Chapitre 6

*TESSA*

« Si tu avais des manières, tu n'aurais pas monté mon père contre nous », ai-je dit avec colère en me levant.

Après toutes ces années... Mon père ne m'a pas traitée comme sa fille.

Au contraire, il me regardait comme si j'étais une étrangère.

Quand j'étais plus jeune, ma mère n'avait pas pu payer mes frais de scolarité et j'étais allée le voir pour lui demander de l'aide, mais il m'avait mise à la porte.

Et cela me fait très mal qu'Anna ait une vie très agréable, alors qu'elle n'est même pas sa fille biologique !

Maintenant... Je l'ai tout de même repoussé.

Il a cessé d'être mon père depuis longtemps.

« Patrick, comment peut-elle me parler comme ça ? ! », a crié Cassie.

Mon père s'est levé immédiatement. « Sois polie avec ma femme ! » Il est parti en trombe et m'a donné une gifle.

C'était inattendu et je suis tombée par terre.

« On n'en arrive pas là, Patrick. » Oncle Wilson a aboyé et s'est approché de moi.

« Comment oses-tu toucher ma fille ? ! », a hurlé ma mère.

« Elle l'a bien mérité. », a dit Anna en riant.

J'étais presque aveuglée par la colère.

Perdant complètement mon sang-froid, je me suis levée et j'ai ramassé quelques assiettes de vaisselle, les jetant sur mon père... non... ce n'est pas mon père... Patrick, Cassie et Anna.

Leurs vêtements étaient tachés et j'ai souri en voyant qu'il me lançait des poignards.

« Espèce de petit... » Patrick a essayé de me frapper à nouveau mais oncle Wilson l'a arrêté.

« Ça suffit ! »

« Tu es une fille horrible... Quel genre de fille attaque son propre père ?! », a hurlé Cassie.

Eleanor et ma mère m'ont tirée de leur côté.

« C'est toi qui as commencé, tu ne peux pas passer la nuit sans chercher les ennuis ? », a demandé ma mère à Cassie.

« Je n'arrive pas à croire que j'ai une fille comme toi. » Patrick a craché.

J'ai roulé des yeux.

Je n'arrivais pas non plus à croire que j'avais un père comme lui.

J'étais très satisfaite de voir à quel point Patrick et sa famille avaient l'air sales en ce moment.

Mais mon cœur a sombré lorsque j'ai remarqué que Declan était toujours assis là, à assister à tout cela.

J'aurais aimé qu'il ne soit pas là.

J'aurais aimé qu'il n'ait pas à voir à quel point ma famille était foutue.

Je commençais à me sentir gênée, alors j'ai chuchoté à ma mère.

« Je... je dois partir. » Sur ce, j'ai quitté le hall en toute hâte.

J'ai croisé les bras quand j'ai été immédiatement assaillie par la brise froide de l'extérieur.

J'ai commencé à marcher, essayant d'attraper n'importe quel taxi qui passait, mais je n'ai pas eu la chance d'en avoir un.

Mes joues brûlaient et les larmes me piquaient les yeux.

J'ai cligné des yeux rapidement en essayant de ne pas les faire couler.

Je ne regrette pas ce que j'ai fait ce soir.

Je refuse de me laisser intimider par la famille de mon père.

Je suis heureuse de les montrer tels qu'ils sont, mais en même temps, je ne peux m'empêcher d'être triste.

J'aimerais que ma famille soit différente.

J'aimerais que ma vie soit différente.

Et les larmes ont coulé.

Mes pieds ont commencé à me faire mal et j'ai reniflé.

Quand la vie sera-t-elle à ma hauteur ?

Une voiture s'est soudain arrêtée à côté de moi.

J'ai regardé de côté, la vitre s'est baissée et à l'intérieur se trouvait Declan.

J'ai froncé les sourcils en le regardant.

« Monte dans la voiture. » Il m'a ordonné.

Monter dans la voiture ?

Nous ne sommes pas en sa compagnie et je n'ai pas à recevoir d'ordres de sa part.

Et puis, je ne sais pas comment l'affronter après ce qui s'est passé ce soir.

« Il n'est pas facile de trouver un taxi ici. », a-t-il poursuivi.

Je l'ai ignoré et j'ai continué à marcher.

À son tour, il s'est mis à conduire lentement après moi.

Sérieusement, qu'est-ce qu'il a ?

Qu'est-ce qui ne va pas chez lui ?

« Je pense que tu n'es pas au courant des nouvelles. Si tu l'étais, tu saurais que plusieurs cas de viols et de meurtres ont eu lieu dernièrement dans cette rue... et le pire, c'est que... le meurtrier le tueur n'a pas encore été arrêté. »

La peur s'est emparée de mon âme.

« Bonne route. » Sur ce, il est parti.

Oh non !

J'aurais dû ravaler ma fierté !

J'aurais dû monter dans sa voiture.

J'ai regardé autour de moi, sans oser faire un pas de plus.

Même si la vie a été dure pour moi... je ne veux toujours pas mourir...

La vie est belle, quelle que soit la façon dont on la voit.

Oh, mon Dieu.

J'ai vu sa voiture s'arrêter devant moi, puis il a reculé et s'est de nouveau garé à côté de moi.

Il n'a pas eu besoin de dire quoi que ce soit cette fois-ci.

J'ai couru autour de la voiture et j'ai rapidement ouvert la porte du siège passager.

Je suis montée et j'ai attaché ma ceinture de sécurité.

J'ai choisi de ne pas regarder son visage... je suis sûre qu'il a une expression arrogante.

Je lui ai donné mon adresse et il l'a entrée dans le GPS.

Le trajet était calme.

J'ai mis ma main sur ma joue et je me suis demandé pourquoi ça me faisait encore mal.

Je n'arrive pas à croire qu'il m'a giflé parce que sa femme l'a encouragé à le faire.

Bientôt, la voiture s'est arrêtée devant mon appartement.

« Merci, M. Hudson. » J'ai détaché ma ceinture.

« Ce n'est rien, je ne pouvais pas laisser mon employée mourir, alors que j'aurais pu la sauver. »

Mes dents se sont serrées.

Est-ce que la mort est quelque chose que l'on peut dire avec autant de nonchalance ?

« Tu n'as pas à t'inquiéter, j'ai l'intention de vivre jusqu'à ce que je sois vieux et gris. » Je suis sorti de la voiture et j'ai claqué sa portière.

Et il est parti en trombe.

A quoi bon avoir un beau visage quand il est si méchant !