L'Alpha de la Northpart a sous ses yeux la femelle correspondant parfaitement au profil de Luna qu'il recherche, mais à un détail près : le manque de soumission. Au cours d'un voyage d'affaires, son chemin croise celui d'une humaine lambda dont il ne pourra plus se détacher : Attachement à ne pas confondre avec Amour.
View More~ EAST¹ ~
Vêtue de mon uniforme scolaire, – c’est-à-dire une chemise blanche recouverte d’un pull bleu foncé aux longues manches et une jupe de la même couleur atteignant le haut de mes genoux –, avec mes converses qui normalement noires et blanches avaient tourné depuis un moment au marron, je quittai la maison – ou devrais-je dire, le taudis –, juste après avoir embrassé ma mère. J’allai au lycée, le grand lycée Jon Barthez : l’établissement privée la plus sophistiquée de toute la région.
Dans le bus scolaire, je pris comme à l’accoutumé place au fond, loin de tout le monde. Je n’avais pas coupé les ponts avec les autres … Au contraire, c’est eux qui l’avaient fait. Le trajet achevé, j’attendais que tout le monde ne descende pour m’activer. Je passai les grandes grilles du lycée avec un sentiment de nostalgie qui se déclenchait automatiquement tous les matins et après-midis d’école, à ce même endroit.
‘Fin bref, je suis East Mallory PARKER, j’avais 18 ans à l’époque. C’était la rentrée des classes, après les vacances d’hiver. J’étais en classe de terminale et mon option principale était la littérature car, toute petite, j’adorais déjà lire des livres et passais beaucoup de temps à la bibliothèque. En parallèle, j’étais aussi intéressée par les sciences et les sports… Sans y toucher pour autant.
Cependant, j’en apprenais beaucoup dans les livres.
À part ma vie scolaire, je travaillais tous les jours en tant que ménagère dans un snack-bar, histoire de gagner un peu d’argent pour subvenir aux besoins de ma mère qui n’allait pas bien sur le plan santé et qui de plus était inapte à faire un quelconque travail.
Comment est-ce qu’une fille aussi pauvre que moi pouvait être scolarisée dans une école de riches ? Longue histoire qui n’a pas encore son importance.
La sirène résonnait depuis le hall principal et je me précipitais déjà dans les couloirs afin de me rendre en classe : ceci n’était en fait que la première sonnerie, celle qui annonçait qu’il ne restait plus que 15 minutes avant le début des cours.
Étais-je une fayotte ? On peut dire ça, oui !
En chemin pour atteindre le troisième étage, je me retrouvai une fois de plus comme une misérable victime d’agression scolaire. Ce fut donc la tenue assez salie que j’arrivai en classe et ce avant la sonnerie finale, seule chose qui me donnait la joie au cœur.
Je baissai mon regard afin d’éviter celui des autres et allai m’installer à ma place, au premier banc. Mon cartable fortement serré contre ma poitrine, j’attendais impatiemment le début du cours de philosophie, mon préféré !
La journée se termina très vite et me voilà déjà en route pour le boulot. J’avais souvent l’habitude de courir pour ne pas arriver en retard et c’était le cas à cet instant ; mais ce jour-là, cette course fut de courte durée car je m’arrêtai rapidement lorsque je sentis mes poumons se frigorifier et mes mollets me faire souffrir. Le dégel n’était indéniablement pas pour bientôt tant le mois de Janvier venait de débuter et la température était toujours en dessous de zéro.
En effet, l’air avait été glacial depuis le matin ; c’est pourquoi je remerciai le ciel qu’il y eût le chauffage dans l’école.
Arrivée près du bâtiment, je passai le bonsoir à quelques teneurs de murs avec qui j’avais en quelques sortes développé une certaine relation fraternelle, puis pénétrai la bâtisse en saluant tous les membres du personnel y compris Leonard, le gérant du snack qui me fit un de ses sourires vicieux.
Parée de mon tablier à la Cendrillon et armée de mon balai, je commençais mon service. Il était 16 heures et j’allais terminer dans les cinq prochaines heures. Entre-temps, les clients venaient et s’en allaient, prenaient des boissons chaudes et moi, restais assise dans mon coin, les observant. Des groupes d’amis passaient devant moi, des couples, des familles … et tous paraissaient si heureux alors que moi, j’étais toute seule avec mes démons !
