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Là où s’éveillent les échos
Last Updated:
2025-07-09 22:24:05
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Une nuit de sang et de désir Là où la guerre s’insinue dans les cœurs
Chapitre 35 — Là où la guerre s’insinue dans les cœursIsisIl a barricadé les fenêtres.Vissé les verrous. Glissé un couteau dans chaque pièce, sans un mot. J’ai suivi ses gestes en silence, notant chaque détail, chaque soupir retenu.Il marche vite, concentré. Mais dans la tension de ses épaules, je sens la peur. Pas pour lui. Pour moi.Quand il referme la dernière trappe et éteint la lumière, seul le feu continue de vaciller, projetant des ombres mouvantes sur les murs.Il ne me regarde pas encore.Moi non plus.Mais je sens que ça monte. L’angoisse. L’envie de s’ancrer quelque part. De se retrouver. Avant que tout n’éclate.— Raven…Il s’arrête. Lentement. Il ne tourne pas tout à fait la tête, mais je sais qu’il écoute. J’avance. Pieds nus sur le parquet. Le froid me mord, mais je m’en fiche.Je m’arrête juste derrière lui.— Tu ne dors pas, murmuré-je.— Je peux pas.Je pose ma main sur sa nuque, doucement. Il frissonne. Il ne recule pas.— Moi non plus.Il finit par se tourner v
Une nuit de sang et de désir Là où le passé cogne à la porte
Chapitre 34 — Là où le passé cogne à la porteRavenUn bruit sec me sort de cette bulle.Trois coups. Pas hésitants. Pas pressés. Trois coups nets, parfaitement espacés.Je redresse la tête. Isis se fige. Nos doigts se délient sans un mot. Une seconde à peine, et la chaleur de sa main me manque déjà.Mon regard se tourne vers la porte. Elle est close. Mais je sens le souffle du danger glisser dessous.— Tu attends quelqu’un ? demandé-je à voix basse.Elle secoue la tête. Son visage a pâli. Pas de peur. De tension. D’instinct. Elle sent, elle aussi.Je me lève. Silencieusement. Mes pas sont lourds sur le vieux parquet. J’attrape mon couteau, dissimulé sous le manteau jeté sur la chaise, puis je m’approche lentement de la porte.— Reste derrière, murmuré-je.— Je t’en prie, ne fais pas de bruit. Écoute d’abord.Elle a raison. La nuit dehors est trop calme. Le feu continue de crépiter derrière nous, incongru dans cette attente suspendue.Un quatrième coup, plus fort cette fois.Et une vo
Une nuit de sang et de désir Là où les vérités se murmurent
Chapitre 33 — Là où les vérités se murmurentIsisLe feu crépite doucement dans l’âtre, sa lumière vacillante projetant des ombres dans la pièce. L’air sent la résine brûlée et la poussière ancienne. Chaque craquement du bois dans la cheminée me ramène à une forme de présence. À ce maintenant si particulier.Assise en tailleur sur le vieux tapis élimé, je joue machinalement avec le bord de ma manche. Le tissu râpeux glisse entre mes doigts, geste répétitif, apaisant. Mes jambes sont engourdies par le froid qui s’insinue malgré la chaleur du feu. Mais je ne bouge pas. J’ai besoin de cette immobilité. De cet instant suspendu.Raven est là, en face de moi. Jambes repliées, torse penché en avant, le dos appuyé contre le mur. Son visage est à moitié éclairé par la flamme. L’autre moitié semble toujours appartenir à l’ombre. Comme lui.Une distance entre nous. Calculée. Instinctive. Ni trop proche. Ni trop loin.Le silence est dense. Mais ce n’est pas un silence vide. Il est peuplé de tout
Une nuit de sang et de désir Là où les souvenirs hantent les silences
Chapitre 32 — Là où les souvenirs hantent les silencesIsisJe serre doucement sa main, cherchant dans ses yeux cette vérité que seuls les silences portent parfois.Un frisson traverse mon corps, fragile, presque imperceptible, comme une onde qui bruisse sous la surface calme d’un lac.Le passé est là, pesant, omniprésent, une ombre qui refuse de se dissiper, menaçant de tout engloutir.— Tu te souviens… de ce soir-là ? murmuré-je, la voix tremblante, cassée par le poids des souvenirs.Raven hoche lentement la tête, son regard s’assombrit, comme s’il plongeait au fond d’un abîme d’images enfouies, de douleurs qu’il avait tenté d’enterrer.— Le feu. Les flammes qui dansaient autour de nous.— La promesse que nous avons faite.— Cette loyauté brûlante, plus forte que tout.Je revis chaque détail avec une précision douloureuse.La chaleur écrasante, l’odeur du bois qui se consume, le bruissement du vent qui portait nos voix dans la nuit.Les serments murmurés, chargés de certitudes, cett
Une nuit de sang et de désir Là où les cicatrices s’effleurent
Chapitre 31 — Là où les cicatrices s’effleurentIsisAssise au bord du lit, je laisse mes mains reposer mollement sur mes cuisses, comme pour me raccrocher à quelque chose de tangible, d’immobile, dans ce tourbillon d’émotions confuses.Le silence entre nous n’est plus une menace, mais une toile délicate, une vibration subtile que nous partageons sans la briser.Je sens sa présence toute proche, presque une ombre contre moi, mais sans empiéter, sans franchir les limites que j’ai posées, même dans cette intimité naissante.Il y a une douceur nouvelle dans l’air, une tendresse suspendue qui n’avait rien de notre passé, brutal et passionné.C’est comme si nous redécouvrions l’autre, sans artifice ni masque.Je ferme les yeux un instant, cherchant à calmer le tumulte intérieur, à apaiser la tempête qui rugit encore au creux de ma poitrine.Ses mains viennent doucement se poser sur mes épaules, avec une lenteur respectueuse, presque sacrée.Il n’y a pas de gestes brusques ni de gestes poss
Une nuit de sang et de désir Là où le silence parle
Chapitre 30 — Là où le silence parleIsisLe silence s’installe, dense et presque palpable, comme un voile de brouillard qui enveloppe chaque recoin de la pièce.Je sens le poids de chaque seconde, lourde, pesante, s’étirer lentement, comme une corde tendue au bord de la rupture.La main tendue de Raven flotte devant moi, hésitante, fragile, suspendue dans l’air une invitation maladroite et pourtant sincère, mais si incertaine.Mes yeux cherchent les siens, dans l’espoir de déceler au-delà des mots un éclat d’espoir, une promesse, une vérité.Mais je ne peux pas répondre.Pas encore.Pas avant d’avoir fait la paix avec le chaos tumultueux qui brûle en moi.Chaque fibre de mon corps est en alerte.La colère, la douleur, l’amertume se mêlent à ce désir viscéral de me protéger, comme une armure qu’il faut reconstruire patiemment.Je ressens encore la morsure vive qu’il a laissée sur ma peau, brûlante comme un rappel cruel et permanent.Cette violence imprudente, ce geste précipité qui a
