alfa Romeo de Leonard ramenait Alma un peu plus près du monde qu'elle avait tenté de fuir, un monde où la passion brûlante de Milan n'était qu'une parenthèse interdite, une douce folie sans avenir. Le silence dans la voiture, autrefois chargé de désir, était désormais lourd d'un non-dit oppressant. Leonard conduisait avec la même assurance, mais Alma sentait une distance s'installer entre eux, un voile ténu tissé par les obligations qui les attendaient. Le soleil de la Suisse était pâle comparé à la lumière dorée de Milan, et les montagnes imposantes qui encadraient Genève lui semblaient soudain menaçantes, comme des murs refermant une prison dorée.Quand la voiture s'arrêta devant son immeuble, Alma sentit une angoisse glaciale l'étreindre. Le désir ardent, la connexion viscérale de la nuit passée, semblaient soudain étrangers dans la banalité de son quotidien. Leonard coupa le mo