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deux frères, deux voies
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Penulis: Karma Lockhart

chapitre 1- retour au bercail

Penulis: Karma Lockhart
last update Terakhir Diperbarui: 2025-05-26 16:08:41

Point de vue de Rayan

Le vent frais du matin s’engouffrait dans ma cape alors que je traversais la forêt menant au village. Après plusieurs mois passés à parcourir le pays, à enchaîner les rencontres et les routes poussiéreuses, il était temps de revenir. Mon village natal m’attendait, figé dans le temps comme un souvenir gravé à l’encre noire dans un coin de ma mémoire.

À l’entrée du sentier, j’aperçus une silhouette familière. Mon père, Daryl, se tenait droit, les bras croisés, son regard d’Alpha fixé sur moi avec une intensité que je connaissais bien. Ce n’était pas un simple regard de bienvenue, c’était celui d’un homme qui avait des choses à dire, peut-être même à demander.

— Tu es revenu plus tôt que prévu, dit-il simplement.

Je haussai les épaules.

— J’ai vu ce que j’avais à voir.

Il ne répondit pas. À la place, il se retourna et prit le chemin du village. Je lui emboîtai le pas, les mains dans les poches, laissant mes yeux glisser sur les paysages que j’avais quittés. Rien n’avait changé. Les arbres aux troncs noueux, les odeurs de résine et de terre humide, et surtout cette atmosphère tendue, presque écrasante, comme si les murs eux-mêmes se souvenaient de ce que j’étais.

Bientôt, les premières bâtisses apparurent. Le style restait fidèle aux traditions : bois apparent, toits pentus, et cette particularité propre à notre communauté — chaque bâtiment portait une couleur distincte selon sa fonction. Bleu pour les commerces, vert pour l’hôtellerie, jaune pour les restaurants, violet pour les bars, rouge pour les habitations. Mais une maison trônait au centre de tout cela, différente des autres : blanche, majestueuse, presque arrogante. La Maison de la Meute. Notre maison.

— Toujours aussi ostentatoire, murmurai-je, mi-moqueur, mi-nostalgique.

Mon père eut un sourire en coin.

— Et toujours debout. Comme toi, semble-t-il.

Je sortis une bouteille enveloppée dans du tissu de mon sac et la lui tendis.

— Un petit souvenir du Nord-Ouest. Les humains appellent ça “de l’Embuscade”. Goût fort, mais effet doux. Idéal pour les festivités.

— On la boira ce soir, dit-il avec un air amusé. Pour fêter ton retour… et la Fête de la Lune Pourpre.

Nous pénétrâmes dans la Maison de la Meute. À l’intérieur, les grandes tables étaient prêtes pour les festivités à venir. Au fond de la salle, trois trônes imposants. Mon père s’installa sur celui du centre — le plus grand, le plus ancien. À sa gauche, la Luna de la meute, Mathilda, me salua d’un signe de tête. Belle, comme toujours. Ses cheveux argentés semblaient capturer la lumière ambiante. Elle m’avait toujours traité avec respect, malgré mon statut bâtard. Et c’est aussi ma belle-mère.

Je m’inclinai légèrement par respect avant de croiser les mains dans mon dos.

— Je suppose que ce n’est pas pour parler de mon voyage que tu m’as fait venir ici, père.

— En effet, répondit-il. J’aimerais que nous parlions de ton avenir. As-tu réfléchi à ma proposition ? Je veux que tu me succèdes à la tête de la meute. Tu es mon premier fils, même si tu n’es pas né d’une Luna. Tu restes mon héritier.

Je baissai les yeux, puis les posai sur le troisième trône, vide.

— Et Alex ? Il n’est pas là ?

— À l’entraînement, répondit Mathilda. Il revient dans une heure.

— Parfait. Je préfère te répondre sans sa présence. Ainsi, il n’y aura pas de malentendu.

Mon regard se planta dans celui de mon père.

— Je refuse, père. Je ne souhaite pas devenir Alpha.

Un silence tomba. Lourd. Inattendu.

— Pourquoi ? demanda-t-il, troublé.

— Parce que je ne suis pas fait pour ce rôle. Les villageois me considèrent comme un oméga. Un fils illégitime. Je sais que tu vois en moi un héritier, mais je ne veux pas d’un titre que je ne pourrais pas porter dignement. Alex est respecté. Il est né pour ce rôle. Moi… je préfère rester dans l’ombre. Le soutenir, le guider. Être un Alpha de l’ombre, si tu veux.

— Un Alpha de l’ombre ? répéta Mathilda, intriguée.

— Un frère qui protège, sans couronne ni trône. Je veillerai à ce qu’il ne dévie jamais du chemin que tu lui as préparé. Et… soyons honnêtes. La diplomatie, les anciens, les banquets… Très peu pour moi. J’ai déjà du mal à tolérer leur présence.

Comme pour confirmer mes paroles, une voix grinçante jaillit de derrière les trônes.

— Quelle ironie ! L’hérétique refuse la couronne. Voilà qui nous épargne une honte inutile !

Je poussai un soupir, levai les yeux au ciel.

— Vraiment ? Il fallait que ce soit toi…

François, l’ancien le plus âgé — et accessoirement celui qui me déteste le plus — émergea d’une porte dérobée, flanqué de cinq autres anciens. Son regard ne portait que mépris.

— Ravi de voir que votre vieille carcasse tient encore debout, Père François, lançai-je d’un ton mordant. J’espérais que vous auriez enfin trouvé le sommeil éternel.

Il s’apprêtait à répliquer mais fut interrompu par la voix glaciale de mon père.

— Je ne vous ai pas convoqués. Votre présence ici est… inopportune. À moins que vous n’ayez une excellente raison, je vous invite à dégager.

François grimaça, mais se tut.

Moi, je gardai le silence. Je savais que le moindre mot de plus risquait de rallumer un feu que je n’étais pas prêt à éteindre. Et ce n’était que le début.

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