Cela me rendait de plus en plus nostalgique… dire qu’auparavant j’étais comme eux…
« HEY PARKER ! T’ES ENCORE LÀ À RÊVASSER ? » hurla une voix lointaine.
Pas besoin de relever ma tête tantôt baissée pour savoir qu’il s’agissait de mon patron, M. Bruce ANTHONY, un septuagénaire qui avait de l’énergie à revendre, prêt à tout pour l’évolution de son business. Il était l’image parfaite de la rigueur et ne tolérait aucunement le manque de professionnalisme.
Il avait toujours cette expression de mépris lorsqu’il me regardait. Cet homme était vaniteux et me voyait telle que ma condition humaine le voulait.
Il me fut quelquefois venu à l’esprit de me demander pourquoi est-ce qu’il me laissait malgré tout travailler chez lui si je l’insupportais autant que cela. Serait-ce de la pitié ? Sûrement pas ! J’avais fini par comprendre que cet homme ne me gardait à son service que parce que personne d’autre n’accepterait de travailler comme je le faisais. Personne ! De mon côté, je n’étais pas son employée par choix, mais il fallait que je prenne sur moi et accepte le seul job qu’il m’avait été accordé de faire.
Je me remis tout de suite au travail car j’avais pris une pause et m’étais posée dans un coin du snack, histoire de reprendre mon souffle. C’était épuisant de passer la serpillère surtout lorsqu’il y avait des taches résistantes m’obligeant à me baisser pour gratter dessus. Et je ne cache pas le fait de m’être très souvent faite piétiner la main… et ce n’était vraiment pas agréable.
Mais bon, me rassurais-je comme tous les autres jours, j’avais au moins déjà connu des jours meilleurs, entourée de ceux que j’aimais.
Ce travail était certes pénible mais je m’étais promise de toujours me battre. Dans les quelques mois à venir, je devais passer le baccalauréat et j’étais assez optimiste pour ma réussite. Je prévoyais déjà me trouver un meilleur emploi non seulement pour vivre dans de meilleures conditions mais aussi pour mieux prendre soin de ma mère. Elle était tout ce qui me restait : elle, et le pendentif que je gardais dans un petit coffre à la maison.
* * *
* *
~ LELAND² ~
Après être sorti de la salle d’entrainement, mon corps ne demanda qu’un long bain froid. Chose que je ne lui privai pas.
Une fois débarbouillé et changé, je me dirigeai vers la grande salle de réunion du LYCAOR : c’est comme ceci que j’avais renommé le Domaine de la maison de la meute. J’y étais demandé de toute urgence. En toute honnêteté, l’idée d’y mettre les pieds n’était pas tentante. Mais que ne fallait-il pas faire lorsque le mot « MEUTE » était prononcé ?
Je passai par le couloir dont les murs étaient parsemés de grands tableaux représentant tous les Alphas qui avaient régnés sur les Etats-Unis sauf DREMONT bien sûr. Le scélérat !
J’ouvris plus tard les grandes portes de la salle de réunion sous le regard de tous mes subalternes. Je pénétrais la pièce, les mains enfouis dans les poches de mon jogging jusqu’à la plus grande chaise, la seule qui se trouvait au bout de la longue table : la mienne ! Entre-temps, ils se levèrent tous pour me saluer, non en prononçant un quelconque mot, mais en baissant la tête. Une fois installé sur mon siège, ils m’imitèrent. Je leur passai un respectueux bonsoir étant donné ma considération à leur égard. De plus, la majorité des membres assis autour de la table avait travaillé avec mes parents.
« Alpha Leland ! Comment vous portez-vous ? » s’élança l’un des anciens bêtas.
Mais voyons ! Pourquoi toutes ces formalités ? M’impatientai-je intérieurement, car je n’y étais certainement pas convoqué pour donner de mes nouvelles.
Je suis l’Alpha de la meute de la Northpart : Leland RICHARDS. Âgé de 24 ans à l’époque, je la dirigeais depuis près de huit années. J’avais commencé très jeune mais il le fallait.
