C’est déjà le matin. Cette fois-ci aucun rêve érotique. Pas de suée nocturne, rien. J'ai l'impression d'avoir trouvé la paix. C'est certainement le sentiment de sécurité que Cindy me procure. Elle a 22 ans et se débrouille très bien. Elle est actrice et mannequin en plus de préparer un BTS en informatique, elle fait du bénévolat à la maternelle du quartier. C'est une fille très dynamique. Et son père, mon oncle, la soutient dans tout ce qu'elle entreprend. Contrairement au mien qui m'a tracé une ligne directrice de vie qui est censé me conduire où il veut et surtout quand il le voudra. Je le déteste.
Une semaine que je suis chez Cindy et elle ne me laisse pas sortir toute seule sous prétexte que je risque fortement d'essayer d'avorter. Ce qui est vrai. C'est mon anniversaire aujourd'hui, mes parents pensent que je suis à Yamoussoukro et je ne sais pas s'ils voudront y aller pour me voir. Je suis stressée à l'idée qu’ils apprennent que je ne suis plus à l'école. Que diront-ils ? Merde ! Je suis foutue.
Pour me remonter le moral, Cindy propose de faire un petit tour à Burger King et de finir la soirée en boîte. Toute excitée j'accepte.
Après quelques minutes dans les embouteillages, je m'endors.
L'arrêt du moteur me réveille, j'ouvre les yeux et nous sommes devant chez mes parents. En panique, je refuse de descendre de la voiture. Cindy m'y oblige. Comment mon père va réagir en apprenant que je suis enceinte ? Je n'aurai pas dû suivre Cindy dans cette embuscade. Nous pénétrons dans la parcelle, il est vingt heures et aucune lumière n'est allumée. Cindy décide que nous allons entrer dans la maison par la porte arrière. Nous faisons le tour de la maison et arrivons à la piscine, les lumières s'allument.
Apparemment Cindy à préparer cette fête dans mon dos bien avant d'apprendre ma grossesse et avait dit aux parents qu'elle irait me chercher à Yamoussoukro puisque nous sommes un samedi. Il m'est extrêmement difficile de me réjouir, de fêter mon dix-septième anniversaire sachant que je porte une vie en moi.
À vingt-deux heures nous coupons le gâteau puis les parents s'en vont et nous laisse faire la fête. Nous ne sommes plus qu'entre jeunes étudiants. Il y'a quelques amis de Cindy et beaucoup de mes amies du Lycée Sainte-Marie ainsi que des amis d'amies. Des garçons viennent me voir et disent avoir un cadeau pour moi. Une compilation de vidéos qu'apparemment je leurs avais demandés de faire. Tout le monde se réunit sous la grande paillote, je sors le vidéo projecteur et ils lancent leur vidéo.
C'était pendant le Bal Des Bacheliers. J'avais trop bu, alors je suis allée vomir dans les toilettes, un gars que je ne connais pas est entré pour me filmer. Je lui ravis sa caméra. Je suis sortie des toilettes et me dirigeait vers la piste de danse. Après quelques pas de danse, je sortais prendre l'air à l'extérieur de la maison. Yoann, Paul et Jordan y discutaient. Ils étaient au Lycée Classique et toutes les filles voulaient sortir avec eux. J’allai les voir et leur proposa une partie à quatre. Évidemment ils ne pouvaient pas dire non. On s'installa dans l'une des chambres de la maison. Ils ne voulaient pas être filmé et je leurs dis que me filmer en train de faire l'amour avec plus d'un homme était mon fantasme le plus fou. Ou ils acceptaient ou on ne baisait pas. Ils acceptèrent. Je retirai ma robe couleur sang et m'allongea sur le lit nue comme un ver.
C’est là que là que la vidéo s’arrête. Tout le monde me regarde étonner, choqué, c’était incompréhensible, les garçons rigolaient, ce n’était qu’un jeu pour eux.
Le souvenir de cette nuit ne me revenait pas mais j’avais mal à la tête comme si un marteau l’avait fracassé. Je ne suis plus que douleur, colère, tristesse, humiliation et honte. Un cocktail Molotov qui explose en moi.
Je suis vide et je me sens sale.
Une sale pute qui se filme faisant l'amour avec trois types !
Une sale traînée qui perd sa virginité dans une partouze !
Je vais devenir aux yeux de tout le monde celle qui est tombé enceinte au cours d'une partouze qu'elle a encouragé.
Je refuse d'avoir cette image. Je refuse de vivre avec cette erreur sur la conscience. Je me saisis du couteau avec lequel mon gâteau fût coupé, me tranches les veines de chaque poignet puis me jette dans la piscine.
Je sens mes poumons se remplir d’eau.
Je sens la vie me quitter.
Je ne résiste pas.
C'EST LA FIN.