« Qu’est-ce que je fais encore ici Monsieur ROMERO ? » dis-je finalement en posant mon regard sur le lycanthrope, tout en exprimant ouvertement mon impatience.
Hors de question d’y aller par quatre chemins. À ce que je savais, la meute allait très bien, il n’y avait pas d’intrus et les problèmes de rivalité entre nous et la Southpart avaient été résolus. Tout était nickel !
Aucune réponse.
Après des œillades suivis de chuchotements, j’en déduisis qu’ils avaient un truc à me dire mais tentaient de peser leurs mots. Quelques secondes de patience plus tard, je me levai de mon siège pour quitter la salle malgré les supplications de quelques-uns.
J’avais une partie de Mortal Kombat à entamer moi ! Après avoir évalué les priorités, je prenais la direction de la sortie.
Je tirais à peine les deux grandes portes pour pouvoir m’extirper de là, lorsque la voix de ROMERO tonna à nouveau. Je me stoppai net en face du couloir après avoir entendu la bêtise qu’il venait de me sortir, je cite :
« Alpha Leland, il faudrait maintenant que vous trouviez et vous unissiez à votre Luna ! »
Je pris la peine de me retourner pour le fixer et celui-ci baissa bien vite son regard vers la table. Je l’interrogeai sur le pourquoi de la chose et lui, se contenta de me dire que c’était pour le bien de la meute.
« Vous savez quoi Monsieur ROMERO, il y a des moments où je me demande vraiment qui de nous deux est l’Alpha ici ! »
J’avais les bras croisés contre ma poitrine lorsqu’il me répondit que c’était moi le leader et personne d’autre.
Bien sûr que j’étais le Leader. Personne d’autre.
« Très bien ! » dis-je en tournant mes talons. « Messieurs et Madame, je prends congé de vous car j’ai un truc important à faire. Sur-ce, à plus tard ! »
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——— USA, État du Tennessee, Domaine du LYCAOR. Alors que Jordan expliquait le genre de personne que East avait été, elle ne put empêcher à ses larmes de dégringoler sur ses joues. Elle était peinée, voire même brisée de perdre son âme-sœur à cause d’elle. Pourquoi et toujours elle ? Pourquoi fallait-il que East Mallory PARKER soit toujours à l’origine de ses malheurs les plus poignants ? « … Lorsque j’ai découvert qu’elle était encore à Jon BARTHEZ, j’ai décidé d’y retourner. La reine du lycée en était devenue la risée. Apparemment sa famille avait tout perdu, ils s’étaient fait expulser de leur appartement à cause de toutes leurs dettes et son père était décédé peu après. Elle était devenue la personne la plus pauvre du bahut. Honnêtement, je n’ai ressenti aucune pitié. Je voulais au contraire être aux premières loges pour la voir malmenée. Elle devait payer pour tout ce qu’elle avait fait aux élèves de cette école. C’était le cœur égayé que je m’y étais inscrite au milieu de l’anné
——— USA, État du Tennessee, Domaine du LYCAOR.~ JORDAN ~Leland venait de me frapper pour une deuxième fois à cause de cette humaine. Je n’arrivais pas à croire que, même dans sa condition misérable, cette merde pouvait me ravir l’homme de ma vie.N’étant pas habituée à me laisser faire, je me laissai totalement envahir par la colère. J’avais fait tant de sacrifices, j’avais pris sur moi, j’étais venue en paix, je ne voulais pas créer d’histoire, j’avais essayé par tous les moyens d’attirer son attention, lui qui était censé être ma moitié, mon parfait partenaire, mon âme-sœur… mais lui ne voulait faire aucun effort pour moi, pour nous. À la place, il s’était trouvé une autre. Et fallait-il qu’il s’agisse de la fille qui avait noircit ma vision du monde.En effet, il fut un temps où nous étions amies, plutôt les meilleures amies du monde.*Flashback*Mes parents et moi venions d’aménager à Détroit ; ils travaillaient pour l’entreprise PARKER & Cie. À l’époque, j’avais à peine 6 ans et