J’ai repris ma vie en main.Cette phrase est juste magnifique, elle contient toute la douleur et le bonheur qui ont mouvementé ma vie durant ces deux dernières années. C’est pourquoi je vais le redire encore une fois.J’ai repris ma vie en main.Cela n’a pas été facile ni de tout repos mais je l’ai fait.Nous sommes à quelques mois du second anniversaire de Gabriella et je me réjouis de pouvoir fêter avec elle dans la plus grande quiétude. Je ne sais pas exactement à quel moment j’ai pris conscience de la nécessité de me focaliser sur ma personne mais je l’ai fait et c’est l’essentiel.Ma première action en tant que nouvelle Raïssa est de véritablement me lancer dans ce qui me passionne depuis toujours, la haute-couture, le travail de designer est tellement fascinant et
C’est fou! Ma propre vie et j’ai l’impression que quelqu’un d’autre est aux commandes, le pire étant que cette personne trouve amusant de me faire vivre un tel cauchemar. Je n’arrive pas à croire que Jonathan, que je ne connais pas, puisse venir exiger de voir ma fille sous prétexte qu’il en est le géniteur. Désolé mais donner sa semence ne suffit pas pour être père, n’importe qui peut en donner. D’ailleurs j’en ai marre d’être passive et de subir les aléas de la vie, je vais reprendre ma vie en main et tous les obstacles sur mon chemin vont tomber les uns après les autres. Après tout, moi aussi j’ai droit à cette chose qu’on appelle le bonheur.Je me rends compte aujourd’hui que j’ai été obsédé pendant une année et demi par un homme qui n’existe pas et
Les choses sont devenues très claires dans ma tête. Maintenant je me souviens de tout, absolument tout. Jonathan, le jumeau de Gabriel, est le véritable père de Gabriella. Je ne l’ai pas encore dit à maman, toute façon elle n’a jamais été ma confidente alors tant que Cindy ne sera pas là je ne dirais rien à personne.Ce matin, certainement pour la première fois depuis longtemps, nous prenons le petit déjeuner en famille, papa, maman, Gabriella et moi. Seule chose étrange nous n’avons rien à nous dire. D’habitude on parlait de mes études ou encore de mes projets d’avenir enfin ceux que papa nourrissait pour moi. Mais j’ai passé beaucoup de temps sans aller à l’école, j’ai eu une fille qui fêtera bientôt son deuxième anniversaire et franchement mon père c’est inévitable
Aujourd’hui est certainement le meilleur jour de ma vie et j’espère vivre des moments encore plus magnifiques les uns que les autres. J’ai obtenu mon bac avec mention, j’ai rendu fier mes parents et toute ma famille au grand complet. Après une année de bosse intense l’heure est à la détente et avec les filles nous avons tout prévu pour fêter notre réussite en grande pompe. En gros nous avons organisé le Bal des Bacheliers, un événement magique qui va durer tout le week-end à Grand-Bassam, une fête comme y’en a jamais eu. De toute ma vie, je n’ai jamais participé à ce genre de chose. Je suis toujours à la maison, en train de jouer à la famille parfaite avec mes parents, en train de mourir d’ennuie.Ce week-end je me laisse aller, je m’autorise tout, en restant raisonnable bien-sûr. Un petit moment d&rsq
Je me lève et me dirige vers les toilettes pour me refaire une beauté. Je suis extrêmement sexy dans ma petite robe noire, un make-up sobre avec un rouge à lèvre rouge, mes cheveux tirés en chignon, un collier en or avec les boucles d'oreilles assorties, des talons aiguilles au pied pas du tout adaptés à la marche, ni la danse. Cette fille dans le miroir, devant moi, est si belle, c'est à elle que j'ai toujours voulu ressembler. Ma confiance en moi est au max et rien ne pourra l’ébranler ce soir. Je me sens belle, désirable et surtout heureuse. Je suis au top physiquement et moralement aussi. Je ne ressens presque pas les effets de l’alcool. Cependant il va falloir ralentir un tout petit peu.Je sors des toilettes en mode séduction. Je retourne au bar et tire notre bel inconnu par la main. Je ne lui demande pas son avis, toute façon il n’a pas son mot à dire. Nou
Soudain il pose sa main sur ma cuisse elle est froide, mes poils se dressent, mon pouls s'accélère. Sa tête est dans mon cou, je sens sa respiration chaude sur ma peau. Je suis extrêmement sensible du cou et même des cuisses d'ailleurs. Sa main remonte lentement le long de ma cuisse vers mon vagin. Le mélange chaud froid de sa respiration et sa caresse me fait prendre une grande inspiration. Il m'excite ! Il lèche doucement mon oreille gauche et avec sa main se rapproche dangereusement de la terre promise. Je frissonne, je suis partagé entre retirer sa main et le laisser me faire du bien. C’est excitant! Mon héros sans nom au visage angélique et au corps d’Apollon me fait découvrir des sensations qui m’étaient jusque-là inconnues. Subitement il s’arrête et retire sa main de mon corps puis s’éloigne. Quoi? Pourquoi? Qu’est-ce que j