~ JORDAN ~ Des heures et des heures passèrent depuis mon arrivée près des grandes grilles du Domaine. Je me sentais incapable d’aller plus loin. Ou alors avais-je peur, peur que Leland fût absent, qu’il me chassât dans le cas contraire, qu’on se prît la tête encore une fois. Il était mon âme-sœur et j’étais à un moment de ma vie où j’avais énormément besoin de lui. J’avais envie de lui près de moi. Les paroles de mes copines me revenaient à l’esprit. Elles étaient les seules à vraiment savoir le genre de relation – si je pouvais l’appeler comme ça – que j’entretenais avec l’Alpha. Elles me répétaient toujours qu’il ne me méritait pas, qu’il était insensible à mes sentiments, qu’il ne savait pas se battre pour le bien de notre « couple », qu’il ne me considérait pas comme la prunelle de ses yeux malgré la nature de notre lien et j’en passe. Quand j’y pensais, ça me rendait mélancolique. Il était bon avec moi lorsqu’on faisait semblant avant l’arrivée de l’Alpha de la Southpart. Puis,
——— USA, État du Tennessee.*12h 46*« … Prépare-toi : dans deux semaines, j’aimerais recevoir l’invitation à ton mariage. » prononça l’Alpha Suprême avant de raccrocher l’appel.Leland eut à peine le temps de saisir ce qu’il venait d’entendre lorsque les bips de son téléphone fixe retentirent de nouveau. À l’autre bout du fil, était un Membre du Conseil qui demanda à le voir dans la grande salle de réunion. En effet, la plupart des décisions importantes pour la meute étaient votées par ces individus parmi lesquels étaient regroupés des personnes de diverses espèces y compris humaine. Seulement, cette fois l’Alpha semblait travailler seul et de surcroît en ignorant le vrai danger. De plus, la démission de Morgan de son rang de Luna n’était que pour susciter plus d’inquiétudes.~ LELAND ~•Tu n’y vas pas ? • m’interrogea mon loup alors que je m’assis sur ta table de mon bureau.•Rien ne m’y oblige. ••Ton statut, au contraire. ••J’ai envie de calme. • répliquai-je, incrédule.•Reprends
Devant le ton autoritaire et menaçant de Leland, East ne fut qu’obligée de confirmer ses craintes. L’homme qui l’avait arraché à sa famille n’était autre que l’Alpha de la Northpart, l’individu le plus détestable dont elle n’eût jamais entendu parler. C’était lui depuis tout ce temps. S’il passait ce message, pensa-t-elle, c’était parce qu’il pouvait se repasser les mêmes événements qu’au loft. La jeune femme ressentit malgré tout sa colère monter mais garda son calme : elle était entourée de lycantropes, tout de même ! Des « sauvages » qui l’auraient renvoyé dans le coma.Leland de son côté, s’en alla juste après avoir terminé son monologue mais fut rattrapé par la Luna qui voulut savoir à quoi il jouait, pourquoi avoir été aussi sévère avec sa population à cause d’une « humaine de rien du tout », une prisonnière, une moins que rien.« Juste parce que je déteste qu’on touche à ce qui est à Moi ! » lui répondit-il avant d’accélérer ses pas vers les pièces souterraines du LYCAOR.« ELL
Minuit arriva et Michelle appela les WELLINGTON pour savoir si sa nièce était bien chez elle. Mais ces derniers lui répondirent par la négative. Elle pouvait se trouver n’importe où et comme ce n’était pas la première fois, les géniteurs la crurent en train de s’amuser quelque part. Cependant, pour ne prendre aucun risque, ils contactèrent des amis à leur fille. Michelle de son côté rappela pour la énième fois sa nièce qui ne décrochait toujours pas.Il était plus de 2 heures passées lorsque les parents de Jordan la retrouvèrent gésir¹ sur le bitume gelé du tunnel où elle avait été agressée. La lycanthrope respirait encore mais était inconsciente et il en était de même pour sa louve. Après ce constat, le couple ramena leur fille chez eux et un médecin les rejoignit peu après. Les examens effectués, le diagnostic posé était une absorption d’Argent. Ainsi la lame qui l’avait blessée était faite de ce métal.¤ ¤ ¤ ¤ ¤ ¤ ¤ ¤ ¤ ¤ ¤ ¤ ¤ ¤ ¤ ¤ ¤ ¤ ¤ ¤——— USA, État du Tennessee, Domaine du LY
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